Hommage à Michel Galabru.
Une vie, c'est 70, 80 sapins de Noël. Remarquez, quelquefois il suffit d'un platane...
Il ne buvait pas, il ne fumait pas, il ne mangeait pas et il est mort très jeune, ça lui apprendra.
C’est curieux, cette habitude qu’ont les hommes de rentrer le ventre quand ils se pèsent. À moins que ce soit pour voir la balance...
Je ne m'ennuie jamais. Casanier, je m'arrange pour me trouver régulièrement en hibernation. Je peux alors passer des heures à rêver, réfléchir, regarder le temps passer, passer par des états d'âme de toutes sortes, de l'extrême tristesse à l'angoisse ou la joie.
Je suis fait d’un bizarre mélange d’optimisme béat, ou plutôt d’une vitalité joyeuse, suivi de grands moments de mélancolie. Je ne m’ennuie jamais avec moi-même et pas tant que cela avec les autres, car tout le monde m’intéresse.
Nous, les désordonnés, avons tellement de désordre que nous achetons des meubles de rangement pour tenter de nous offrir une bonne conscience, la conscience du rangement. Car le type qui est désordonné, je le maintiens, ne le fait pas exprès. Il est si impuissant face à son désordre que s'instaure pour lui cette bataille intérieure, cette lutte entre sa nature et l'ordre. Alors tentera - t -il d'acheter des tiroirs, des sacs, des sachets, des armoires, des solutions toutes préparées exprès pour lui. Et tout cela concourt en fait à agrandir le bordel, car ce n'est qu'un objet de plus qui s'installe à côté des autres.
Il n’y a pas homme plus courageux au monde que celui qui réussit à s’arrêter après la première cacahuète !
Se voir demander un autographe procure une sensation ambiguë. Il y a une satisfaction faite d'une vanité un peu grasse. La demande agace si elle est trop importante, et vexe si elle s'éteint.
lorsque je suis devenu connu à mon tour, j’ai bien constaté que j’étais toujours aussi con qu’avant. Rien n’avait changé.
Le moment est venu de faire un aveu peut-être inédit : les trois quarts du temps, je signais les contrats sans même connaître le sujet des films. Je ne connaissais rien au scénario et tout juste vaguement ma partie.

Un dieu s'amusant et faisant ce pari de faire naître des hommes, sachant à l'avance qu'ils seront condamnés à l'enfer, cela me semble être un jeu débile.
Il sait bien que ceux-là sont destinés à mourir, mais il les fait quand même naître. Je le répète, pour avoir trouvé et inventé le cholestérol, il faut vraiment avoir l'esprit mal foutu. Il aurait pu donner le bonheur, la justice, au lieu de cela, il préféra plutôt les hommes mesquins et mauvais, faibles mortels.
Avec tant de grandeur, il aurait pu nous éviter la peste et le choléra, le sida et la mort, et bien non, il les rendit possibles. Comme le dit Mark Twain, bien avant moi, et en ce sens, Dieu "aurait pu faire ses enfants bons aussi facilement que mauvais", mais encore, "qui parle de justice et invente l'enfer". Tant de pouvoir et si peu d'humanité.
Non, non et non, il faut sentir à quel point nous sommes snobés, dénigrés. On n'a rien demandé, nous, ni à naître, ni à mourir, ni à se battre, ni à se résigner. On est là. On s'est pourtant pas fait prier. On nous invite à implorer le salut, vous êtes bien aimable, mais que se passe-t-il ? Rien. Les prêtres et les Eglises sont les anesthésistes du doute. (pp. 77-78).