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Citations de Michel Tremblay (476)


Le corps... le corps... J'vous dis que si j'me sus-tais arrêtée à ça, j'l'arais pas marié pantoute, Pit! Y'est ben fin des fois, mon mari, pis je r'grette pas de l'avoir marié, mais on peut pas dire qu'y'est beau à se sacrer à genoux devant ! Pis comme chus pas une Popeye moé-même, on va ben ensemble. Moé, j'aime pas ben ça le monde trop beaux. D'habetude, sont bêtes.
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«Pis, toujours, as-tu aimé ça?
Ben...
T'as pas l'air sûr...
C'tait ben long...
-Oui, tant quà ça, un couronnement, ça doit
êre long...
-Pis y se passait pas grand-chose...
-Michel!Ctun couronnement, cest pas Bambi!
- J'sais ben, mais y avait juste des processions de
monde qui marchaient pas vite, des carrosses comme
dans l'ancien temps, des chevaux toutes décorés avec
des plumes sur la tête, on voyait toute de loin, la reine
était raide comme un barreau de chaise... Le prince
Philip était figé sur son siège. Y avaient pas lair d'avoir
du fun personne!

-Y étaient pas là pour avoir du fun, y étaient là
pour couronner une reine! C'est pas une partie de
Bingo, un couronnement!

-En tout cas, Ctait ben beau, tout ça, mais ça
grouillait pas vite.
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-Jen reviens pas pareil.
De quoi?

-De c'qu'y ont fait! Les Rois mages! Pourquoi
venir de si loin saluer la venue d'un nouveau roi, pis
se prosterner devant lui, pis y donner des cadeaux, si
cest pour aller le vendre tu-suite après! De quel côté y étaient? Du côté du méchant roi Hérode? Aïe, c est vraiment pas clair c't'histoire là...

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Ben chus pas madame Beausoleil! Ni madame
Jodoin! Pis j'ai la paix pour manger quand la vaisselle
est faite, es-tu capable de comprendre ça? J'm'assois
au bout de la table pendant que vous vous effoirez
tous les quatre devant la télévision, chus tranquille, je
mange ce que je veux, pis jai pas de comptes å rendre à personne...

-Pourquoi tu dis ça?

-Les grosses personnes comme moi, Michel, ca
pense toujours que tout le monde les guette quand
y mangent... Chus sûre que ta madame Beausoleil,
pis ta madame Jodoin, là, sont minces comme un fil,qu'y ont pas ce problème-là...
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I was ashamed!
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Le talent qu’il avait, on le lui avait refoulé dans la gorge.
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Dans ce pays adolescent boutonneux plein de soubresauts, au seuil d’une prise de conscience vitale, où on a, à peine cinq ans plus tôt, émasculé Hiroshima, mon amour au point de le rendre méconnaissable et où, à la fin des années cinquante, on a osé bannir des ondes la chanson Jos Monferrant de Gilles Vigneault parce qu’on y retrouvait le mot «cul» – sans parler de la trilogie de Pagnol, oeuvre pourtant innocente s’il en fut, qu’on a réduite en charpie par hypocrisie-, et dans cette province éloignée qui n’a pas tout à fait décidé de se rapprocher du reste du monde, la censure est encore reine, même si elle n’est officielle, les censeurs toujours redoutables, et l’ignorance crasse y creuse toujours son nid puant. Cela achève, mais François Villeneuve, sans le savoir, en sera une des dernières victimes.
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Une femme dépareillée comme elle, diront-ils tous, ça ne se remplace pas.
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Tu penses que c’est chaud, dans l’Ouest, en été ? Ben, si tu veux connaître ça, les canicules, chère tite-fille, va à Montréal en juillet. (…) C’est pas chaud, c’est gluant !
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C’est du champale Mouette et Chardon. Elle rit. Fabriquent-ils aussi de la Veuve Coquelicot ?
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Toute une pièce d’homme, j’ai rien que ça à vous dire !
– C’est-tu vrai qu’y est tout nu tout le long du film ?
– Presque…
– En tout cas, dans les annonces, y a pas l’air de porter grand-chose.
– Non, juste un… un… comment ça s’appelle, donc…
– Un peigne.
– … un pagne ! Y porte juste un pagne qui cache pas grand-chose, c’est vrai… Pis y a tout un corps ! J’avais jamais vu une affaire pareille ! Y a dû en travailler un coup pour se bâtir un body pareil ! Pis y virevolte d’une liane à l’autre, là, ç’a pas de bon sens de voir ça ! Mais c’est drôle, quand y saute d’une liane à l’autre, justement, la guenille r’vole, des fois pis on voit qu’y porte un sous-vêtement…
– Une bonne chance, sinon on y verrait la brimbale !
– C’est ça qu’on veut voir, aussi !
Elles rient de bon coeur.
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... se taper "Les Thibault" parce qu'on n'a rien d'autre à faire, c'est autre chose. Même si l'oeuvre est magistrale.
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Le tambour continue son rythme régulier qui, curieusement, commence à le déranger : c’est comme le vrombissement d’une mouche dont on arrive pas à se débarrasser. C’était bien au début, ça partait bien l’œuvre, mais on devrait passer à autre chose. L’orchestre entier commence alors à suivre le rythme du tambour, c’est plus doux, plus langoureux, moins achalant, ça couvre un peu la caisse, puis se lance dans la première mélodie et il sent son cœur battre plus fort. Que ces beau. L’orchestre se gonfle tout à coup, et entonne un nouveau thème, très court, avant de revenir au premier. Les instruments se répondent, les sections semblent lancer des défis, mais à travers tout ça, à travers tout l’orchestre, les deux thèmes qui se répètent et se mélangent, il se rend compte qu’il entend quand même encore le tambour, pourtant discret, enterré sous le reste de l’orchestre, et ça l’énerve de plus en plus comme un grattement sans fin au fond de son oreille.
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Le génie de Barbara fut plus fort que mes ridicules réticences, est au bout d’un quart d’heure, cette fois assis au fond de mon fauteuil, je fus obligée de sortir le petit paquet de kleenex que je gardais toujours sur moi l’hiver. Et pendant l’heure et demie qui suivit, je découvris toutes les beautés que je n’avais jamais voulu voir, les aveux bouleversants, les chuchotements dont je m’étais tant moqué et qui contenait pourtant toute la douleur du monde, je vis des paysages tristes décrits en mots simples et des femmes qui souffraient d’une absence, de départ, je me laissais couler dans ce monde glauque ou l’espoir semblait banni à tout jamais, j’entendis des déclarations d’amour déchirantes et oui, tout de même, des paroles véhémentes annonçant de terribles vengeances ou, du moins, leur désir .
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Moi… comment dire ça… J’étais debout comme tout le monde, je hurlais comme tout le monde, mais… j’ai peur de pas trouver les bons mots… Je sais pas si tu peux comprendre, mais… c’était trop ! C’était trop pour moi ! C’était une des plus belles choses que j’avais jamais vues, ça accotait presque l’entrée d’Elizabeth Taylor dans Rome, j’étais là en personne, j’y assistais, comprends-tu, moi, la pauvresse, je me tenais debout devant tant de beauté, mais… J’étais-tu digne de toute ça, j’avais-tu le droit d’assister à toute ça ? J’pouvais-tu faire partie de ceux pour qui toute ça avait été préparé ? C’était impossible que la grande Guilda ait toute fait ça pour moi ! Ça fait que j’ai compris tout d’un coup que la soirée était finie pour moi, que ça s’arrêtait là, que rien de ce qui viendrait après pourrait dépasser ce qui venait de se produire ou me bouleverser autant… J’ai eu un vertige pis j’me suis sauvée comme une voleuse ! J’ai bousculé mes voisins, j’ai pilé sur un pied de la Duchesse, qui a pas eu l’air de s’en rendre compte, chus sortie de la rangée de fauteuils en m’arrachant presque les guénilles de sur le dos, pis j’ai quitté la salle en courant. On aurait dit que c’était ma sortie que le public applaudissait ! J’ai traversé le piano nobile en courant, chus sortie du théâtre en courant pis j’ai couru me réfugier sur la rue Saint-Laurent, sur la « Main », ma vraie place. Le Hawaian Lounge sur la rue Stanley pis la « Main », c’était ça, ma place.
Plus tard, on m’a conté un nombre incalculable de fois l’incroyable spectacle que Guilda avait donné ce soir-là, les lumières, les costumes, les danseurs extraordinaires qu’elle avait faite venir des États-Unis, les numéros drôles, les numéros touchants, le tableau final avec Guilda déguisée en mariée – peux-tu imaginer un homme déguisé en mariée sur la scène de la Place des Arts pis qu’on applaudit debout en hurlant ? – mais jamais, entends-tu, jamais j’ai regretté d’avoir quitté le spectacle après le numéro d’ouverture. Parce que cette image-là, la fierté qu’a’ m’a toujours procurée, était la seule chose dont j’avais besoin pour devenir la vraie Hosanna. Celle qui rêve au plus haut des cieux.
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" En fait, il voudrait être Hosanna, même s'il est rendu à la fin de sa vie, décati et peut être malade. Il voudrait avoir connu sa chute légendaire quand la Main, pendant une nuit d'Halloween, lui a montré combien elle le détestait. Il aimerait avoir été autant détesté, pas pour la souffrance ni pour l'humiliation, mais pour la grandeur de la chute. Vivre une grande chute plutôt qu'une pitoyable existence banale à laquelle on ne peut qu'accoler cet affreux adjectif: ordinaire." p.50
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"Chus un ou une iel maintenant. Tu vois, on sait même pas comment accorder iel. Un iel ? Une iel ? It iel ? Chus trop ... vieux pour penser de cette façon là. Pour moi, t'as une queue ou t'en a pas. Par choix ou non. Tu te la fais enlever pour être une femme, tu t'en fais poser une pour être un homme, pourquoi aller chercher plus loin ? Trop vieux, trop vieille, pas assez iel, comme tu voudras ..." p.54
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"On dit - c'est un des clichés les plus répandus du monde - que juste avant de mourir, on revoit toute sa vie télescopée en quelques secondes, toutes les périodes, toutes les maladies, toutes les amours, un concentré de soi, la honte qu'on a ressentie, la fierté aussi, les personnes importantes qui nous ont accompagné, les rejets, des bras ouverts, des occasions ratées, des bonnes affaires, une vie complète explosée en myriades d'atomes de soi. Un adieu qu'on se fait à soi-même en une ultime seconde de conscience." p.22
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Pure paranoïa d'enfant qui se sait différent ? Peut-être. Pas sûr. Parce que l'époque se prêtait bien à ce genre de sadisme. Ma conviction d'avoir à payer pour un péché dont j'ignorais la nature commis par quelqu'un que je ne connaissais pas quelque part dans le monde me vient probablement de ces religieuses confites dans leur ignorance qui traitaient toute différence, tout écart à leur vision de la normalité par le mépris et le sadisme.
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Chaque fois que j'entendais parler Mercedes Palomino avec son accent péruvien, je pensais au fameux pourvou qué ça doure de madame Bonaparte au sacre de son fils.
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