AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Michel Peyramaure (304)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Batailles en Margeride

Michel Peyramaure est l’auteur d’une centaine de romans, pour la plupart historiques, souvent qualifié d'écrivain de terroir ou d'écrivain régionaliste. Il est considéré par beaucoup comme l'un des "plus grands romanciers historiques".

C’est avec Batailles en Margeride que je fais connaissance avec cet auteur qui a vécu lui-même la guerre dans une famille de résistants.

Le récit se déroule en Auvergne lors des années 1943-1944.

Adrien Jaubert, père de deux enfants habite avec son épouse Denise dans une maison au bord de la rivière, à Saint-Clément où il est secrétaire en chef de cette petite sous-préfecture, tout en ayant choisi la Résistance, son nom dans la clandestinité étant Gustave.

Au sortir du bureau, il aime passer au café des Sports, « le bistrot de la grosse Germaine », car « la confrontation avec le petit peuple de Saint-Clément est utile à ses fonctions et nécessaire à son équilibre ».

Un soir de l’automne 1943, en entrant dans le café, il est intrigué par la présence insolite d’une femme assise seule près de la porte d’entrée. Elle sort avant lui mais a laissé une lettre à Germaine à son intention.

Il s’agit de Martha Silbermann, nom de code Hélène qui lui donne rendez-vous. Elle est envoyée par son chef régional Gaspard, Émile Coulaudon pour l’inciter à faire davantage, et accélérer le mouvement, le débarquement étant prévu l’été prochain.

La vie d’Adrien va alors bientôt basculer quand il va devoir abandonner femme et enfants, quitter son poste et gagner les hauts plateaux.

Emportés dans la tourmente de l’histoire, Adrien et Martha vont partager le rude pain des maquis et une passion ardente au cœur des forêts de la Margeride, jusqu’à se retrouver sur le Mont-Mouchet, ce plateau situé à cheval sur trois départements le Cantal, la Haute-Loire et la Lozère.

Dans Batailles en Margeride, c’ est à la fois la passion de deux jeunes gens portés par un même idéal de liberté et une passion amoureuse née entre eux deux que Michel Peyramaure offre au lecteur. Une histoire d’amour au cœur de l’Histoire de notre pays.

L’auteur s’appuie sur les témoignages de ceux qui ont vécu cette grande aventure humaine.

Il conserve d’ailleurs dans le roman le nom de plusieurs personnages ou groupes, ayant réellement existé et s’étant illustrés durant cette période, tels Émile Coulaudon (Gaspard), Nancy Wake, le colonel Garcié (Gaston) ou encore le corps franc des Truands, ce mythique groupe de résistance en Auvergne, faisant en sorte que ce roman soit le plus proche possible de la réalité. Il est même fait référence au Docteur Lucien Bonnafé qui permit à Paul Éluard et à son épouse Nush de se faire oublier de l’occupant en mettant à leur disposition un pavillon dans son hôpital, « un asile de fous », situé à Saint-Alban-de-Limogne, petite ville de Lozère, sous les premiers contreforts de la Margeride.

Sa description des lieux et des événements qui se sont produits au cœur de la Margeride, tout comme l’organisation de ces poches de résistance sont bien décrits.

L’auteur intègre ces faits historiques à la vie locale, ce qui leur donne encore plus de force et de réalité.

Néanmoins, peut-être est-ce dû à cette romance assez artificielle vécue par les deux héros, je n’ai pas vraiment été emportée par ce récit, ayant pourtant beaucoup appris ou révisé sur cette période et dans cette région, grâce à ce livre. Sans doute le ton un peu monocorde et un style un peu trop didactique ont contribué à ce non engouement...




Lien : https://notre-jardin-des-liv..
Commenter  J’apprécie          981
Le bonheur des Charmettes

Le nez dans le ruisseau, c'est la faute à Rousseau !

J.Jacques est un vagabond quand Mme de Warens le rencontre:

" Un adolescent à mine de vagabond, planté, le nez en l'air près du ruisseau qui traverse mon jardin..."





Abandonné par son père à 10 ans, orphelin de mère, et élevé par son oncle, J.Jacques va s'attacher à Mme de Warens, qu'il appelle "maman", mais...





Dans "Discours sur les sciences et les arts", Rousseau réfute la notion de péché originel. Car à l'époque le jeune J.Jacques s'abandonna dans les bras de sa bienfaitrice (qui fit son éducation sexuelle ):

"Allais-je devoir lui apprendre que les enfants ne naissent pas dans des choux ou des roses ? Être à 16 ans, aussi naïf qu'au sortir du gynécée, était-ce concevable?

Ça l'était bel et bien !"





Mais, c'est peut être ce "Bonheur aux Charmettes" qui a permis à Rousseau d'écrire...





"Les Charmettes" comptait 10 moutons, 2 boeufs et des vaches, 7 poules et un coq, plus un... futur philosophe!

J.Jacques y élevait des pigeons et des abeilles...





Lamartine, Georges Sand et Stendhal lui rendront hommage à J.J Rousseau en allant en pèlerinage aux Charmettes...

J'ai pu visiter, moi aussi, les Charmettes, au dessus de Chambéry...





"Je me promenais et j'étais heureux, je voyais maman et j'étais heureux..." Les confessions de J.J Rousseau.
Commenter  J’apprécie          981
La porte du non-retour

Au mitan du XVIIIe siècle, à l’heure où la traite négrière bat son plein afin de fournir en main-d’oeuvre les plantations antillaises, le jeune Bordelais François Dumoulin commence avec enthousiasme une carrière prometteuse au sein d’une grande compagnie de négoce maritime. Au fil de ses aventureuses expéditions commerciales entre l’Europe, l’Afrique et les îles d’Amérique, il découvre peu à peu les sordides réalités du commerce du « bois d’ébène » et les commodes arrangements avec les consciences dictés par ses enjeux économiques.





Ce roman historique parfaitement maîtrisé est classiquement construit autour de l’apprentissage de son personnage principal, en y mêlant le piquant de ses aventures à une discrète romance. Son intérêt majeur réside dans sa restitution du regard de l’époque sur la traite négrière et sur l’esclavage, alors que les plus terribles préjugés raciaux servent d’opportun alibi aux intérêts commerciaux de toute la société occidentale. Rares sont les voix qui osent prendre parti contre ce qui paraît essentiel à l’équilibre économique et politique du monde, et même l’Église donne sa bénédiction à un trafic dont l’odieuse réalité semble de toute façon bien lointaine face à ses très sonnants et trébuchants bénéfices.





La Porte du non-retour est aujourd’hui, sur la plage d’Ouidah au Bénin, le symbole de la déportation de millions de captifs dans les colonies d’outre-Atlantique. Ce livre qui en porte le nom nous rappelle, avec une parfaite exactitude historique, la manière dont la société française, notamment, en profita largement, s’enrichissant, la conscience tranquille, de ce qu’elle ne reconnut qu’en 2001 comme crime contre l’humanité.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          845
Les prisonniers de Cabrera

Michel Peyramaure nous a quitté le 11 mars 2023 à l'âge respectable de 101 ans, il restera pour moi l'un des meilleurs auteurs de romans historiques que j'ai lus.

Avec les "prisonniers de Cabrera", il aborde un sujet peu présent dans la littérature historique, celui des prisonniers de guerre et plus précisément ici, ceux des guerres du Premier Empire et les fameux pontons de sinistre mémoire.

Le talent de Michel Peyramaure, c'est, pour commencer, cette façon d'installer le contexte, politiquement et militairement, j'ai beaucoup appris sur une période que je croyais très bien connaître, le fait est que j'avais en fait de sérieuses lacunes sur cette "campagne" d'Espagne.

Il faut dire que pour ce pan de l'histoire en particulier, les sources françaises font défaut contrairement aux nombreuses sources espagnoles et anglaises, on comprend pourquoi en lisant ce livre qui donne une image déplorable de la soldatesque française en terme d'exactions et de brutalité et qui explique en partie l'animosité espagnole à notre égard aujourd'hui encore.

Sous couvert d'autoriser le passage des troupes françaises en Espagne pour aller combattre les anglais au Portugal, Napoléon va en fait en profiter pour installer un nouveau roi sur le trône ibérique, un proche de préférence, et pourquoi pas son propre frère Joseph ?

Cela dit, si l'Espagne n'a plus que l'ombre de la puissance qui était la sienne, le peuple lui, est attaché à la religion et à son roi fantoche. Très vite, l'occupation française qui ne dit pas son nom va se heurter d'abord à une franche hostilité, puis à une véritable insurrection.

Les troupes françaises sont a priori supérieures en nombre et mieux équipées, cela dit, les espagnols n'offriront que peu de batailles, préférant une guérilla tout terrain qui va user et vaincre les français.

Nous suivrons dans ce roman le capitaine Puymèges, aide de camp du général Dupont, fait prisonnier à la bataille de Baylen. Quatre années d'internement, d'abord sur les pontons de Cadix, puis sur l'île de Cabrera dans les Baléares du côté de Majorque, un épisode méconnu de l'histoire qui, derrière l'aspect romancé, se révèle précis sur le plan historique.

Les pontons, imaginez un internement sur un bateau délabré et impropre à naviguer, celui-ci ancré suffisamment loin des côtes pour dissuader même le meilleur des nageurs. Imaginez le surpeuplement, la crasse et la malnutrition, les ravitaillements aléatoires et la nourriture insuffisante, une promiscuité délétère et des gardiens qui vous haïssent en tant qu'envahisseurs et mécréants. Si vous imaginez tout ça, alors vous avez une idée assez précise de l'enfer vécu par les détenus qui sont morts par milliers en Espagne d'où on estime que 200 000 hommes ne sont pas revenus.

Une lecture fascinante, parfois émouvante, notamment au travers des anecdotes sur les années passées à Cabrera où la vie s'est organisée tant bien que mal, espoirs d'évasion, désillusions, puis résignation.

L'auteur nous livre ici une fresque historique de qualité, avec ce talent et cette belle plume qui rend la lecture si aisée et agréable, un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          818
Le printemps des pierres

Des amours contrariées.





Fin XIIième siècle, nous suivrons deux personnages principaux. Jean et Vincent maître d’œuvre et artisans de la construction de Notre Dame de Paris. Leur métier, mais surtout leur vie et leurs amours.





Hélas, plus qu'un livre réellement instructif sur la construction de notre dame, que j'étais venu chercher après un manque de technique dans les piliers de la terre, je me retrouve encore avec des tranches de vie sur les gueux de Paris.

Je ne voulais pas un traité d'architecture, mais pensais benoîtement, après conseil (malheureux, désolé Martine) avoir à faire à un roman qui tournerait réellement autour de la construction. En lieu et place, nous avons plusieurs ménages à 3 où la cathédrale fait office d'épouse négligée, non dans le coeur, mais dans le texte. Où la vie privée des protagonistes est l'essence même du roman et non la construction.





Plus sombre et plus réaliste (?) et fort probablement plus proche de la réalité glauque de cette époque, par ailleurs assez bien restituée, que les piliers de la terre auquel on n'est obligé de comparer ce roman, on n'en retrouve pas néanmoins le sens of wonder et le côté page turner de son homologue (écrit 6 ans plus tard).





Résultat, malgré une épaisseur ( en terme de pages) bien moindre, je me suis ennuyé bien plus.
Commenter  J’apprécie          806
Louisiana

Une fresque historique grandiose et captivante qui va nous instruire sur l'histoire de la Louisiane à travers le destin de quelques uns des pionniers de la colonisation de ce territoire aux 17 et 18èmes siècles.

Michel Peyramaure aime l'histoire et nous le prouve une fois de plus dans un style agréable et accessible, on ne voit pas passer les 900 pages de l'édition de poche qui nous instruisent sans nous ennuyer un seul instant.

Une histoire riche dans une époque ou le danger est omniprésent avec la guerre avec l'Angleterre et l'Espagne sans oublier les indiens, une histoire sur plusieurs générations aussi.

Une lecture qui apporte beaucoup pour la compréhension sur ce que fut l'une des première colonies française où l'influence culturelle se fait aujourd'hui encore ressentir.
Commenter  J’apprécie          770
Lilas blancs et roses noires : Le roman de ..

Le roman de Marie de Régnier est une description passionnante de « l'entre soi » ou de la consanguinité du milieu culturel et littéraire à la Belle Epoque et dans les Années Folles.



Le poète José Maria de Hérédia, auteur des célèbres Trophées, et son épouse tiennent chaque samedi, à la fin du XIX° siècle, un salon littéraire qui attire les « parnassiens » inspirés par Stéphane Mallarmé et Leconte de Lisle ou aimantés par leurs trois ravissantes filles Hélène, Marie et Louise. André Gide, Edmond Jaloux, Paul Léautaud, Marcel Proust, Paul Valéry s'y croisent…



Parmi eux Henri de Régnier et Pierre Louÿs se disputent Marie. Duel inégal puisque Régnier est fort riche et la famille Hérédia au bord de la ruine car le poète est joueur et spéculateur malchanceux… Marie de Hérédia épouse donc, raison familiale oblige, le 15 octobre 1895 Henri de Régnier, (Ferdinand Brunetière est l'un des témoins) mais l'union n'est pas consommée et la jeune mariée noue une liaison avec Pierre Louÿs qui devient le « parrain » de Tigre (Pierre Régnier). le trouple partage généreusement son polyamour, Louÿs vit une passion torride avec Zohra bent Brahim pendant que Marie se rapproche de Jean de Tinan puis de Jean-Louis Vaudoyer avant de plonger dans quelques tribaderies avec Georgie Raoul-Duval (immortalisée en Rezi par Colette et Willy dans Claudine en ménage). Gabriele D'Annunzio, Henry Bernstein succombent à leur tour aux charmes de Marie qui croise Pierre Loti et Claude Farrère à Istanbul.



Le 9 février 1911 Henri de Régnier est élu à l'académie où il est reçu en janvier 1912 portant beau l'habit et l'épée de son beau-père décédé en 1905. Après sa mort en 1936, Marie est demandée en mariage par le banquier Horace Finaly, directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas ; elle refuse « je préfère monter un cheval sur la plage d'Arcachon qu'une chimère aux Amériques ».



Le 22 juin 1899, Pierre Louÿs épouse Louise, la benjamine de Marie, mariage dénoué par un divorce en juillet 1913 ; Marie se remarie en juin 1915, par procuration, guerre oblige, avec l'écrivain Auguste Gilbert de Voisins (Grand prix de littérature de l'Académie française en 1926 pour l'ensemble de son oeuvre).



Le 27 juillet 1899, l'écrivain et entomologiste Maurice Maindron épouse Hélène, ainée de Marie et Louise. Les témoins du mariage sont Jules Breton et Alphonse Lemerre. ; après le décès en 1911 de son mari, Hélène se marie en 1912 avec René Doumic, académicien et secrétaire perpétuel de la vénérable institution.



La plus grande partie de l'oeuvre de Marie est signée du nom de plume Gérard d'Houville, du nom de jeune fille de sa grand-mère paternelle, issue d'une famille qui avait dû quitter l'ancienne colonie française de Saint-Domingue. Elle fut l'égale de Colette et d'Anna de Noailles. Elle fut la première femme en 1918 distinguée par le Grand prix de littérature de l'Académie française, pour l'ensemble de son oeuvre, et en 1958 reçut le Grand prix de poésie de l'Académie française, pour son oeuvre poétique.



Lilas Blancs et Roses noires est le testament littéraire de Michel Peyramaure décédé en mars 2023. Roman qui doit beaucoup aux travaux de Robert Fleury, ancien maire d'Arcachon, ville que les diverses branches de la famille Heredia ont fréquenté entre les deux guerres mondiales.
Commenter  J’apprécie          660
Les grandes falaises

À mon grand regret ,je dois dire que ce roman est une mauvaise fiction préhistorique.

De nombreux passages sont des cours d'Yves Coppens déguisés en tentatives pour les

faire passer pour des passages romanesques.

L'auteur manie ouvertement des stéréotypes et des lieux communs et des clichés pour mettre en avant des sentiments, des savoirs-faire ,des dilemmes, des transtions, dès époques ...

Les personnages ont quotidiennement des rapports très contemporains entre eux et ils utilisent des mots également très contemporains entre eux pour communiquer.

Cependant ce n'est pas une lecture désagréable mais néanmoins , cette oeuvre est fondamentalement incapable de matérialiser une fiction préhistorique qui opère avec persuasion et realisme.

Autant lire Yves Coppens directement dans le texte (sourires).

Commenter  J’apprécie          410
L'Orange de Noël

Très belle plongée en ce début du vingtième siècle à l'aube de la première guerre mondiale dans ce village de Corrèze à laquelle nous convie Michel Peyramaure.

Livre réussi car il reconstitue parfaitement l'ambiance et la vie d'un village à cette époque, les cours de l'école communale, les travaux des champs, le patois...

L'histoire est principalement construite autour de l'opposition entre l'école religieuse et laïque. Cécile Brunie, jeune institutrice, est envoyée pour sa première affectation dans une des communes les plus religieuses de Corrèze et donc des plus hostiles envers elle et ce qu'elle représente. Une lutte va s'engager entre cette jeune femme et le vieux curé qui veut la faire chasser de ses terres. D'un point de vue historique, l'auteur nous fait vivre une période très intéressante qui a bousculé et déchiré les communautés.

De plus, il nous offre un très beau portrait de femme en avance sur son époque. L'institutrice prendra sous son aile une petite fille considérée par tous comme simplette. J'ai fait un rapprochement avec "Le sagouin" de François Mauriac où le salut d'un enfant dépend également d'un instituteur même si les choses tourneront autrement.

Si le thème vous touche, allez-y sans problème, vous ne serez pas déçu.
Commenter  J’apprécie          3220
Louise Labé, La scandaleuse

Un livre à mi-chemin entre biographie romancée, et roman historique.

Normal, me direz-vous, puisqu’il s’agit d’une poétesse du 16ème siècle.

Sa biographie officielle est très peu documentée, et sujette à controverses : certains prétendent même qu’elle serait une "femme de papier" n’ayant pas eu d’existence réelle.

Ici Peyramaure choisit sa propre version, retient les épisodes qui lui plaisent et rédige le tout sous forme de mémoires, en utilisant le "je".

Tout le problème est là.

Peyramaure a envie de parler du 16ème siècle, des guerres de religion et des figures célèbres de ce temps. La pauvre Louise Labé, en conséquence, semble n’être qu’un prétexte.

Cette biographie d’une femme, en effet, est surtout prétexte à parler des hommes qu’elle a rencontrés : Dolet, Marot, Rabelais, Du Bellay...

Ça fait beaucoup de personnages effleurés, et pourtant aucun qui sorte du lot. Et puis, elle aimait les hommes cela semble avéré – elle a écrit surtout des poèmes d’amour – mais où est Louise là-dedans ?

Il manque l’incarnation, il manque ces petites scènes qui rendraient la biographie vivante, il manque la sensibilité.

Et surtout, où est la poétesse ? La première mention de son œuvre arrive seulement au milieu du livre. D’où tire-t-elle ses inspirations, comment compose-t-elle ? On n’en sait rien.

Et la femme ? Peyramaure, clairement, ne parvient pas à écrire comme le ferait une femme (ce qui était son propos je le rappelle).

Violée à 16 ans, Louise Labé raconte que sa "détestation envers lui s’estompa pour faire place à une banale rancune". Drôlement crédible : hormis la banalisation du viol, pas même une allusion à la crainte d’une grossesse.

Bon, j’ai tout de même appris quelques trucs sur les guerres de religion dans le Lyonnais, et c’est écrit dans un style un peu ampoulé mais correct.



Challenge Solidaire 2024

Challenge Départements (Corrèze)
Commenter  J’apprécie          3217
La vallée des mammouths

Michel Peyramaure, auteur très prolifique, est un admirable conteur d’histoires et si ce roman est destiné à la jeunesse, je peux vous affirmer qu’il peut passionner bien au-delà d’une petite dizaine d’années. Il nous offre une véritable évasion en pleine Préhistoire, dans le Périgord Noir, au cœur de la vallée de la Vézère. La plume restitue parfaitement la beauté de notre langue et des lieux, mais je ne pense pas qu’aujourd’hui les enfants de douze ans et plus se délectent de ce genre de roman. Dommage car ils enrichiraient leur vocabulaire, partiraient à l’aventure dans un monde disparu depuis des millénaires, camperaient dans une grotte avec Ayud et Awah, deux adolescents d’une tout autre époque !

Ils se confronteraient dès la première page à un troupeau de bœufs musqués dont l’odeur portée par le blizzard n’a pas trompé Chaab. La tribu avait faim depuis des jours et des jours et Chaab, meilleur chasseur, ne devait pas les décevoir. Il doit s’attaquer au chef de la harde mais, alors qu’il pense l’avoir terrassé, il se retrouve projeté par la corne de la bête.

Le sachet de pierres magiques pendu au cou du blessé, les herbes du vieux guérisseur, les diverses invocations aux Puissances n’ont pas suffi. Chaab meurt mais est-ce vraiment de ses blessures ? Le vieux sorcier en doute et craint la prophétie d’un jeune Toloo qui brigue sa place. Ce dernier n’a pourtant aucun pouvoir ni aucune puissance magique mais il a le soutien du chef, une brute autoritaire et cruelle.

Accusé de la mort du chasseur, déchu de son statut de guérisseur, le vieux sorcier s’enfuit avec Ayud et Yawa, fils et fille de Chaab, vers la Montagne aux Ours, un immense plateau balayé par des vents incessants où aucune peuplade ne se risque à y vivre. C’est un lieu hostile où les hommes s’y livrent de temps en temps à quelques affrontements puisque qui dit hommes dit guerres et combats. Cette contrée, aux allures de steppe, est en revanche parcourue par nombre de troupeaux de chevaux sauvages, bœufs musqués, mammouths et colonies d’ours. Fuyant les hommes de leur tribu, ils font le choix de vivre parmi les bêtes.



Nos jeunes d’aujourd’hui sentiraient dans ce roman animé, les froids extrêmes qui sévissaient sur notre sol puis la saison des Rennes et celle des Moustiques. Ils verraient passer les hordes de chiens sauvages, canines acérées, les bisons faisant trembler la terre, et rencontreraient un homme, parmi les mammouths. Mais comment un humain peut-il faire alliance avec ces mastodontes ?

Dans la grotte, sûrement celle de Rouffignac, l’art s’éveille et les mammouths sont immortalisés par un jeune qui fuit la haine et les combats.

Être courageux était la première qualité à acquérir et c’est en se confrontant à un ennemi, dont la haine est reçue dès la naissance en ignorant son origine trop lointaine, que les jeunes garçons doivent exercer leurs forces. La guerre est là pour ne pas s’amollir lorsque ce n’est plus la saison des grandes chasses ! Ne pas perpétuer un besoin de vengeance serait un affront que les Esprits ne pardonneraient pas. Ayud sera alors tiraillé entre les croyances et haines ancestrales et une envie de paix entre sa tribu, celle des Grandes Falaises, et les Hommes Jaunes, ennemis depuis des générations. Mais rien n’est simple et le danger se profile davantage du côté des hommes que du côté des bêtes imposantes.



Cette aventure préhistorique a ce petit goût indéfinissable des livres de mon enfance. Quelques décennies de plus n’enlèvent rien au charme et à l’attrait de ce genre de lectures même si visiblement les hommes étaient déjà très bêtes, intolérants et cruels !

Commenter  J’apprécie          318
La vallée des mammouths

J'étais tombée sur ce roman jeunesse dans un vide-grenier et comme mon fils aime bien la préhistoire je m'étais dit que ça pourrait l'intéresser (même si lui, ce qu'il préfère ce sont les dinos).

Que ça fait plaisir de lire un roman jeunesse comme ça !



"La vallée des mammouths est une aventure préhistorique très réussie. C'est une lecture jeunesse assez exigeante, l'écriture est très soignée, le vocabulaire est riche, il y a de longues phrases. Pour une lecture seule ce roman ne s'adresse donc pas à des enfants trop jeunes.



Je n'y connais pas grand chose mais l'auteur semble être connaisseur du sujet. Tout ça parait très documenté et sonne juste.

L'immersion est totale, le lecteur est littéralement plongé à une autre époque. Cela grâce à des passages descriptifs remarquables et des personnages fouillés et attachants.

L'intrigue est assez classique, la rivalité entre deux clans comme point de départ, mais est très bien menée et happe le lecteur du début à la fin.



Je ne connaissais pas Michel Peyramaure mais je ne manquerai pas de m'intéresser à son travail.

Commenter  J’apprécie          310
Les dames de Marsanges, tome 3 : Demain apr..

Célèbre figure littéraire du Limousin, Michel Peyramaure est un auteur régional particulièrement prolixe. Son abondante production romanesque se révèle toutefois assez inégale : de belles réussites telles que "La Passion Béatrice" côtoient d'autres ouvrages moins convaincants.



"Les Dames de Marsanges", qui peint le destin de quatre sœurs dans la tourmente révolutionnaire, est plutôt à ranger dans la deuxième catégorie. Écrit en 1988, à point pour la célébration du bicentenaire de la Révolution française, le premier tome de cette saga historique pèche par excès d'enthousiasme, comme un tourbillon d'aventures manquant de profondeur.



L'histoire débute fin juillet 1789 dans la propriété des Marsanges, sur le plateau de Millevaches. Des sept enfants d'Ambroise de Marsanges, c'est Diane qui a le plus fort caractère. Volontaire et éprise de liberté, elle entretient une liaison mouvementée avec le député Jacques Brival et ne compte pas se marier. D'ailleurs, dans cette famille chacun s'adonne à ses passions (philosophie, botanique... et bien d'autres encore) et butine de son côté, dans une joyeuse cacophonie. Or la révolte qui a enflammé Paris ne tarde pas à les atteindre, attisant les vieilles rancunes et obligeant chacun à choisir son camp...



Si l'aspect historique de la Révolution en Limousin est intéressant, il ne suffit pas à sauver l'atmosphère un peu brouillonne du roman, qui brasse trop de noms et de personnages pour qu'on ait le temps de se familiariser avec chacun. Il y a de jolis passages, surtout quand l'auteur met en scène les paysages qu'il affectionne. Cependant, dans l'ensemble, j'ai trouvé la narration trop rapide et les dialogues trop abrupts – voire lestes – pour être agréables.



Guère conquise par cette lecture, je me suis arrêtée au premier tome, sans pour autant me détourner de cet auteur qui a bien d'autres romans de terroir dans sa besace.
Commenter  J’apprécie          310
La tour des anges

Franck Ferrand est un fabuleux historien. C'est en écoutant la biographie de Philippe le Bel que j'ai voulu visiter la Cité des Papes en Avignon. Et si les remparts, les jardins et la cour sont superbes, quelle déception devant de grandes salles vides. Même l'histopad n'a pu donner un semblant de vie à ce palais.

Pour ne pas rester sur une impression négative, je me suis donc plongée dans le roman de Michel Peyramaure avec "La tour des Anges". Et là ma lecture m'a emporté dans une ville grouillante de vie où sept papes se sont succédés de 1309 à 1379.

Le personnage principal est un clerc laïc dont la dernière mission est de maintenir un embryon d'administration après le départ du dernier pape en Avignon Grégoire XI.

La vie de Julio Grimaldi est tourné vers l'étude , ce qui lui permet de côtoyer l'ordre religieux et d'être le témoin de la grandeur et décadence de la cité.

Dans ce moyen-âge violent la guerre de cent s'éternise; les enjeux politiques entraînent complots, trahisons, rébellions. Les jeux de pouvoir entre rois d'Occident et les différents papes sont houleux. Quand à la curie turpitude et concupiscence s'invitent dans la cité selon les tempéraments du pape sur le trône.

Maintes fois, le retour à Rome a été envisagé mais l'Italie est en proie à des désordres et des intrigues qui empêchent la venue du Saint Père.

De Jean XXII qui chasse les sorcières à Benoit XII qui bâtit une forteresse, de Clément VI pape plein de sagesse à Innocent VI pris au piège des Grandes Compagnies , les deux derniers papes auront à coeur

de s'installer sur le siège De Saint Pierre.

Même si les personnages ne m'ont pas paru attachants, les portraits des papes et de la curie sont brillamment intégrés au monde géopolitique et artistique de l'époque.

De la misère à l'opulence les murs de la cité sont le témoignage d'une parenthèse française dans la papauté.

J'ai donc refermé ce roman satisfaite d'avoir eu un supplément d'âme livresque de cette cité des papes si célèbre.
Commenter  J’apprécie          306
L'Orange de Noël

L'orange de Noël de Michel Peyramaure nous relate l'arrivée de Cécile Brunie, venue prendre ses fonctions d'institutrice pour la rentrée prochaine dans un petit village de Corrèze. Sa présence n'est pas du goût de l'abbé Brissaud et de ses ouailles qui voient d'un mauvais oeil le diable en jupons, enseigner dans l'école laïque où Dieu n'a pas sa place. Bourré de mauvaises intentions, L'abbé use de son autorité pour la décourager, espérant la voir quitter son poste au plus vite. Mais Cécile au tempérament bien trempé ne se laisse pas intimider, ce qui va indubitablement entrainer une constante mésentente entre eux.



A son arrivée, Cécile a bien repéré une fillette l'épiant dans l'arbre près de l'école. Intriguée par son apparence débridée, peu à peu, elle se prend d'affection pour la petite Malvina Delpeuch considérée comme une sauvageonne attardée. Une réelle amitié va lier Cécile et Malvina qui, à la grande surprise de tous dont son frère Louis, va se révéler être une élève intelligente qui se complaisait dans son statut de simplette pour fuir l'enseignement. A force de persévérance, Malvina va se dévoiler être une élève brillante qui obtiendra son certificat d'étude sous bienveillance de Cécile.



L'orange de noël de Michel Peyramaure fait partie de ces romans du terroir d'une période aux us et coutumes bien ancrés, le dur labeur des paysans pour tenter de vivre au mieux de la sueur du travail de leurs terres et de leurs bêtes.



Un agréable moment de lecture d'une époque difficile de l'ancien temps qui nous renvoie à la magie d'un Noël où l'orange, une denrée rare en 1913 et bien plus tard, illuminait le visage des enfants, une orange que l'on mange de nos jours sans fascination d'une période révolue.

Un agréable moment de lecture sans prise de tête.
Commenter  J’apprécie          293
Les roses noires de Saint-Domingue

Toute fraîche de ma lecture du roman d'Isabel Allende "L'ïle sous la mer", j'avais envie de retrouver l'atmosphère chaude et passionnante de l'île de Saint Domingue.

Le livre de Peyramaure "Les roses noires de Saint Domingue" m'offrait alors une excellente occasion de poursuivre cette découverte et d'approfondir les événements historiques ayant mené à l'émancipation des esclaves et à l'Indépendance d'Haïti. J'étais bien contente de m'y replonger !



Cependant, que ma lecture fut laborieuse ! J'ai mis un temps fou à lire ce roman !



Pourtant, le roman est bien construit, l'écriture est fluide et agréable, le sujet fort bien documenté. L'histoire de ce naturaliste français aux prises avec les brutalités de l'époque n'est pourtant pas dénuée d'intérêt, et encore moins pauvre en rencontres ! Julien Delacour aura l'occasion de faire connaissance avec les plus acharnés, les plus véhéments et notamment :

- Toussaint Louverture, ce nègre créole affranchi, qui mènera les esclaves à se regrouper et à s'insurger contre les riches propriétaires français.

- Son successeur Dessalines qui proclamera l'Indépendance et se fera proclamer peu de temps après empereur.

- Le général Leclerc, beau-frère de Napoléon Bonaparte, chef de l'expédition destinée à restaurer l'esclavage et l'autorité française à Saint Domingue.





Bref, une lecture fort intéressante au demeurant mais qui m'a cependant bien moins captivée que le roman d'Isabel Allende.



Alors que m'a t-il manqué pour accrocher ?

Je n'en sais fichtre rien...



Peut être la narration à la première personne, style auquel je n'adhère pas vraiment.

Ou peut-être que ce n'était tout simplement pas judicieux d'enchaîner ces deux romans ?
Commenter  J’apprécie          283
L'Orange de Noël

Grace à Michel Peyramaure on s'évader au cœur d'un petit village Corrézien en 1913.

On fait la connaissance de Cécile, jeune institutrice fraîchement débarquée de Brive pour y prendre son poste. Son arrivée déclenche l'hostilité des villageois.

Elle devra imposer l'enseignement laïque face à l'enseignement catholique.

Par chance, des familles vont lui faire confiance et inscrire leurs enfants.

Parmi les élèves, la jeune Malvina, sans instruction deviendra la protégée de Cécile.
Commenter  J’apprécie          262
Les rivales : Lucrèce Borgia et Isabelle d'Este

Je n'ai pas grand chose à dire de ce roman historique.

On navigue entre roman historique et biographie et je n'aime pas quand ces deux styles se confondent en un seul ouvrage.

Je n'ai jamais trouvé le style de Peyramaure particulièrement exaltant. Cela s'est à nouveau vérifié à la lecture de ce roman. Pourtant, le sujet portant sur deux femmes de la Renaissance italienne, au caractère passionné , et qui se sont longtemps comportées comme des rivales ( l'une étant la maîtresse du mari de l'autre) aurait pu facilement s'enflammer. Mais cela n'a jamais été le cas.

Je me suis ennuyée...
Commenter  J’apprécie          240
L'Orange de Noël

Un joli roman qui se déroule en Corrèze en 1913. À l'aube de la première guerre mondiale, nous faisons la connaissance de Cécile, jeune institutrice laïque attendue de pied ferme par le curé du village qui lui mène la vie dure. Son histoire est racontée par Malvina, une jeune fille élevée à la ferme et que tout le village croit sotte... Tous, sauf Cécile qui va s'occuper d'elle et l'éduquer..

Une jolie lecture !
Commenter  J’apprécie          230
L'auberge rouge : L'Enigme de Peyrebeille, ..

Si vous aimez les classiques du cinéma français, vous connaissez certainement le film de Claude Autant-Lara avec Fernandel et Françoise Rosay "L'auberge rouge".

Et bien, c'est l'affaire criminelle de l'auberge de Peyrebeille qui inspira le célèbre film.

Mais aucune drôlerie dans cette ténébreuse affaire, qui suivant la formule consacrée, défraya la chronique dans le premier tiers du 19 ème siècle.

Michel Peyramaure, nous présente les faits en relatant le procès des principaux accusés ; les époux Martin et leur domestique accusés d'avoir détroussés et assassinés moult voyageurs dans leur auberge isolée en Ardèche.

En 1833, année du procès, on s'en doute, pas d'identité judicaire, d'ADN, ni même d'empreintes digitales.

Ce sont donc les témoignages qui vont décider du sort des criminels.

Car criminels, les Martin et leur complice le sont assurément , on ne prête qu'aux riches, et si on leur attribue tant d'actes monstrueux, c'est qu'ils ne sont guère recommandables.

Mais, les témoignages, n'ont que la valeur qu'on veut bien leur donner.

Ici, ce sont des gens peu fiables, ayant pour la plupart des griefs personnels, qui vont envoyer trois personnes à l'échafaud...

Car l'issue du procès est connue, trois condamnations à mort.

Il subsiste cependant un doute, une question qui restera sans doute sans réponse : les trois accusés, n'ont ils pas été eux même victimes de la jalousie et de la médisance ?





Commenter  J’apprécie          220




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Michel Peyramaure Voir plus


{* *}