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Critiques de Michel Kichka (58)
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L'autre Jérusalem

On va faire la connaissance de Michel Kichka qui est un dessinateur à la fois belge et israélien. Après une enfance passée en Belgique, il va s'installer en Israël où il deviendra professeur dans une école de beaux-arts.



Il nous fait découvrir ce beau pays qu'il observe depuis ses 19 ans. La période de la pandémie du COVID a été l'occasion pour lui de faire une introspection sur sa vie, ses choix et son métier ainsi que sur l'avenir assez préoccupant de son pays.



On se situe avant les événements tragiques qui ont mené à la guerre actuelle. L'auteur était clairement un opposant de Bibi à savoir le surnom de Benyamin Netanyahou qui dirige ce pays depuis une vingtaine d'années en le menant à la guerre totale.



L'auteur s'affichait même dans un mouvement anti-raciste, anti-religion ainsi que pour une solution pacifique au conflit avec les Palestiniens. Je ne suis pas certain qu'aujourd'hui, il n'y aurait pas un changement de position qui serait légitimé par ce qui s'est passé. Je ne vais pas m'étendre sur un sujet aussi brûlant...



Pour en revenir à ce qui nous occupe, voilà une chronique tout à fait intéressante qui marque une sorte de témoignage sur la vie dans ce pays démocratique qui recèle beaucoup de beauté architecturale marquée par L Histoire.



A noter qu'on a plutôt à faire avec un dessinateur de presse que de BD même s'il se met progressivement sur ce nouveau support. Il s'agit d'ailleurs de l'une de ses premières oeuvres sous forme de roman graphique. On aura droit à de jolies vues assez bucoliques sur des quartiers résidentiels de Jérusalem.



J'ai bien aimé la sincérité du propos de l'auteur ainsi que son regard authentique sur les choses. Il remet en cause par exemple le poids de la religion sur la politique de son pays qui devrait selon lui rester laïc, comme à la française.



A vous également de vous faire votre propre idée sur ce carnet graphique semé d'anecdotes intéressantes.
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Deuxième génération

Lorsque Michel était enfant, son père, Henri, parlait très peu de sa famille. D'ailleurs, il ne lui restait que trois photos d'elle. Il lisait beaucoup de livres sur la guerre, Hitler ou l'holocauste et le jeune garçon les feuilletait dans la crainte de voir son propre père dans l'une de ces pages. Avait-il encore des cheveux? Portait-il une calotte? Dans ces pages, il craignait également de reconnaître son grand-père, celui-là même qui n'eut même pas le droit à une pierre tombale. Les quelques anecdotes d'Henri sur la guerre et les camps suffisent au jeune garçon pour faire de vilains cauchemars dans lesquels des fantômes venaient hanter ses nuits. Mais il ne les racontait pas à son père tout comme ce dernier ne se livrait pas sur la Shoah...



Le jeune Michel Kichka dit Mitchi devra composer avec un père taiseux qui, pourtant, aurait tant à dire sur son passé, sa détention dans les camps, les conditions dans lesquelles il vivait... Victime de la Shoah, il sera le seul rescapé de sa famille, après trois longues années enfermé. Fils de rescapé, Michel, à défaut d'entendre son père parler de son passé, s'imaginera tout un tas de choses et de nombreux cauchemars le hanteront. Par bribes, gentiment, son père finira par se raconter. L'auteur livre un témoignage fort, d'une grande sincérité et chargé d'émotions. Tel un acte qu'il se devait de faire pour satisfaire ou soulager son père, Michel Michka prendra les crayons et racontera avec force et et justesse l'histoire de ce dernier. De son enfance à Bruxelles à son aménagement en Israël, de sa vie avec ses parents puis celle avec ses propres enfants, il relate des pans de son existence avec une certaine dose d'humour, de tendresse et d'intelligence. Un récit touchant, humain et sincère...



Deuxième génération... un lourd passé à porter...
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Deuxième génération

Deuxième génération fut pour moi un roman graphique et autobiographique très agréable à lire et donnant un autre regard sur la Shoah : comment a-t-elle été vécue non par les survivants mais par leurs enfants

Michel Kichka est en effet le fils d’Henri Kichka, seul rescapé de sa famille des camps d’extermination nazis, bien connu en Belgique pour avoir témoigné de son expérience dans les écoles et avoir accompagné des voyages à Auschwitz.



Le livre nous relate l’enfance de l’auteur, enfance toujours hantée par ce qu’a vécu son père, ce n’est pas une description des camps mais plutôt les effets de la Shoah sur la seconde génération qui ne l’a pas vécue. Cela commence par le non-dit et les interrogations. Son père ne parle pas de sa famille, mais oppose à la vie de ses enfants la vie dans les camps. Mais c’est quoi les camps ? Qui lui a écrit un numéro sur les poils ? Michel cherche les réponses dans les livres et ses nuits sont hantées de cauchemars.

Au pensionnat , son père exige qu’il soit le meilleur - « Je n’ai pas pu finir l’école à cause des Nazis alors sois toujours le premier de classe ! « , cela représente pour lui une revanche sur Hitler.



Tout l’ouvrage est plein d’anecdotes, certaines humoristiques. d’autres plus émouvantes ou tragiques. Et les questions fusent : « Ne suis-je pas voué à toujours le satisfaire en compensation de ce qu’il a vécu ? Se libère-t-on jamais du traumatisme des parents ? »



Michel partira en Israël.



Un événement métamorphosera son père qui commencera alors - mais de manière quelque peu inappropriée - à parler de ce qu’il a vécu, à l’écrire, à faire visiter Auschwitz, à essayer d’y entraîner son fils.



Le portrait du père est décrit honnêtement, sans l’idéaliser, en n’hésitant pas à montrer ses travers, sa propension à tout rapporter à lui.



Un roman graphique avec des dessins à la ligne claire, un roman combinant moments d’émotion et moments de la vie quotidienne, où le fils essaie de comprendre son père.



PS

Henri Kichka, est décédé récemment (en avril 2020) de la Covid-19. Son fils en l’annonçant a déclaré : « Un petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l’armée nazie avait échoué. »







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Deuxième génération

On imagine difficile la charge émotionnelle des non-dits quand on a eu un père rescapé des camps de concentration.

Un père qui a beaucoup souffert et qui a élevé quatre enfants en ne parlant jamais de son expérience de déporté, si ce n’est en considérant cette fratrie comme une revanche sur Hitler, une victoire sur le régime nazi.



Ce n’est qu’au décès par suicide d’un des fils que la parole paternelle se libère, se débloque comme un verrou rouillé, au point de devenir un combat pour un homme qui va s’investir dans le témoignage auprès des jeunes et dans les associations, au détriment de l’écoute dans sa propre famille.



« Mon père est passé du statut de victime - ce que j’ai connu pendant toute mon enfance - à celui de héros de la Shoah. »



Michel Kichka fait donc partie de la Deuxième Génération, celle qui doit etre sans faille, qui doit se comporter de manière irréprochable, car il est impensable de décevoir ses parents. Lourde responsabilité, que son frère n’a sans doute pas pu assumer.



Prenant du recul géographiquement par choix et par son travail, l’auteur, installé à Jérusalem, a utilisé sa palette d’encre noire pour partager une enfance, une intimité familiale, cette difficulté à construire une vie en se détachant du passé, sans pour autant l’oublier.



Excellente BD, chargée d’émotion, adoucie par un zeste d’humour et de gaité. Les planches fourmillent de détails, les personnages sont travaillés, à l’image de cette photo de famille prise avant-guerre et reproduite en noir et blanc.

Michel Michka a enfin pu « dire » à son père…

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L'autre Jérusalem

Voici mon retour de lecture sur la bande dessinée L'autre Jérusalem de Michel Kichka.

L'auteur propose des réponses personnelles aux questions essentielles : Pourquoi le dessin, et l'humour, pourquoi l'écriture.

La période de pandémie Covid 19, du printemps 2020 à l'hiver 2021, a été favorable à cette réflexion dans le temps lent du confinement et des balades quotidiennes dans le kilomètre autorisé d'un quartier de Jérusalem.

Une balade qui commence doucement et qui nous mène jusqu'à deux ans après le confinement, avec un bilan inquiétant sur Israël.

L'autre Jérusalem est une bande dessinée intéressante, qui se déroule avant les évènements actuels s'y déroulant.

L'auteur se pose des questions, à lesquelles ils répond avec beaucoup de sincérité. J'ai aimé ses réponses, son regard sur Jérusalem.

C'est un ouvrage très personnel fait d'allers et retours dans le temps et parsemé de ses Madeleines de Proust.

Le fait que la pandémie stoppe notre quotidien, nous oblige à changer notre rythme, a permis à l'auteur de se livrer à nous.

J'ai aimé la balade, les réflexions très personnelles de l'auteur.

J'ai également apprécié les dessins et la colorisation.

Il est intéressant de le suivre dans les différents quartiers au grès de ses promenades et de ses souvenirs.

Je n'ai pas eu de coup de cœur pour L'autre Jérusalem toutefois je vous le recommande et le note quatre étoiles :)
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Deuxième génération

Deuxième génération aurait pu être un énième ouvrage qui relate les évènements de la Shoah et de la vie après la Shoah. Mais il n'en est rien.



Pour cette bande dessinée, Michel Kichka s'est inspiré de sa propre vie, et de celle de son père, un rescapé des camps et de la marche de la mort.

Ce que j'ai trouvé particulièrement bien fait, c'est le fait d'avoir exposé les difficultés des deux "partis. D'un côté les fantômes et les difficultés à reprendre une vie "ordinaire" des survivants, mais aussi leurs nombreuses frustrations : les études, le froid, la faim, les difficultés à exprimer son affection et à transmettre. Transmettre, oui, c'est le rôle des parents avec leur enfants, mais dans ce cas précis, que peut-on transmettre ? La mort ? C'est pourquoi il est impératif pour le chef de la famille Kichka de prendre sa revanche sur "les Boches" (termes presque anachronique puisqu'il a surtout été utilisé pendant la Première Guerre mondiale).



En réalité, l'auteur montre très bien que ce désir effréné de revanche par la voie familiale donne une lourde responsabilité à la deuxième génération qui porte cet héritage malgré elle. Michel Kichka se souvient, par exemple, d'un moment de sa vie où il était amoureux d'une goy. Mais oh malheur ! Quel impie ! Il briserait le 11ème Commandement : "Contribuer à repeupler la Terre de petits juifs tu devras".

Ce poids devient vite trop lourd à porter sur les frêles épaules d'enfants et d'adolescents qui n'ont pas demander à avoir la Shoah comme membre invisible (et envahissant) de la famille. Cette culpabilisation (plus ou moins) involontaire amène une inversion des rôles : ce sont les enfants qui cherchent à protéger leurs parents ! A ne rien dire pour ne pas les contrarier. A ne pas répondre aux phrases assassines du père qui dit à son fils qui ose se plaindre lorsqu'il est malade : mais comment aurais-tu survis dans le camp ! Le constat est donc sans appel : la seule fautes de ces enfants, c'est de ne pas avoir subi les atrocités de cette période.



Et finalement, c'est bien l'écrit (BD ou roman) qui aide à combattre ce silence qui règne et qui est le fruit pourri de l'incapacité à exprimer ses douleurs et à les partager avec ses proches.



A découvrir !
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Deuxième génération

Bien sûr, on ne peut pas ne pas penser à Maus, d'Art Spiegelman, en ouvrant ce roman graphique, et je permets de le rappeler parce que l'auteur lui-même en parle comme d'une référence.

Michel Kischka, alias Mitchi, est un auteur de bandes dessinées humoristiques reconnu en Israël - d'où ces illustrations qui tirent sur le comique alors que le récit est grave - qui a une révélation en lisant ce fameux Maus. Il mettra quand même 7 ans, si je ne me trompe pas, à l'écrire et illustrer.

Ce roman graphique n'a rien d'original dans le sens où ce genre de romans autobiographiques et historiques s'est largement développé ces dernières années, mais il n'en est pas moins intéressant et bouleversant.

Mitchi grandit en Belgique, dans une famille de trois enfants, dont les parents ont été marqués, traumatisés, l'une par une éducation peu affectueuse et l'autre par sa déportation à Auschwitz, dont il reviendra "tout seul au monde".

Pendant l'enfance de Mitchi, son père parlera très peu de son passé, tandis que sa mère justifie l'autorité et les droits sans dérogations de celui-ci par les trois années de souffrance qu'il a endurées.

Ce n'est qu'une fois les enfants adultes et après un fait tragique que la parole se libérera dans la famille, unie autour de la Shoah.

J'ai particulièrement aimé la description du père, affectueux, aimant, mais obnubilé par son expérience jusqu'à la saturation.

Les traits sont clairs, ce qui rend la lecture facile et agréable, un bon roman graphique que je conseille à tous ceux intéressés par le sujet, amateur de BD ou non.




Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Deuxième génération

Cet album est le récit autobiographique d'un auteur-dessinateur belge, dont le père juif, Henri, a passé trois ans à Buchenwald, de 19 à 22 ans. Les grands-parents y sont morts, le rescapé et sa descendance restent profondément marqués, l'ombre du nazisme et des traumatismes subis dans les camps continuent de planer sur la famille. Les souvenirs d'enfance de l'auteur sont présentés de manière plutôt positive, en dépit du poids du passé paternel, mais la marque restera indélébile, vécue différemment selon les quatre enfants de Henri.



Le propos rappelle celui du diptyque Maus, de Art Spiegelman - l'auteur y fait d'ailleurs allusion - mais la démarche, la présentation, le ton sont cependant très différents. Malgré la gravité du sujet, cet album est par moments plus léger - tout en restant instructif, choquant et bouleversant. Le texte est souvent poétique et le graphisme est particulièrement fort, émaillé de symboles et de traits d'humour subtils.



Un témoignage riche, tour à tour poignant et drôle, à faire découvrir dès 13-14 ans.

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Deuxième génération

Cette BD s'inscrit dans la continuité des témoignages sur la Shoah tels que Si c'est un homme de Primo Levi ou encore Maus d'Art Spiegelman. Original par le point de vue adopté, son auteur prend le parti d'analyser comment les enfants d'un rescapé des camps de la mort vivent avec ce lourd héritage familial, comment chacun cherche à s'en émanciper. L'un des fils ne trouvera pas d'autre moyen d'expression de son malaise que de se suicider. Pour le père, vient le temps de témoigner, témoigner encore, en faire la pierre angulaire de son quotidien, ne penser qu'à ça, comme si c'était la seule façon désormais de survivre. Depuis tout petit, Michel, lui, vit avec des fantômes. Il fait des cauchemars où s'entassent des corps squelettiques. Il cherche par les livres à replacer l'épreuve de son père dans l'Histoire. Lorsque son frère meurt, il décide d'exprimer ses démons intérieurs dans le dessin. Bel hommage à la BD que cet ouvrage, qui devient une manière d'exorciser la souffrance familiale. Le sujet de cette BD est lourd, vous pourriez vous dire : "trop sombre pour moi". Ce qu'il y a de formidable c'est que sa lecture n'est pas pesante. L'auteur a su en effet éviter l'écueil du pathos. Au contraire, il sait distiller une certaine dose d'humour, il sait mettre en image les petits défauts des personnages dont on rit volontiers. Passeur de mémoire, Michel Kichka gagne donc le pari de parler de la Shoah sans retomber vraiment dans les traces de ses prédécesseurs. A lire donc!
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Deuxième génération

J'ai emprunté cette bande dessinée à la médiathèque. Je ne peux éviter la comparaison avec « Maus » d'Art Spiegelman dont l'influence est d'ailleurs revendiquée par l'auteur. Il s'agit en effet des relations entre un père et son fils, lorsque le père est rescapé des camps de la mort de la seconde guerre mondiale. Le traitement graphique est ici réaliste avec un trait agréable qui me fait aussi penser à « Petit Polio ». On découvre au fil des pages combien il était difficile pour l'auteur, enfant, de vivre aux côtés de ce père qui avait des exigences et un mode de vie forcément marqué par son passé mais refusait d'évoquer celui-ci. L'auteur essaye donc de traduire ce qu'il pouvait comprendre étant enfant et comment il avait reconstruit en imagination ce qu'avait pu vivre son père. Il explique ensuite comment les choses se sont éclairées au fil des ans par des évènements où la parole a été libérée ou en recoupant les informations historiques en sa possession avec le parcours supposé de son père. Il est aussi question de la relation à la judéité, et des relations entre frères et sœurs mais c'est avant tout la relation père-fils qui est ici analysée.

J'ai trouvé cet album vraiment très intéressant par sa volonté de montrer comment chacun construit ses histoires de famille à partir des bribes qu'il arrive à en percevoir, parfois de manière déformée.




Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Deuxième génération

Pour moi Deuxième génération a été un véritable coup de cœur, j'ai été profondément émue et attendrie par les dessins et le texte de cet ouvrage. Monsieur Klichka parle de sa famille, de son père surtout, rescapé des camps de concentration nazis. Il nous parle de sa fratrie qui grandit avec cette présence pesante de la tragédie paternelle. Les dessins, en noir et blanc, sont précis et expressif. Le ton de l'ensemble -images et textes- est subtil et profond. Deuxième génération est d'une grande franchise et l'auteur aborde sans tabou les difficulté qu'il a pu rencontrer en grandissant dans l'ombre de la Shoah. Tout dans le livre respire une grande maturité, et l'on suit le cheminement de vie de l'auteur qui semble au fil des pages aller vers une sérénité méritée. Face à ce genre de lecture, on pourrait redouter quelque chose de trop dur mais ce n'est pas le cas, c'est finalement un ouvrage plein d'optimisme, débordant de vie et d'humanité. Le sujet du poids des traumatismes sur les générations suivantes me passionne et ce bouquin est une pépite pour qui s'y intéresse. Je ne saurais donc que te conseiller cette lecture ami lecteur, et si tu en as l'occasion vient me dire ce que tu en as pensé.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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L'autre Jérusalem

Michel Kichka se raconte dans cet album et profite de la pandémie et du confinement pour déambuler mentalement dans Jérusalem et se raconter.

Le dessinateur offre une discussion au lecteur. Pas une discussion sur un sujet unique, mais bifurque vers un autre chaque fois que l'envie lui en prend. Comme dans une soirée entre amis, il parle de la pluie, du beau temps, des oiseaux, de la politique, de la religion, de ses souvenirs de dessinateurs débutants,....

Sans avoir réussi à me passionner, j'ai quand même éprouvé beaucoup de sympathie pour cet homme qui critique sans être agressif ou véhément le monde qui l'entoure, avec lucidité, mais en continuant à savourer les petits plaisirs de la vie.

J'ai beaucoup aimé les dessins qui illustrent parfaitement ses propos, avec finesse et en permettant d'alléger le discours. le trait est fin, la palette de couleurs, pastel, est très agréable à l'œil.

Un album non dénué d'humour, vraiment plaisant à lire.

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Deuxième génération

Le père de l'auteur est un rescapé des camps de concentration, où il a passé 3 ans (de 1942 à la libération des camps) puis des marches de la mort. Il y a perdu toute sa famille et ne doit sa survie qu'à un tas de cadavres. Il a élevé ses enfants à l'ombre des camps, sans jamais leur en parler vraiment, mais en transmettant son traumatisme.

Comme Art Spiegelman, l'auteur a ressenti le besoin de parler des camps, des survivants. Mais non pas en racontant l'histoire de son père, qui a écrit un ouvrage sur cette "expérience" et fait des visites d'Auschwitz, mais des répercussions sur la génération suivante : incompréhension, culpabilité, suicide pour les plus fragiles.

Un graphisme en noir et blanc qui met en valeur le texte et l'histoire. L'auteur ne cherche pas à embellir mais à exorciser ses démons, à comprendre.
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Falafel sauce piquante

Michel Kichka, dessinateur politique que je découvre avec cette œuvre, livre ici une autobiographie en deux parties : la première centrée sur sa vie personnelle et familiale, la seconde sur son travail, son engagement et le contexte historique de son pays.



Le début de cette BD passe ultra brièvement sur l’enfance belge du dessinateur pour conter comment s’éveille, à l’adolescence et à la faveur de voyages, son sentiment d’appartenance à Israël, ce pays dont ont rêvé ses ancêtres. Il y rejoint sa sœur, y rencontre sa femme et y fonde une famille, comme une évidence. Il vit également la succession de guerres et d’attentats qui devient son quotidien.

Ce décor planté, Michel Kichka présente avec passion l’association crée par son ami Plantu, « Cartooning for peace », qui lui permet de militer dans de nombreux pays du monde pour la paix entre israéliens et palestiniens. Les violences croissent autour de lui, mais pas autant que sa détermination.



Le sentiment qui émane de ces pages est celui d’une grande sérénité. Et pourtant on tremble avec l’auteur pendant le service militaire de ses 3 fils (12 ans au total !), on s’indigne devant le climat de violence perpétuelle, mais on sent également une volonté inébranlable d’agir pour la paix.

Une bien belle leçon, un poil idéaliste mais ça fait du bien !
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Deuxième génération

Moins puissant qu'un Art Spiegelman, l'oeuvre autobiographique de Michel Kichka n'en est pas moins un témoignage marquant des séquelles de la Shoah sur les enfants des survivants.



A travers ses dessins précis et efficaces, il relate son enfance et sa relation avec son père. Il use d'humour mais cela n'enlève rien à la gravité de l'histoire. On comprend la complexité des situations, que chaque vie est une victoire sur la haine antisémite mais on voit bien également que ces enfants rappellent parfois aux survivants ceux qu'ils ont perdu. Ils doivent vivre avec des fantômes qu'ils transmettent, volontairement ou involontairement, à leurs descendants. Des familles ont presque disparu, se sont perdues de vue ou sont brisées par ce qui s'est passé et ces enfants ont parfois de grandes difficultés à retracer leurs origines. C'est immensément triste et tous les témoignages sont nécessaires pour ne pas oublier les individus qui ont souffert de la Haine, surtout quand ils sont aussi bien écrits que celui-là.
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Deuxième génération

L'auteur, Michel Kichka, fils d'un père juif revenu d'un camp nazi, raconte son enfance puis sa vie d'adulte, de même que la genèse de cet ouvrage.



Le sujet de la Shoah n'est pas tabou dans la famille Kichka, au contraire : on sent que celle-ci a fait peser un grand poids sur la vie des enfants du survivant. Ainsi, même si les parents Kichka sont aimants, tout se passe comme si les épreuves et souffrances endurées par le père interdisaient aux enfants d'avoir ou d'exprimer leurs propres maux - nécessairement négligeables en comparaison du passé du père -, et comme s'ils avaient une obligation de réussir pour prendre une revanche. Henri Kichka compare même sa souffrance à celle d'un autre Juif, torturé, la jugeant presque dérisoire par rapport à la sienne. L'engagement de cet homme à témoigner de ce qu'il a vécu (dans un récit autobiographique, par la participation à des voyages commentés à destination de scolaires...) est probablement ce qui l'aide à vivre, mais semble reporter certaines difficultés sur ses propres enfants.



La parution de cette bande dessinée semble finalement être pour son auteur un moyen non seulement de rendre hommage à son père qu'il respecte, aime et comprend mais aussi de "tourner la page" pour lui même.



Le graphisme en noir et blanc est agréable, et l'auteur varie avec succès les formats de ses planches. Quelques unes sont particulièrement réussies et poignantes, en particulier celle de la page 44.

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L'autre Jérusalem

L'autre Jérusalem est le troisième ( et dernier ) tome de la trilogie autobiographique de l'auteur Michel Kichka . Je ne le savais pas et cela ne m'a absolument pas dérangé dans la lecture de cet album.



Nous sommes en pleine pandémie du covid entre 2020 et 2021 et l'auteur nous livre ses réflexions sur son métier de dessinateur, sur sa liberté d'expression et celle de ses collègues dans le monde, sur sa famille et sur ce que devient son pays.



Je ne me suis pas du tout ennuyée durant toute ma lecture et j'ai trouvé les sujets très intéressants. Quant aux dessins, ils sont tout simplement magnifiques et les couleurs splendides.



Cette bande dessinée m'a d'abord permis de découvrir un auteur qui m'était inconnu ( désolée) , qui se réclame dessinateur laïc avant tout et qui développe des idées très intéressantes. Ses réflexions interrogent sur un pays et une région décimés par une guerre de religion depuis de nombreuses années. Elles interrogent sur la liberté d'expression entravée par des personnes appartenant à ces religions. Elles interrogent sur la vie familiale.



J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée et je vais me précipiter sur les deux premiers tomes de cette trilogie.



Merci à #NetGalleyFrance et aux éditions Dargaud d'avoir accepté ma demande de lecture.
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Deuxième génération

Il y a des BD qui marquent, qui retournent, des impressions qui restent. C’est le cas de Deuxième génération, un témoignage exceptionnel sur les rescapés des camps et les conséquences que ce vécu a eu sur leur famille. Le père de Michel est revenu d’Auschwitz mais a vu toute sa famille décimée par les Nazis. Absorbé par sa volonté de témoigner, Monsieur Kichka ne voit pas les difficultés de ses enfants à vivre avec cet héritage trop pesant. Chacun exorcise les démons du passé à sa manière, Michel Kichka a choisi la plume. Si le sujet de cette bd reste grave et profond, le ton est juste et plutôt léger. L’auteur livre de nombreuses anecdotes de son enfance jusqu’à l’âge adulte et on est passionné par son récit. Un gros coup de cœur à découvrir !
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Deuxième génération

Cette bande dessinée se lit facilement, mais porte des sujets lourds. Le dessin est fluide, le texte est simple. On se demande si c'est vrai, ce poids que portent les descendants des survivants de la Shoah, ça semble fou : ils ne l'ont pas vécue. Ca semble compréhensible : leurs parents ne leur racontent pas ce qu'ils ont vécu. On comprend qu'il reste encore de nombreuses pages à écrire sur cette horrible guerre mondiale.
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Falafel sauce piquante

Ca fait longtemps que je ne lis plus de bandes dessinées, étant plus jeune j’adorais les Astérix, Tintin, Lucky-Luke et un peu plus tard Gaston Lagaffe et voilà que je redécouvre le plaisir des dessins et des bulles et sincèrement je n’ai pas été déçue.



Michel KICHKA nous livre, en finesse et en humour, sa vie en Israël, depuis ce jour de 1974 où il a fait son aliya et c’est un pur bonheur de le suivre dans ses premiers pas, la découverte du pays, l’adaptation pas toujours simple et la mentalité Israélienne qui peut parfois choquer.



Pour adhérer et être à l’aise dans le livre il faut connaître un peu les paradoxes de ce petit pays, savoir que les Israéliens ne s’embarrassent pas de politesses mais qu’ils vont droit au but, comprendre qu’avec les conflits incessants ils veulent vivre et parfois plus vite qu’il ne le faut, et surtout reconnaître qu’on y trouve une solidarité qui n’existe parfois pas ailleurs.



On dit souvent, deux juifs, trois opinions, c’est tellement vrai, ce pays est animé, coloré, on y mange à toute heure, on parle avec les mains, on crie, ça klaxonne de partout sur les routes, c’est bien souvent un « balagan gadol » (gros bazar)… et quand on a compris les codes et qu’on les a acceptés, c’est un vrai bonheur de vivre là bas. D’ailleurs on le voit bien dans le récit de l’auteur, même si il n’adhère pas à tout et qu’il est contrarié par la politique du gouvernement, il ne quitterait ce pays pour rien au monde.



Michel Kichka emploie l’humour juste comme il faut et il est doué, il sait être grave quand les événements l’exigent. Cette bande dessinée nous retrace son histoire et l’histoire du pays en parallèle, Il y ajoute sa petite touche personnelle en tant que militant pour la paix et c’est tout à son honneur.



Je trouve le livre très bien fait, 44 années retracées dans 87 pages il fallait le faire. Toute la société Israélienne y est parfaitement dépeinte et j’ai passé quelques bons moments à rigoler et à voyager. J’ai surtout retrouvé plein de souvenirs puisque j’ai vécu 8 ans là bas et que j’adore ce pays qui est un peu le mien aussi.



Je recommande chaudement cette bande dessinée, et alors, le guide pratique du nouvel émigrant, c’est tout à fait ça, Merci Michel Kichka !!
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