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Critiques de Michel Rio (58)
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Archipel

Je crois qu'avec Archipel je deviens accro à la plume en complexe limpidité, de Michel Rio.

C'est érudit sans être indigeste.

Voilà donc Horusfonck entraîné dans un collège de jersey pendant certaines vacances de Pâques... Période propices à certaines découvertes et initiations sentimentales pour le jeune narrateur resté seul élève dans l'établissement... Comme son âge de tous les émois et audaces.

L'élève, la Dame et le bibliothécaire vont donc se croiser, se rencontrer, s'observer puis se quitter à l'aune de vérités qui se font jour sur eux-mêmes, avec des pages à tourner et des chapitres à clore.

Et Horusfonck de reposer Archipel pour aborder d'autres lectures, en se promettant de re trouver Michel Rio dans un troisième enchantement.
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Le perchoir du perroquet

Joachim a perdu la foi et il le dit d'abord aux moines qui l'ont accueillis dans leur communauté.... Et c'est l'énumération détaillée des supplices endurés par les saints martyrs de la religion catholique. C'est aussi l'évocation des tortures subies par Joachim... Et la vanité d'une quelconque rédemption dans la souffrance.

Joachim est perdu, entre absolu et néant. Néant qu'il désire mais appréhende encore... Car, qu'en est-il réellement du néant? Ne sera-ce que le recommencement infini de ce que Joachim a enduré, cette souffrance atroce et vaine qui, non content de lui avoir fait perdre la foi, l'a vidé de tout espoir et illusion.

Joachim est au bout de sa vie et de son sursis. Sa mémoire revient toujours lui rappeler les détails de ce qu'il a subi.

Rien n'empêchera Joachim de faire le dernier pas en avant, ni la main tendue du Père-Abbé, ni la rencontre avec une femme, ni la splendeur d'un paysage qui s'éteint dans la nuit... Paysage capable , même, par une perversion des sens, de lui rappeler un instant les lieux de supplice et de mort.

Le perchoir du perroquet est de ces livres rares dont la densité est celle d'un métal lourd et précieux. De ces livres dont le dos mince risque d'échapper au regard curieux de l'explorateur de librairies, si son doigt est trop pressé ou son regard trop peu attentif.

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Transatlantique

« On choisit pas sa famille », comme dirait Maxime... évident...

Une lecture de confinement, « Transatlantique », et l'évidence se fait moins nette : Alexandra, fille de la sulfureuse Dorothy Arlington Holden Pope, et mannequin new-yorkais, se découvre un père, écrivain à succès vivant à Paris, Victor Gauthier, qui ignore jusqu'à l'existence de cette fille née d'un amour de jeunesse...

L'atlantique qui les sépare ne sera bien longtemps un obstacle à leurs retrouvailles. Restera à se découvrir, à se reconnaître, à se connaître, à s'accepter, à s'adopter...



Dans cette pièce de théâtre en trois actes, Michel Rio n'a pas son pareil pour décrire la relation amoureuse, tant celle amant-maîtresse que celle père-fille...

On ne choisit pas sa famille... A moins que...⁷



Une pièce rythmée par des personnages secondaires hauts en couleurs.

« Transatlantique » est ma quatorzième lecture de Michel Rio, et certainement pas la dernière. Un sens de la formule dans une langue parfaite, sans excès. Les mots frappent juste, sans fioritures inutiles... Ah, peut-être un petit bémol, pour cette courte pièce : des didascalies un peu envahissantes.
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Merlin, le faiseur de rois

Après m'être délecté à la lecture de Merlin (1989), puis Morgane (1999) et enfin, Arthur (2001), la trilogie arthurienne de Michel Rio, quel bonheur de se replonger dans ce quatrième volume qui constitue un regroupement des trois précédents en une seule et même chronologie.

Les trois précédents ouvrages reprenaient les mythes arthuriens « vus de la fenêtre » de Merlin, Morgane et Arthur. « Merlin, le faiseur de rois » reprend l'ensemble de la saga. Tout y est : les paysages somptueux, les batailles gigantesques, les luttes de pouvoir… les amours, possibles ou interdits…

Le tout supporté par la prose magnifique de Michel Rio : un régal ! mais je crois l'avoir déjà dit…

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Les Polymorphes

Michel Rio a plusieurs cordes à son arc : des essais, des romans, une trilogie « arthurienne », et ici, avec ces « Polymorphes », un conte loufoque, qu'on imagine destiné à nos chères têtes blondes…



Un désert, une cité, Polypolis habitée par les Polymorphes, et parmi eux cinq enfants : Polycopie, Polyphonie, Polyzoo, Polyphyte et Polyquoidonc, tous élèves de l'école communale Polytechnique… C'est les vacances, un peu forcée suite à une catastrophe survenue à Polytechnique. Voilà notre « club des cinq » parti en goguette pour découvrir l'océan. Problème : il faudra traverser le désert et nos joyeux lurons utiliseront leur faculté de transformation pour se faciliter le trajet. On n'est pas polymorphe pour rien…

Ils feront face à un volcan en éruption, un raz de marée, un crabe géant… C'est dur, même quand on est baleine... en plein désert… Tiens ? Qui c'est lui, cet homme avec son avion en panne au milieu du désert ? Antoine… Ah ?! J'aurais dû m'en douter…



Un très joli conte, et j'attends avec impatience que ma petite fille grandisse pour lui en faire apprécier la poésie.

Seuil, collection « petit point loufoque ». Loufoque ou loup-phoque ? Dans la mesure où Polyzoo a la faculté de se transformer en animal, quel qu'il soit, je vous laisse répondre à la question.

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Le perchoir du perroquet

Un homme, un prêtre...

Un homme au crépuscule de sa foi...

Un homme hanté par ses souvenirs, se résume, comme au crépuscule de sa vie ; comme un bilan...

On accompagne cet homme dans son introspection, que l'on devine très vite ultime, en même temps qu'on accompagne Michel Rio dans sa description des terres littorales, de la nuit qui vient sous la pâleur laiteuse de la lune...



Perplexe. Un roman - s'il s'agit bien d'un roman - qui, dans mon ressenti, associe perplexité, admiration du style et introspection...



Un texte prenant, parfois noir, souvent lumineux dans ses descriptions littorales, parfois clair-obscur sous la lune... Finalement, une lecture différente de ce que je pouvais connaître de Michel Rio. Un petit opus d'une densité peu commune dans l'introspection d'un homme face à ses souvenirs, face à sa foi évanescente, face à lui même et à ses obsessions... Face au néant...
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Le Vazaha sans terre

C'est avec un grand plaisir et une impatience certaine que j'entreprends la lecture de ce « Vazaha sans terre ». Il faut dire que je n'en suis pas à mon coup d'essai avec cet auteur atypique qu'est Michel Rio.



« Le Vazaha (l'étranger, en Malgache) sans terre » est annoncé par l'éditeur comme « le sixième volet d'un cycle qui comprend, dans l'ordre chronologique de la fiction, « Archipel » (1987) , « Mélancolie nord » (1982), « Alizés » (1984), « Tlacuilo » (1992), « Manhattan terminus » (1995) » ; un cycle dont j'ai dévoré trois tomes au hasard de mes trouvailles chez différents bouquinistes et vides greniers.

Ajoutons à cela la lecture passionnée de la « réécriture » des mythes arthuriens, « Merlin », Morgane », « Arthur » par l'auteur et on comprendra mon impatience…

« Le Vazaha sans terre » démarre au pied du mur d'Hadrien, dans les champs de Camlann qui virent Merlin ériger son armée de morts pour défendre la cité. le narrateur vient visiter son ami Alan, sur ses terres chargées d'histoire. Il vient lui emprunter un voilier à la fois de grande croisière et maniable en solitaire, pour quelques mois, le Lady Laura afin de rallier Madagascar…



Un petit opus qui réunit l'ambiance si particulière qu'a su recréer M. Rio dans sa réinterprétation de la saga arthurienne, associée à sa grande connaissance − encyclopédique, diraient les esprits chagrins, mais déjà tellement présente dans ses autres ouvrages − de la voile et des voiliers ; l'art de la manœuvre… Il résulte de ce mélange un récit quasi onirique et sensuel qui me laisse impatient de poursuivre la lecture de cet auteur, pas très connu, mais si attachant.

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Morgane

Tout d'abord, un grand merci à Michel Rio pour avoir mis un peu d'ordre dans cette « saga celtique », même si l'auteur, parlant de son travail nous avoue : « Je me suis permis là une scandaleuse appropriation »... Un travail de récolement, plutôt ; tant de textes et récits épars « réunis » en trois volumes : « Merlin », « Morgane », « Arthur » et le chapeau final, « Merlin faiseur de rois »…



On ne commentera jamais assez le style de Michel Rio : précis, efficace, poétique, évocateur… Tellement efficace qu'on se trouve embarqué dès la première page…



Ce deuxième tome de la trilogie s'attache à Morgane, fille D'Ygerne et demi-sœur de Merlin dont elle enfantera un fils, Mordred que Merlin considérera comme un grand danger pour la Table Ronde. Nous sommes au V ème siècle et l'empire romain vient de s'effondrer laissant la place aux querelles locales en grande Bretagne et en Armorica.

Morgane vivra en trois lieux : Carduel, le Val sans Retour, et l'île d'Avalon.

A Carduel, elle sera « éduquée » par Merlin qu'elle dépassera bien vite en connaissance, elle a douze ans…

Au Val sans Retour, elle sera placée en exil par Merlin pour conduire sa grossesse incestueuse, et commencera à mettre en place son univers totalitaire.

Sur l'île d'Avalon, transformée en forteresse imprenable, elle perfectionnera son système de domination sur son peuple. Un système autocratique basé sur la justice pour le petit peuple et une extrême cruauté au moindre faux pas.



Dans les écrits de Michel Rio, Merlin n'est jamais présenté comme un magicien. Il est la Science. Morgane n'est pas présentée comme fée, pas plus que Viviane … La puissance de Morgane n'a rien de surnaturel : élève de Merlin, elle s'appuie sur ses connaissances scientifiques et sur nombre d'expériences sur les humains qui n'ont rien à envier à certaines expériences pratiquées dans les camps de concentration ; dissection, vivisection, drogues… le pouvoir de Morgane est assis sur la peur qu'elle inspire à ses sujets, doublée d'une grande efficacité de guérisseuse : une sorte de sidération devant tant de bonté et de cruauté associée dans ce corps de femme considéré comme un des plus beaux jamais vus jusqu'alors…



Il me tarde de commencer la lecture du troisième volet : « Arthur »…

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Le chat, l'ankou et le maori

L'auteur nous propose ici un véritable voyage initiatique ponctué de rencontres avec toutes sortes de créatures (animaux, humains, korrigans et autres personnages mythiques.) et d'épreuves qui vont permettre au héros, un chat fugueur qui s'ennuyait chez lui, de gagner en sagesse...



A travers cette histoire originale, l'auteur nous projette dans l'univers des contes bretons traditionnels : on retrouve ici tous les éléments habituels de ces récits, y compris le mystère et une bonne dose d'ironie.



Le Chat, l'Ankou et le Maori est émaillé des illustrations de Marie Belorgey, des dessins en noir et blanc qui viennent souligner l'atmosphère onirique du texte de Michel Rio.



En bref, j'ai passé un excellent moment avec Jules Joseph Chamsou le chat.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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Arthur

Fin de la "scandaleuse appropriation", ce sont ses propres mots, dont s'est rendu coupable Michel Rio : Arthur, dernier volume après "Merlin" et "Morgane".

Dernier volume et troisième de la même histoire, celle de la Table Ronde, cette fois, vue de la fenêtre du roi Arthur. Et toujours cette plume admirable de Michel Rio, tour à tour poétique, épique, dramatique.

Et puis Merlin, Morgane, Viviane, Lancelot et tous les autres. Un régal. Qui reprendra vie avec la lecture dans quelque temps de "Merlin faiseur de rois" du même auteur...
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La Terre Gaste

Qui de l’œuf ou la poule est né le premier ? C'est un peu l'impression que j'ai ressenti en lisant cet ouvrage. Il s'agit d'un dialogue entre "Moi" et "Mémoire". Le Moi n'étant autre que le dernier représentant de l'espèce humaine encore vivant sur cette terre et la Mémoire n'étant que le Savoir universel absolu. Aussi, va s'instaurer entre ces deux personnages un dialogue sur ce que fut le passé de l'homme, sur les vices de ce dernier et comment il en est arrivé à s'auto-détruire. Cet ouvrage, rempli de sagesse et de philosophie, nous amène à réfléchir, nous, lecteurs, sur nos erreurs passées et présentes puisque la Mémoire démontre bien au "Moi" que l'homme n'a pas évolué depuis qu'il est homme. Il est toujours assoiffé de pouvoir, d'argent et de haine d'autrui. Mais si le "Moi", à savoir l'homme, pouvait démonter à la Mémoire que l'homme, à travers les arts, la littérature et bien d'autres choses encore qui lui sont propres et qui sont belle, avait peut-être encore un avenir sur cette terre ? Mais, ayant à faire à un interlocuteur qui ne manque pas de répliques pour le contredire, arrivera-t-il à le convaincre ? D'ailleurs, arrivera-t-il à captiver ses lecteurs au point de les faire changer d'avis sur certains préjugés ?



Amis lecteurs, à vous de voir....Un ouvrage très court, bien qu'avec des phrases horriblement longues par moment mais qui se lit très vite. A découvrir !
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Rêve de logique

Amateur de Michel Rio, notamment pour ses ouvrages en rapport avec les mythes arthuriens, je tombe au hasard d‘un vide grenier sur ce « Rêve de logique », à vil prix. Aucune hésitation : j’achète ; sans même lire la quatrième de couverture…

Bon, soyons honnêtes… Aucun intérêt en ce qui me concerne : une étude certes bien menée, en grande part sur l’art de la BD, un genre que je ne pratique que peu…

Il aurait fallu ramer pour atteindre le mot fin… Aussi, abandon… malgré les 87 pages de l’opus.

A part quelques pages « d’interview » par Alain Nadaud, intitulé « Le rêveur et le logicien » (tellement Koestlerien), qui nous permet d’entrevoir le processus créateur de l’auteur, basé sur quelques romans comme « Mélancolie nord », « Archipel » ou « Les jungles pensives », peu d’intérêt pour ma part…

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Alizés

Pa s de doute, à la lecture de Michel Rio – et particulièrement dans ce roman, « Alizés » – on devine un marin, et même un skipper, doublé ici d’un architecte naval…



Un homme, reçoit en héritage une encyclopédie bilingue qu’il se propose de vendre dans l’océan indien à bord de son voilier. Il est surpris par un typhon qui le projette sur une île, non pas déserte, non, mais protégée par une convention internationale contre « toute agression civilisatrice »…

Robinson Cruzoé ?

Non, pas vraiment. D’abord parce que Vendredi n’apparaît pas un vendredi, ensuite parce que Vendredi est une femme, enfin parce qu’elle ne s’appelle pas Vendredi et qu’elle appartient à une communauté autochtone ayant évolué sans apport extérieur depuis un précédent naufrage, quelque deux cents ans auparavant …



Lecteur et amateur de Michel Rio depuis « Tlacuilo », « Manhattan terminus », « la statue de la liberté » et le cycle arthurien réinterprété, je suis tout de même un peu déçu par ce bouquin. Certes l’épisode du typhon n’a rien à envier à Joseph Conrad, la vie sur Sailaway Island, rien à envier non plus à Daniel Defoe ; certes le style de Michel Rio est toujours le même, addictif, précis … mais ici, précis jusqu’à l’exagération dans le détail technique quand il tente de construire un bateau avec des éléments de récupération ou quand il décrit les habitations ; dans l’inventaire des richesses végétales de l’île, aussi. Un déballage qui sent l’encyclopédie par l’entassement exagéré…



Bon, déçu… Mais je ne doute pas qu’un jour prochain je retrouve le Michel Rio que j’apprécie Tant.

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Merlin

N’ayant qu’un très vague et très lointain souvenir de l’œuvre de Chrétien de Troyes (et encore moins de celle de Geoffroy de Monmouth…), partiellement redécouverte lors du passage de mes filles au collège, je ne permettrai pas de juger si comme il l’avoue dans une sorte de postface, Michel Rio s’est rendu coupable d’une « scandaleuse appropriation » du cycle arthurien… Les spécialistes jugeront…

… ou ne jugeront pas, car il s’agit bien là sur fond de mythe arthurien d’un très beau texte ; un peu court peut-être, mais deux volumes suivent, « Morgane » et « « Arthur » pour suivre l’épopée d’un autre point de vue…



« Merlin » : nous sommes à la fin du Vème siècle et les Demetae viennent d’écraser les Silures. Leur roi, surnommé « le lion » ou « le diable » selon qu’on l’aime ou le déteste vient de se rendre maître des Galles sous l’œil de Merlin enfant. Il a cinq ans, est éduqué par Blaise, son précepteur, séparé du contact de sa mère, fille du « lion » qui fut fécondée par Satan lui-même afin de donner un héritier au roi…

Suivent une succession de paix et de combats épiques pour le contrôle de l’île de Bretagne et de l’Armorica, la Bretagne Gauloise. On croise, tour à tour au fil des combats et des alliances, des noms évocateurs : Morgane, Arthur, Guenièvre, Viviane, Gauvain, Mordred… des lieux, aussi : Camelot, Stonehenge, la forêt de Brocéliande…

Et puis il y a ce style aussi… qui n’est pas sans rappeler celui de Tolkien dans le feu des batailles.



J’ai vraiment hâte de me mettre à « Morgane » afin de poursuivre le rêve.

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Merlin

Intimidée. Après réflexion, c'est le terme le plus honnête pour qualifier l'impression que j'ai ressentie au cours de cette lecture, ce qui ne me place pas dans une grande aisance pour rédiger ces quelques lignes. Il faut du talent pour s'emparer du cycle arthurien et revisiter un pareil monument de la littérature médiévale. C'est une Matière tellement travaillée, nourricière au long cours, présente à des degrés divers dans l'imaginaire de chacun, même maladroitement, avec toute la fausseté liée à l'imprégnation des images télévisuelles (qui n'a pas sa vision d'Arthur, de Guenièvre ou de Merlin façon petit écran ?) que je reconnais à Michel Rio bien de l'audace pour s'y être attelé. L'auteur connaît son affaire, postulat nécessaire pour s'approprier ce riche matériau et, c'est tout l'intérêt, en proposer une version personnelle (entreprise que l'auteur qualifie lui-même de "scandaleuse appropriation"). L'auteur sait écrire. Dès les premières lignes, la qualité d'écriture est limite intimidante. L'auteur nous propose une version philosophique fort riche dans laquelle Merlin n'est pas un magicien mais un être qui concentre tous les savoirs et qui met sa science au service de l'éducation des rois, notamment celle d'Arthur. L'objectif est d'instaurer un pouvoir nouveau où violence et guerre s'effacent face au courage, à la sagesse et à la justice, le symbole de ce pouvoir étant bien sûr la Table Ronde. Un tel projet exclut toute dérive causée par l'amour fou, ce que d'aucuns qualifieront d'utopique.

Le titre nous indique par son éponymie sur qui est centré le récit. Il fait cependant une place particulière à Arthur (on s'en doutait) ainsi qu'à sa demi-sœur et amour impossible, Morgane. D'ailleurs, Merlin fait partie d'une trilogie, les autres ouvrages apportant les points de vue de ces deux personnages. Guenièvre apparaît mais en marge. J'ai aimé l'opposition des deux beautés, décrites dans des termes choisis, celle de Guenièvre, incontestable mais qui inspire l'ennui, celle de Morgane, à couper le souffle. Les aficionados de Lancelot seront peut-être déçus. Comme Guenièvre, son aimée, l'auteur ne lui accorde qu'une place minime, lui qui est pourtant si valorisé par Chrétien de Troyes. Pour apprécier ce livre, il faut accepter cette distanciation avec la tradition que l'auteur assume et sur laquelle il prévient (je l'aurais plutôt vue en préface qu'en postface d'ailleurs). "Scandaleuse appropriation", peut-être, talentueuse, sûrement.


Lien : http://leschroniquesdepetite..
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Arthur

Je me suis jetée directement sur le dernier tome de la trilogie, et je le regrette un peu. Celui-ci aborde la vie d'Arthur adulte, souffrant du départ simultané de son maître, Merlin, et de son amante répudiée, Morgane, dont il est aussi le demi-frère. Il lui reste Mordred, fruit de cet union et qu'il ne connaît qu'à peine, élevé dans l'optique de défendre quoiqu'il arrive la Table Ronde.

Il devra se battre, reconquérir son royaume contre les Pictes, venus du Nord de Logres, et contre Claudas, des Terres Désertes.

Honneur et loyauté se disputent avec l'amour, le désir qu'éprouvent les plus fidèles à la Table Ronde, Arthur mais aussi Lancelot, qui devient l'amant de Guenièvre, femme indésirée d'Arthur.

J'ai aimé ce récit car il situe historiquement et géographiquement cette légende qu'il épure de toute magie, contrairement à la plupart des autres romans traitant de cette période, mais aussi par son côté philosophique.



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Une enquête de Francis Malone : La Mort

On avait déjà vu Malone à l’œuvre dans « La statue de la liberté » (Seuil 1997) aux prises avec l’affaire Brooks, une sombre histoire de trafic de drogue et de blanchiment d’argent sale, dans laquelle son ami d’enfance et ministre Bréhan avait été condamné ; même si sa peine avait paru bien légère aux yeux des observateurs judiciaires…



L’affaire rebondit dans « La mort », paru l’année d’après au Seuil : Bréhan est retrouvé mort carbonisé dans sa voiture au fond d’un ravin jouxtant une petite route des Alpes, une balle dans la tête …

Plusieurs hypothèses assaillent Malone :

− Bréhan a été assassiné par un de ses complices de l’affaire Brooks : possible …

− Bréhan s’est suicidé pour faire accuser Malone du crime : possible tant la rancœur de Bréhan était grande d’avoir été démasqué par son ami d’enfance …

− Bréhan a été tué par Malone : plausible tant l’indignation de celui-ci avait été grande devant la clémence des juges… Une éventualité que lui-même n’exclut pas devant son supérieur, alors qu’il est probablement le dernier à avoir vu Bréhan vivant une heure avant sa mort …



On retrouve ici le brillant policier Francis Malone, né d'un poète irlandais et d'une historienne bretonne suprêmement belle et cultivée, parfaitement bilingue et bâti intellectuellement et physiquement comme roc ; de plus armé d’une grande culture en matière de science au sens large…

Une enquête rondement menée qui le conduira en Suisse ; rondement menée mais déroulée de façon quasi linéaire – Malone visite un à un les personnages évoqués par Bréhan lors de leur dernière rencontre – créant ainsi une sorte de monotonie. Certes, quelques rencontres du sexe dit faible viennent rompre la monotonie, mais bon…

Pour finir, une longue digression scientifico-politico-philosopho-métaphysique qui, même si elle permet à notre célèbre policier d’attendre le bon moment pour d’agir, m’a paru bien longue…



Un Rio qui, même si je ne le range pas dans mes préférés de l’auteur, reste très correct…

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La Remise au monde

Tout commence par un suicide… manqué. Jérôme Avalon, un écrivain plutôt coté mais qui n’écrit plus, manque son suicide par noyade entre Malibu et Topanga Beach. Il est recueilli par un certain Brush, peintre en bâtiment et peintre tout court… dont le thème favori, le corps de la femme est décliné sous toutes les coutures et dans toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.



Avalon plus par jeu que par nécessité tentera de convaincre James Badon, c’est le vrai nom de Brush, de le laisser organiser la vente de ses tableaux.

On verra tour à tour Avalon inventer un cocktail vendu 100 dollars le verre dans un hôtel chic de Los Angeles, retrouver la belle Laura, contacter Richard Cronk, un richissime galeriste de le simple regard sur une toile fait tripler sa cote…



« La remise au monde », un court roman comme sait nous les servir Michel Rio : un style classique et élégant, des thèmes récurrents comme ici le suicide et l’amour physique.

Une intrigue improbable, une happy end non moins crédible, un peu de sexe débridé, un zeste de violence… On dit Michel Rio à part dans la littérature française, bien que certains passages me rappellent Houellebecq ou Dantec en plus court. Inclassable, donc…Sauf que pour ma part, je trouve une très grande filiation entre cette « Remise au monde » et « Le petit arpent du Bon Dieu » d’Erskine Caldwell

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Merlin

''Je me suis permis là une scandaleuse appropriation, une trahison réduite dans l'espace, mais illimitée dans l'esprit, consistant à accaparer sans la moindre piété une grande légende...'' nous dit Michel Rio dans une petite introduction.

Ce récit, premier chapitre d'une trilogie, conté à la première personne par Merlin lui-même, est une adaptation originale, parfois déroutante et très libre du roman de la table ronde.

Dans un style brillant, l'auteur fait preuve d'un grand talent, s'empare de cette légende et en fait une sorte de livre de mémoire. Cette grande réussite est suivie de deux autre titres ''Morgane'' et ''Arthur'', de la même veine et tous deux aussi passionnants.
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Malone, Tome 2 : La raison du monde (BD)

Alexandre alberti ,une des plus grosses fortune d, Europe est retrouvé mort,

ainsi que tout ses gardes du corps. dans se qui ressemble a un règlement de compte. d'un autre coté

dans une maison prêté par un de ses ami , la police retrouve le cadavre de pierre bremont, journaliste

indépendant. le commissaire malone , contre l, avis de ses supérieurs pense que les deux affaires sont liés.

alors il va chercher le tueur,

dans une enquête qui passionnera les adeptes de films noirs.
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