AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Michel Jeury (169)


Michel Jeury
Les écrivains meurent. Leurs livres restent. Un temps. C’est à leurs lecteurs de les faire vivre et d’en perpétuer le souvenir, de transmettre leur sens, une trace, un sillage, qui tôt ou tard semble s’effacer mais qui subsiste, d’esprit en esprit, à travers la communauté de ceux qui tentent de demeurer humains
Hommage de Gérard Klein éditeur à son ami Michel Jeury.
Commenter  J’apprécie          472
J'ai vu de pauvres grocs perdre leur combiné grand luxe à la cité pour avoir déconnés avec l'atome d'hydrogène !
Commenter  J’apprécie          340
(…) elle n'est pas faite comme la plupart des sociétés traditionnelles d'une seule couche épaisse. C'est une société en couches minces. Depuis trois siècles, on ajoute sans cesse des lois et des systèmes et on en retranche un peu. Les lois internationales se sont superposées aux lois locales et nationales. Puis le Jeu de Monde a ajouté ses règles propres. Sous cette carapace, les États, les régions et autres districts administratifs sont devenus presque invisibles, mais ils existent toujours et fonctionnent tant bien que mal.
Commenter  J’apprécie          260
[années 1968-1981] Avec ce diable de Philip K. Dick qui, malgré des influences classiques revendiquées (telles que Van Vogt ou Heinlein), emmenait la science-fiction ailleurs et représentait presque à lui tout seul une avant-garde. Même si l'on ne savait pas encore que, quarante ans plus tard, "dickien" serait une qualificatif presque aussi usité par nos intellectuels que "kafkaïen"...Ah, les beaux jours où la science-fiction semblait pouvoir être une alternative littéraire durable...

(Dans préface "îles de la lune...Îles du temps" de Richard Comballot)
Commenter  J’apprécie          192
« Le Jeu du Monde est conçu pour favoriser ceux qui mettent souvent en jeu leur per capita, c'est-à-dire non seulement leur bien mais tout leur acquis, leur position dans la société, leur « être ». »
Commenter  J’apprécie          170

Le ciel pâle comme graisseux , la surface enrubannée par de larges nappes de brouillard jaunâtre, les tièdes et fétides relents qui jaillissaient des mille bouches du corail, caractérisaient ,woak,la cinquième saison des" chaleurs internes ".La surface paraissait ensommeillée , comme si la vie s'était réfugiée dans les profondeurs .
Commenter  J’apprécie          150
En attendant le retour à la terre chanté par Ernest Pérochon et mis en œuvre, un peu plus tard, par le maréchal Pétain.

(oui Pérochon et Pétain sont pour la vie à la campagne, mais pas pour les mêmes idéaux)
Commenter  J’apprécie          120
Ma voix faisait frétiller le petit monsieur de plaisir ou d'impatience; il tendait les bras vers moi, je lui donnais mon doigt à serrer. Je me posais souvent une question que j'aurais voulu enfouir en moi: Parce que je le nourrissais, me prenait-il pour sa mère? Pauvre petit enfant riche, comment aurait-il su que j'étais seulement sa nourrice?
Commenter  J’apprécie          120
Quand j'étais petite, j'ai essayé plusieurs fois de me désaltérer au creux de ces feuilles. J'approchais, le nez en avant, mais les piquants s'accrochaient à mes cheveux, les nervures des tiges me griffaient la figure et j'avais beau tirer une langue de tamanoir, impossible de m'approcher de la cuvette pour sucer une gorgée.
J'ai appris ainsi que je n'étais pas un petit oiseau. C'est la vie.
Commenter  J’apprécie          110
Quant à l'avenir de l'État, il n'ignorait pas que les utopistes libertaires dans son genre avaient été trompés et manoeuvrés par les véritables maîtres du pouvoir ; et cela continuerait jusqu'au jour où l'on n'aurait plus besoin d'utopistes libertaires...
Commenter  J’apprécie          100
Samedi soir. La salle d'etude du collège frémit d'une certaine légèreté de l'air où des âmes. Une poussée de fièvre contenu émiette le silence.
Se trouvent là une demi-douzaine de grands élèves qui ne rentrent chez eux qu'aux vacances.Et puis quelques 《premières 》restés le week-end pour potasser dans la quiétude, car le bac et l'été sont à moins de quinze jours,Gilbert Jallas est de ces preux bûcheurs .Preux et gueux.
Commenter  J’apprécie          90
Au début de 1850, Pierre lui rapporta des États-Unis une poupée noire, fort gracieuse, "un modèle assez rare", dit-il.
- L'abolition de l'esclavage est aujourd'hui la grande affaire de l'Amérique, m'expliqua-t-il.
C'était aussi sa passion du moment. Il ajouta avec une intention fielleuse que certains protestants des États-Unis étaient parmi les pires défenseurs de l'esclavage et les maîtres les plus cruels.
Marie fut effrayée par la poupée noire. Elle n'avait jamais vu de nègres. Je n'en avais jamais vu non plus avant de venir à Lyon, mais ils n'étaient pas rares dans cette grande ville et on pouvait toujours en croiser quelques-uns aux foires et aux fêtes. Je lui racontai que les enfants nègres étaient de beaux et bons enfants, que Dieu les aimait comme les enfants blancs ou jaunes ; elle était encore trop petite pour comprendre mes explications, mais elle finit par accepter la négresse, qui devint sa préférée.
Commenter  J’apprécie          90
Le jour même, elle décida de reprendre la lecture de "La Chartreuse de Parme" au chapitre XV, c'est à dire à l''arrestation de Fabrice del Dongo. Elle m'accabla par avance de recommandations.
- Lisez lentement, articulez, marquez bien les points, les virgules, les points-virgules...Je veux tout comprendre. Si vous saisissez mal quelque chose, ne craignez pas de vous arrêter : nous en discuterons.
Commenter  J’apprécie          90
Quand il était sorti, il s'imaginait que le nouvel État allait ressembler à l'éden. Il fut d'abord déçu. Il ne regrettait pas Grand État II. Mais Grand État III se caractérisait par une duplicité générale. Et la renaissance des libertés s'accompagnait d'un retour au jour des puissances privées qui s'étaient abritées depuis un siècle derrière l'État.
Commenter  J’apprécie          70
Au moment où ce siècle de triomphante industrie et de folie humaine va plier bagage, une hâte presque superstitieuse me prend soudain.
Je n'aurai sans doute pas le temps de finir le récit de ma vie avant que sonne l'an 1900. Tant pis, le XXe siècle ne s'ouvre qu'en 1901, m'a-t-on dit, ce qui me donne une pleine année.
Je me lance donc dans cette grande affaire, avec une plume d'acier qu'on n'a pas besoin d’aiguiser. J'ai toujours pensé qu'un travail commencé était à moitié fini : c'est ainsi que j'ai accompli, en bonne partie au moins, et à travers les pires vicissitudes, les espérances de ma jeunesse.
Me voilà prête pour étaler tous mes secrets, le cœur tranquille, d'autant que personne ne me lira de mon vivant. Après ma mort, mes petits-enfants choisiront : brûler mes cahiers ou tenter de déchiffrer l'âme de leur grand-mère !
Commenter  J’apprécie          70
Au mot "soie", mes lèvres frémissaient. Je sentais la poésie de cette aventure, commencée dans la nuit des temps, à l'autre bout du monde, dans la Chine lointaine : l'aventure qui allait d'un vilain papillon aux atours des reines.
Commenter  J’apprécie          70
En prophétisant la catastrophe, on compte bien la faire arriver...
(...)
la grande faux... la trombe électrique... la tache grondante
(...)
Parce que nous savons que vous ne voyagez pas dans le futur, ni nulle part. Vous ne faites que singer le voyage
(...)
Le ciel avait la couleur de la vache-mascotte des pionniers et le soleil matinal une nuance de crème tournée. Un temps tout à fait bovin, décida-t-il.
(...)
— Nous avons le temps, dit Simon calmement.
— Même pas. Le temps n'est plus de notre côté.
(...)
Bruna avait sans doute rejoint Marlene, avec qui elle, partageait un chalet, comme au centre Argus-Atlantique. Il devait accepter qu'elle se partage entre Marlene et lui. Plus tard, elle accepterait qu'il se partage entre elle et Marlene. Ainsi le voulait la destinée. Et II ne se battait pas contre ce décret, qui l'arrangeait fort bien.
Commenter  J’apprécie          70
Il a choisi comme livre de lecture pour le cours moyen et cours de Fin d’études A l’Ombre des ailes. Je ne sais pas si tu connais ce bouquin, peut-être pas car tu n’as jamais eu les grands, et puis ce livre n’a pas été un succès. Ceux qui l’ont essayé avant-guerre l’ont vite abandonné, du moins chez nous. Certes, M. Pérochon a écrit de beaux livres, comme Nêne, La Parcelle 32, Les Creux de maison, etc. Mais ses romans scolaires sont bien médiocres, avec des pages de remplissage à la gomme. Je dois reconnaître que certaines descriptions de la nature sont belles, mais les descriptions embêtent les élèves, tu le sais aussi bien que moi.
On s’est extasié sur ce livre. Oh, madame, un livre sur l’aviation et les aviateurs ! Certes, ce n’est pas mal d’exalter le progrès, à travers l’aviation et la radio, par exemple. Mais je crois que le but de l’école est de donner le goût de la lecture en leur faisant découvrir les bons auteurs. Les illustrations du Pérochon, en outre, sont mauvaises, et il en est même d’odieuses, comme celles montrant des nègres aux ¾ nus, l’air bestial, qui sautent et gesticulent au passage de l’avion dans le ciel d’Afrique. Savent-ils seulement quelle merveille de la science est l’avion des seigneurs blancs !
Cette histoire insipide pouvait sans doute intéresser les gamins avant la guerre, au moins les garçons, et jusqu’à douze ans, l’âge moyen du certificat d’études. Mais les temps ont changé, les enfants aussi, surtout les filles, et le certificat se passe à quatorze ans. Le livre n’a rien pour plaire aux grandes filles.
Commenter  J’apprécie          70
"Le métier de médecin de campagne me plaît, parfois me passionne et m'exalte. J'ai beaucoup à apprendre, je m'y attache sans relâche. À côté, je possède une expérience acquise en Afrique, en Asie, aux îles, en mer, que bien des docteurs pleins pourraient m'envier. Je me rends utile. Le peu de patois que je sais aide les paysans à m'accepter." (p. 55)
Commenter  J’apprécie          70
Le troisième Grand État n'était pas encore parvenu, après vingt et un ans, à éliminer toutes les structures policières et pénitentiaires de son prédécesseur. Et un certain nombre de "légitimistes" fidèles à Grand État II envers et contre tout, se trouvaient internés dans les camps créés par Grand État II : le paradoxe n'avait rien d'exceptionnel dans l'histoire.
Commenter  J’apprécie          60



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michel Jeury (1104)Voir plus

Quiz Voir plus

Les Misérables, Victor Hugo - niveau simple

Quel est le nom du personnage principal ?

Cosette
Mr. Myriel
Jean Valjean
Marius

9 questions
214 lecteurs ont répondu
Thème : Les Misérables de Victor HugoCréer un quiz sur cet auteur

{* *}