La lecture d’un livre me renvoie à un autre livre, puis à un autre encore, et ainsi de suite. On y trouve toutes les réponses à ses interrogations, parsemées de versets bibliques, dans tous les domaines : l’éducation, le travail, la santé, la justice… Rien cependant sur les arts, la littérature ou la philosophie.
Tous ceux qui croient en Dieu iront dans le monde meilleur qu’il a promis, et chacun vivra dans sa propre maison, aura ses vignes et ses figuiers. Les famines ne seront plus. Les problèmes auront complètement disparu. Les familles pourront enfin être heureuses.
Elle semble visiblement intéressée par mes propos, tout particulièrement par le thème du travail. J’ai mis le doigt sur une réalité problématique pour elle. En fouillant dans mon sac, je sors un autre périodique intitulé Le chômage, une solution existe. Je lui montre une image où plusieurs personnes s’activent à la construction d’une maison, une femme s’occupe de son potager. C’est cela le Paradis.
Les jeux de société sont autorisés. Mais nous devons toutefois être attentifs à ne pas succomber au phénomène de la consommation de masse. Il est préférable que les parents achètent peu de jouets. Un surnombre traduirait un signe extérieur de richesse ; or, les enfants doivent savoir qu’ils possèdent quelque chose de bien plus important : la vie. Les Écritures encouragent les jeunes à faire du sport, car celui-ci permet de réfréner les besoins sexuels. Mais il ne faut pas le pratiquer dans un esprit de compétition car, en fait, « le sport est utile à peu de choses ».
Les Témoins de Jéhovah sont chez mes parents. Heureuse de m’avoir à nouveau auprès d’elle, Maman les a prévenus. Chaque semaine, ils viennent à la maison pour l’étude des écritures. Cela consiste à parcourir les livres et les périodiques édités par les Témoins de Jéhovah.
Le paradis qu’ils décrivent est un monde parfait, où la violence n’existe plus, où toutes les races évoluent dans un décor enchanteur. Un monde nouveau construit par les fidèles. Le corps n’est plus en souffrance, on y vit un bien-être éternel.
Maîtriser la rhétorique est dans un premier temps mon but principal. Une fois par semaine, je suis une formation à l’art oratoire et je déclame sur l’estrade mes premiers devoirs, fruits d’un travail de sept jours. On s’applaudit, on se félicite, on se congratule et, à la fin de l’heure, nous recevons nos bons ou nos mauvais points.
C’est une situation normale. Au début de chaque étude, il est courant de rencontrer des oppositions dans ce choix. Satan sait que tu te diriges vers Dieu et utilise ton entourage pour t’en empêcher. Tu as choisi le chemin vers la vie éternelle qui t’a enfin permis de rencontrer les bonnes personnes.
Papa me fascinait complètement, je buvais ses paroles. C’est ce genre de personnalité que je retrouverai plus tard dans les communautés religieuses. Ces gens ont la solution à chacun de vos problèmes, qu’il soit familial, amoureux, relationnel ou encore éducatif. C’est évidemment rassurant.
Quand le positif l’emporte sur le négatif, je sens venir en moi un plaisir immense, comme un orgasme, ou presque.