Et si vous vous réveilliez un beau matin en ne sachant rien de votre propre vie ?
Cape Cod, Massachusetts. Écrivain mondialement célèbre, Randall Hamilton se réveille dans la chambre d'un hôtel luxueux avec vue sur l'océan. le problème, c'est qu'il ignore totalement pourquoi il s'y trouve et comment même il est arrivé là. Pire, il semble avoir tout oublié de sa propre existence, y compris le fait qu'il est l'auteur de plus de quarante romans.
Boston, Massachusetts. Vivant de petits boulots, le jeune Andy Marzano passe tout son temps libre à écrire des romans dans son studio. La tête pleine de rêves de gloire et de reconnaissance, il collectionne surtout les lettres de refus des agents littéraires. Conscient de son cruel manque d'inspiration, Andy s'ingénie à piller la vie de son entourage. Mais un jour il franchit la ligne rouge en séduisant une jeune comédienne, Abigaël, dans le seul but de se nourrir de leur relation et de servir son ambition. En voulant diriger les autres comme de simples personnages, il s'apprête à provoquer des drames irréparables
Un auteur couronné de succès, un apprenti écrivain miné par les échecs : les deux hommes ignorent tout l'un de l'autre. Pourtant, leurs destins sont inexorablement liés et leurs routes ne tarderont pas à se croiser. Pour le meilleur, et surtout pour le pire.
Valentin Musso nous dévoile un roman à la construction diabolique et au dénouement vertigineux.
Né en 1977, Valentin Musso est l'auteur de nombreux succès traduits dans plusieurs langues. En quelques années, il a su s'imposer comme l'un des meilleurs auteurs de thriller psychologique de sa génération, notamment avec "Le Murmure de l'Ogre", "Une vraie famille", "Dernier Été pour Lisa", "Un autre jour" et "Qu'à jamais j'oublie". "L'Homme du Grand Hôtel" est son dixième roman.
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Comment faire comprendre aux autres que dans ce tout magnifique, il manque l'essentiel ? Comment leur expliquer que manque la simple petite preuve que la vie est belle ? Comment trouver les mots pour dire qu'il manque la joie. La paix. La force d'affronter le monde. L'envie... (p.165)
Le désir est ce qui surgit à partir du moment où l'on se rend compte que la demande persiste au-delà de la satisfaction du besoin, et qu'il y a encore et toujours quelque chose à désirer. Il n'est pas une "chose" qui est "là", déterminée une fois pour toutes, il n'est jamais un "point précis" mais plutôt une espèce de ligne de fuite, une tension, qui désigne le champ d'existence du sujet humain dans son rapport au monde et à autrui.
La confiance renvoie à l'idée qu'on peut se fier à quelqu'un ou à quelque chose. Le verbe confier (du latin confidere: cum: "avec", et fidere "fier") signifie qu'on remet quelque chose de précieux à quelqu'un, en s'abandonnant à sa bienveillance. Lorsque je pense être avec un ami, avec quelqu'un que j'aime et qui m'aime en retour, je peux décider de lui avouer mes craintes ou de lui révéler mes secrets.
Comment peut-on à la fois être autonome et dépendant ? Il en va pourtant bien ainsi. On ne devient libre qu'en acceptant la dépendance. Car on accepte alors cette part de fragilité qui est en nous. On admet alors de ne pas "tout avoir" et de ne pas "être tout". On comprend que l'autre "a quelque chose" que nous n'avons pas, qu'il "est quelque chose" que nous ne sommes pas.
Je voudrais montrer dans ce livre que la confiance, à la différence du crédit, renvoie à la fois à quelque chose de fondamental et de dangereux.
Elle est fondamentale car, sans confiance, il est difficile d'envisager l'existence même des relations humaines: des rapports de travail jusqu'à l'amitié, en passant bien évidemment par l'amour, toute relation semble devoir s'appuyer sur un noyau minimal de confiance mutuelle. (...) Elle nous permet de parier de nouveau sur nous-mêmes, sur les autres, sur l'avenir, en cassant le cercle vicieux de l'angoisse.
Mais la confiance est dangereuse aussi: elle implique toujours le risque que le dépositaire de notre confiance ne soit pas à la hauteur de nos attentes. La confiance est un pari humain.
J'ai toujours été une enfant sage. Mais à quel prix? Qu'est ce qu'il m'a fallu sacrifier à jamais pour être sage? Si sage qu'en cours de route, j'ai oublié ce que je voulais... Pire encore, qui j'étais....
Car pour respecter les autres et les traiter avec équité, nous ne devons pas oublier que nous avons tous besoin de quelqu'un. Que nous sommes tous dépendants. Sans exception. Et que la dépendance n'est pas nécessairement négative.
Comment pourrait-on envisager d'aimer quelqu'un si on ne dépendait pas, au moins un instant, des mots qu'il nous dit, des regards qu'il nous offre, des attentions qu'il nous réserve ? (p.168-169)
Mais je peux aussi croire trop facilement à ce qu'on me raconte et finir par devenir crédule: je peux me fier aux apparences et être trompé. D'où les liens étroits qui existent, du moins au niveau étymologique, entre la confiance, la confidence, le crédit, la crédulité, la foi, la fidélité. (.....) Qu'est ce alors que la confiance?
L’exigence contemporaine qui vise à fonder l’éthique sur la notion de consentement renvoie directement, lorsqu’on emploie le concept de façon correcte, au droit de l’être humain à s’autodéterminer. Le consentement serait, de ce point de vue, l’expression de l’autonomie individuelle et l’autonomie, elle, le principe justificateur des actions. Les liens entre le consentement et le principe d’autonomie sont cependant loin d’être clairs, surtout dès lors que le principe d’autonomie n’a pas lui-même de statut précis, et que sa signification oscille sans cesse entre deux pôles opposés. En fait, deux conceptions de l’autonomie semblent constamment s’opposer : celle selon laquelle l’autonomie serait la faculté de se donner soi-même la loi de son action, et celle selon laquelle l’autonomie serait une expression de liberté et d’indépendance.
Même s'il semblait n'y avoir aucune raison d'aller mal: qu'est-ce qu'il te manque? Question absurde. Comment fait-on pour expliquer que, malgré tout ce que l'on a, il nous manque la joie, il nous manque l'envie, il nous manque la simple et évidente certitude que la vie est belle?