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Critiques de Michel Lambert (31)
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Cinq jours de bonté

« Il faudra être vigilant » a averti le médecin. Alors, c’est avec la sensation de « bombes invisibles » les attendant « à chaque coin de rue, à chaque coin de pensée », ne sachant trop à quoi s’attendre sinon à n’avoir « plus droit à l’erreur », que le narrateur Thomas Noble emmène son épouse pour sa première autorisation de sortie depuis son hospitalisation en établissement psychiatrique. Plutôt que leur domicile bruxellois, où l’on devine que c’est là qu’eut lieu l’ultime crise, violente, probablement dépressive, qui fit exploser leur vie, l’homme a choisi de passer ces cinq jours de retrouvailles à Ostende, où doivent précisément se dérouler le Carnaval et le Bal du Rat Mort, une trêve symboliquement placée sous les auspices de la fraternité et de la bonté.





Mais, en fait d’exorciser leur malaise, le climat ambiant d’insouciance joyeuse de la ville balnéaire ne soulignera-t-il pas plus cruellement encore le tragique de leur situation ? Alors que l’un et l’autre s’évertuent tant bien que mal à se montrer naturels et enjoués dans leur rôle, l’angoisse les étreint et les paralyse, lui d’ailleurs plus encore qui devrait pourtant s’avérer le plus solide des deux. Il s’agit chez lui d’un sentiment diffus et d’autant plus pernicieux, mêlant à des bouffées de « frayeur subite et sans fondement » une sensation d’impuissance honteuse et coupable. Coupable des mauvaises nouvelles - la perte de son travail, la mort d’un ami, ses errances et trahisons amoureuses - que, dans sa fragilité à elle, il ne se sent pas de lui annoncer, mais que, dans sa maladresse à lui mentir, alors qu’à fleur de peau elle devine et pressent tout, il finit par lâcher un peu à tort et à travers. Coupable, peut-être, comme dans le cas de cet ami en réalité suicidé, de quelque responsabilité – que n’a-t-il dit, fait ou pas fait, manqué ou provoqué, qui ait pu contribuer au désespoir de deux de ses proches ? Coupable enfin de sa honte et de ses difficultés face à cette maladie, de sa peur alors que sa femme et sa vie lui échappent désormais, de son malaise en société quand il faut assumer le regard d’autrui.





En réalité, la maladie psychiatrique de son épouse a transformé la vie du narrateur en champ de mines. Tout est devenu imprévisiblement dangereux et explosif, et tandis que le monde poursuit sa course – « cette vie qui éclatait partout » –, lui se sent à ce point dépossédé qu’il pense à qui il était avant comme à un autre, « cet homme qui lui ressemblait ». Déstabilisé et incertain, voulant bien faire mais ne sachant s’y prendre, il en vient à paraître encore plus déséquilibré que sa moitié, pour sa part sagement résignée à son protocole médical et réussissant aussi dignement que bravement à faire face à toutes les embûches de ces cinq jours. Et finalement, c’est grâce à son calme à elle, alors qu’elle se montre souriante et aimante, pressée de parler à son fils envolé outre-Atlantique, rassurée de se sentir utile lorsqu’il lui arrive même de remonter le moral d’un couple d’amis, qu’en dépit des maladresses et des faux-fuyants, cette parenthèse de tous les doutes prend le virage de la tendresse. Ces deux-là s’aiment toujours, et si leur avenir reste pavé d’incertitudes et d’interrogations, au moins ce séjour les aura-t-il rassurés sur ce plan.





Avec un art consommé de la suggestion, Michel Lambert use de mille détails, comme l’état changeant du ciel du nord semblant refléter tout au long de la narration les émotions des personnages, l’ambiance carnavalesque évoquant jeux de masques et faux-semblants, le tableau de couverture mais aussi celui dont le narrateur ne parvient pas à décider s’il veut le garder ou le vendre, ce chapeau qui ne cesse de se perdre ou cette maison rose inaccessible depuis la plage, pour souligner sans les dire la souffrance des personnages, leurs fêlures et leurs ambiguïtés, leur sentiment de perte et d’impuissance, leurs doutes et leurs contradictions. Alors, plongé dans leur vie le seul temps de ce bref intermède, ne pouvant que conjecturer, et leur passé, et leur avenir, sur la base d’indices ouvrant toutes les questions, c’est un peu de leur égarement et de leur vacillement face à cette maladie aux contours impalpables dont le lecteur se sent à son tour envahi.





Un livre qui vous taraude longtemps, entre ambiguïtés de ses personnages, souffrance et désarroi face à la maladie mentale et, au final, persistance des sentiments chez ce couple naufragé. A l’image du tableau d’Edward Hopper figurant en couverture et ouvrant si largement le champ de ses interprétations possibles, de l’isolement, l’anxiété et la solitude, à l’introspection, la respiration et la sérénité, les pages de ce roman ne cesseront de vous suggérer mille lectures et perceptions différentes, aussi changeantes et nuancées que le ciel d’Ostende.





Un grand merci @Denis3 de me l’avoir conseillé.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Sosies de l'amour

Ça ne se fait pas, me direz-vous mais j'ai commencé la lecture de « Sosies de l'amour » par la fin. Oui, bien que connaissant un peu l'auteur, j'étais curieuse de découvrir sa vision de la nouvelle à travers son interview. Les techniques de l'écrivain, son compagnonnage avec des auteurs anciens ou contemporain nous en apprend un peu plus sur la genèse de son écriture.



Des nouvelles, il y en a douze, comme dans une boite d'oeufs. Chacune est à lire avec attention, en pénétrant dans sa lumière comme on mire un oeuf. Et justement, la lumière, elle se niche dans les ciels changeants que Michel Lambert décrit avec sa plume qui devient pinceau. Rien que pour le plaisir, en voici quelques extraits. Vous serez d'accord avec moi, ce sont des peintures.

« …le ciel poudroie encore au-dessus de la ville. Un peu d'or sombre s'attarde sur les immeubles de verre qui bordent l'avenue. » (Blondin et Cirage)

« …sous un ciel gris infiltré d'un soleil pâle, lumineux par endroit, contrastant avec des crevasses noires et des replis entre rouge et orange. » (Sous la neige)

« …maintenant le ciel était à nouveau d'un bleu uniforme, bien que pâle, et les rares nuages qui subsistaient faisaient penser à des emballages perdus. » (Longue nuit)



Et puis, sous ces ciels, évoluent des personnages, anonymes ordinaires, rencontres fugaces, pour un fragment de vie. C'est mélancolique, parfois pathétique, jamais cruel et toujours empli de tendresse. On ne sait pas grand-chose d'eux, mais assez cependant pour avoir l'impression de les avoir croisés en vrai et les trouver attachant.

Certains s'inventent une vie comme dans « Blondin et Cirage », tandis que d'autres, qui ne se connaissaient pas l'instant d'avant, vont ensemble au cimetière. On rencontre aussi Paul qui a décidé de retrouver une ancienne amante.

Dans « L'hiver en hiver », une femme qui s'ennuie est prête à tout pour vivre l'aventure.

Dans ces histoires, beaucoup d'échec et de regrets. de la nostalgie aussi. Tout part d'un détail, une phrase, une rencontre fortuite, un « papa » entendu dans la foule et le lecteur entre dans une vie par la petite porte et imagine le reste.

Les nouvelles de Michel Lambert se distinguent par cette sourde mélancolie et ces petits désastres de nos vies et de tous ces rêves à la dérive. Cela pourrait paraitre d'une tristesse absolue. Ça ne l'est pas. A travers ces misères du quotidien il y a une petite lueur d'espoir, comme ces éclaircies qui nous surprennent dans un ciel gris et bas.

Michel Lambert nous montre une fois de plus qu'il est loin d'avoir épuisé le genre de la nouvelle qu'il explore avec talent



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Cinq jours de bonté

Tangue le bateau

ET

vogue la galère.





Deux couples,bien mal- en- point . Dans chaque couple, une personne, elle-même bringuebalante, qui essaye de remonter son ou sa partenaire.

Mais pendant que l’histoire évolue, les rôles en font autant.



Thomas et Raya, personnages principaux. Lui, homme assez faible, indécis, assez bonnasse, plutôt généreux. Naïf aussi. Un brave type, sans qu’il y ait grand chose à rajouter au chapitre des qualités. Il y a longtemps, il a épousé Raya, fille de bonne famille, qu’il avait, sans trop y penser, rendue enceinte. Les parents de Raya, reconnaissants, ont doté le couple d’une maison de campagne et d’un capital permettant à Thomas de devenir associé dans une affaire de fret maritime. Ils avaient oublié de préciser que Raya souffrait d’une hypersensibilité aiguë, qu’elle avait des mouvements d’humeur extrêmes, incontrôlables et fréquents. Comme la plupart des problèmes mentaux non traités, ceux-ci ont empiré avec l'âge. Il y a quelques semaines, Raya a été hospitalisée en service psychiatrique dans un état chaotique. Maintenant, les psychiatres estiment qu’elle est en mesure d’assumer une sorte de permission : cinq jours de vacances avec son mari. Il l’emmène en voiture à Ostende, leur ancien lieu de villégiature, où il lui a reservé quelques surprises qu’on espère bonnes.



A Ostende, Olga a une relation avec Franck. On ne sait trop de quoi elle vit. Franck, pilote de jets privés et, quand il ne vole pas, véritable entonnoir à whisky. Par peur de s’ennuyer, de se poser des questions quand il s'ennuie, dit-il. Olga a son studio et Franck vit à l'hôtel.



Le roman est l’histoire de ces cinq jours, où Thomas essaye de reprendre le contact avec sa femme, de lui redonner le goût de vivre, de reprendre le fil de leur vie en commun. Il y a des approches, des bévues, des rires,des cris et des larmes. Peut-être que le thème du Bal du Rat Mort, célèbre bal masqué du Mardi-Gras associé à Ostende, est le fil conducteur de cette histoire. Tout le monde est masqué, tous essayent de s’amuser ou font semblant, il y a de l’alcool, de la musique, des danses et on claque de l’argent comme si demain commençait le carême. Mais au fil des jours, les masques tombent: Thomas et Raya se parlent. Beaucoup moins Franck et Olga.

Et la bonté dans tout ça ? Il s’agit de gens vulnérables, déjà sérieusement abîmés. Leurs vies ont été cousues d’héritages insoupçonnés ( la présumée bipolarité de Raya), ils sont passés par des décennies de disputes, ils sont désorientés, certains, comme Franck, boivent pour ne pas penser, d’autres, comme Olga, sont des immigrés qui vivent comme ils peuvent. Où est la bonté dans cette histoire si noire ? Elle est disséminée. Dans l’amour qu'éprouve , malgré tout, ce ballot de Thomas pour Raya. Dans le courage dont Raya témoigne en assumant le traitement qui l’attend à son retour. La dévotion d’Olga pour un type qui est toujours bourré. Type qui, d’ailleurs, passe une nuit à écouter les malheurs de Thomas. Des pauvres gens, tous plus ou moins brisés, qui essayent de s’épauler mutuellement, comme une troupe ivre qui vire de gauche à droite sur la route. C’est là que se trouve la beauté dans ce récit ; une beauté éparse, précieuse, peu spectaculaire. La beauté des petits gestes.











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Je me retournerai souvent

Dans ce recueil qui rassemble huit nouvelles à l’écriture effilée et limpide, Michel Lambert nous démontre une fois de plus qu’il est maitre dans l’art de la concision et du sous-entendu.

Les personnages de ces histoires ont en commun cette solitude teintée de mélancolie, voire d’angoisse

« - Oui, j’étais seul. Et c’était terrible de le penser, à présent. De se dire : j’étais seul. Un pauvre type tout seul »

Tous ces personnages font, à un moment donné, une rencontre. Rencontre fortuite comme dans « La nuit de Prague « où Samy retrouve Félix, ami de jeunesse et de bamboche. Ils égrènent leurs souvenirs avec leurs lots de mensonges et de malentendus, ou encore, dans « sur le Malecón » cette femme croisée par hasard, une femme surgie du passé et avec laquelle les retrouvailles seront à peine ébauchées.

Un homme qui a décidé de ne plus parler, croise dans sa nuit d’errance un chauffeur de taxi et une prostituée aussi mutiques que lui en qui il se reconnait

« Ils étaient tous les trois de la même race, de celle qui un jour s’est tue »

Le point commun de ces histoires, c’est le passé qui s’invite à un moment dans la vie de ces personnages un peu à la dérive, et fait surgir la nostalgie, ravive les regrets.

J’ai eu un coup de cœur pour « la maison du dentiste », histoire dans laquelle le narrateur, revenu sur les lieux de son enfance, se questionne sur les Gontcharov, ses anciens voisins que tous ignoraient.

« Pour la première fois je me demande ce qu’il peut bien y avoir derrière cette porte percée d’un judas. Je n’en ai pas la moindre idée, ne l’ayant jamais franchie, ignorant jusqu’à ce jour l’existence du judas »

Outre la solitude d’une ampleur insondable, il y a la peur, pas toujours explicite mais bien présente, la peur

Des chiens et des tueurs dans » La nuit de Prague » ou peur de la rupture ou la peur de décevoir.

A travers les dialogues, les mimiques et la gestuelle, Michel Lambert nous dévoile la face obscure de ces hommes (car oui, ce sont tous des hommes) sans jamais s’appesantir. Et le lecteur ressent toute cette ambigüité et ce mal de vivre qui marque ces personnages rattrapés par le passé.

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Sosies de l'amour

Les nouvelles, c’est un genre à part que j’aime bien, un concentré d’histoires, de fragments de vie.

Dans ce recueil qui regroupe 12 nouvelles, on croise un grand nombre de personnages un peu perdus, certains carrément à la dérive. Ils reviennent sur leur passé, cherchant même à retrouver une amante d’autrefois.

Dans la dernière « Sosies de l’amour », qui a donné son titre au recueil, on fait la connaissance de Patrick qui s’occupe du casting pour embaucher des sosies d’artistes. L’auteur joue sur le mensonge de ces ressemblances. Nos vies, à quoi ressemblent-elles ?

Tous ces personnages que l’on croise sont très ordinaires, et leur vie est banale. Ce qui l’est moins, c’est cet instant fugace dans leur quotidien qui nous les rend soudain si proches.

L’auteur excelle à parler de tous petits rien pour en faire une histoire.

Les dernières pages sont consacrées à un interview de Michel Lambert qui nous en dit plus sur ses sources d’inspirations et sur sa démarche d’écrivain.

J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture. Un grand merci aux éditions Weyrich et à masse critique de Babelio



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Dieu s'amuse

Sont-ce les paysages belges, oscillant entre brouillard et pluie, est-ce l'humeur des gens qui aspirent à un je ne sais quoi de fantastique ou de magique dans leur quotidien, que la littérature du plat pays se soit traditionnellement tournée vers le merveilleux, le fantastique ou le réalisme magique.

Pour le premier, inutile de citer Maeterlinck, Rodenbach, Ghelderode, Jean Ray (j'arrête là pour ne pas vous fatiguer.) alors qu'à propos du réalisme magique nous n'avons qu'à mentionner Marie Gevers et plus encore son fils, Paul Willems mais aussi Johan Daisne ou Frans Hellens.

L'écriture de Michel Lambert se rattache décidément très subtilement à ce réalisme magique - subtilement parce que le magique effleure à peine le récit comme une survenue potentielle dans le fil de la narration. Si le quotidien reste la toile de fond de la prose de Lambert, il y a dans ce paysage souvent monotone quelques légères craquelures insuffisamment ouverte pour que se rende visible le surnaturel mais qui vous font penser que la magie est là quelque part comme un improbable hasard qui s'abat sur les personnages.

L'art de Michel Lambert est de travailler principalement la nouvelle ce qui lui permet de décrire l'instant sans s'étendre sur aucun détail, aucune explication et sans vraiment conclure son récit.

Nous sommes donc amenés à finir nous mêmes de courtes intrigues un peu perdus au milieu d'un paysage inquiétant sans route ni panneau indicateur.

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De très petites fêlures

Nouvelles et littérature belge font une fois de plus bon ménage avec le recueil de Michel Lambert intitulé De très petites fêlures. Publié en 1987 chez L’Âge d’Homme, le recueil a été réédité dans la collection Espace Nord en 2010 avec une préface de Jean-Claude Bologne et une savante postface de Jean-François Grégoire.



Ce dernier nous présente d’ailleurs Michel Lambert comme « … un économiste qui… pratique l’économie — de moyens, de propositions, de vocabulaire ». C’est d’ailleurs un des éléments qu’on remarque d’emblée et qui sert le genre — la nouvelle — de belle manière. Quelques lignes suffisent en effet à dresser de façon minimale les portraits, à dessiner un lieu, une époque ou des circonstances et à créer l’atmosphère de chaque des nouvelles, lesquelles mettent en scène des moments où tout peut basculer, va basculer, ou carrément bascule. Des moments que l’auteur a appelés de très petites fêlures. Sorte de clin d’œil à une nouvelle de Fitzgerald et à celle de Lambert qui s’est inspirée de celle-ci.



Prises séparément ou réunies, ces nouvelles qui portent davantage de tristesse et de regrets que de joie annoncent par de petits détails le lent glissement des choses qui va mener inéluctablement vers un changement de situation, voire de destin. Car Michel Lambert est un fin conteur. Quelqu’un qui sait regarder dans un premier temps et dire et transposer dans un deuxième. Le résultat est un recueil juste, infiniment humain, que je recommande sans hésitation.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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Cinq jours de bonté

Voilà un roman où, d’une certaine manière, il ne se passe pas grand-chose : un homme va passer cinq jours à Ostende avec sa femme, internée dans une clinique psychiatrique dont le directeur, le docteur Bernier, va le hanter pendant tout le séjour, sorte de figure tutélaire qui jugera de la réussite ou non de ces courtes vacances. On est au début de mars, Ostende se prépare au traditionnel Bal du Rat mort. Le premier jour, l’angoisse règne dans la voiture, le voyage de Bruxelles à la côte va durer toute la journée. Arrivés dans leur hôtel de prédilection, la relation se renoue difficilement.



Le lecteur va découvrir un homme, Thomas, dont la tête déborde de préoccupations : renouer avec sa femme, vendre un petit tableau (un Poliakoff) pour renflouer ses finances vacillantes, donner des nouvelles de leurs amis à Raya, rompre par téléphone (et en direct) avec sa maîtresse, perdre et retrouver son chapeau… tout cela pouvant être en mode « ou pas… » Ses nuits sont agitées et occupées par des promenades dans la ville, des conversations dans une autre chambre d’hôtel avec un ami alcoolique. Quant à Raya, elle reprend pied dans la vie « normale » et même si elle ne paraît pas très sympathique – un peu plus que lui quand même -, on la plaint de reprendre vie dans ces circonstances.



Michel Lambert, surtout auteur de nouvelles, a l’art de jouer avec les non-dits, il jongle avec les ombres du passé et du présent. J’ai beaucoup aimé ses courtes descriptions de l’état du ciel et de la météo, qui accompagnent le flux et le reflux de cette vie de « couple ». Pour être honnête, c’est Thomas qui aurait sans doute besoin d’être soigné, plus que sa femme, qui semble avoir appris à vivre avec sa dépression. Si le premier jour m’a paru un peu invraisemblable, j’ai, je ne sais trop comment, été ferrée par ce récit fluide qui décortique si bien les aléas de ce couple dans une ville à la fois indifférente à leur souffrance et semblable à leurs ombres et lumières.



Le tableau de Hopper choisi pour la couverture est très parlant. Quant au titre, il nous interpelle sur le sens réel de la bonté !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Cinq jours de bonté

« Cinq jours de bonté », irradiant, magnétique, riche d'émotions, ce livre est un battement de coeur.

Le relationnel mise son atout. Cinq jours pour que tout change et pour que le flottement des aiguilles se meurent sur la pendule.

Livre d'amour inestimable, d'une maturité inouïe, patient, obstiné, d'un calme olympien. La porte s'ouvre subrepticement sur un récit socle, profondément humain. Faire dire aux mots ce qui ne se murmure jamais. Cinq jours cruciaux pour que la rédemption advienne. C'est dire l'alliage de ce livre et sa portée immense.

C'est un hymne sentimental. Un havre où deux êtres vont communier au retour. « Cinq jours de bonté » (mais que ce titre est beau!) qui arrime la force des épreuves à vaincre. Renaître tel le Phénix.

Ce serait donc l'heure une de la marée-basse. Le commencement de la chance, la lumière noire et son contraire. La majuscule de ce récit , celle de la réalité. « L'homme qui me ressemblait avait été heureux à une certaine époque de sa vie, vraiment heureux… Ce qui était cassé était cassé. Il devait se faire une raison, d'autant qu'il était un piètre bricoleur. On ne lui avait pas appris. Il pleurait souvent ».

La traversée du miroir. Le double cornélien de Thomas, le narrateur. L'histoire efface ses secrets. Résurgence, l'heure tourne et les jours sont perfectibles.

Thomas et Raya vivent ensemble. Jusqu'au jour où Raya est hospitalisée en psychiatrie. Thomas se rend à la clinique. Puisqu'il est l'heure. le Dr Bernier a autorisé Raya à franchir le dehors, l'avant. Cinq jours de confrontation pour réapprendre la gestuelle quotidienne.

Refouler l'antre, s'émouvoir d'une immobilité mensongère. La concorde sera pour demain. Dans ce temps présent, rassembler l'épars. Chercher les points sensibles et se risquer au contre-jour. Thomas est un homme tout aussi fragile. Tourmenté, en perte d'emploi et de sens, il est son propre anti-héros. Les non-dits comme des chapes de plomb sur sa conscience. Il doit mettre son masque. Le dilemme, le paradoxe, la sincérité comme le bas qui blesse. Les faux-semblants comme du lait qui déborde, devenu trop brûlant.

« Cinq jours de bonté », de tendresse, de fiançailles apeurées. Apprendre à se méfier à l'instar de Prosper Mérimée. Il a promis, l'attention, le soin, la prise de médicaments ponctuelle. Raya est-elle vraiment la plus malade ? Les psychologies vives, les sociologies d'un habitus mis à rude épreuve. Cinq jours pour changer la donne, cinq jours pour que la bulle éclate. Cinq jours d'initiation à la vie. Ils vont partir à Ostende. Un périple où le paysage sera pavlovien, le changement de décorum comme un outil. Bousculer le passé, les remords, les fausses pistes, les infidélités, et le manque du fils, si loin si loin.

« Chacun d'entre nous a besoin d'un témoin de sa vie, Franck, ce jour-là, jusque tard dans la nuit a été le témoin de la mienne ». L'exutoire crépusculaire, la parole salvatrice, le bréviaire du repentir. Ostende et son labyrinthe et les méandres des vies qui vont avouer. Ouvrir l'armoire des jours et jeter les habits mités. Bien au-delà de cet amour singulier, écorché vif, ce livre est vivifiant et la preuve des possibles. Tous, vont revenir vivants, (peut-être). L'obsession cardinale des infinies douleurs. Mais, ici, rayonne le pouvoir d'une trame annonciatrice. « J'étais le veilleur. Celui qui veillait, ou était censé veiller sur Raya ». Cinq jours pour lâcher prise avec l'adversité. « Cinq jours de bonté » de volupté, de grâce virginale.

Michel Lambert est doué, très. Auteur aux nombreux livres reconnus et souvent primés, ici, c'est une mise en abîme conjugale et ce serait comme une démonstration rimbaldienne des drames de l'amour. Ce livre excelle de magnanimité, d'approche et d'une formidable intuition de l'âme humaine. Prodigieux. Publié par les majeures Éditions l'Herbier & le Beau Jardin . En lice pour le prix Hors Concours 2023 des éditions indépendantes.
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L'Adaptation

Tranche de vie d'un réalisateur en perte de vitesse qui prépare son prochain film. Une lecture agréable, touchante et intéressante, mais sans relief.



Amusé de voir se côtoyer plusieurs Lambert sur un rayon d'une bibliothèque, je m'étais mis en tête de les découvrir un à un. J'ai déjà commenté ici des livres de Christophe, Gernot, Karine, Kevin et Stéphane Lambert, me voici à vous présenter Michel.



Michel Lambert est un auteur belge de romans et de nouvelles, né en 1947. Il a fait carrière de journaliste et il anime des ateliers d'écriture qui, depuis plus de quinze ans, se déroulent principalement en institutions de santé mentale. Son deuxième ouvrage, « Une vie d'oiseau », lui a valu le prix Rossel en 1988.



J'ai lu quelques uns de ses livres il y a une dizaine d'années. Certains m'avaient fait passer un bon moment de lecture comme son roman « La rue qui monte », assez intimiste, ou ses recueils de nouvelles « Le jour où le ciel a disparu », dont le naturel m'a séduit, ou « Dieu s'amuse », dont les texte suggèrent plus qu'ils ne racontent. « Une vie d'oiseau » ne m'avait pas particulièrement emballé.



« L'adaptation » fut une lecture agréable, mais sans plus. On y voit un réalisateur préparer l'adaptation cinématographique du roman « La jeune fille brune » d'Alexandre Cisma. L'homme est en perte de vitesse, en manque de confiance. C'est un artiste plus qu'un homme d'affaire. On suit ses difficultés à trouver les acteurs et les lieux de tournage qui correspondent à l'imaginaire de son projet. le récit se termine avec le tournage de la première scène.



Les situations sont à la fois touchantes et cocasse. Je suis loin de connaître ce milieu, mais j'imagine que personnage de Michel Lambert est représentatif d'une catégorie de cinéastes. L'auteur en brosse un portrait complet, dans le sens où il ne limite pas son récit au travail du réalisateur, en ajoutant des scènes du reste de sa vie. Je dirais donc qu'il s'agit d'une tranche de la vie d'un réalisateur, celle pendant laquelle il prépare son prochain film.



Le texte se lit fort agréablement, paisiblement, sans aucun ennui. Néanmoins, il m'a paru trop lisse, sans surprise, sans personnalité. Quand j'ai refermé le livre, je ne suis pas resté pensif quelques instants, comme c'est le cas avec des livres que j'ai trouvés plus marquants. Pas de sillage dans mon esprit…



Je vous conseillerais donc plutôt les livres que j'ai cités plus haut et je serais ravi de lire vos impressions.
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Dieu s'amuse

Un recueil de nouvelles: "neuf nouvelles en forme de déambulations sur le thème des retrouvailles" nous dit le quatrième de couverture...

Des récits surprenants, des retrouvailles parfois laissées en point de suspension... Michel Lambert sait nous raconter de petites tranches de vie, d'une écriture ciselée qui fait mouche et m'a ravi.

A lire pour se laisser surprendre, entrainer...
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Dieu s'amuse

Merci à Babelio et aux Editons Pierre Guillaume De Roux pour la découverte de ce petit bijou !

Un magnifique recueil de nouvelles.



Dans la postface, Michel Lambert est présenté comme l'un des maîtres et théoricien de la "nouvelle instant" : le lecteur découvre un moment d'une vie, pas d'avant, pas d'après, beaucoup de "non-dit, d'ellipse, d'ambiguité". "Michel Lambert écrit comme un bavard condamné au silence" et lui-même compare la nouvelle à un iceberg ; le lecteur ne découvre qu'un tiers, les deux autres tiers connu de l'auteur demeure dans le non-dit.



Les neufs nouvelles de ce recueil sont construites sur ce schéma. Neufs vies qui basculent par le hasard d'une rencontre, ou d'un évènement, ou par la volonté d'un Dieu (auteur) qui s'amuse ! Mais le personnage principal de ces nouvelles qui revient comme un leitmotiv tout au long de ces neufs textes : le ciel. Le ciel demeure symbolique de ce dieu qui s'amuse vers lequel les personnages lancent un regard, jettent un oeil, l'admirent, l'ignorent :



"Il leva les yeux au ciel. Le ciel gardait sa hauteur, à croire qu'il ne voulait se mêler de rien, peut-être après tout en était-il incapable" (Un rêve)

"Au-dessus d'eux le ciel semblait toujours lointain toujours fermé sur mi-même. Pas un nuage, pas un avion. Aussi seul qu'eux, en définitive" (Un rêve)

"L'Audi a écrasé l'asphalte, on aurait dit, tant elle roulait vite, qu'elle allait s'envoler pour rejoindre l'horizon - alors elle déchirerait la toile du ciel, de la terre et du temps confondus..." (André)

"Bob regardait d'un air mélancolique le ciel qui se donnait aux premières lueurs du jour" (Marche triomphale)

"Le ciel perdait çà et là ses accents triomphants" (Les bruits de l'ascenseur)

"Le ciel. Il n'y avait plus de ciel" (Le nuage)

"Instinctivement Hugo leva les yeux au ciel. Mais il n'y avait plus de ciel. Rien qu'un nuage" (Le nuage)



Michel Lambert avec beaucoup d'empathie et de tendresse décrit des hommes et des femmes englués dans leur passé, se retrouvant face aux conséquences de milliers d'actes, de décisions, de paroles. C'est magnifiquement écrit. Je me précipite pour lire les autres recueils de Michel Lambert.
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Cinq jours de bonté

J'aime beaucoup l'écriture de Michel Lambert.

Cependant, l'histoire me déconcerte un peu.

Si Raya sort d'un hôpital psychiatrique, fragile, elle me semble tout de même assez équilibrée et déterminée.

Son mari, Thomas, par contre, ne sait pas ce qu'il veut, est indécis, se mêle de la vie des autres.
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Cinq jours de bonté

Que reste-t-il de nous, quand les vicissitudes de la vie nous ont malmené ? Que devient notre mental, si fragile parfois ? On peut essayer de se conduire de diverses manières dans l'espoir qu'une convienne pour s'en sortir. Même si ça implique que ça aille dans tous les sens, et quitte à passer pour quelqu'un d'instable ou de versatile. Se chercher dans la multitude - ou dans la solitude - se confronter à notre part sombre, l'embrasser par dépit, s'en détourner pour retrouver le droit chemin, recommencer jusqu'à ne plus savoir qui on est tout en espérant un jour se trouver.



Ces errances qui ponctuent parfois les chemins de vie sont souvent propices à des impasses émotionnelles. Bien malin celui qui trouvera la porte de sortie ! Thomas et Raya en savent quelque chose. Alors que Raya a une permission de sortie de clinique de cinq jours, Thomas, perdu lui aussi dans un quotidien englué de soucis, peine à trouver la bonne attitude pour accueillir sa femme et lui offrir "cinq jours de bonté ". Cinq jours nécessaires pour redonner de l'élan à sa femme et à leur couple, et redonner l'espoir d'une guérison pour ce mal être diffus et pernicieux. Cinq jours sonnant comme un couperet mais aussi cinq jours comme une nouvelle chance de réécrire sa vie.



Être en paix avec soi-même, être en empathie avec l'autre, trouver la voie donnant sur l'espoir. On croque ici quelques jours de cette recherche existentielle, douloureuse, chaotique mais aussi réjouissante, offrant un panel varié d'émotions et de péripéties. C'est que trouver la bonne contenance et le comportement le plus adapté à cette situation inédite est périlleux !



Trébuchant, se vautrant même parfois, Thomas n'aura pas la vie facile. Mais l'amour toujours présent et l'envie d'y arriver vont le soutenir sur ce chemin de fugaces retrouvailles et se révéler être de redoutables leviers d'espoir de réussite.



Une tranche de comédie humaine, révélatrice de nos ambivalences, et de la difficulté d'être dans le creux de la vague, de tenir bon pour ne pas s'éparpiller.



Un roman parfois mystérieux comme peut l'être l'âme humaine, mais un roman qui accepte l'être humain avec toutes ses failles, sans hypocrisie, et avec l'honnêteté de tirer des leçons de ses erreurs. De quoi faire méditer sur la folie qui semble nous guetter parfois, et adoucir le regard que l'on porte sur nous-même, pour nous apporter un peu d'indulgence. Bonne lecture !






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Le lendemain

Tout au long de ces neuf nouvelles, Michel Lambert nous entraine dans le sillage d'anciens amis ou amants. A chaque fois, nous assistons à des retrouvailles. Les personnages ont en commun ce besoin de parler, de se souvenir et les secrets enfouis ressortent brusquement.

Dans "les couleurs de la neige", Jean-Charles va sonner chez Paul, un ami perdu de vue. Derrière les retrouvaille dse deux amis qui ont aimé la même femme se profile un drame.

" Un jour, j'ai vu de la neige rouge. J'étais dans un parc. Il y avait un vent fou qui secouait un prunus. Ses feuilles tourbillonnaient comme des flocons avant de s'étaler sur le sol et de former un tapis de feu. J'ai pensé que la neige blanche est celle de l'enfance, de l'innocence, du père Noel et la neige rouge, celle de la jeunesse, du sang ardent qui roule dans les veines, des premières règles, des blessures qui saigneront toute une vie..."



Les textes de Michel Lambert sont ciselés avec élégance. Derrière la lenteur de chaque histoire se cache une certaine violence.

Chaque nouvelle de ce recueil se déguste avec plaisir.
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Quand nous reverrons nous ?

"C'est toujours à la mi-saison qu'on chute." Il s'agit de chevaux, bien entendu, dans une course hippique. Mais la phrase, au détour d'une conversation, prend soudain une résonance prophétique. Pourquoi ? On ne saurait le dire. Question d'atmosphère, de rapports entre les personnages. Tous portent une chute en eux, dans ces neuf nouvelles, un espoir insensé, un destin parfois — acteur, animateur vedette à la radio — et tous se sont brisés, un jour, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Alors, ils recherchent dans le présent des lambeaux de passé, une occasion de renouer un lien brisé : un témoin, une femme aimée, un lieu significatif... Ou, à l'inverse, ils partent à l'aventure, se persuadent qu'un pompiste avec lequel on a échangé trois mots est devenu un ami, juste parce qu'il a une jambe de bois — un compagnon d'infortune méconnu. Mais rien n'arrive. Pas même les grandes catastrophes annoncées — la tempête du lendemain, le licenciement, le suicide, la fin du monde... Peut-être cela les déliverait-il, comme un orage soulage après une journée trop lourde. Cela ne leur sera pas donné.

Ce qui s'est passé ? Le plus souvent, nous n'en savons rien. Et c'est d'autant plus intriguant, sinon effrayant. Nous sommes en permanence dans la tête des protagonistes, nous sommes censés partager leurs souvenirs, leur connaissance de leur histoire personnelle. La nouvelle fait allusion à des événements qui nous sont inconnus, mais qui se sont révélés déterminants : "Comme il repensait à cette période de sa vie, et à la manière dont elle s'était achevée"— "sa disgrâce courait toujours" — "un jour pareil, qui s'annonçait comme un des plus importants que leur génération ait eu à affronter"...

Ce qui se passera ? Nous n'en saurons rien, le plus souvent. Sinon la triste répétition de la veille. L'espoir un instant soulevé par la rencontre inopinée retombe paisiblement. Car si les personnages changent (du moins le croient-ils), les situations semblent embourbées dans un présent éternel et immuable. Les personnages "changent d'humeur tout le long de la promenade, des mois qui passaient". Mais les autres ne changent pas, ils ne pardonnent pas, ils ne tombent pas amoureux, ils ne quittent même pas leur partenaire lorsque l'amour s'est éteint. Changer ? C'est presque une malédication — "Malheur à ceux qui ont l'autre dans la peau, qui ne rêvent que d'une chose, le dévêtir de son manteau bleu pour l'habiller comme bon leur semble, quelle que soit la saison." Alors, en une conversation d'apparence banale, on se rend compte que tout espoir est vain. On assume. Celui qui n'était qu'un "homme" au début d'une nouvelle est un "vieillard" à la fin, et lorsqu'il se retourne une dernière fois pour donner un rendez-vous, pour tenter de fixer le passé dans l'avenir, c'est un "homme déjà mort". Les raccourcis donnent le vertige. Changer ? Ce n'est jamais dans le bon sens...

"Et on vit." Mais qu'est-ce que la vie, lorsque le passé ne nous nourrit plus et que l'avenir n'a plus de promesse ? "On a beau cracher, cracher. Une vie entière à cracher. Presque un métier à temps plein. À devenir folle."
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Cinq jours de bonté

🌺cinq jours de bonté🌺 Michel Lambert

- 252 pages. - 20€



Thomas essaie de vivre, de survivre même au mal-être de Raya, sa femme.



Celle ci est hospitalisée depuis de longs mois et le docteur Bernier lui autorise une sortie de 5 jours. Seul condition, bien prendre son traitement.



Thomas est fou amoureux de sa femme et aimerait tellement retrouver celle qu’elle était, qu’il a perdu en route quand la folie s’est immiscée dans leur vie.



Comment faire de ces 5 jours des moments inoubliables ?



Comment se retrouver ? Dormir ensemble à nouveau ?



Faire sourire et rire Raya ?



Faut-il lui avouer ses faiblesses ? Les bonnes nouvelles et les mauvaises ?



Ce roman est un roman sur la folie.



La folie qui détruit tout sur son passage.



La folie qui rend triste.



La folie qui brise des rêves.



La folie qui peut s’inviter chez soi sans invitation tel un ouragan.



Un livre tout en poésie malgré le sujet.



J’ai beaucoup aimé ce livre qui m’a sorti de ma zone de confort et qu’est-ce que ça fait du bien.

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Dieu s'amuse

Il est des genres littéraires qui restent pour moi un mystère et qui pourtant m'attirent inexplicablement. Les nouvelles en font partie. Mis à part quelques exceptions, j'ai toujours beaucoup de mal à sortir satisfaite de ce style de lecture, mais sans doute est-ce le but recherché par la plupart des auteurs. "Dieu s'amuse" est un recueil de nouvelles écrites par un auteur belge. Forte d'une première expérience positive avec Bernard Quiriny, je me suis plongée dans cette lecture pleine de confiance.



Et j'en suis ressortie intriguée et un peu sur ma faim comme souvent! Par contre j'ai adoré cette mélancolie, cette intemporalité distillée tout au long de ces tranches de vie écorchées. Traitez-moi de maso mais la mélancolie est une de mes émotions préférées, j'aime l'état dans laquelle elle me transporte! Je n'ai donc pas tout compris, certes, mais j'ai vraiment aimé lire ces histoires tantôt d'une banalité affligeante, tantôt nimbées d'un mystère et d'un romantisme qui chatouillent le corps des pieds à la tête.



Joli bonus à la fin du livre, une postface qui justement jette un bon coup d'éclairage sur ce que sont les nouvelles pour Michel Lambert, son but, sa façon de les construire et de laisser une part du travail à notre imagination. Une très belle découverte qui n'aurait jamais été faite sans Babelio, merci!
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Sosies de l'amour

Je tiens tout d’abord à remercier masse critique de babelio ainsi que les éditions Weyrich pour m’avoir gentiment envoyé ce livre.



Cet ouvrage est constitué de deux partie.



La première ce sont les nouvelles. Je dois avouer que je ne suis pas une grande lectrice de nouvelles mais ce recueil m’a donné envie d’en découvrir plus.

Dans ces nouvelles il est question (selon moi) de rencontres. Toute différente. D’interaction entre deux être humains. Parfois racontée à la première personne et parfois comme un narrateur. Dans la plupart nous sommes entre le réel et l’irréel et il y est difficile d’en dire l’époque, ce que je trouve très intéressant. Chacune de ces nouvelles pourrait devenir un roman et en même temps on a envie qu’elle garde cette forme. Les histoires y sont différente alors certains m’ont accrochées plus que d’autres mais je ne veux pas vous spoilez.



La deuxième partie est une interview de l’auteur. Dedans, il y exprime ce qu’est pour lui une nouvelle, ce qu’elle doit contenir, son objectif tout en expliquant qu’il n’y pas qu’une sorte de nouvelles mais des milliers. Je dois avouer que j’ai moins savourer ma lecture lors de cette deuxième partie mais seulement car je ne suis pas une adepte des interview.



Je l’ai lu très rapidement et il y a dans ce recueil une certaine douceur.
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Quand nous reverrons nous ?

Michel Lambert montre une fois de plus qu’il est un merveilleux orfèvre de nouvelles.
Lien : http://www.lesoir.be/858870/..
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