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Citation de enkidu_


Al-Biruni rapporte dans al-Athar un logion de Mani tiré du début du Shabuhragan : « La sagesse (hikma) et la connaissance (‘ilm après correction ; mss : a‘mal) sont ce que les apôtres de Dieu ne cessèrent d’apporter de période en période. Ainsi, elles sont apparues dans un des siècles (passés) par l’intermédiaire de l’apôtre appelé al-Bidada (= Bouddha) dans les contrées de l’Inde, et en un autre par l’intermédiaire de Zaradasht (= Zoroastre) dans le pays de Perse, et en un autre par l’intermédiaire de ‘Isa (= Jésus) dans le pays de l’Occident. Puis est descendue cette révélation et a paru cette prophétie en ce siècle présent par mon intermédiaire, moi, Mani, envoyé du Dieu de la vérité dans le pays de Babel. »
(...)
Le prophète cherchait à suggérer au guide de l’Iran que son nouveau règne voué à la domination politique de la terre coïncidait avec et serait facilité par l’instauration d’une religion universelle venue de l’un de ses sujets directs, héritier spirituel de Bouddha, de Zoroastre et de Jésus. Cette prophétologie porteuse de toute la sagesse et la science du monde (mp : xrad ud danishn), c’est-à-dire des anciens sages de l’humanité à tradition non écrite (Zoroastre, Bouddha et Jésus) et écrite (apocalypses), est le cœur même du manichéisme de Mani. L’originalité de ce dernier n’est pas le dualisme en tant que construction dogmatique – qui sera l’œuvre de ses disciples –, mais est d’avoir élaboré une ecclésiologie fondée sur une prophétologie universaliste.
(...)
Mani ne cessera de reprendre cette idée force devant ses disciples. C’est à un développement de ce genre qu’on a affaire dans le Keph. 154 ; ce texte copte résume admirablement le projet ecclésial et missionnaire de Mani :

« Celui (= Jésus) qui a élu son Église en Occident, son Église n’a pas atteint l’Orient. Celui (= Bouddha) qui a élu son Église en Orient, son élection (eklogê) n’est pas arrivée en Occident. Quant à mon espoir, je l’administre de façon à ce qu’il parvienne en Occident et qu’il soit porté pareillement en Orient. Et l’on entendra la voix de sa prédication en toutes langues, et elle sera annoncée en toutes villes. Mon Église est supérieure, en ce premier point, aux Églises précédentes car les Églises précédentes n’ont été élues que pour des lieux particuliers et des villes particulières. Mon Église, je l’administre de façon à ce qu’elle parvienne dans toutes les villes et que sa bonne nouvelle atteigne tout pays. » (chap. I)
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