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Critiques de Michel Ponte (10)
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Ce qu'il reste quand on a tout oublié

Roman assez déconcertant je dois l'admettre mais extrêmement bien écrit. Les phrases coulent d'elles-mêmes et l'auteur y apporte tellement de vérités profondes et de réflexions qu'il faudrait presque mettre tout le livre en citations.



Qui n'a jamais rêvé de faire table rase de son passé et de tour recommencer de zéro ? C'est ce qui arrive à notre narrateur ici à Camille, un homme d'une quarantaine d'années qui est devenu totalement amnésique, probablement à la suite d'un accident mais cela, le lecteur ne fait que le supposer puisqu'il sait juste qu'il sort de l'hôpital mais les circonstances qui l'y ont amenées sont relativement floues, pour ne pas dire quasi-inexistantes. A sa sortie de l'hôpital, il est reconduit chez ce qui auparavant été "chez lui" par celle qui était, dans un passé qui n'a plus de sens pour lui aujourd'hui, son épouse. Deux femmes composent son monde, Francine, sa dite-épouse et Marina, son amour de jeunesse mais deux jeunes filles aussi, Jeanne et Yamina. En plus de son amnésie, Camille a de grosses difficultés à parler, en fait, in ne parle pratiquement plus car les mots- ces mots qu'il voudrait tant arriver à exprimer- n'arrivent pas à franchir ses lèvres.

Bien que dans sa nouvelle vie, qui ne se compose que d'un aujourd'hui et d'un éventuel demain, il se sente aimé et soutenu, tous voudraient qu'il recouvre rapidement la mémoire...tous sauf Jeanne et Yamina qui, elles, du haut de leurs dix-hui ans, sont les seules à comprendre que faute de passé, la chose que Camille aurait vraiment besoin est de s'en fabriquer un autre à partir de l'instant présent. Lorsque les épreuves passées sont trop lourdes à assumer pour un seul homme, est-il vraiment nécessaire de les faire remonter à la surface ? Pour qui ? Pour quoi ? Pour les autres ? Mais l'individu dans tout ça, n'a-t-il pas son mot à dire ?

Voilà autant de questions que Michel Ponte fait remonter à la surface dans cet ouvrage...



Pourquoi n'ai-je pas attribué la note maximum à ce livre si j'en fait ainsi l'éloge, me direz-vous ? Tout simplement parce qu'étant très sensible de nature, certains passages ont légèrement heurté ma sensibilité.



L'auteur signe cependant ici un ouvrage à la fois romanesque mais avant tout psychologique et c'est une grande prouesse. Quant à la fin, elle est Ouawh...surprenante ! Vous ne voyez absolument pas ce que je veux dire ? Eh bien, tans mieux, vous savez ce qu'il vous reste à faire...Bonne lecture !
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Un peu plus tard que d'habitude

Un très beau petit recueil de poèmes de Michel Ponte accompagné d'illustrations de Marlène Zarella, que je tiens également à féliciter pour son travail. Ses dessins sont naïfs (ceci est un compliment et non un reproche), tout droit sortis d'albums pour enfants et accompagnent à merveilles les textes de l'auteur. Ce dernier, dans cet ouvrage, nous offre en réalité une ode à l'amour, à la beauté mais plus que tout à la vie et au temps qui passe. Il nous encourage à saisir chaque instant car la vie passe trop vite afin de ne rien regretter...D'ailleurs,mon poème préféré s'intitule "Aimer le temps' et je trouve que non seulement celui-ci porte bien son nom mais que c'est un titre magnifique que je ne suis pas prête d'oublier de sitôt.



Poèmes à la fois écrits en vers mais également en prose, ce recueil offre une sorte de patchwork des écrits de l'auteur. Certains m'ont plus parlé que d'autres, ont plus retenu mon attention et voilà tout bêtement la raison pour laquelle je n'ai pas accordé la note maximum à ce livre mais je pense que cela est fonction de la sensibilité de chacun. La poésie étant une forme d'écriture très subjective puisque chaque lecteur ayant un passé différent, certains poèmes évoqueront plus de nostalgie, de tendresse ou même de révolte chez les uns que chez les autres. C'est pour cela que je vous invite vivement à découvrir ce recueil qui ne se lassera pas (pour ma part en tout cas) d'être lu (ce sue je viens de faire) mais aussi relu (ce que je ne manquerai pas de faire) !
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Un peu plus tard que d'habitude

De la part d'une amie qui n'est pas encore sur Babélio et m'a autorisé à reproduire sa critique en son nom.

« Et bien tout d'abord, en ce qui concerne ton recueil, mon préféré est sans doute aucun "Equipage", car je trouve (je peux me tromper bien sûr !) qu'il est plus basé sur le fait que tu as voulu faire passer une sorte de message, et donc un peu moins dans la stylistique, bien qu'elle soit quand même étudiée ! Ensuite j'aime bien l'idée d'un refrain dans un poème, et je trouve beau le message passé, cette perdition de l'être, physique et mentale, fatale et inévitable. Tout du moins est-ce ce que j'ai ressenti, car il y a bien sûr d'après moi des centaines de façons différentes de capter un poème, de capter l'assemblage des mots en général, et c'est ça que j'aime dans l'écriture, qu'elle offre une infinité de ressource et qu'on puisse aisément se perdre dans ses délicieux méandres... »

(Océane, 17 ans en juillet, 1ère L et future comédienne.)
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Le risque zéro n'existe pas

La dernière nouvelle de ce recueil « Il faut vivre avec son temps », déjà distinguée au concours de la ville d'Aubagne recevra le troisième prix « Denise Boizeau-Les Cordées » vendredi 21 septembre 2012 à l'hôtel de ville de Paris.
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Ce qu'il reste quand on a tout oublié

Le 2 juillet 2008



Bonjour Michel Ponte,

J'ai lu votre roman avec beaucoup de plaisir. L'écriture est fluide et le propos passionnant. Votre travail ne correspond cependant pas à ma ligne éditorial (le passager clandestin est une maison d'édition militante et engagée.).

Je vous souhaite bonne chance dans votre recherche.

Très cordialement



Nicolas Bayart

édition le passager clandestin
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Ce qu'il reste quand on a tout oublié

Un roman qui invite le lecteur a entré dans un étonnant monologue, celui d’un homme- Camille- qui, à la suite d’un traumatisme, a perdu non seulement la parole, mais surtout toute mémoire de lui-même et du monde qui l’entoure. Il ne peut exister que dans le présent. Après un long séjour à l’hôpital, il revient chez lui, un chez-lui qu’il ne peut pas reconnaitre et auquel il ne peut raccrocher aucun souvenir.

L’auteur nous montre les efforts de l’entourage de Camille pour lui faire retrouver son passé, ce qu’il était, les amis qui furent les siens, les événements qui traversèrent heureusement ou douloureusement sa vie. Car la question centrale que pose l’auteur est bien la place et le rôle du passé et la mémoire que l’on en garde : est-il possible de réintégrer dans la société quelqu’un qui aurait perdu tous ses repères, toutes les règles sociales, résultant d’un long apprentissage et d’une humanisation qui permet à chaque individu de trouver sa place parmi les autres, de connaitre leur fonctionnement, et de s’adapter à un milieu donné qui va le « cultiver » et dont il gardera trace sa vie durant. Comment vivre avec un homme qui ne connait plus les codes sociaux et qui ne peut ressentir que dans le moment présent et qu’à travers ses sens ? Un homme qui n’est plus constitué par son passé ?

Dans une écriture fluide et alerte, on suit le cheminement de cet homme dans la découverte d’un espace et d’un temps qui, à peine traversés et vécus, s’échappent ; on comprend les attentes, les inquiétudes, le désarroi des proches ; on est, jusqu’à la fin, captivé, en attente d’explications (Que s’est-il passé dans la vie de Camille?) et d’un dénouement que peu à peu l’on en vient à redouter.

Un roman qui se lit d’un trait. Une histoire qui, dans sa construction, révèle le savoir-faire d’homme de théâtre et de scénariste qu’est Michel Ponte.

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Barricades mystérieuses

"La musique occupait une place toute particulière pour Pouchkine. Il considérait que seul l'amour était au-dessus. Mais l'une comme l'autre étaient considérés comme des plaisirs."



Là est donné le ton de ce qui va rassembler le compositeur de l'Opéra de Tchaïkovski, l'écrivain russe Alexandre Pouchkine, et Michel Ponte... Une sensibilité commune et une attirance particulière de tout ce qui à trait à l'art.



C'est vers "Barricades mystérieuses" que ma curiosité m'a poussée en premier...



Tout d'abord, ce qui m'est apparu initialement est cette capacité de l'auteur à avoir une prise de distance sur une oeuvre initiale pour la faire "sienne". On a ce sentiment d'une maniabilité aisée, je comprends mieux les mots que l'auteur avait employés sur son blog pour se présenter et que j'étais curieuse de comprendre:



J'aime bien dire que "je savais écrire avant de savoir lire".



Une adaptation théâtrale n'est pas chose aisée, pourtant on sent une fluidité qui donne une impression de travail facile.



Au terme de la première lecture de "Barricades mystérieuses" et devant cette adaptation poétique théâtrale de l'oeuvre de Pouchkine, il me manquait certaines références qui ne me permettaient pas encore de prendre le recul suffisant pour en comprendre toutes les subtilités. En effet,

l'aisance autant technique que celle qui apparait dans la transcription de l'histoire en elle-même sont impressionnantes.



"C'est de la rencontre de deux chefs-d'oeuvre qu'est née cette proposition d'adaptation théâtrale. Il s'agit bien d'une proposition tant en l'écrivant j'ai imaginé les innombrables possibles qu'elle offrirait."



Quant au sujet même, j'ai été conquise...



"Les barricades mystérieuses sont les verrous que notre éducation fixe à notre surmoi et dans cette pièce, la lettre de Tatiana et de son double Vladimir, est une clé qui ose ouvrir une porte (image de couverture) qui est un interdit majeur, même aujourd'hui, une déclaration faite par une femme et un homme à l'homme aimé", comme le souligne l'auteur.



A quand une nouvelle proposition?



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Bella ciao



"Bella Ciao", c'est cette complainte italienne des filles employées aux rizières, dont les partisans antifascistes firent leur hymne, récrivant son texte en testament du partisan mort pour la cause. Comme moi peut-être, vous ne la connaissez guère que pour l'avoir entendue, déversée par les sonos des manifs, quand vous marchez dans la rue, solidairement avec d'autres, dans l'espérance active d'un monde moins injuste.

C'est justement pour évoquer la destinée d'un militant désormais disparu que Michel Ponte, dans ce roman, emprunte à la chanson son titre, mais aussi les thèmes de ses six couplets, qui président respectivement aux six chapitres du livre.



Ecrit par une femme comme une adresse à son compagnon mourant, puis disparu, ce texte n'est surtout pas l'hagiographie d'un héros par sa veuve. Je l'ai ressenti bien davantage comme la recherche, d'avance désenchantée, de ce qui donnerait un sens, peut-être même une valeur, à ce que cette femme a vécu avec cet homme.



C'est un entrelacs de vaines poursuites.

Vaine poursuite par la compagne de ce que fut en dehors d'elle (à son insu, à son contraire) la vie de son compagnon.

Vaine poursuite, qui occupa un temps la vie du compagnon, d'un improbable amour de plein accord, entre deux êtres qu'unirait un commun engagement militant.

Vaine poursuite, par le partisan, du lendemain nouveau qu'on veut croire meilleur, le temps d'une illusion.

Vaine poursuite, par l'individu isolé et révolté, d'un collectif où agir ensemble en vérité selon des convictions partagées ; recherche d'un groupe auquel on pourrait croire.

Vaine poursuite encore d'une possible transparence du monde dans un univers d'informations frelatées, manipulé et asservi à des intérêts occultes.



A ce que je viens de dire, on comprendra que je n'ai pas trouvé optimiste le "Bella Ciao" de Michel Ponte.

Et pourtant. Des traces que laisse une vie, dans les souvenirs d'un proche, dans un carnet et une correspondance, ce livre au propos souvent syncopé fait un puzzle d'incertitudes, qui s'assembleront malgré tout, lentement, pour livrer enfin, au delà de la clef d'une énigme, le destin d'un homme, dans ce qu'il a tout à la fois de dérisoire et de sacré. De sacré quoique dérisoire. De sacré, peut-être, parce que dérisoire.



Le roman se réfère beaucoup, me semble-t-il, aux formes de l'engagement militant extrême tel que le XXème siècle l'a connu. Mais il se situe, quant à son intrigue, dans la première décennie du XXIème, et renvoie à de nombreux événements des dernières années. Pour en faciliter la compréhension, le livre contient un certain nombre de notes bien utiles. Il n'aurait pas été malvenu - et c'est la seule critique que je ferai - que cet ensemble de notes soit un peu plus développé, et peut-être (mais c'est un choix qui se discute) que ces notes soient accessibles en bas de page plutôt qu'en fin d'ouvrage.

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Ce qu'il reste quand on a tout oublié

Bonjour Michel !



Je viens de terminer, au calme, la lecture de ton roman "Ce qu'il reste...".

Plongé grâce à lui dans une atmosphère de cendres - mais feutrée et certainement pas "hostile" - j'ai apprécié ton texte et y suis revenu à de nombreuses reprises. En fait, il me semble avoir trouvé au moins deux niveaux de lecture, à la fois une tentative de communication impossible, mais aussi, et franchement "existentielle" une approche structurée de la maladie vue "de dehors". Il faut que je le relise avec soin. J'ajoute que j'avais en fond sonore l'opus 115 de Brahms (tu sais, ce barbu qui me ressemble !), son quatuor pour clarinette. Ceci explique peut-être un peu cela ...

A bientôt de tes nouvelles.

Cordialement



Georges Salamand


Lien : http://communaute.magazine-l..
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Nul homme n'est une île

Titre plagié. C'est le titre d'un livre de poésie anglaise classique.
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