Michel Kokoreff

Dans le passionnant “La diagonale de la rage”, le sociologue Michel Kokoreff analyse tous les mouvements de contestation sociale en France, de 1970 à aujourd’hui.
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Voici une petite pépite éditée chez les éditions Amsterdam, à la croisée de la sociologie et de l’autobiographie.



Michel Kokoreff est sociologue et décide à la suite d’une rencontre avec Azzedine Grinbou dit « Le vieux », d’agencer son témoignage sous la forme d’une autobiographie. Ce livre en est le résultat et il est riche d’enseignements. C’est un livre qui se lit tout seul dans une forme bien particulière (un parcours de voyou singulier et en même temps révélateur de déterminismes sociaux).



Les références sont nombreuses mais ne parasitent pas les paroles recueillies d’Azzedine Grinbou. C’est là que la démarche du sociologue est intéressante, on voit apparaître sous l’autobiographie plusieurs concepts (sociologiques notamment) qui éclairent le fonctionnement du Milieu des années 70 jusqu’au début des années 2010. Plusieurs sphères sont questionnées à travers cette vie racontée avec un ton unique (la prison, l’économie souterraine, le concept de double peine, la police, les classes sociales ou encore la politique). Le sociologue qui explique et étoffe sa démarche au début et à la fin de l’ouvrage, souhaite s’effacer pour permettre ce ton unique et rendre cette lecture fluide. Je vous conseille ce petit bouquin qui tape fort dans les idées reçues. Il offre une grille de lecture à découvrir.
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Ce court ouvrage de deux sociologues, Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie, spécialisés sur ces questions, argumenté et efficace, met en exergue la thèse suivante : l’exclusion dans ces territoires n’est pas de nature uniquement sociale et économique, elle est aussi et surtout politique.
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Une analyse pénétrante de ces zones urbaines sensibles qui regroupent 7% de la population française.[...] Bien qu'ils s'en défendent, les auteurs n'échappent pas à cette « culture de l'excuse » qui impute toutes les responsabilités aux politiques et à l'ensemble de la société.
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Une présentation pertinente mais pessimiste des mutations de la société française.

Du massacre de Sétif le 8 mai 1945 à la répression du mouvement des gilets jaunes, la police française choque par sa violence et son impunité. Si le nombre de morts diminue, l'utilisation massive d'armes à létalité réduite, des nasses, ainsi que le déni des gouvernements successifs entrainent une forte augmentation du nombre de mutilés et de blessés.

En remontant aux origines de la police nationale et en regardant le parcours de ses dirigeants, on se rend compte que la violence n'est pas le fait de "mauvaises pommes" mais bien le résultat d'une doctrine d'Etat qui cherche à étouffer les mouvements sociaux par la peur et la violence.