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Citations de Michel Tremblay (476)


C'étaient des gens solitaires, peu sociables, qui ne communiquaient même pas entre eux, sauf pour échanger les informations nécessaires à la bonne marche de la ferme. Je ne crois pas exagérer en disant que je ne les avais jamais vu jaser, ce qui s'appelle jaser, pour rien, pour le plaisir de la conversation. (p. 132)
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Sous un ciel torturé- les nuages s'entrechoquent, un orage se prépare, ça ressemble un peu à une illustration de Gustave Doré- un vieux monsieur Marcel transparent contemple l'horizon. Comme s'il attendait la première déflagration pour s'en aller. Comme s'il attendait qu'on le chasse de l'aquarelle pour laisser la place à la colère. (p. 149)
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J'ai mis plus de temps à écrire cette dernière entrée de mon journal. C'est comme...je cherche mes mots...et j'écris que je cherche mes mots, c'est curieux...C'est comme si en plus de comprendre maintenant à quoi ça peut servir- une espèce de confession sans pénitence, des aveux sans conséquence-, je commençais à l'apprécier. Je veux dire l'écriture. L'écriture elle-même. (p. 71)
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A l'hôpital il y avait de la vie, il y en avait même beaucoup trop parfois. J'ai évolué pendant des années au milieu des cris lancés par des âmes perdues qui ne savaient pas comment s'exprimer autrement. (p. 128)
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Je n'aime pas qu'on me touche, le moindre frôlement me fait frémir, j'ai peur, oui j'ai peur, je l'avoue des contacts physiques. Parce qu'ils demandent un investissement, une implication dont je ne me sens pas digne ? (...)
Un mort-vivant qui n'a pas faim des autres. (p. 136)
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Voilà que je tergiverse encore pour éviter l'essentiel. On écrit son journal pour aller à l'essentiel, j'imagine , et on finit toujours par l'occulter. (p. 103)
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La mer, c'est un rêve. Je n'ai jamais vu la mer. (...)
J'imagine, j'invente un mer d'un bleu qui n'existe sans doute pas,
toujours calme et apaisante, sans gros rouleaux, sans ressac, sans danger.
Et chaude. J'aimerais que chaque personne qui regardera éventuellement
mon tableau ait envie de s'y baigner. Sous ce ciel infini. Et de ne jamais
en ressortir. (p. 14)
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Mais qu'est-ce que j'ai à raconter des anecdotes ? Ma visite à la galerie d'art, les rognons de veau, l'orage ! Ce n'est pas à ça que doit servir un journal personnel, il me semble ! On doit y mettre nos peurs, nos hantises, on doit s'arracher la peau du coeur en confidences, en confessions qu'on ne pourrait faire ailleurs. (p. 55)
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Savez-vous quoi, madame Dieudonné ? Des fois j'aurais envie d'arrêter de prendre mes médicaments. De sauter volontairement d'un monde que je trouve ridicule à un autre qui me rend malade, qui me rend fou, mais qui a la grande qualité de me faire vivre des choses que personne d'autre que moi peut imaginer. (p. 51)
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Je suis passé devant le grand bâtiment de pierre
[ancien hôpital psychiatrique ] comme chaque fois que je dois me rendre au village et je n'ai pas pu m'empêcher de penser aux gens qui habitent maintenant les lieux où tant de cris de désespoir se sont fait entendre pendant si longtemps. Le savent-ils ? Ou ont-ils choisi de l'ignorer ? (...) L'argent qu'on a dépensé pour transformer un lieu qui avait toujours été tenu dans une honteuse pauvreté parce qu'il abritait des têtes malades dont on voulait cacher l'existence, les efforts qu'on a déployés pour essayer d'effacer toute trace de malheur. Mais est-ce que les traces du malheur ça s'efface ? (p. 45)
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D'habitude j'attends une ou deux minutes avant de mettre de la couleur, le temps que le papier sèche un peu, mais aujourd'hui je veux produire un vrai lavis, donner à mon tableau une impression de brume, une imprécision, comme si l'oeil n'arrivait pas tout de suite à saisir ce qu'il regarde, comme si l'oeil avait à réfléchir avant de comprendre ce qu'il voit. (p. 13)
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Une chose intéressante, avec l'aquarelle, c'est qu'on ne sait jamais avec précision ce que ça va donner en séchant. (...)
c'est ce que j'aime. Avoir des surprises. Etre étonné par une chose que j'ai pourtant faite moi-même. Et qui s'est achevée en dehors de moi. (p. 15)
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« J’ai zappé un bout de temps entre RDI et LCN, question de me tenir au courant des dernières turpitudes de nos politiciens, à mon avis les êtres les plus méprisables de la création, qui se sont bâti une carrière en mentant et en prétendant qu’ils ne mentent pas. Ils passent leur temps à mentir, puis à le nier. En tout cas, c’est ce que je retiens d’eux du fond de mon salon de Nominingue où je reste souvent pétrifié devant leur arrogance. Rien d’autre. » (61)
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Il avait besoin de se gratter le bobo. Y prenait un malin plaisir et, dans un certain sens, s’en trouvait un peu soulagé. Il avait toujours refusé de faire pitié aux yeux des autres, mais cette fois il se complut avec délectation dans l’apitoiement et le mépris de soi-même. L’apitoiement à cause de l’acouphène, le mépris à cause de ce petit tas de films sans rythme, sans allure et sans dessein qu’il avait osé jusque-là considérer comme une œuvre ! Une œuvre, ça ! Une œuvre à la Ed Wood, oui ! Il y avait désormais deux pires cinéastes de tous les temps ! Ed Wood et, vous savez, le Québécois, c’est quoi son nom, déjà…
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HOSANNA. Maudite vache!

CUIRETTE. Aie, bébé, j’t’ai déjà dit de pas me parler au féminin!

HOSANNA. C’est pas à toé que j’parlais… T’es pas assez important pour que j’te parle tout le temps, t’sais! T’es pas si important que ça! Pis à part de ça, t’as tellement pas l’air d’un homme, déguisé de même, que si j’te parlais au féminin, le monde te prendraient pour une lesbienne!

CUIRETTE. J’ai de quoi te prouver que chus pas une lesbienne, Hosanna…

HOSANNA. T’as de quoi me prouver rien pantoute…

CUIRETTE. La veux-tu, la preuve?

HOSANNA. J’en ai déjà voulu, mais là, j’en ai plein le cul!

CUIRETTE, éclate de rire. Est bonne celle-là! Est bonne en ciboire! Maudit que t’as le tour de répondre au monde, toé!
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Mais mon coeur chavira aussitôt que le rideau fut ouvert.
(. ) Derrière, c'était tellement magique avant même qu'un seul personnage n'apparaisse que j'en eus le souffle coupé. (. ) ce morceau de carton ou de bois ressemblait vraiment à un arbre même s'il n'en avait que vaguement l'allure ; le ciel, derrière, trop bleu pour être vrai, l'était quand même, comme les fleurs trop grosses, la balançoire trop jaune. Tout était bâti tout croche mais tout était tellement beau ! Et que dire de la maison ! Une maison comme dans les livres, voilà, c'est ça qui me ravissait le plus : une maison comme dans les livres s'élevait là, devant mes yeux, grande et belle et dont jailliraient, je le sentais, des merveilles.
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" Envoye donc. Une petite soupe, avant le souper, ça l'a jamais fait de tort à parsonne!"
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...la façon unique que l'auteur avait de fouiller l'âme des protagonistes comme si sa plume avait été un bistouri et la somptuosité du style, surtout ça, je crois, cette façon si personnelle de jouer avec les mots, avec les phrases, eurent vite fait de me clouer dans mon lit, désormais indifférent à ma grippe et accroché à mon livre comme un cerf-volant qui allait me permettre de m'élever à des hauteurs que je ne soupçonnait pas jusque-là.
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Je donnerais tout ce que j'ai peint dans ma vie pour produire un Monet ou un Van Gogh. Ou un ciel nocturne de Turner (Turner a été un grand impressionniste, du moins dans ses ciels torturés, un siècle avant que les vrais apparaissent).
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La montagne, c'est ma réalité. Je suis entouré depuis mes vingt ans des plus vieilles montagnes du monde - du moins, c'est ce qu'on dit -, elles ont été mon premier sujet quand je me suis mis à pendre sur les conseils du docteur Bazin, qui prétendait que ça me ferait du bien - il avait raison. Sans doute parce qu'elles étaient là, omniprésentes, un rien étouffantes, pas trop parce qu'elles ne sont pas très hautes, et surtout à cause de l'incessante transformation de leurs teintes. Le nombre de verts que j'ai dû inventer pour leur rendre justice, le nombre d'heures que j'ai passées, au début, à essayer de dessiner chaque feuille, chaque branche, chaque nervure de branche ! Avec le temps, j'ai appris à m'éloigner de ce qui est vrai, de ce qui existe, de ce que j'ai sous les yeux pour me contenter - ce n'est peut-être pas le bon mot - de suggérer les choses : ce ne sont pas des portraits de la nature que je fais, mais des interprétations. Pour me faire du bien. M'éloigner des explosions de couleurs que j'ai en dedans de moi et qui ont déclenché tant de crises. Oui,le docteur Bazin avait raison. Je transfère mes explosions sur le papier et je m'en trouve mieux.
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