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Citations de Michel Rouche (15)


(Vème siècle)
L'opposition entre grands écrivains et moines est en effet profonde. Ceux qui assument les plus hautes charges administratives, tout en écrivant discours et panégyriques à l'empereur, sont souvent encore de croyance païenne, tel l'historien Zosime ou le poète Claudien. Leur religion de la culture les met en porte à faux avec les écrivains chrétiens que l'on appelle les Pères de l’Église et tout particulièrement les partisans des moines qui vantent la docte ignorance et méprisent les belles-lettres.
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Ainsi, la Gaule, faute de troupes romaines assez nombreuses, était devenue un billard à quatre bandes, l'une aux Wisigoths, les autres aux Burgondes, aux bagaudes et aux Francs. Aetius y jouait d'un bord à l'autre, soit avec des Huns, soit avec des Alains, pour empêcher chacun de s'étendre. Ce jeu subtil qui consistait, à l'inverse de celui de Théodose, à utiliser le Barbare le plus sauvage contre le Germanique romanisable, avait ses limites.
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Au milieu de l'effondrement menaçant, en 459, l'un des derniers empereurs énergiques, Majorien, alla jusqu'à rétablir une mesure ancienne: tout mari qui surprenait sa femme en état supinateur avec son amant pouvait les tuer à condition que ce soit d'un seul coup d'épée ! Outre la monstruosité juridique qu'est en droit romain le fait de se faire justice soi-même, cette mesure désespérée prouve combien on imputait aux femmes les causes de la dépopulation.
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L’État (romain) fournissait des rations alimentaires fixes à chaque soldat, mais ne lui versait que la moitié des sommes nécessaires à l'achat des armes qui sortaient de ses propres manufactures et de son uniforme produit par les ateliers officiels de tissage. Ainsi s'explique la charité faite par saint Martin au pauvre qui grelottait de froid à la porte d'Amiens: il ne pouvait lui donner que la moitié de son manteau. L'autre moitié appartenait au service d'intendance.
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Dès 437, Genséric entreprit d'amener de force au christianisme arien tous les Romains d'Afrique. L'ambiguïté n'était pas de mise avec les Vandales.
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Au contraire de l'Orient, jamais attaqué en profondeur, la Gaule, lors de la paix du IVe siècle, garda toujours en mémoire, marqués sur son sol, les ravages des pillages du IIIe siècle.
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L’option de la monarchie élective impliquait le refus d’une légitimité fondée sur le « droit du sang » germanique. Dans le climat isidorien du VIIe siècle, les érudits ecclésiastiques hispaniques, bons connaisseurs de la Sainte Écriture, développèrent pour le monarque « élu » une légitimité de caractère sacral. Les rois d’Israël, oints du Seigneur, allaient constituer le précédent qui alimenta leur inspiration. Et de fait, le canon 75 du IVe Concile de Tolède incorpore deux textes vétérotestamentaires qui parlent des rois comme de christs – d’oints du Seigneur. L’onction fut, effectivement, le rite religieux capable de conférer la sacralité à la personne du monarque.

Ainsi, un siècle avant que Pépin le Bref, le premier roi franc dépourvu du charisme du sang mérovingien, ne se fasse conférer l’onction, et que ses fils Carloman et Charles la reçoivent avec lui, l’Espagne wisigothique, devenue constitutionnellement une monarchie élective, institua en pratique l’onction de ses rois, dépourvus de la légitimité du sang.
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Constantin fit aussi réunir en 325 à Nicée un concile pour juger des idées d'Arius. Ce prêtre égyptien considérait qu'à l'intérieur de la Trinité le Fils, Jésus-Christ, était postérieur et inférieur à Dieu le Père: celui-ci l'avait créé de toutes pièces. Il niait ainsi l'égalité des personnes divines, augmentait la part de l'humanité du Christ aux dépens de sa divinité. Le concile de Nicée condamna ces idées comme hérétiques, excommunia et exila Arius, tout en proclamant dans le Credo que le Fils est "engendré, non pas créé, de même nature que le Père".
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Les Romains ne comprenaient rien à ces mouvements. Ils croyaient avoir complètement écrasés plusieurs peuples, massacré leurs hommes, emmené leurs femmes et leurs enfants en esclavage, et voici que, quelques années plus tard, le même groupe réapparaissait ! Ils avaient l'impression que la Germanie était un inépuisable réservoir d'hommes. En fait, il avait suffi de regrouper d'anciennes parentèles dispersées du même peuple, d'adopter des hommes faisant partie de populations locales pour repartir de nouveau à l'assaut.
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La longue résistance de l'Empire romain d'Occident fut utile, car elle imprégna tellement de sa civilisation les vainqueurs que ceux-ci ne pouvaient faire autrement que de s'en parer comme des plumes du paon ou même de se laisser sincèrement romaniser.
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Après ce tour d'horizon des mondes barbares, on aura remarqué leurs divisions et leurs oppositions malgré leur faible nombre. Les Burgondes détestent les Alamans, les Thuringiens, les Francs ; les Vandales ne supportent pas les Goths, sans parler de bien d'autres peuples qui n'intéressèrent pas la Gaule.
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Michel Rouche
Voir dans le baptême de Clovis la naissance d’une France tout entière catholique est anachronique. Il demeure pourtant qu’à la fin du Ve siècle, cette conversion révèle un renouveau de la chrétienté
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Mais Majorien [empereur] livre un aveu final qui montre bien à quel point le patriotisme et la confiance ont diminué lorsque, le 11 juillet 458, il interdit sous peine des plus graves sanctions aux habitants de Rome de démolir les édifices publics pour en tirer des matériaux de construction. Même si cela se comprend pour les temples païens, alors fermés, l’État est trop faible pour les entretenir. Les Romains ont plus contribué à la démolition de Rome que les Barbares, lesquels ont seulement eu le temps de piller.
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Au total, ce coup d'oeil sur les sociétés celtiques révèle un monde sans état mais à l'état tribal, sans ville mais doté de monastères puissants, sans prêtres apparents, mais composé de nobles et de libres vivant de dons et de contre-dons. Le christianisme y est dynamique, mais ne touche point aux structures profondes, au point que le paganisme demeure souterrain, inspirant une société matriarcale, matrilinéaire avec maintien du système de tanistry pour la succession. Cette société paradoxale où co-existent archaïsme et modernisme est en même temps capable d'expansion par la mer et sur le continent, tout en restant identique à elle-même sur son propre sol.
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J'ai volontairement axé mon analyse sur la juxtaposition de sociétés païennes encore tribales à côté ou dans des sociétés chrétiennes avec ou sans état.
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