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3.85/5 (sur 56 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Oicha, Congo Belge , le 15/07/1947
Biographie :

Michel Lambert est un écrivain, romancier et nouvelliste, journaliste, éditeur et animateur d’ateliers d’écriture.

Son père, ingénieur technicien, travaille dans les mines d'or du Kivu, la région des grands lacs. La légende familiale veut qu'il ait appris la naissance de son fils par tam-tam, celui-ci répercutant la nouvelle de village en village, depuis la maternité d'Oïcha jusqu'au chantier, situé à une cinquantaine de kilomètres de là.

Licencié en administration des affaires de l'Université de Liège, il y sera aussi assistant. Il entame ensuite une carrière de journaliste.

Michel Lambert est le cofondateur et organisateur du prix Renaissance de la nouvelle, prix franco-belge créé en 1991 et destiné à promouvoir la nouvelle de langue française.

Il a été rédacteur en chef de la revue littéraire "Le Carnet et les Instants", publiée par la Communauté française de Belgique. Éditeur, il a dirigé une collection au Grand Miroir, à Bruxelles.

En tant qu’animateur d’ateliers d’écriture, il a travaillé dans plusieurs centres culturels, en milieu carcéral, en milieu scolaire défavorisé, à la Faculté universitaire Saint-Louis, à la Haute École Prigogine, mais surtout, depuis une quinzaine d’années, en santé mentale.

Il a reçu six prix littéraires, dont le prix Victor Rossel, le prix Triennal du roman et le Grand Prix de la Nouvelle de la Société des Gens de Lettres.

En 2013, il a fait l’objet d’une monographie "Michel Lambert, les âmes fêlées" par Émilie Gäbele.

Il vit à Ottignies-Louvain-la-Neuve, près de Bruxelles.

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Source : http://www.servicedulivre.be/fiches/l/lambert.htm
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Je ne maîtrisais plus ma vie, c'est tout. Ces désastres accumulés, aucun maître, aucun parent ne vous apprend à y faire face. Lire, écrire, compter, oui. Dessiner. Être poli, serviable. Rouler à vélo. Plonger dans une piscine, pas de problème, mais plonger tout court, c'est une autre affaire. Là-dessus, on ferme les yeux et on se tait. Ca n'existe pas.
Bref.

(p.119)

J'étais le veilleur .
Celui qui veillait, ou était censer veiller, sur Raya. Pendant cinq jours. Pas un de plus. Il fallait rentrer à l'heure dite à la clinique. Aucun retard, quelle qu'en soit l'excuse, ne serait toléré par le docteur Bernier, à qui j'allais devoir faire un rapport détaillé, cependant que Raya serait ans doute interrogée à son tour lors de sa prochaine entrevue avec le praticien.

(p.99)

J'avais dit l'essentiel, à savoir que j'étais désormais un homme sans travail, sans beaucoup de ressources. L'exacte vérité. J'avais le sentiment de m'être mis à son niveau. Pas encore tout à fait, mais presque. Un perdant comme elle.

(p.68)
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Elle m'a dit :
--Je te hais, mais tu me manques.
Je lui ai répondu:
- Tu me manques mais je te hais.
Voilà où nous en étions. La mort de Brice avait exacerbé les sentiments, en particulier l'attirance physique. Auparavant nous n'avions pas grand'chose en commun, hormis d'être des échoués de l'amour. Maintenant, nous partagions au moins la culpabilité. Une culpabilité terrible, qui ne reposait sur rien de tangible, sinon elle-même. C'était notre secret, notre enfant monstrueux. Quand Raya a été admise à la clinique du dr. Bernier, j'ai perdu d'un coup tous mes repères. Je n'avais plus personne à aider, ni à caresser, ou qui m'aiderait, me caresserait, si bien que je n'ai pas eu la force de résister à Charlotte. A différents indices, j'avais bien compris qu'elle s'était éloignée de Brice. (...) Simplement, nous avions besoin l'un de l'autre, Ou plutôt moi d'une autre, et elle d'un autre. Alors pourquoi pas elle, pourquoi pas moi.

(p.95)
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C’est vrai que nous avions fait beaucoup de choses plus vite que tous les autres. Mariés en deux mois, un enfant sept mois après, l’appartement qui, l’année suivante, nous était tombé de la cassette de son père, et un an plus tard, la société de fret maritime créée à trois, Jean-Paul, Brice et moi. Sans compter la résidence secondaire.
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Un matin comme celui-là, s'il avait été côté en bourse, aurait fait la fortune de tas de naïfs dans mon genre. L'homme qui me ressemblait en avait été un, de naïf. Il s'était jeté là-dedans les yeux fermés, au son de la joie propre à une époque inconsciente. Toutes ces émotions qu'il avait acheté sans discernement, à la hâte, dans une sorte d'ivresse, après avoir flambé, le temps de quelques fêtes, n'étaient plus aujourd'hui, que cendre et poussière. Il croyait avoir tout, ou presque. Il n'avait plus rien, ou presque.

(p.8)
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J'ai eu envie de geuler un bon coup, au lieu de quoi l'imbécile que j'étais s'est introduit dans la file d'extrême gauche et a écrasé l'accélérateur avec rage. En très peu de temps la vitesse est devenue vertigineuse, pas loin de 200 au compteur, et bientôt plus encore. Pied au plancher, je frôlais les glissières de sécurité, parfois d'autres voitures qui protestaient par de longs coups de klaxon vengeurs. Les mains crispées sur le volant, les mâchoires serrées, j'avais la trouille au ventre. A côté de moi, Raya me suppliait en pleurant de ralentir. Je l'entendais qui poussait des hurlements de plus en plus désesperés. Mais j'étais prisonnier de cette vitesse, comme autrefois elle était prisonnière de ses crises. Subitement, j'ai levé le pied, me suis mis au point mort. La voiture a roulé sur son erre, dérivé vers la droite, d'une file à l'autre, jusqu'à la bande d'arrêt d'urgence où elle s'est arrêtée.

(pp.37-38)
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Je sortis mon mouchoir et m'essuyais le visage
Qu'est-ce qui se passait, aujourd'hui? Pourquoi me sentais-je coupable? Pourquoi était-elle si pâle? Pourquoi n'étions-nous plus capable d'être désinvoltes et profonds à la fois?
Je terminai mon verre. Me levai en prenant appui des deux mains sur la table.
- Excusez-moi un instant, dis-je sans chercher à dissimuler mon désarroi, et je pris le chemin de la sortie.
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La porte à double battant au fond du couloir s'est ouverte et voilà la haute silhouette du docteur Bernier, le voilà qui marche de son pas habituel, égal, comme millimetré, et voilà son bras qui se tend, sa main qui s'ouvre, qui serre la mienne; (...)
- Vous êtes pile à l'heure, a t-il dit avec amabilité.Un vrai militaire. Ca n'a pas été trop difficile pour vous garer ?
- Non.
(...)
Ce qui était difficile, c'était de me trouver en face de lui dans ce couloir qui me faisait penser au couloir de la mort.
Ca c'était vraiment difficile.
-Il faudra être vigilant, a t-il repris. Bien veiller à ce qu'elle prenne ses médicaments. La dose exacte. Pour le reste ...
Après un silence j'ai demandé :
- Pour le reste ?
Il a répondu par un haussement d'épaules fataliste.
- Je vous fais confiance.
(p.11)
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L'instant d'après, une sirène hulula, se rapprochant avec la rapidité de l'éclair. Par la fenêtre , à croisillons, je vis passer à toute allure un camion de pompier avec son bras télescopique replié sur le toit, suivi d'une ambulance et d'une voiture de police. Je me tournai vers l'homme qui avait failli m'écraser. Il haussa les épaules. L'air de dire: "Ce n'est tout de même pas moi qui ai mis le feu!"
C'était vrai, chauffard oui, pyromane non.
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Mais c'est plutôt là où quelque chose dérape que l'œuvre prend réellement sa dimension. Il faut y rechercher le désaccord, l'ambiguïté des sens- les significations bien sûr mais surtout et avant tout les sensations. L'étonnement, c'est ce moment où le regard et les autres sens achoppent. Il y a quelque chose qui cloche, immanquablement. Presque une discordance.
- extrait de la Postface de Nausicaa Dewez
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Une fois dans la chambre, Raya avait déjà perdu sa bonne humeur. Je le voyais à son visage renfrogné, à ses lèvres pincées. J'ai aposé ma main sur son épaule.
- Quelque chose ne va pas ?
- Patrick me manque, m'a t-elle répondu d'une toute petite voix.
- Moi aussi il me manque.
Je ne voulais pas en rajouter, lui lancer que si notre fils avait mis quelques milliers de kilomètres entre lui et nous, c'était pour nous fuir, elle et ses doléances incessantes, ses crises, ses angoisses, ses pleurs, et moi qui perdais pied, ne sachant plus à quel saint me vouer.

(p.65)
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