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4/5 (sur 4 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Cannes
Biographie :

Michel Gribinski est psychanalyste, membre de l'Association psychanalytique de France, directeur de la revue de psychanalyse penser/rêver et de la collection d'essais "Penser/rêver" aux éditions de l'Olivier.

Il a traduit de l'anglais et édité D. W. Winnicott aux éditions Gallimard Aharon Appelfeld et Adam Phillips aux éditions de l'Olivier.

Source : www.puf.com/Auteur:Michel_Gribinski‎
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Bibliographie de Michel Gribinski   (17)Voir plus

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le patient est un irréductible,et pourtant il a fait des progrés dans la cure et dans la vie.Sa manière d'être en séance s'est considérablement modifiée.Durant les premiers temps,il était bloqué,sombre ou rageur,la reconnaissance que l'on s'occupe de lui était si grande qu'il avait peur de dire que tout de nous était susceptible de le blesser profondément,un silence,une parole,un retard,il avait peur de dire que la séparation de la fin de la séance était intolérable puisqu'elle annulerait tout ce qui s'était passé,peur de dire que d'une séance à l'autre rien ne resterait,absolument rien,et que ceux qui font ce métier n'ont pas la moindre conscience de la douleur ni de la détresse qu'ils font naître avant,pendant et aprés les séances.Il demandait un signe,quelque chose qu'il puisse emporter,qui ait une forme mémorisable autrement que par la mémoire des mots.Quelque chose que les mots refusent.D'ailleurs le patient est souvent multilingue,et il a un contact intime avec la langue et le langage.S'il prenait des notes après les séances,ce n'était pas pour se souvenir,mais pour garder quelque chose d'autre que la forme des mots,pour garder le bout de papier.Et ce n'était pas dans ses notes qu'il a pioché que,voici cinq semaines ou cinq mois,vous lui aviez dit tout le contraire de ce que vous dites aujourd'hui.Il vous a ressorti vos mots,vous les reconnaissez et ce n'est plus ça : il leur manque ce qui les portait.Ce qui portait vos mots,qu'il s'agisse de votre souffle,de votre âme,de votre émotion,et de vos organes psychiques et corporels,ou d'une activité de votre histoire,ou de votre sentiment du temps : zéro tout ça,rien,pas de preuve,et même,ça prouverait quoi ? Que vous avez ce qui lui fait défaut ? Que vous êtes comme les autres ? Pas comme lui ? Ce que vous dites a du sens,même parfois trop de sens,mais ce n'est que du sens.Ce qu'il lui faut,à lui,c'est un viatique.Comment donne-t-on un viatique? En renonçant à la toute-puissance du sens,sans tomber dans la toute puissance de soi .Ce n'est pas facile,mais ce qui est facile a déjà été fait .
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Ce ne fut pas la langue inconnue qui était devenue vivante le jour où le gastéropode marin et anormal avait fait boîter la langue morte de Linné. Ni la langue de l'aphasique qui contient l'être éloigné comme un poème contient les lettres de l'alphabet. Ni le silence de l'exilé qui doit apprendre à se taire en deux langues. ni la langue fermée de la peur, langue que l'on parle seul, loin de chemin, d'orée et d'adresse et de gens. Ni la langue marine des traducteurs, langue changeante des frontières [...]. Ni la langue des autres où son moi fut chez lui. Ni la langue du Diable qui a mis sa langue dans nos langues. Ni la langue inverse des proverbes espagnols qui disent les choses à l'envers pour que tu les comprennes. Ni tout à fait celle de l'amant "perdant son plus beau sang par une douce flotte" et qui serait si proche des langues en terre. [...] mais une langue dont pas un seul mot ne m'est connu, une langue dans laquelle les choses muettes me parlent, et dans laquelle peut-être je me justifierai un jour dans ma tombe devant un juge inconnu.
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On commence une analyse quand on ne coexiste plus, et que l'on veut retrouver l'historicité absente, la discontinuité conflictuelle du temps de la vie même.
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Dans la discussion imaginaire, j'aurais dit qu'il se passe toujours quelque chose dans une analyse, que ce qui y est arrivé poursuit son existence sous des formes diverses, la recommence, réclame d'être deviné, reconnu - et sans doute d'abord quand ce qui se répète est l'absence même : transfert d'absence - c'était une évidence à nouveau.
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Depuis quand suis-je si lourd et sans poids, sourd sans que rien ne me parle ni personne, bloqué, mais sans obstacle? La pensée s'installe dans sa propre absence, dans mon propre arrêt ; l'attente (mais de quoi, déjà?)est elle-même devenue immobile. Nuit blanche au château du Bois dormant sans sa Belle.
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[...] Ferenczi se met à classer les penseurs en deux catégories : ceux qui, pour penser, doivent s'immobiliser ; et ceux qui, au contraire, doivent gigoter, marcher, bouger (...danser). Ceux qui doivent s'immobiliser, ce sont eux, les inhibés : ils ont besoin de l'énergie économisée par l'arrêt des innervations musculaires pour surmonter les résistances intellectuelles et affectives. Les autres doivent gaspiller l'énergie musculaire pour modérer le débordement des intensités et l'affluence correspondante des idées - et transformer ainsi l'activité fantasmatique en réflexion logique.
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Les noms sont un des organes les plus sensibles ("Nous avons grandi avec nos noms comme avec notre peau", écrit Freud) ; les noms propres sont peut-être la seule propriété disponible dont nous héritons de notre père durant sa vie ; ainsi sont-ils le refuge de pensées magiques, ils sont dangereux, on peut mourir à cause d'eux et décider de les déguiser pour rester en vie.
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En devinant à peu près, en étant à côté, dans les alentours, l'analyste touche juste.
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Il savait, disait-il, qu'une femme est pour tout homme un symptôme, et il ne s'avisa pas que l'homme est pour une femme tout ce qu'il vous plaira, une affliction pire qu'un symptôme, un ravage même.
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Le transfert, pour le profane, c'est quoi ? C'est généralement le fait que le patient assimile (par "mésalliance") son père, sa mère à la personne de l'analyste, revit l'amour ou le non-amour qu'il a reçu de ses parents ou leur a donné. Comme toute idée reçue, cette idée n'est pas fausse. D'ailleurs, bien des analystes la reprennent telle quelle à leur compte. Mais elle cache ce qu'il y a d'étrange et d'étranger dans le transfert, sa "folie", en analyse.
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