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La richesse de son expérience humaine et politique explique sa réaction prémonitoire : le procès pénal intenté par les Alliés de 1945 à l'encontre des chefs nazis lui rappelle la justice avortée de 1919¹.
Le cri de Missakian n'est pas un cri de vengeance. Car la vengeance a eu lieu : plusieurs des auteurs de l'extermination, dont Talaat, réfugié à Berlin, ont été exécutés, dans les années suivantes, par des militants de la FRA, dans le cadre d'une opération « Némésis » (la déesse grecque de la vengeance).
1. « Nous suivons le procès de Nuremberg et notre esprit nous tire vers un monde lointain, où s'est commis il y a trente ans un crime de la même espèce... Si seulement pouvaient être jugés et punis les auteurs de génocide ! Mais où a commencé le génocide des Temps Modernes ? » (Haratch, 9 décembre 1945).