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Critiques de Michel Fize (5)
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L'individualisme démocratique

Un beau discours mais concrètement ?

Qu'est-ce que la démocratie participative ? Michel Fize nous en explique les tenants et les aboutissants. Vu l’échec de la démocratie actuelle, plus de participation du peuple dans les décisions du pouvoirs lui apparait comme la seule solution. Il explique le désengagement des citoyens dans la politique par le fait que les élites sont sans contrôles. Et donc que les paroles des élus et les promesses ne sont pas respectés. Que s'occuper de politique est devenu une profession. Le discours est parfois confus même si l'on comprend l'idée générale.
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L'école à la ramasse

La situation de l'Ecole s'exprime différemment selon les auteur.e.s. Qu'ils soient philosophes, sociologues, économistes, politiques, enseignants, polémistes ou essayistes, le déclinisme éducatif s'impose au coeur du débat public. Il ne date pas d'hier. Il est bien antérieur aux réformes des cinquante dernières années.



Miche Fize ne fait pas partie des auteurs conservateurs qui voient dans la situation de l'école une raison de pester contre ces élèves de banlieue, colorés ou épicés. Lui voit beaucoup plus loin.

Dans son livre, il expose ce qu'il appelle la « faillite » de l'école. Pas question de parler de « crise », encore moins de « déclin ». Cette faillite a six visages : celle des réformes et des débats stériles, celle de la langue française, celle du métier d'enseignant, celle de l'égalité, celle de la transmission (des savoirs) et enfin celle de la « paix scolaire ». Le témoignage d'une enseignante, Annick, vient illustrer chacune de ces faillites en fin de chapitre. Annick n'est pas tendre avec le système, il n'a pas dû l'être avec elle. Annick, c'est la parole juste, le coup de gueule qui réveille. Il faut croire qu'il n'a pas été pas suffisant.



Globalement, je me retrouve dans le témoignage d'Annick et dans les analyses critiques de Michel Fize, à l'exception de la question du niveau scolaire. J'ai trouvé l'auteur excessivement dur, voire injuste, avec ses deux confrères: Christian Baudelot et Roger Establet. On connaît l'approche marxiste de ces derniers. Pour eux, l'Ecole est un espace de conflictualité dans lequel les élèves favorisés socialement le sont davantage et les élèves défavorisés le sont encore plus; ainsi, l'école est une machine à reproduire les inégalités sociales. Ils ont expliqué dans un ouvrage publié 1989 que contrairement à ce qui est dit, le niveau scolaire des élèves ne chute pas, il serait même plutôt meilleur. Ce n'est pas l'avis de Michel Fize. Il se fait un malin plaisir, sans arguments solides d'ailleurs, à démonter leur raisonnement. Je me demande s'il n'y a pas du règlement de compte universitaire caché sous cette affaire. Je trouve regrettable que l'auteur n'ait pas considéré les travaux ultérieurs de Baudelot et Establet. Michel Fize aurait pu en effet s'appuyer sur un ouvrage plus récent paru en 2008; « L'élitisme républicain. L'école française à l'épreuve des comparaisons internationales ». Il aurait constaté que leurs réflexions sur l'école sont finalement assez proches. Mais passons.



Alors que la première partie du livre fait table rase d'un système archaïque qui n'est plus en phase avec la société du XXIème siècle, la seconde, quant à elle, pousse à s'interroger sur ce qu'il conviendrait de faire pour en sortir. Tout d'abord, « faut-il rétablir l'ancienne école ? « , celle des châtiments corporels, celle du contrôle d'une classe sociale sur une autre (la bourgeoisie sur les classes populaires), celle de l'illusion de la promotion républicaine et de l'égalité des chances. Cette école aux « visages sombres », je suis d'accord avec l'auteur; elle doit rester dans les souvenirs des quelques passéistes en manque de domination. Je partage aussi son avis sur la mission de l'école: elle doit proposer une éducation au monde. Vous me direz sûrement qu'il y a du Edgar Morin dans l'air. Eh bien je l'assume, au point d'être pendu haut et court par les réac de tout genre. Et pour paraphraser une fameuse formule, je préfère avoir tort avec Meirieu que raison avec Brighelli.

Pour le reste des propositions, l'auteur n'a guère innové et les recettes sont connues; elles se trouvent dans une kyrielle de rapport produit depuis le plan Langevin-Wallon qui, à l'époque déjà, avait été écarté.



Il n'est plus question de reconstruire ou de refonder l'école, mais d'en concevoir une nouvelle, éloignée d'un républicanisme illusoire et d'un jacobinisme sclérosant. L'Ecole doit échapper aux querelles politiques et à la voracité des idéologues. Après plus de deux siècles d'illusions, il est grand temps de poser les bases d'une école pour le peuple. La question est de savoir comment penser l'école autrement que politiquement ?
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L'adolescent est une personne

C’est ma mère qui m’a parlé de Michel Fize pour la première fois. C’est un voisin et comme il est sociologue et spécialiste des questions concernant la famille, l’adolescence et la jeunesse, et qu’à l’époque j’avais des adolescents à la maison, elle s’est empressée de m’offrir son livre « L'adolescent est une personne ».

J’ai tout de suite adhéré à sa théorie ; qu’il n’y a pas de « crise » d’adolescence. L’adolescent est une personne normale qui a sa propre identité. Les conduites d’oppositions, voire de provocations, adolescentes seraient la conséquence des difficultés relationnelles rencontrées et non la cause. L’adolescence marque la fin de l’enfance, le jeune découvre le monde par lui-même, se développe en tant qu’être à part entière et souhaite tendre vers plus d’autonomie.

Chercheur au CNRS, Michel Fize fonde ses propos sur des observations et des entretiens réalisés au cours de multiples enquêtes auprès de centaines d’adolescents de tous les milieux.

On peut ne pas être d’accord sur tout mais ce qui est important c’est qu’il met en avant une autre manière de percevoir et d’accompagner l’adolescent. Il m’a beaucoup aidé.

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Radicalisation de la jeunesse

Le titre est fallacieux. Il ne s'agit ici en fait que des « deux radicalités dominantes » de la jeunesse en France : la « forme violente d'action » venant de musulmans et de Français de souche que l'auteur qualifie de « politico-religieuse islamiste » et d' « extrémiste FN ». Le propos est illustré par les pires profils, souvent ceux de jeunes mineurs à l'esprit en formation, et donne l'impression d'opposer des fanatisés à des abrutis.

Il évoque aussi au passage la radicalisation des juifs de France.



En une phrase, l'auteur englobe « l'engagement radical des jeunes, qu'il soit politique (FN) ou guerrier (djihad), résultat de trajectoires personnelles compliquées… »

Oser mettre sur le même plan le terrorisme islamique et le souci identitaire indigène est déjà en soi un parfait scandale. C'est comme si, dans la conquête de l'Ouest, on mettait au même niveau le cow-boy et l'Indien, l'agresseur et l'agressé.

Près d'1/4 des 18-24 ans votent RN, ce qui fait 1,2 million de personnes, mais Fize n'est pas gêné de présenter sans nuance tout ce groupe non délinquant comme un ramassis d'imbéciles aussi dangereux que les 5.000 jeunes islamistes qui envisagent ou commettent des attentats.

C'est même le message subliminal de ce livre : RN et Daech même danger, ce qui en fait un monument de malhonnêteté intellectuelle.

« On voit le parti que des groupements comme Daech et le Front national tirent de ce vide moral et spirituel » (p.143)

« Djihad et Front national viennent combler l'échec du Parti communiste et d'autres mouvements d'extrême gauche à rassembler les désespérés. » (p.149)



L'auteur démolit d'ailleurs lui-même – s'en rend-il compte ? – l'égalité factice qu'il pose entre ces deux « radicalités », car s'il cite nombre de cas d'actions violentes chez les jeunes djihadistes il se montre incapable d'en trouver chez les jeunes frontistes.

Au final, et malgré son intention de départ, il n'a pas d'autre choix que de faire de son essai un réquisitoire contre l'islamisme, seul véritable danger.



On retrouve cet amalgame odieux quand il met dans le même sac « les regroupements sociaux-politico-religieux (radicaux) hétéroclites, comme Al-Qaïda ou Daech ou les adversaires du Mariage pour tous, bataillant pour l'ancienne morale… » (p.142)



Mais le plus choquant est qu'il n'aborde pas l'autre – et autrement plus dévastatrice – radicalité dominante de la jeunesse, celle de l'ultra gauche. Pas un mot sur les black blocs, activistes écologistes, excités de Nuit debout et autres No Border… sauf pour dire que « le temps manque ici pour aborder une question qui mériterait d'amples développements et nous ferait sortir, nous semble-t-il, du champ ‘naturel' de la ‘radicalisation' proprement dite, qui est avant tout un processus et pas une idéologie figée sur des principes immuables. » (p.15)

C'est véritablement se moquer du monde. L'auteur a « le temps » de cogner dur sur les défenseurs des identités indigènes et de l'unité de la nation mais pas de dénoncer l'extrême violence de la gauche tablerasiste qui veut détruire « l'Etat bourgeois » sous prétexte qu'elle ne serait pas une véritable radicalisation (!).

On comprend mieux pourquoi quand on connaît son compagnonnage avec Robert Hue du PCF.



L'auteur touche le fond de la malhonnêteté intellectuelle en osant affirmer que le Pen use des mêmes arguments que les fascistes d'hier en promettant « aux jeunes un meilleur présent et un véritable avenir, du travail et de la sécurité », alors que c'est ce que font tous les partis depuis toujours. Tous fascistes ?



Tel ces hommes qui déplorent les effets dont ils en chérissent les causes, Fize déplore l' « absence de valeurs communes et d'esprit collectif » et que « notre société peine à fabriquer de l'unité », et rappelle que l'intégration implique « des normes communes » et « des pratiques partagées : une langue en particulier », mais il ne lui vient pas à l'esprit de faire le lien avec un excès de diversité et donc d'immigration.



Quant à la critique par Edgar Morin, qu'il reprend à son compte, de tout fanatisme en ce qu'il « procède en opérant par réductionnisme, manichéisme et réification », il pourrait tout aussi bien s'appliquer au hollandisme et au macronisme…



Il est savoureux au passage de le lire user d'un argument à contre-sens pour justifier la discrimination positive quand il cite « Aristote qui disait que la justice est de traiter également les choses égales et inégalement les choses inégales. »

Aristote défendait l'esclavage et considéraient les femmes inégales car inférieures. En ce sens, il justifiait au contraire une discrimination négative.
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L'école à la ramasse

Une analyse très intéressante sur l'école aujourd'hui en repartant de son origine et en comparant son évolution et celle de la société. Une idée de ce que pourrait être l'école de demain et de ce que doivent être les enseignants de demain pour les élèves en devenir.
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