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Citation de fredho


Nous sommes le 29 décembre 1890. Il fait un froid terrible. A l'emplacement du parking et des étals, le camp des Sioux. Ils sont 350 environ, dont une centaine d'hommes, pas davantage. Leur chef s'appelle Big Foot. La région est troublée depuis plusieurs mois. Même si Big Foot et sa bande n'ont rien de particulier à se reprocher, la veille, le 28, ils ont reçu l'ordre du major Whitside du 7è de cavalerie d'établir leur campement à cet endroit. Le 29, la centaine de guerriers doit remettre ses armes aux soldats.
Big Foot a accepté. Il sait, en vieux chef résigné, que le vent de l'histoire souffle désormais contre son peuple. Il a fait hisser un drapeau blanc au centre du campement.
Dès les premières heures du jour, la remise des armes commence. Des vieux fusils. On ne peut exclure que les Indiens essayent d'en dissimuler quelques-uns. L'affaire ne va pas assez vite au goût des militaires qui s'énervent, fouillent les tentes, les renversent, saccagent tout ce qui s'y trouve. L'exaspération monte chez les Indiens et l'un deux, un jeune homme isolé dont l'histoire n'a pas retenu le nom, sort un revolver et abat un soldat.
La suite, chacun la connaît. Là où aujourd'hui se dressent une église et son cimetière, le colonel Forsyth, qui commande les opérations, a placé quatre mitrailleuses Hotchkiss.
C'est le carnage. Le campement est haché menu. Des hommes, des femmes, des enfants et quelques soldats aussi, qui tombent sous les balles de leurs camarades. Ce pourrait n'être qu'un immense gâchis, un de plus. Mais ce jour-là, la fureur va plus loin. Aveuglés par la haine et la peur, les soldats poursuivent les survivants. On retrouvera leurs corps, des femmes et des enfants, dans un rayon d'un mile, un kilomètre et demi. Extirpés des fourrés où ils s'étaient cachés pour être achevés.
Sur la colline d'où les mitrailleuses ont tiré, l'armée creuse une fosse commune et jette là environ 350 corps - personne ne sait exactement combien.
Aujourd'hui, le site est à vendre. Son propriétaire, un visage pâle, en réclame plusieurs millions de dollars, trois ou quatre, pour quelques dizaines d'hectares. Il est convaincu qu'il y a là de quoi réaliser un projet touristique très profitable. Il a peu de succès car, à la vérité, tout le monde s'en moque.
Quelques semaines après le massacre, en 1891, le gouvernement fédéral proclamera officiellement la fin de la "frontière". La conquête est achevée. C'en est fini d'une certaine Amérique, des grands espaces et des dernières populations indiennes libres.

Le massacre de Wounded Knee.
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