J’ai pour eux une sorte d’immense respect. Parce que ces anonymes allongés sur la table d’inox n’ont pas demandé à y venir. Ils avaient des projets, des livres à lire, des gens à aimer, et les voilà égorgés, battus à mort, tirés comme des lapins, étranglés par des mains criminelles, ou encore victimes d’un accident suspect, d’une électrocution bizarre. A moi de leur infliger l’ultime violence, celle de l’autopsie, afin d’aider les enquêteur à à identifier le ou les auteurs et à les arrêter. Ou pour lever le doute. Nous leur devons au moins ça, à nos pauvres morts mal en point. Leur rendre leur identité lorsqu’ils sont méconnaissables ou abandonnés loin de chez eux, leur rendre leur humanité en retrouvant l’histoire de leurs derniers instants.