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Critiques de Michel Vergé-Franceschi (18)
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Un prince portugais au XVe siècle : Henri le ..



C'est sous le règne de João Ier que débute pour le Portugal une période de grandes découvertes et d'expansion coloniale. L'un de ses fils, l'infant Dom Henrique, baptisé Henri le Navigateur, en fut l'un des instigateurs, à partir de la conquête de Ceuta en 1415 dont il devient le gouverneur. Les Canaries lui seront cédées en 1418. Madère, Les Açores, le littoral africain attisent la curiosité et la convoitise. Henri le Navigateur est décrit par les chroniqueurs comme un homme très pieux et chastes - il n'aura pas de descendance - et épris de sciences. Il fit du village de Sagres en Algarve le centre de ses expéditions. Ses motivations étaient autant religieuses que scientifiques et commerciales : Henri sera nommé commandeur de l'ordre du Christ, l'ordre qui a succédé à celui des Templiers au Portugal. Dans un monde encore dominé par le merveilleux et la ferveur religieuse, Henri poursuit les actions de la Reconquista et des croisades face au rival musulman. Dans cet essai l'historien Michel Vergé-Franceschi montre également comment très vite se mit en place un commerce qui allait devenir aussi inhumain que lucratif, celui des esclaves noirs, d'abord capturés par les explorateurs portugais puis achetés en plus grand nombre à des potentats locaux.
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Un prince portugais au XVe siècle : Henri le ..

Avant tout je remercie les éditions du Félin et Masse Critique de m'avoir permis de faire plus ample connaissance avec le Portugal du 15ème siècle qui, je l'avoue, m'était jusqu'ici bien méconnu. Pour moi, le 15ème siècle c'est avant tout la guerre de cent ans, le Quattrocento, la fin de la Reconquista et Christophe Colomb.



Ce livre a le mérite de nous faire sentir que l'Europe franchit en ce temps-là, sans y penser, la frontière qui sépare le moyen-âge de la Renaissance ; et si l'Italie est aux premières loges du voyage dans le domaine de l'art, le Portugal l'est pour le décloisonnement du continent. Ce dernier s'appuie sur la foi chrétienne et l'envie de la nouvelle dynastie des Aviz de poursuivre l'oeuvre de ses aïeux en portant le combat en Afrique. Il s'appuie sur le désir de l'or et des épices et sur la découverte du mythique royaume chrétien du prêtre Jean censé exister au-delà des royaumes musulmans. C'est ce mélange de religion, d'appât du gain et de curiosité qui va pousser des aventuriers n'ayant rien à perdre sur les routes maritimes de l'Atlantique, à bord de navires relativement modestes, à la découverte et à la conquête des îles d'abord (Canaries, Madère, Açores) puis des côtes occidentales de l'Afrique. Petit à petit, le regard peuplé de fantastique de ces régions éloignées laisse place à une connaissance expérimentale bien plus réelle et efficace. Mais rapidement la soif d'or est dépassée par la faim d'esclaves. Si, lors des premières expéditions, il faut pratiquer la chasse à l'homme soi-même, une véritable économie de marché se constitue, les roitelets africains vendant eux-mêmes la « marchandise » aux Portugais.



« Et Henri le Navigateur, que vient-il faire dans cette caravelle », me demanderez-vous ? Eh bien il est une sorte de pivot organisationnel de l'aventure. Quatrième fils de João 1er – fondateur de la dynastie Aviz – et de Filipa de Lancastre, contemporain de Gutenberg, de Filippo Lippi et de Jacques Coeur, l'infant Dom Henrique consacre sa vie au financement et à l'organisation dans leurs moindres détails des expéditions. Paradoxalement, malgré son surnom, Dom Henrique a peu navigué lui-même, se bornant à quelques allers-retours à Ceuta et à Tanger pour la conquête de ces villes (la première réussie, la deuxième échouant). Il est assez remarquable que, pour une fois, le commanditaire des expéditions soit plus célèbre que les capitaines. Qui connaît chez nous les noms de Gil Eanes de Lagos ou d'Estevão Afonso ?



Michel Vergé-Franceschi dilue la biographie de l'infant dans ce mouvement global qui porte le Portugal dans son ensemble vers l'Atlantique. Il s'appuie fortement sur la chronique de Gomes Eanes de Zurara, chroniqueur officiel de la cour, à qui il emprunte des pans entiers de la prose, générant des phrases patchwork parsemées de citations. J'ai trouvé ce style un peu lourd et fatigant à la longue. J'ai trouvé amusant que Zurara arrête sa chronique (en 1448) au moment où je trouvais que la description des expéditions se faisait monotone. Comme s'il m'avait entendu, l'auteur nous informe que ce sentiment a dû être partagé par Zurara. Quel intérêt y-a-t-il à raconter la routine quand celle-ci tourne comme une horloge ? Cependant, Vergé-Franceschi nous dit aussi que Zurara avait probablement arrêté pour une autre raison : hagiographe de Dom Henrique, cet humaniste ne pouvait gâcher son oeuvre en la polluant avec la description de l'organisation mécanique de la traite des esclaves. L'auteur décrit les expéditions jusqu'à la mort de l'infant, en s'appuyant ensuite sur la chronique du vénitien Ca'Da Mósto, qui contrairement à Zurara, a navigué le long des côtes africaines et raconte ce qu'il y a vu.



En dehors de cet abus d'emploi des chroniques du temps et d'une petite tendance à se répéter, Michel Vergé-Franceschi nous offre un récit qui se lit sans difficulté et sans ennui et qui se révèle très riche en information. Agrémenté de généalogies, de cartes et d'une chronologie exhaustive qui aide à situer les évènements, l'ouvrage réussit à dresser un beau tableau des débuts des découvertes portugaises et à donner envie de poursuivre avec Bartolomeu Dias, Vasco de Gama et Magellan.

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Ninon de Lenclos

Michel Vergé-Franceschi nous brosse le portrait passionnant d’une femme exceptionnelle, Ninon de Lenclos, qui traversa tout le XVIIème siècle. Née en 1623, elle meurt en 1705 à l’âge de 82 ans.



Marquée très tôt par le destin – son père libre penseur et libertin, devenu assassin suite à une liaison adultère qui tourne mal, va choisir l’exil, abandonnant sa famille alors qu’elle a tout juste dix ans. Elle se retrouve seule avec une mère sans scrupule qui la prostitue littéralement. Son premier amant à l’âge de 14 ans, le cardinal de Richelieu, lui laisse une pension qui va lui permettre de vivre décemment. Il est le premier d’une longue série d’amants, tous du grand monde, qui défileront à tous les âges de sa vie, mais qu’elle choisira, ayant une prédilection pour les beaux hommes. Parmi eux le conseiller Coulon, François de la Rochefoucauld, Coligny, le marquis de Villarceaux avec lequel elle aura un fils, sa plus longue liaison qui fera scandale, et qui lui vaudra d’être enfermée pendant un an aux Madelonnettes puis dans un couvent par ordre de la Reine Anne d’Autriche.



Maîtresse d’hommes plus âgés pendant sa jeunesse, initiatrice de jeunes hommes et d’homosexuels (avant leurs mariages) tout au long de sa vie – jusqu’à 73 ans – peut-être même adepte elle-même de l’homosexualité, elle fut une femme libre, jamais mariée, deux fois mère. Elle a exercé, tout au long du XVIIème siècle, une fascination à la fois par son corps et par son esprit sur tous ceux qui l’ont connue. Elle possédait un véritable talent musical, jouait du luth et pratiquait la danse.



Son salon était un lieu de liberté et de libertinage, elle y recevait des esprits forts et libres pour y parler de philosophie mais aussi de science, de littérature, de politique. Des hommes de lettre, Molière, Charles Perrault, Jean de la Fontaine, Jean Racine, l’ont fréquenté, ainsi que des savants, des hommes politiques, des académiciens. Charles de Saint-Evremond, un des principaux représentant du courant libertin du XVIIème siècle, qui porte déjà en lui les germes du siècle des Lumières, sera, malgré son exil à Londres, le confident de toute sa vie. Elle restera fidèle à son amitié jusqu’à la fin.



Elle a également le sens des affaires, menant une vie confortable, assurant une carrière à son fils, malgré la disgrâce de sa famille. Elle a su se faire entretenir sans dépendre de quiconque et assurer son avenir.



Libre de mœurs, elle l’est aussi d’opinions : elle fait partie du milieu des penseurs libertins de cette époque marquée par les guerres de religion du siècle précédent, se moquant des interdits religieux, adeptes des plaisirs du corps, conscients de la relativité de toute chose, défiant la morale et les superstitions, allant jusqu’à mettre en péril la famille.



Elle va voir mourir tous ses amants, ses amis, et même Saint-Évremond (décédé en 1703), rare femme de sa génération à avoir vécu aussi longtemps. Mais elle a gardé son esprit jusqu’à la fin.



Si la vie de Ninon est un véritable roman, cet ouvrage ne l’est pas. C’est un livre d’historien, à la lecture parfois un peu fastidieuse, accumulant les références, les hypothèses, les biographies, les citations. Il revient sur beaucoup de mythes entourant le personnage de Ninon et sa famille, en particulier celui qui fait d’elle une brillante femme de lettres, ayant lu Montaigne dès l’enfance. Si elle a animé un salon fréquenté par d’illustres personnages, sa correspondance ne fait pas d’elle une femme de lettres au même titre que sa célèbre contemporaine, Mme de Sévigné. Mais elle demeure malgré tout une figure marquante et que l’on a plaisir à découvrir, tout comme les dessous de l’histoire du Grand siècle…

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Un prince portugais au XVe siècle : Henri le ..

Un ouvrage d'une grande clarté sur le célèbre initiateur de l'Empire portugais et précurseur des avancées géographiques et techniques dans le domaine maritime. Dom Henrique fut le chaînon essentiel dans le décloisonnement du monde en occupant des territoires déjà connu (Madère, Canaries) ou en découvrant de nouvelles terres (Açores, Afrique noire au delà du Cap Bojador).

On en apprend également plus sur les conditions du développement du trafic d'êtres humains de l'époque et du devenir des futurs réseaux de la traite. Les Portugais passant d'une chasse à l'esclave à un marché de l'esclave.

On en apprend aussi bien plus sur la personnalité de l'infant Henrique surnommé le Navigateur alors qu'il ne s'embarqua jamais pour découvrir ces nouveaux territoires, seulement pour entreprendre les croisades de Ceuta et Alcacer-Seguer.

De plus, on a une évocation très forte des premiers contacts entre les Portugais et les peuples d'Afrique du Nord et de l'Ouest. En effet, l'auteur s'appuie particulièrement sur des sources écrites de l'époque : Afonso Cerveira, Gomes Eanes de Zurara, João de Barros ou Ca' Da Mosto.

La face du monde en sera très fortement changé maintenant que les doutes, les peurs et les incertitudes sont levés, les marins deviennent des explorateurs, des découvreurs et des innovateurs.
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Une histoire érotique de Versailles (1661-1789)

J'attendais beaucoup de cet ouvrage, peut-être trop d'ailleurs. Voir l'Histoire par l'autre bout de la lorgnette, au final j'ai été déçu.
Lien : https://aliehobbies.com/2017..
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La mer : Mythes et symboles

Cet ouvrage assez court est neanmoins complet porte sur les valeurs attribuées à la mer dans l'histoire des idées mais aussi celle des croyances .Autant dire que la matière est riche! Quatre parties :La mer entre Dieu et l'homme/Le domaine des dieux et des déesses/Le domaine des monstres et des superstitions/La peur et l'aventure. Intéressant.
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Dictionnaire d'histoire maritime (coffret d..

3000 entrées, une centaine de spécialistes, une approche historique de l'antiquité à nos jours. Ce que ce dictionnaire apporte en plus de Wikipédia, qui sur chaque sujet donne souvent plus d'informations, c'est le sens de la synthèse, une écriture précise et informée et le rassemblement intelligent des articles dans un format assez compact. Tout cela fait de bonnes entrées maritimes !
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La mer : Mythes et symboles

Un livre trop catalogue.



J’avoue avoir été un peu déçu par ce livre. Certaines de mes craintes ont été hélas justifiées : ce petit livre ressemble plus à un catalogue qu’à un véritable petit essai. Il faut dire que le sujet est tellement vaste qu’il est impossible de tout évoquer dans un si petit livre (format poche, moins de 160 pages).

Pour le contenu, je ne pourrais pas dire qu’il est mauvais, l’auteur sachant de quoi il parle vu les très nombreuses références. Hélas, l’ensemble reste trop survolé pour vraiment être apprécié.

Les illustrations au milieu de l’ouvrage sont vraiment très bien choisies et sont de très bonnes qualités. Et en couleurs, s’il vous plait !



Pour quelqu’un qui ne connaitrait rien sur la Mer et qui aimerait un point de départ, je pense que ce petit ouvrage pourra faire l’affaire. Mais pour les personnes comme moi déjà un peu connaisseuses (et amatrice de mythologie), il est trop superficiel.



Une chronique un peu dure, j’en conviens, pour un livre qui n’est pas forcément mauvais en soi, mais qui ne répondait pas à mes attentes.

Dommage.

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Un prince portugais au XVe siècle : Henri le ..

L’auteur commence par nous présenter le contexte historique, social et économique du Portugal au début du 15e siècle, puis la famille dont est issu dom Henrique, dit Henri le Navigateur, fils, frère et oncle des rois qui ont régné sur le pays de son vivant. Vient ensuite le récit, dans les grandes lignes, de la vie de ce personnage-clé de l’histoire du Portugal. Car si celui qu’on surnomme « le Navigateur » a finalement assez peu navigué, il est à l’origine de l’impulsion qui a incité les marins et les explorateurs à repousser les frontières du « monde connu » (= connu par les Européens) et à partir à la découverte des côtes de l’Afrique. La plus grande partie du livre est consacrée à ces découvertes et à leurs conséquences.



Cette biographie est donc autant celle d’Henri le Navigateur que celle d’un Portugal en pleine mutation et c’est absolument passionnant!



Avec ce livre, nous voyons un pays au catholicisme renaissant (les Musulmans qui régnaient là depuis des siècles ont été chassés) qui reconstruit une société médiévale occidentale, avant de se lancer à la conquête du monde extérieur. Le pays étant trop petit et produisant trop peu de denrées indispensables, les Portugais sont dans l’obligation d’aller chercher ailleurs ce qui leur manque. S’ensuivront de grandes découvertes, non seulement géographiques, mais aussi scientifiques. L’art de la navigation évolue rapidement, les croyances en des monstres inconnus reculent au profit de l’observation des espèces animales rencontrées, le système économique change et le pays acquiert des richesses notamment par le développement de l’esclavage. Les passages concernant cet aspect sont d’ailleurs assez durs à lire, compte tenu des horreurs subies par les peuplades capturées ou achetées.



Pour ce qui est des points négatifs, quelques chapitres consacrés presque uniquement à des évaluations chiffrées sont assez ennuyeux. Les chiffres tels qu’ils sont évoqués restent abstraits et peu parlants pour le lecteur non spécialiste. On ne peut reprocher à l’auteur d’être trop précis dans son récit, cependant j’ai été parfois un peu perdue du fait que je connais très mal les aspects historiques abordés ici et que je ne sais que peu de choses du Portugal médiéval.



Ces quelques points un peu gênants pour le néophyte en la matière ne nuisent pas à la lecture pour peu qu’on s’accroche un minimum. Personnellement, ça m’a donné envie d’en apprendre davantage sur le sujet.



Le style est agréable, il n’y a pas de termes trop compliqués. L’auteur abuse parfois un peu des citations, ce qui rend la lecture moins fluide, mais n’est jamais ennuyeux ou abscons.



Une découverte intéressante qui m’a ouvert de nouvelles perspectives, même s’il m’a manqué quelques clés pour tout suivre facilement. (...)



Merci à Masse Critique et aux Editions du Félin pour cette découverte.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Marseille : Histoire et dictionnaire

Un copieux ouvrage ,plein de renseignements ,j’y ai appris pas mal de choses et surtout retrouvé nombre d’expressiosn et d’anecdotes au parfum d’enfance . Un petit défaut :l’auteur corse y accorde une place démesurée à cette communauté . Mais l’ouvrage confirme la richesse de la « Planète Mars » (comme dit IAM) à tous les points de vue.
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Une histoire érotique de Versailles (1661-1789)

Ce livre aurait dû s’intituler : « Une histoire érotique de Versailles sous Louis XIV, et un peu après mais pas trop non plus ». Le Roi-Soleil (et quelques personnages de la même époque) squatte les deux-tiers de l’ouvrage. Il y a également du parti pris Le propos est parfois essentialiste : le sexe est fondamental (les personnes asexuelles apprécieront), tous les hommes sont obsédés par les nichons parce que ça leur rappelle leur mère (Freud, la sortie est par-là). Néanmoins, le livre aborde l’homosexualité, la bisexualité, le travestissement et la prostitution sans trop de jugements de valeur, ce qui est déjà pas mal.
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La mer : Mythes et symboles

La mer: mythes et symboles, un titre prometteur; tout un programme... mais le contenu a coulé.

J'ai eu l'impression dans la première moitié du livre, de lire un catalogue: œuvres, compositeurs, peintres, dates ayant en point commun la mer, je n'y ai pas trouvé de suite logique, ni d'explications approfondies sur sa symbolique.

Les légendes tournent autour de la mythologie grecque, pas même une référence à Njord (dieu scandinave de la mer, dieu d'un peuple de marin), pas une légende nordique, une impasse! Notre monde ne tourne quand même pas exclusivement autour de la culture grecque!

Du superficiel, déjà lu maints et maints fois, je suis très déçue!
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La mer : Mythes et symboles

J'étais curieuse de savoir ce que donnerait ce livre et au final, je ressors de ma lecture avec une certaine déception. Peut-être que je ne m'attendais pas à ça, c'est possible, mais le lire a été très fastidieux.



Dès le début, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup trop d'éléments juxtaposés les uns après les autres sans aucune raison véritable, comme si l'auteur avait voulu poser par écrit ses idées sans vraiment les arranger. Si je devais choisir une expression ce serait "catalogue", on passe d'une partie à une autre sans aucun plaisir, en cherchant simplement ce qui pourrait être intéressant tout en essayant de garder en tête ce qu'on vient de lire. Et pourtant, le sujet de ce livre me tentait bien, c'est dommage.



Je remercie toutefois Babelio pour la masse critique.
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Un prince portugais au XVe siècle : Henri le ..

Merci aux éditions du Félin et à Masse Critique pour ce bel ouvrage des plus intéressant. Ce dernier est une sorte de réedition synthétique d'une biographie déjà existante mais bien plus complète publiée par les éditions du Félin.



Ce livre est composé de trois parties : la première "Dom Henrique, Dieu et la Croisade" nous retrace l'origine d'Henri le Navigateur, fils du roi guerrier João Ier d'Aviz et de la reine Filipa de Lancastre, petite-fille d'Edouard III, notamment connue pour sa laideur. Vous pourrez y trouver des arbres généalogiques vous permettant de reconstituer les liens de famille existants entre les Lancastre et les Aviz et ainsi de savoir où se situe notre protagoniste Henri le Navigateur. Nous pouvons également suivre l'histoire des conflits opposant la Castille et le Portugal. Conflits qui ont épuisé l'armé et les caisses portugaises.



Bien plus qu'une biographie, cet ouvrage nous reconstitue de belles scènes de batailles notamment la prise de Ceuta en 1415, la peur qu'a ressentit le roi en pensant que ses fils étaient morts, l'enfance de João à Sagres, où il passera une bonne partie de sa vie à recevoir des artistes peintres, des musiciens au sein de sa "Vila do Infante" dans laquelle il a rassemblé de magnifiques cartes de voyages notamment les récits de Marco Polo. Vous apprendrez également quels étaient les conflits en jeux à l'époque avec les colonies anglaises présentent en Castille et au Portugal.



La seconde partie : "Le Portugal des découvertes, atout et espérance" se concentre d'abord sur une vision plus large des conflits qui touchent les pays limitrophes et voisins du Portugal puis sur l'aspect matériel et alimentaire des croisades. La France ne se remet que doucement des affres de la Guerre de Cent Ans à l'invective de l'arrière grand-père d'Henri le Navigateur, Edouard III. En Angleterre, le pays se bat pour garder ses colonies en Guyane et Normandie.

Nous découvrons également la soif d'expansion dont a besoin le pays pour s'affranchir des pays voisins. Venise, notamment, est prise en exemple lorsque dom Henrique souhaite faire de Sagres "la Venise miniaturisée" en raison de la force de son Arsenal État. En effet, Venise est reconnue comme LA créatrice de galères de guerre et de patrouille. Puissance dont à besoin le Portugal pour croiser jusqu'en Afrique.

On nous explique également les raisons matérielles qui ont poussé les Aviz à croiser jusqu'en Afrique : le désir de terres fermes, de blé, de sucre, de sel mais surtout d'or... La population du Portugal a été décimée par la peste noire. Le pays survivait alors grâce à l'exportation de leur vin. Cependant, le besoin en blé s'est vite fait ressentir dans la mesure où le pays n'était pas producteur de cette denrée. La seule solution et la seule convoitise était alors le blé marocain. Il faut savoir que le sucre faisait également l'objet de convoitise dans la mesure où cette denrée était très rare et uniquement présente dans certaines plantes et fruits. Le sel, lui, était indispensable à la conservation des poissons et viandes séchées. Enfin, la dernière des raisons qui a légitimé ces croisades reste sans nulle doute l'or du Soudan.

La seconde partie de ce chapitre se concentre sur l'importance de la flotte portugaise telle que la création de la "caravelle portugaise" grâce au bois découvert lors de la colonisation de Madère en 1420 et des Açores en 1431. Nous apprenons également de quelles manières astronomiques, géographiques et même mathématiques, la flotte portugaise à réussi à rejoindre l'Afrique.



La troisième : "Dom Henrique, des noirs et des esclaves" décrit la traite des esclaves noires en Afrique déportés au Portugal. En 1441, on les capturait afin de récupérer le plus d'informations sur leurs habitudes, leurs croyances, tout ce qui pouvait servir à renseigner l'Infant, Henri le Navigateur. Ils ont ensuite servis comme mains d’œuvre dans les champs de canne à sucre dans les nouvelles colonies de Madère et d'Açores. Plus de 140.000 esclaves noirs ont été déporté entre 1450 et 1505. Nous apprenons également grâce aux "Chroniques" de Zurara (il aurait été une sorte d'archiviste auprès de dom Duarte, roi du Portugal de 1433 à 1438) que l'évangélisation de ces derniers s'est passé à merveille car ils ne ressemblaient et n'agissaient en rien comme les esclaves Maures, qui eux, se débattaient et tentaient de fuir du territoire à la première occasion et ne semblaient guère enclins à apprendre une nouvelle religion.



En conclusion, cet ouvrage nous permet de comprendre les raisons religieuses, matérielles et démagogiques qui ont poussé l'Infant à entreprendre son long voyage de 1415 à 1498, soit 83 ans de périple, avec des raisons, de prime abord, peu propices à la réussite et la gloire du Portugal : périple onéreux, non vitale pour le pays, un manque important de troupes et de vaisseaux mais également, un risque non négligeable de laisser le pays sans défense.



Vous retrouverez à la fin de l'ouvrage 6 cartes ainsi qu'une chronologie vous permettant de retracer le voyage de l'Infant.



En soit, un très bel ouvrage, extrêmement facile à lire, ouvert à tous les curieux de navigations, de conquêtes, d'histoire bien sûr.



Je vous recommande de partir sur les traces, à votre tour, de ce nouveau Marco Paulo !

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Surcouf : La fin du monde corsaire

Marin de légende, le Malouin n'était pas dénué de contradictions.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Habitat et architecture en Corse à travers le..

Comme tous les livres recueils d'actes ou de contribution à un colloque, les articles sont assez inégaux mais surtout extrêmement variés tant dans le fond que dans la forme.

Vaste méditation érudite comme l'article d'Olivier Battistini dont je prévoit de lire l'Alexandre, ou notice précise d'archéologie ou d'architecture. Ma préférence va vers quelques articles bien documentés comme les fouilles des castelli médiévaux de Casinca par Stéphane Orsini, agrémenté d'illustrations, coupes, plans très explicatifs. Ou bien l'article portant sur les maisons forets qui au delà de quelques exemples explique clairement leur genèse et propose une typologie intéressante. L'article sur l'architecture navale manque par contre d'illustration et j'ai apprécié d'avoir le Landström sous la main. J'aurais aimé avoir plus d'information sur le commerce maritime, l'émergence ou pas d'une élite bourgeoise impliquée dans les aventures au long cours. En outre, les trois articles sur le château de la Punta sont bien intéressants et détaillent, illustrations à l'appui, la reconfection d'un pavillon composite à partir des matériaux issus de la démolition du château des Tuileries.



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Histoire de Corse : Le pays de la grandeur

Pourquoi une note de 2/5 ?

Tout d’abord j’ai acheté ce livre pour connaître l’histoire de mon île, de mes origines.

Le livre est excellemment détaillé et nous emporte de l’Antiquité jusqu’à nos jours sur les différentes ères qui se sont succédées en Corse. Les Romains, les Pisans, les Génois, les Français en passant par une courte période plus autonome celle de Pasquale Paoli.

Malheureusement ce livre est, à mon goût, trop détaillé. Trop de noms, beaucoup trop de noms …
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Henri le navigateur : Un découvreur au XVème siècle

Très bon livre facile à lire. Il nous permet d'apprécier l'histoire du Portugal à travers un roi atypique
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