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Citations de Michel de Saint-Pierre (60)


Même pour les Russes, ce qui se passe alors est ahurissant, absurde, intolérable. La tsarine a reçu du tsar des pouvoirs étendus qu’elle met littéralement aux pieds de Raspoutine : elle sent passer en elle l’esprit de « l’homme de Dieu » dont elle est devenue, tout comme Viroubova, l’esclave.
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A l'automne 1836, on voit apparaître aux confins de l'Oural un homme âgé, d'une suprême distinction qui se fait appeler Féodor Kouzmitch et dont la ressemblance avec le tsar défunt (Alexandre 1er) en dépit de sa barbe blanche, est saisissante. De nouvelles questions se pressent aux lèvres des bonnes gens. Pour les paysans, Kouzmitch est un staretz, mot par lequel ils désignent les moines réputés pour leur ferveur et leur dévotion spirituelle. Fort instruit et cultivé, polyglotte, étrangement averti des événements politiques et de la vie de Cour à Saint-Pétersbourg, le staretz excitera la curiosité pendant de longues années, avant de mourir en refusant de dévoiler son vrai nom de baptême et son identité.

1788 - [Le Livre de poche n° 3123, p. 409]
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Le cap de Bonne-Espérance ! Le bien nommé pour ceux qui abordent la pointe sud-africaine, ce 20 avril 1688. Des aventuriers ? Non. Des exilés. Des bannis.
Pour la plupart huguenots, boutés hors de France après la révocation de l'édit de Nantes.
Au début l'aventure leur est douce. Rien ne les rebute. Ni l'effort, ni la peine, ni la précarité de leur condition.
Mais voilà qu'on veut les asservir ! Et ceux-là mêmes qui les ont attirés, les intendants du Cap, avides et arrogants.
A nouveau il faut partir. L'exode cette fois-ci. Vers le Veld, où hommes et femmes, sous l'impulsion d'Alonse Joubert et de l'intrépide Barberine , affrontent la steppe et ses dangers.
Des temps héroïques qui voient naître une nouvelle race, celle des Boers.
(quatrième de couverture du volume paru aux éditions "J'ai Lu" en 1986)
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Mon but aura été de montrer à la jeunesse future que l'ordre et la durée sont les seules choses qui comptent au monde, avec la Vérité.
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Michel de Saint-Pierre
Messagère

Ce pays est ruisselant d’eau.
Elle est partout, la messagère,
Prodiguant son âme légère
Aux mufles calmes du troupeau.

J’ai vu la neige. Elle était seule,
Vieille fée aux pâles fuseaux
Méditant au bord des tombeaux
Et se taisait comme l’aïeule.

Et j’ai bu dans les graves bleus
Au chaos des gorges profondes
Où se mirent les feuilles rondes
Et les bêtes aux vastes yeux.
J’ai vu la source. Elle était femme,
Et souriait distraitement
Sous les petites mains du vent.
Elle attendait… Elle était femme.

Et parfois j’ai guetté le bruit
Que fait, dans le soir monotone,
L’eau souterraine qui chantonne
Au fond d’une éternelle nuit.

J’ai vu descendre la cascade,
Légère comme un troupeau blanc,
Des collines couleur de sang
À la plaine couleur de jade.

Onde immobile où dort le miel,
Longues eaux qui glissent dans l’ombre,
Eau suintante, eau vive, eau sans nombre
Où se penchent les yeux du ciel.

Puis j’ai quitté la messagère
D’un pays que je trouvais beau.
Mais j’ai tendu les bras vers l’eau
Car son âme est fraîche et légère.

(in La Source et la mer)
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Le révérend père Raphaël Menuzzi, dit " La Tigresse ", faisait sa ronde matutinale.
Dans les corridors déserts, il allait, fantôme grassouillet et noir. Le père Menuzzi, préfet des études et de discipline au collège Pierre-Favre, aimait beaucoup son métier. " Autorité, ponctualité, information ", tels étaient ses maîtres-mots. Il eût fait un extraordinaire meneur de jeu dans un réseau d'espionnage - et rien de ce qui se passait entre les hauts murs du collège ne lui était étranger. Petit, dodu, il roulait en silence le long des couloirs. Dans son visage au teint de suif, les yeux de fauve, qui ne cillaient jamais, reflétaient un calme sans pitié. Il devait son surnom à ce regard - à sa tête de chat, toute ronde, aux oreilles bizarrement pointues et velues - et à sa voix souple, volontiers ronronnante, qui parfois mêlait de grondantes menaces à l'on ne savait quelles intonations féminines. Les enfants le redoutaient.
" Un collège de huit cents élèves, disait-il, s'administre comme une ville et se mène comme une armée. "
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Il n'y a qu'un seul monde. Un monde où la vie et la mort se rejoignent, où les âmes saignent, où la chairs s'émerveillent dans l'étreinte et se déchirent dans la guerre, où les enfants meurent, où l'herbe pousse, où les innocents paient pour les coupables, où les hommes se cherchent afin de se tuer et de s'aimer, de s'aimer en quelque chose de plus grand qu'eux-mêmes. Et dans ce monde-là, comme disait le Père Teilhard de Chardin, l'homme isolé ne pense plus et ne progresse plus.
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Le tsarisme n est pas seulement la forme officielle du gouvernement russe, il est aussi la base, la charpente et la structure de la communauté russe.
C est le tsarisme qui a fait l individualité historique de la Russie et qui la maintient. Toute la vie collective du peuple russe est comme intégrée au tsarisme.
En dehors du tsarisme, il n y a rien.
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- Plus tard sous Charles X, un membre de la famille royale faisait un jour sentir à Mousquet la supériorité de son rang. Le brave Mousquet lui répondit : "Prince, je n'ignore pas ce que je dois savoir. Mais je sais aussi qu'il est plus facile d'être au-dessus de moi qu'à côté.
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L’histoire de la Russie, de 1613 à 1917 — c’est-à-dire pendant le règne des Romanov — est sans doute la plus sanglante, la plus fertile en monstruosités de tous genres sur quoi l’attention d’un historien puisse se pencher. Elle ne le cède en horreur qu’aux débuts de la Révolution — puis aux fameuses “purges” de Staline.
Cependant , au cours des trois siècles dont il est question, on a tellement bâti que les pierres effacent le sang.
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Ma foi, je ne sais pas toujours finir. Beethoven ne le savait pas davantage. Et Goethe ? Le don de conclure appartient trop souvent aux imbéciles, aux impuissants. Je ne sais pas finir, parce que la vie ne finit pas. Il faudra pourtant que je retravaille un petit peu cette fichue lettre de Wallenstein à sa maîtresse...
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Or le tsar Nicolas Ier à beau dire et beau faire : s’il désire, dans son honnêteté foncière et sa réelle bonté d’âme, une réforme du servage, il n’ose pas en assumer le risque. Il ne parviendra jamais à surmonter la peur que lui inspirent l’aspect politique de cette réforme fondamentale — et les violentes réactions qu’elle ne manquerait pas de soulever.
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Si j'avais à définir les aristocrates, songeait-il, je commencerais par dire qu'ils ont le privilège de la désinvolture. ils badinent avec la mort, avec l'amour, avec tout. C'est important, la désinvolture. Un aristocrate est d'abord celui qui parle avec légèreté de sujets graves.
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J'ai dérangé un vol de vautours. Le vieux guide turc qui me suit comme une ombre depuis huit jours, interpelle l'un d'eux avec égards, agitant solennellement la main : « Hoch Geldinitz ! » dit-il au rapace qui vient de jeter son piaulement de rage. Et cela veut dire : « Soyez le bienvenu ! » Car on respecte le vautour et ses travaux de voirie...

2581 - [Le Livre de poche n° 2333, p. 103/104] Les oiseaux maudits
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Si le XVIIe siècle est le siècle de Louis XIV, alors le XXe siècle est celui de Hitler. Tyrannie, orgueil sans mesure, abaissement des grands esprits, assassinat de la divine fantaisie ! Au XVIIe siècle, un nouveau critérium littéraire est né : le goût de la cour. Rien – ou à peu près rien – n'existe en dehors de cela. On n'a pas, dans l’histoire littéraire, d'autres exemples d'une concentration pareille. La forme classique devient uniforme. Et soucieux de plaire, grassement payé, l’écrivain n'est plus qu'un prisonnier repu !

2580 - [Le Livre de poche n° 2333, p. 117] La vieille dame et le hasard
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- je me sens seul, et j'ai peur. il faut être bien aveugle pour ne pas le reconnaître.
l, attitude anti juive est redevenu a la mode. en ce moment de l, histoire le peuple juif et l, état juif sont indissociable.
l, un ne saurait survivre à l,autre.
quelle est donc la solution. Hitler en a proposé une. et il la voulais finale.
je m'en souviens, et j'ai peur.
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Michel de Saint-Pierre
"Depuis des années, (les catholiques français) s'inquiètent de l'évolution de leur religion. Ils ne disent rien, n'ayant aucune qualité pour parler. Simplement, ils s'éloignent. C'est le cardinal Marty lui-même qui nous a récemment révélé que, de 1962 (ie Vatican II) à 1975, la pratique dominicale avait baissé de 54 % dans les paroisses parisiennes. Pourquoi? Parce que les fidèles ne reconnaissaient plus leur religion dans certaine liturgie et certaine pastorale nouvelles. Ils ne la reconnaissent pas davantage dans le catéchisme qu'on enseigne maintenant à leurs enfants, dans le mépris de la morale élémentaire, dans les hérésies professées par des théologiens écoutés, dans la politisation de l'Evangile." Michel de Saint-Pierre, 9 août 1976
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En général, tes « ennemis » sont des doctrinaires de vingt-cinq à trente ans qui veulent reconstruire le monde littéraire. Ils ont des recettes et formules étranges dans lesquelles il est question de « roman soupçonné », d' « alittérature ». de « drame appréhendé par l’intérieur », de « présence inéluctable » et de « transcription du réel »...
Que sais-je encore? il abusent du mot vérité : « sa vérité », « ma vérité », « leur vérité ». Alors que la vérité tout court semble hors de portée de leurs mains. Une simple étude de mon dossier te montrera que leurs travaux pratiques ne justifient en rien tut ce rataplan glorieux.
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le dernier mot appartient toujours aux imbéciles
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L’histoire de la Russie, de 1613 à 1917 — c’est-à-dire pendant le règne des Romanov — est sans doute la plus sanglante, la plus fertile en monstruosités de tous genres sur quoi l’attention d’un historien puisse se pencher. Elle ne le cède en horreur qu’aux débuts de la Révolution — puis aux fameuses « purges » de Staline.
Cependant, au cours des trois siècles dont il est question, on a tellement bâti que les pierres effacent le sang.
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