Monique Pinçon-Charlot vous présente son ouvrage "
Notre vie chez les riches : mémoires d'un couple de sociologues" qu'elle a écrit avec
Michel Pinçon-Charlot aux éditions Zones. Entretien avec Jean Petaux.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2544389/michel-pincon-
notre-vie-chez-les-riches-memoires-d-un-couple-de-sociologues
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Les provocations d’Emmanuel Macron sont cohérentes : elles expriment à la fois la personnalité d’un dominant convaincu de sa supériorité et la violence d’une politique de classe. Car, sous les mots, il y a la réalité d’une action : une offensive lancée face aux classes populaires et aux acquis de leurs luttes, où les premières sont désignées comme des coupables à mater et les secondes comme des fardeaux à supprimer.
Quelques milliers d’ultra-riches en « costard sombre » ce n’est pas le peuple, ce n’est pas la France, c’est une petite minorité. On ne peut pas les laisser, ces factieux à Rolex, ces casseurs en col blanc, continuer à piller nos vies.
E.Macron a évoqué le 14 octobre 2017, dans une interview au Spiegel, une France soi-disant "paralysée par l'envie"...
Ainsi, se mobiliser pour défendre ses conditions matérielles de vie ( logement, salaire, pouvoir d'achat...) est renvoyé quand il s'agit des classes populaires, du côté du vice, de la cupidité ou de la mesquinerie.
Qu'est-ce que la violence ? Pas seulement celle des coups de poing ou des coups de couteau des agressions physiques directes, mais aussi celle qui se traduit par la pauvreté des uns et la richesse des autres. Qui permet la distribution des dividendes en même temps que le licenciement de ceux qui les ont produits. Qui autorise des rémunérations pharaoniques en millions d'euros et des revalorisations du Smic qui se comptent en centimes.
La classe dominante, lorsqu’elle devient système oligarchique, présente une violence accrue dans les rapports sociaux qui permet à des individus lucides et cupides de faire valoir leurs intérêts particuliers en aménageant de surcroît la légalité à leur convenance. Les oligarques qui mènent la France, l’Europe et peut-être la planète tout entière à sa perte n’ont jamais reconnu leur responsabilité dans la crise financière de 2008. Ils accusent les peuples de coûter trop cher, d’être trop gourmands, de dépenser trop pour leur santé et leur éducation. Ils cherchent ainsi à se défausser sans jamais, eux, remettre en cause leur cupidité financière.
Les journalistes libéraux ne mentionnent jamais la violence des riches. Ils inversent le sens de la responsabilité en attribuant l’origine de la violence aux plus démunis et se gardent bien de mettre en cause les dégâts provoqués par les spéculateurs et la fraude fiscale.

Émilie et Philippe apprécient les services rendus par la conciergerie de leur carte de crédit Infinite et le personnel ainsi mis à leur disposition de façon permanente. Une naissance à l'autre bout de la France : aucun problème pour faire livrer une layette assortie d'un petit ours en peluche. Un anniversaire aux États-Unis : le cadeau est livré à la fin du déjeuner. Une pièce d'identité a disparu, sans doute tombée dans un autobus : le service met tout en œuvre pour la retrouver. La carte bancaire se charge ainsi de problèmes extérieurs au domaine de la finance dans une sorte de bancarisation totale de la vie.
Cette carte Infinite, qui dépend du réseau Visa, n'est proposée qu'aux clients offrant de sérieuses garanties. Elle concerne environ 100 000 personnes en France. Elle est plus sélective que la carte Premier, délivrée à près de quatre millions d'exemplaires, mais moins que la carte Centurion du réseau American Express, beaucoup plus élitiste. Tenté, Philippe en fit la demande mais il essuya un refus. L'achat de cette carte n'est pas libre, bien que son coût soit tout de même de 2000 € par ans. Pour avoir l'honneur de cotiser, encore faut-il avoir été sélectionné par American Express comme l'un de leur meilleur clients, et être apte à profiter des services proposés : disputer une partie de tennis avec le premier joueur au classement mondial, ou accéder au terrain de golf de Saint Andrews, en Écosse, ou encore assister à l'opéra du Nouvel An à Vienne... Les cartes de crédit se sont ainsi diversifiées en fonction des niveaux de richesse de leurs détenteurs, devenant de véritables cartes de visite.
(P188)
La compétence et le mérite ont été systématiquement mis en avant pour justifier les avantages des plus riches en déniant l’héritage et le privilège de la naissance.
La Grèce, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et l’Irlande ont déjà démontré que la recherche de l’équilibre budgétaire aggrave la crise et aboutit à une récession qui réduit les rentrées fiscales, augmente le chômage et la misère. C’est une logique infernale. Devant un système économique aussi pervers, il n’y a pas d’autre alternative que l’opposition et le rejet.
L’humiliation étant désormais inscrite dans la Constitution grâce à François Hollande, celui-ci s’est montré soucieux d’une communication qui ne laisse pas apparaître la souveraineté française bridée par les directives de Bruxelles. Le déficit est une arme pour asservir les peuples en légitimant une austérité dont on ne sait où elle pourra s’arrêter. Les partenariats public-privé, les privatisations feront le reste pour démanteler les services publics construits et tissés peu à peu après le chaos de la Seconde Guerre mondiale.