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Citations de Michel Huriet (19)


Michel Huriet
Non qu'elle ait perdu foi ou espérance, mais elle est incapable de remettre en ordre ses pensées et son âme. La prière même ajoute à son désarroi au lieu de le calmer (...)
Et elle ne peut davantage prier pour qui ce soit d'autre. Après tout, beaucoup de gens sans doute ne tiennent nullement à ce que sorciers, bonzes ou moines se mêlent de leur salut. Chacun pour soi et peut-être Dieu pour tous, et les libertés seront bien gardées. ( "La fiancée du roi" , folio, réimpression juillet 2017, p. 62)
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Ce qu'a découvert Madre Teresa grâce à cet homme qui a traversé sa vie, c'est la joie inconnue d'être deux, d'être avec -un autre-. Une femme eût-elle surgi de cette même façon qu'elle l'attendrait, l'appellerait, l'implorerait ce matin avec une soif semblable. Marcher et entendre un pas à côté de soi. Faire un geste et voir un geste en écho, dire quelque chose et qu'une voix réponde. (p. 69)
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Un moine reste un homme et sa prison volontaire ne lui enlève rien de ce qui fait son caractère et sa force, tandis qu'une fois la clôture refermée sur elle pour toujours la religieuse devient une âme sans corps. (p. 81)
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Depuis sa venue au monde, Allegra de L*** s'était, comme tout le monde, laissé porter (...) -les gens, c'est par la foule, le métier, les habitudes et le vent qui passe. Or elle est obligée d'admettre qu'en fin de compte un enfant du bon Dieu n'est qu'un canard sauvage : à grands coups d'aile, dans l'air calme ou la tempête, il doit -se porter soi-même- (p. 70)
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Si les oraisons du bréviaire ne changeaient pas au long de l'année, si le riz ne verdissait pas avant de brunir et si un jour on ne tranchait pas les pastèques rouges, les religieuses ignoreraient que le temps s'écoule et que vieillesse vient.Non, rien ne se passe. Suffit d'invoquer Dieu comme on respire et de se laisser vivre dans cette vie impitoyable et simple . et surtout que nulle fissure ne s'ouvre , par où feraient irruption malheurs et malheureux du dehors ! (p. 97)
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Puis, sans repartir tout de suite, elle se met à parler à voix haute. De la semaine elle n'a pas prononcé une seule parole non nécessaire. Et sans doute est-ce là une des épreuves les moins supportables à la longue: ne jamais parler pour ne rien dire ! Pourtant ce sont ces mots, ces phrases, ces bavardages inutiles et vide où passent le soleil et la pluie, les santés, la politique, le prix du pain ou du riz, qui tressent entre les humains les plus solides amarres.Et, qui, au moins autant que la prière, entretiennent la rotation du globe et appellent un sauveur. (p. 68)
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La Trappe était d'abord un pensionnat de muettes qui finissaient par devenir sourdes. Jeune, Madre Teresa avait entendu dire qu'aux récréations les religieuses ne pouvaient s'arrêter de parler , qu'elles criaient , ne fût-ce que pour soulager leurs nerfs. Mais elle s'est rendue compte que c'était légende : dans son premier couvent et dans le second aussi, abruties de silence autant qu'on peut le devenir de vacarme, les soeurs semblaient ne plus éprouver plaisir à parler, ni même besoin de le faire. (p. 33)
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Dans les couvents et autour, tout est défendu. N'est-ce pas vrai ?
Il s'arrête et sans le vouloir elle fait de même. Entournée par ce flot de paroles, elle se sent allégée et perd le souci de ses devoirs. ( Folio, réimpression juillet 2017, p. 17)
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Au fond, c'est à l'instant même où elle l'a rencontré qu'elle a perdu toute volonté pour le repousser. Elle ne l'aime pas, ne le désire pas. C'est plus grave, plus irrémédiable: elle a seulement un besoin vital, autant que celui de respirer, de le retrouver ainsi, parfois, dans l'aube. (p. 113)
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Et elle-même a l'impression que cette petite phrase de rien du tout, pareille à ces mots de passe que seul peut trouver absurdes le non-initié, signifie bien plus que la présence de quelques poissons ! C'est un éclat d'acier qui saute de son espèce d'armure consacrée et un éblouissement dans cette ignorance des autres où sont plongées et entretenues, quoi qu'elles disent, ces vierges recluses. Prier pour les humains est une chose, les supporter en les côtoyant- et il faudrait encore qu'on les aime ! - en est une autre. Et qui se sent intouchable en vient aisément à penser que n'existe pas ce qui ne le touche pas. Or ici, en face de Madre Teresa, est un homme qui a envie de se lier par des paroles- seulement cela : envie de se lier par des paroles. (p. 18-Folio, réimpression juillet 2017 - 1er dépôt dans la collection: novembre 1982)
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"Il a cru que ce n'était pas bon de revenir, et il est revenu. Le feu éternel n'a sans doute rien à voir là-dedans. Alors pourquoi? Elle s'aperçoit qu'elle n'apprendra jamais rien de ce qu'il pense. Chacun reste donc aussi ignorant de l'autre qu'à la première rencontre. Et la faute n'en est pas, comme ils l'imaginent, à la rareté des paroles mais à l'incompréhension de leurs mutismes." p80
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Elle ne peut heureusement voir que ses yeux sont emplis de larmes ni lire en lui que tout ce qu'il attend, tout ce qu'il implore d'elle en ces secondes, c'est un sourire. (...)Mais ces deux mots : " Souriez-moi", il ne peut les prononcer. C'est une faiblesse qui ne lui est pas permise. Tout son héritage, toute sa discipline, tout son masque tomberaient du coup. Ce serait dire : " Je ne suis plus japonais", et il ne serait plus rien. (p. 77)
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Plus de lumière, plus d'amitié terrestre. Jamais plus de main sur son épaule ou sur sa joue- à cela aussi elle avait une fois pour toutes renoncé. JA-MAIS-PLUS.
JA-MAIS-PLUS. (p. 138)
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Plus elle croyait approcher de la simplicité du ciel, plus elle était retenue dans les tourments de la terre. Avoir éprouvé, dans cette existence grise, un petit bonheur, et l'avoir gardé pour soi ainsi qu'un bijou de pacotille, serait-ce péché digne d'appeler une expiation temporelle ?
Elle se rejette malgré tout vers Dieu, sur Dieu, et lui dit qu'une nouvelle fois elle ne comprend plus. (...)... mais pourquoi ne lui-explique-t-Il pas ce qu'Il a voulu d'elle, ce qu'Il peut vouloir encore ? (...)
Silence. Même pas un craquement de poutre, pas un murmure de vent. Il y a jusque dans cette absence de Dieu une sorte de perfection monastique. (p. 141)
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Sa prière même s'était désincarnée. Elle priait pour prier, comme il y a l'art pour l'art. (p. 145)
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Mais ne vivre que pour prier et non prier pour vivre, n'est-ce pas fausser la vie même ? (p. 158)
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Le kimono représente plus une cérémonie qu'un vêtement et interdit aussi toute vulgarité de geste ou de langage. (p. 124)
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- Eh bien nos familles, nos mariages, notre désir d'argent, nos petites histoires de tous les jours, en vérité, c'est du Zola. C'est pourquoi nous lisons encore beaucoup ses romans. Sa cruauté, aah, est la nôtre ! (p. 84)
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Sous la cape elle élève le bras mais à temps le laisse retomber. Pas plus qu'elle n'a le droit de parler elle n'a celui de toucher un homme -même par pitié. (p. 79)
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