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Citations de Michel Lebrun (47)


Pourquoi il me regarde comme ça, ce sale con de bourgeois ? Il se fait des idées, ma parole : il appartient à la famille du magistrat qui, ayant à juger une affaire de viol a relaxé l’agresseur, en prétextant que la jeune fille, en faisant du stop, s’était livrée à une provocation. Tu fais du stop, donc tu ne peux être qu’une pute, et il est parfaitement licite de te violer. En faisant du stop, une jeune femme sait qu’elle court un certain nombre de risques, donc les acceptes implicitement.
Bande de phallocrates dégueulasse. Une fille ne peut pas se montrer sans être aussitôt fouillée, déshabillée des yeux. Demander l’heure à un type dans la rue, c’est lui faire une avance.
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- Tu feras aussi de la politique plus tard ?
- T'es folle. Jamais de la vie, c'est un métier de fainéant. Moi, je veux faire quelque chose d'utile : j'écrirai des romans.
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- Votre fils prépare les grandes écoles, je crois...
- Non, il veut devenir metteur en scène de cinéma. vous savez, pour la Nouvelle Vague ! Une idée de jeune homme !
- Laissez le faire les 400 coups, c'est de son âge !
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- Parlons en de mon cachet ! Ce serait plutôt un comprimé !
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Nous en avons souvent discuté, Carla, et toute notre vie nous avons été d’accord sur le fait qu’il faut parfois sacrifier cent, mille vies, pour en épargner des dizaines de millions. Pendant la guerre, tous les hommes ont ce problème. Les équipages des bombardiers savent très bien qu’ils vont massacrer des innocents, mais ils travaillent pour une cause juste, pour un idéal. Tout comme nous.
La seule différence, c’est que nous ne sommes pas en guerre.
En guerre civile, si. Tous les coups sont permis. Nous courons aussi des risques, celui de nous faire prendre, celui de nous trouver un peu trop près de l’explosion et d’y passé aussi.
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Non, Jamais de mémoire d’homme, jamais l’on n’aurait vu un tel massacre d’innocents.
Innocents ? C’était vite dit, chaque homme étant pour son propre compte responsable de la société dans laquelle il vit. De laquelle il crève.
La folie des hommes, il l’avait faite sienne, il l’assumait en totalité. Et, puisque lui aussi représentait la société, aujourd’hui même, avant que la nuit ne soit tombée, il suiciderait la société.
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Au volant de ma Stud je me sentais bien. A Jacksonville, un vieux détenu qui avait fait des études m'avait raconté, que pour un homme, une voiture, c'était un peu comme le ventre de sa mère, d'où cette impression de sécurité en automobile. A quoi, moi qui n'avait pas fait d'études, j'avais répliqué, que ,dans le ventre de sa mère, il était rare qu'un bébé tombe en panne d'essence. Je m'étais fait traiter d'abruti.
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Pierre Siniac, mon papa
Mon vioque, le reporter l'a surpris en train d'arroser le potager, mais la peloche, sans doute récupérée dans la décharge, n'a pas reproduit l'arrosoir.
Dans son carré, mon Dabe - chaque fois que je l'appelle papa, il me file une mandale - a semé des morbaques, des croûtes de fromagis (race extrêmement vivace), des congelés - et d'autres pas - et d'autres espèces exotiques qu'il est seul à pouvoir exploiter sous nos climats merdiques.
Hors cadre, à main gauche, on peut voir le verger, qu'est très beau aussi, avec des massifs de sommiers défoncés, de brocs troués, de balais à gogues - qui fleurissent deux fois par an et donnent des rouleaux de papier- Q de toutes les couleurs, c'est très chouette au printemps et bougrement pratique en cas de besoins.
On a des voisins comaques : l'unijamabiste, les auverpins et monsieur cauchemard, un niard fort avenant, toujours en tenue lépoard. Tous ces morfalous viennent souvent grailler chez mon Daron, et le rouquin onze degré de couler, si bien qu'au matin glauque, les convives ne sont plus reflets changeants sur mare de rouge.
Des fois, le Paternel pousse de profonds soupirs. "La Clod', qu'y me dit; tézizungarçon ou tétonzune pisseuse ?" "Moi, je sais mais je veux pas qu'y vérifie, on a sa pudeur tout de même. Pareil pour mon frangin Luj' Inferman qu'est un mateur de première. Rien, y sauront que dalle, mon cher secret je me le garde. Tiens, il a fini d'arroser, mon Vieux, faut aller à la soupe. Mais vu que j'ai encore fait les 401 coups , ce soir, tintin : pas d'ortolans pour ma gueule.
La Cloducque, 15 ans
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Dans cette ville qu'est le Géant où règne perpétuellement une sourde agitation, que domine une incessante frénésie de vente et d'achat, où la convoitise trouve à chaque instant son assouvissement, où l'acte de regarder un objet, de le palper, de le saisir, prend valeur valeur de possession érotique, le temps s'est arrêté, l'espace d'un clignement d’œil, d'un battement de cœur.
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J’ai de gros besoins question cul, c’est vrai, comme tous les camionneurs. Parait que c’est les vibrations continuelles dans les reins qui provoquent ça. Une maladie professionnelle, en quelques sorte !
Seulement, l’ennui, c’est qu’elle n’est pas reconnue par la sécurité sociale, sans quoi, quelle fiesta !
On tire sa crampe, la fille vous refile une vignette, et hop, remboursé !
Remarquez, le système est déjà quasiment en vigueur avec les allocations familiales : vous baisez bobonne et neuf mois plus tard vous vous payez un réfrigérateur avec le pognon de l’état, alors pourquoi en rester là hein ?
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- Du même âge ! Tu ne t'es pas regardé, espèce de loque ! Vieillard ! Tu claques des dents, et ce ne sont pas les tiennes ! Tu es chauves comme une boule d'escalier, ta prostate s'en va par lambeaux, tu deviens gaga, et en ce moment, tu répands une odeur de mort ! Regarde-moi ! Regarde-toi !
Il le traina jusqu'au miroir vénitien, le planta devant. L'autre, affolé, croyant sa dernière heure arrivée, s'y regarda d'un œil de poulet. Puis, impitoyable, Marc le fit pivoter, le ramena auprès des deux femmes, qui se taisaient prudemment.
- Regarde bien ta bourgeoise, non, mais, ce qu'elle est belle ! Avec tous ses diamants, son fard en paquets, ses yeux pochés, ses cheveux teints en vert, sa graisse qu'elle balade devant elle comme un ventre de femme enceinte, les fanons de son cou, ses chairs molles, ses varices, elle aussi a mon âge ?
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Assise dans une bergère, en robe de chambre, Clara balançait impatiemment un pied nu aux ongles carminés. Elle se leva, et son peignoir bâilla, découvrant généreusement sa poitrine sur laquelle se posa le regard de son mari. Elle le dévisagea, comme pour le défier.
Il s'en fut, reboutonnant sa chemise, songeant : " Fais la fière, va, avec ta jeunesse ! ça ne durera pas, fais moi confiance. Tu as déjà la trentaine, encore quelques années, et on verra lequel de nous deux..."
La porte de la salle de bain claqua.
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Tu me fais rire. Vous autres, les écrivains, vous n'avez besoin pour accomplir votre oeuvre que d'un cahier d'écolier, coût deux francs, et d'un crayon à bille, coût un franc. Avec cette mise de fonds, tu le reconnaîtras minime, vous écrivez Guerre et Paix, le Nouveau Testament ou Voyage au bout de la nuit ! Mais moi, si je veux mettre en image ces bouquins, il me faudra réunir des milliards ! Tiens, l'autre jour, un scénariste amateur - un de ces romanciers policiers qui se prennent pour le nombril de l'univers - m'a apporté un sujet soi-disant original dans lequel à la troisième page, j'ai relevé la phrase suivante : " Le Boeing 747 s'écrase sur le champ de pétrole qui s'enflamme." Onze mots : Six milliards. Inutile de lui dire que je lui ai jeté son histoire au nez en lui expliquant pourquoi. Comme il était moins imbécile que ses collègues, il a modifié son sujet, en remplaçant le crash aérien par le naufrage d'un transatlantique ! Il m'a fait valoir que j'économiserais deux bons milliards sur ce clou...Et il a pris moralement mon pieds aux fesses
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Moi, je dis : Lui, les Morfalous, M. Cauchemar : c'est moi. Mais je refuse d'être la Clod' (pitié !).
Pierre Siniac
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Tu es trop obsédé par ton truc. Tu ne sauras jamais rendre une femme heureuse, je veux dire une vraie femme, qui ne se contenterait pas uniquement de la sécurité matérielle, des jolies choses, des voyages. Tu ne penses qu’à toi, c’est-à-dire au cartes.
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Je me rangeai tant bien que mal en face de l’hôtel des bains, non loin du cinéma Eden où justement était annoncé pour le soir même un film intitulé contrepétiquement "le tout de mon cru" et classé X.
Méraie, mettant pied à terre, s'exclama sans vergogne :
- Chic, alors, un film de moi !
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Maintenant, les sexshops, étaient devenus des lieux maudits, antres obscurs aux vitrines occultées de papiers kraft, ou l’on pénétrait si culpabilisé qu’on osait plus rien lire. On achetait vite, on ressortait furtivement, un paquet sous le bras, et, une fois rendu chez soi, c’était le déballage de la pochette surprise. Toujours frustrant.
Juste retour des choses, le sexe artistique avait maintenant droit de cité dans le moindre kiosque. Bientôt on le trouverait dans les supermarchés, entre deux piles de barils Bonux. La preuve, il était dans toutes les stations-services. Le plein, l’eau, l’huile, pression des pneus, café, cigare, poupée gonflable et l’addition
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- Appelez-moi Hélène. Vous, c'est quoi, votre nom ?
- Pécuchet, mais on m'appelle Pécu.
- Comme dans le roman ! s'exclame-t-elle en brûlant un feu rouge.
- Vous l'avez lu ?
- Et comment. J'adore Flaubert. C'est un de mes écrivains préférés
(...)
Oh on voit bien que vous n'aimez pas les bêtes, et qui n'aime pas les bêtes…
- … n'aime pas les gens, je connais comme vous les idées reçues.
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Au fait, comment va Bernadette ? Elle réussit toujours aussi bien les paupiettes ?
- Toujours. Viens donc dîner un de ces soirs.
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-ça va, Simon ?
- Bien, Paul, et toi ?
-Extra, faudra que je passe te voir un de ces jours, j'ai un sujet pour toi, formidable. Les pâtissiers, ça s'appelle, tu vois le genre ? On prends Préboist et Galabru. L'un est pâtissier et l'autre qui a la boutique voisine, est tapissier, tu piges le quiproquo ?
- Il doit y avoir de la tarte à la crème dans l'air.
- Tu crois pas si bien dire, ha, ha ! Alors, c'est convenu, on se téléphone !
- On s'appelle.
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