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Critiques de Michèle Jullian (6)
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Une femme en bleu : Voyage en mère inconnue

Amata a été adoptée à l’âge de 4 ans. Elle vient de fêter ses 18 ans. Elle a décidé de se couper de ses parents, un peu trop envahissants en investissant le sixième étage.



Ses parents et sa grand-mère ont décidé de fêter son anniversaire quelques jours plus tard. Mais Amata ne se présente pas au restaurant. Elle a pris l’avion pour la Thaïlande à la recherche de sa mère biologique.



Grâce à l’auteur ou à cause de l’auteur, au choix, si je devais me rendre en Thaïlande, ce qui n’est pas prévu puisque ce n’est pas un pays qui sur ma liste, je ne le considérerai pas comme le pays du sourire. Car le sourire peut être de façade et cacher toute une misère humaine, de nombreux soucis pour vivre. Le voyage pourrait certes être agréable avec ses paysages mais le lecteur se rend compte, en définitive, de ce qu’il voit. Des endroits pratiquement inaccessibles, des endroits reculés où la misère est bien présente et des endroits qui attirent énormément de monde chaque week-end. De véritables temples de la consommation inaccessibles à la majeure partie des Thaïlandais. La Thaïlande, c’est d’un côté les très riches et les plus pauvres. Ces derniers attendent avec ferveur la mousson pour pouvoir travailler. La Thaïlande, c’est ce pays où les filles sont obligées de subvenir aux besoins de la famille. Cela prend encore plus de poids lorsqu’elles reviennent dans leur pays, vivant dans un pays où elles ont les moyens. La Thaïlande est un pays de traditions, archaïque par certains côtés, où les jeunes sont en quête de leur identité, où ils se cherchent sexuellement. La Thaïlande, c’est ce pays où la prostitution est omniprésente, où les femmes veulent se marier avec un homme qui peut leur apporter l’aisance. En tous les cas, nombreux sont ceux à vouloir fuir ce pays.



J’ai beaucoup aimé la finesse de tous les personnages, l’étude faite par l’auteur. Chacun a ses défauts, ses aspérités mais aussi ses qualités car un être humain n’est pas foncièrement mauvais. L’histoire d’Amata nous révèlera l’histoire de ses parents, lesquels avec le départ de leur fille, seront obligés de s’interroger, de ne plus vivre le petit confort dans lequel ils étaient installés. Amata grandit, devient une adulte mais ses parents grandissent également. Le fait qu’ils n’aient pas eu le droit de la contacter pendant son périple fait qu’ils peuvent s’interroger encore plus. Nous avons aussi les personnes rencontrées en Thaïlande. Heureusement qu’Amata a eu Nong qui lui a permis d’en savoir plus sur ce pays, ses habitants, ses coutumes, la vie en général. Grâce à elle, Amata a pu prendre la décision de continuer à avancer car elle n’était pas sûre de ce qu’elle voulait réellement, idéalisant cette mère qui a été obligée de l’abandonner à l’orphelinat. Heureusement aussi qu’Amata a Shanti, ce jeune garçon qui est tout le contraire d’elle. Mais les contraires s’attirent. Adopté lui aussi, il ne le vit pas de la même façon. Il a très bien cerné le personnage de son amie. Il est un véritable support, un pilier.



Difficile pour Amata de se positionner face à ses parents illustres, un savant qui vit dans les nuages, érudit, peu enclin à montrer ses sentiments et une mère, belle, ancienne actrice de cinéma qui a eu le succès avec un seul film et qui vit dans le passé tentant de démontrer ce n’est pas altéré. Mata n’a jamais fait de vagues, pensant que c’est ce que ses parents voulaient. Elle a toujours été renfermée, ne montrant pas ses sentiments, reconnaissante en définitive de cette adoption. Son salut semble donc être le retour vers ses racines pour connaître qui elle est réellement, pour grandir.



C’est un très beau roman où se mêlent la quête, l’espoir, la prise de conscience de soi et tout ce que peuvent ressentir les enfants adoptés à la recherche de leur famille, de leurs parents. Cela me rappelle d’ailleurs un reportage vu il y a quelques années où des jumelles avaient été séparées, l’une adoptée et l’autre restant près de ses parents. La rencontre avait été bouleversante, magnifique. Sans réellement connaître le sentiment éprouvé par les enfants adoptés, venant d’un autre pays, grâce à l’auteur, on peut se projeter dans cette quête, cette découverte de lieux, ces rappels.



J’ai beaucoup écrit sur mon cahier pour écrire cette chronique. Je vous en ai communiqué certaines informations. Mais ce roman est tellement riche que je ne peux pas tout dévoiler.
Lien : https://jelistulisillit.word..
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Théâtre d'ombres

Je remercie les éditions de la Fremillerie et Babelio pour l'envoi de ce roman de Michèle Jullian THÉÂTRE D'OMBRES. Un récit sur un pays qui m'est inconnu. Elle nous fait partager son amour pour la Thaïlande .

Après la mort de son père, Marie a appris dans une lettre de Thaïlande écrite par une jeune femme Lotus de l'existence d'un demi frère. Elle décide d'aller dans ce pays et de retrouver Lotus et son enfant. Avant son départ, sa mère lui a donné le journal qu'elle avait tenu 30 ans plus tôt.

On découvre l'ambiance autour de Marie lors de sa quête. La vision de la Thaïlande dans le journal intime de sa mère. Et ses propres histoires à travers la Thaïlande pour trouver Lotus. Elle nous fait vivre cela comme dans un théâtre d'ombres, où l'Orient et l'Occident se croisent,la liberté et les soulèvements des chemises rouges et jaunes à Bangkok. Les thaïlandais et les peuples Karen et Issan qu, elle veut comprendre, La rencontre avec son demi-frère et Lotus qu'elle aide à gagner son autonomie.

Dans le Théâtre d'Ombres, on ressent tout l'amour de Michèle Jullian pour ce pays où elle prend du temps pour nous permettre d'explorer l'atmosphère et les traditions qui nous sont si étrangères.

C'est un très bon roman, bien documenté de temps en temps on a l'impression qu'elle veut nous apprendre la langue ! C'est un roman intense et bien écrit. Je le recommande pour sa Vision hors des sentiers touristiques. Je vous recommande sa lecture.
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Une femme en bleu : Voyage en mère inconnue

« Nous naissons, pour ainsi dire, provisoirement quelque part et c'est peu à peu que nous composons - en nous - le lieu de notre origine pour y naître - après coup - et chaque jour plus définitivement. » Rainer Maria Rilke « Lettre à Franz Xaver Kappus - 23 avril 1923 »



Avec sa féminine clairvoyance, sa générosité parentale, son amour et sa connaissance de la Thaïlande au passé comme au présent, Michèle Jullian nous invite dans un voyage initiatique loin de tout cliché, autour de l’identité. Une femme bleue raconte le parcours d’une jeune fille parisienne adoptée qui rêve de retrouver sa mère biologique en Thaïlande. Cette quête de la vérité passionnera non seulement les jeunes adoptés à la recherche de leurs racines ou leur famille, pour ce qui est de l’aspect témoignage, mais aussi tous ceux qui s’intéressent à l’altérité. La fraîcheur du style de notre époque est dans la bouche de l’héroïne.



Dans ce témoignage empreint de respect, offrant des réponses très humanistes à nos questionnements, Michèle Jullian nous emmène dans un voyage affectif, spatial et temporel, à la recherche finalement de ce qui compose l’amour vrai. Le bonheur n’est-il pas un voyage, plutôt qu’une destination? Depuis son roman « Le théâtre d’ombres » qui avait pour cadre la Thaïlande, lui aussi, Michèle Jullian excelle dans l’art de mêler la vie vécue de la fiction, et c’est ici probablement la sagesse vécue qui l’emportera.



Le jour de l’anniversaire des 18 ans d’Amata, tout bascule pour la famille qui l’a adoptée depuis sa plus tendre enfance à Paris. On lui a tout donné :lycée Charlemagne, aisance matérielle, vêtements griffés, ciel familial apparemment sans nuages. Mais avec la complicité de son ami Shanti, d’origine indienne, elle s’évade de sa vie plus-que parfaite et tranquille auprès de sa famille adoptive et vole seule vers le pays de ses racines. La seule chose qui n'a pas d'ombre c'est la lumière et c’est vers la lumière que s’élance la jeune étudiante en pose sabbatique.



Perdue entre le comment et le pourquoi, la vérité, elle la trouvera au bout de son périple plein de bleus. Ce qui compte c'est le message de Michèle Jullian qui analyse très finement le besoin de vérité qui anime particulièrement une ado adoptée. Et on trouve dans ce roman une multitude de questions cruciales que tous les enfants se posent : est-ce que mes parents m’aiment ? Et est-ce que je m’aime? Puis, quelqu’un peut-il m’aimer? Quel est le sens de ma jeune vie? Des questions fichées dans l’humus de la souffrance primordiale, la question lancinante du pourquoi de l’abandon à la naissance. Amata va se faire renaître une deuxième fois. Faut-il se ressembler pour avoir un lien de filiation ou pour s'aimer? Une chance, Amata et sa grand-mère parisienne sont sur la même longueur d’ondes, même si elles n’ont pas « un air de famille ». Une chance, Amata a rencontré Shanti, lui aussi adopté et qui a grandi en France et avec qui elle correspond, secrètement, précieux intermédiaire avec la famille parisienne qui respecte le vœu de leur fille de ne pas succomber à la tentation de l’appeler. Amitié d’enfance ? Amour naissant ?



Vous découvrirez que le texte vit au rythme de la vie en Thaïlande, surtout au cœur de la province Isan. Michèle Jullian brosse au passage un tableau lucide des conditions de vie contemporaines et ancestrales de cette culture si différente de la nôtre. Préparez-vous avec Amata au Culture Shock ! Bien sûr toute personne qui a séjourné quelque temps dans ce pays se retrouvera dans les rires, les odeurs, les saveurs, et les sonorités orientales évoquées avec tant de sensibilité e de justesse. Il y savourera les paysages, la vie de village qui y est décrite, le mode de vie écartelé entre modernité intense et tradition locales. Michèle Jullian a en effet un flair d’anthropologue et son amour du pays est empreint de grande lucidité à l’évocation du contexte historique ou politique qui ne manque pas de marquer le roman d’autres teintes que le bleu. Ses pages sont émaillées de phrases en langue locale qui ne manqueront pas de faire plaisir à ceux qui ont vécu dans cette partie du monde, à la fois tant exaltée pour son image paradisiaque et tant décriée pour son tourisme parfois si peu recommandable.



Mais, tout au fil tendu du récit, le texte ne cesse de palpiter bruyamment, au rythme du désir de savoir et de retrouver celle qui vous a fait naître avant de savoir vers où on va, les yeux grand ouverts.


Lien : http://artsrtlettres.ning.co..
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Une femme en bleu : Voyage en mère inconnue

Une femme en bleu raconte l'histoire d'Amata, petite thaïlandaise adoptée à l'âge de quatre ans dans un orphelinat. A 18 ans, elle prend un vol pour Bangkok pour retrouver sa mère biologique au grand dam de ses parents adoptifs..



Ce voyage ponctuée de lettre à Shanti, son ami d'enfance, va conduire Amata à Udon Thani. Aidée par Nong, une tom boy chanteuse, par Massimo un retraité italien, elle approche lentement du but... plus trop certaine que cette quête soit une si bonne idée.



Peut-on modifier le passé sans commettre d'importants dégâts collatéraux ? sans bouleverser la vie de ces gens qui se débattent dans une vie difficile ? de cette femme en bleu... Est-elle sa mère ? Une prostituée ?



Un roman très bien écrit avec beaucoup d'émotion qui donne une vision différente de ce beau pays thaï. Michèle Jullian connait et aime ce pays. "Une femme en bleu" un très beau roman, très personnel.
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Théâtre d'ombres

Marie est fille unique de parents divorcés. Après l’enterrement de son père, elle ouvre le courrier en retard. C’était un scénariste célèbre assailli d’admiratrices. Mais la lettre de « Lotus », jeune thaïlandaise enceinte, ne ressemble pas aux autres : elle laisse penser que Pierre – Peter est le père du bébé.

Marie en parle à ses amis et à sa mère Florence. Cette dernière l’encourage à entreprendre le voyage et lui confie son propre journal de découverte de la Thaïlande, avant son mariage,

Déjà parfaitement bilingue franco-anglaise, Marie apprend rapidement le thaï. L’importance des langages et des civilisations est un fil rouge important dans le roman. Les changements de noms des personnages sont primordiaux et symboliques. Marie se dit Malee « jasmin » en Asie, elle appelle son père Peter en imitant l’intonation d’une admiratrice , Lotus est Fon « pluie » sur son lieu de travail, mais Phaw Thee dans sa vie privée, un autre changement de nom sera révélé à la fin...

Le voyage est émaillé de rencontres amicales, mais aussi de mauvaises surprises,

Marie lit le journal de sa mère par petits extraits, entre deux chapitres de sa propre aventure. Le lecteur découvre des similitudes de caractère et des coïncidences en même temps que l’héroïne. Florence a côtoyé les hautes sphères malaises, sa liberté sexuelle et politique surprend dans un monde machiste et peu démocratique.

Elle s’est installée ensuite dans une famille modeste de Thaïlande, puis est repartie en Europe, sans souci des conséquences.

Marie a tendance à faire confiance et suivre des inconnus, le musicien Ek est un soutien fidèle, mais un autre personnage lui fait risquer sa vie à la frontière.

Le Bouddhisme, la réincarnation, les minorités ethniques, l’éducation des filles, le tourisme sexuel, les manifestations et les dictatures, les coups d’état et les camps de réfugiés sont autant de thèmes passionnants pour le lecteur.

La liberté et l’indépendance des femmes sont primordiales dans ce texte, mais l’amour est présenté comme étouffant, presque une malédiction…

J’ai beaucoup aimé ce livre, même si la fin est encore plus tragique que ce que je redoutais ...
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Théâtre d'ombres

Je remercie les editions de La Fremillerie qui m'a fait découvrir ce roman dans le cadre des masses critiques de Babelio.

C'est un beau voyage initiatique en Thaïlande que nous fait vivre l'auteur au travers de l'histoire de Marie, mais aussi de Florence sa mère en partant à la recherche de ce petit frère, dont elle apprend l'existence après le décès de son père, Marie va nous faire découvrir les moeurs et les coutumes des habitants de la Thaïlande. D'une écriture dynamique et quelque peu poétique, ce livre nous fait voyager. Le journal de Florence en parallèle nous donne, dès le départ, une impression d'intrigue et de secret qui donne du piment à ce roman. J'ai pris beaucoup de plaisir dans cette lecture ou j'ai découvert et appris des choses sur un pays inconnu pour moi.

Un roman passionnant écrit par une auteure passionnée.
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