Vidéo de Michèle Marineau
c'est l'histoire d'un petit obsedée sexuel qui tombe amoureux d'une fille parce qu'il voit son sein mais après il la trompe avec sa soeur quand il lui touche sein avant que la chèvre explose
Sans curiosité, le monde serait probablement encore à l'âge de pierre.
Je ne sais pas encore pourquoi on vit. Je ne le saurai peut-être jamais. Mais il me semble qu'on a pas le droit de se laisser mourir. Ne serait-ce que par simple respect pour tous ceux qui meurent et qui auraient voulu vivre.

Dans une petite salle attenant à la basilique, les garçons de la chorale achèvent d’enfiler leur aube, de nouer leur ceinturon, de rattacher leurs lacets. Félix Corriveau et Benoît Doucet ne retrouvent pas leurs cartables de musique. Louis-Albert Sauvageau-Goyette a perdu un soulier. Jérôme Fafard et Mathieu Lozier sont en retard, comme d’habitude. André Chamberland, le directeur de la chorale, peste et tempête, comme d’habitude.
« Ces deux-là, grogne-t-il, au prochain retard, je les expulse… »
Jérôme fait irruption, rouge et essoufflé, au moment où les autres commencent à prendre leurs rangs.
« Ce n’est pas trop tôt, ironise M. Chamberland. Et ton copain Mathieu, tu l’as oublié dans un ascenseur? »
« Non, monsieur, non. Il… il est… mort », souffle Jérôme, tête baissée.
Le temps semble se figer un moment. Les garçons se regardent les uns les autres, incapables de déterminer s’il s’agit d’une blague. Seule la respiration oppressée de Jérôme trouble le silence. Paul-Alexandre Toupin est le premier à réagir :
« Hé Fafard, le premier avril, c’est demain, au cas où tu ne le saurais pas. Tes poissons d’avril, garde-les donc pour plus tard. »
Jérôme relève la tête d’un coup sec.
« Puis toi, tes farces plates, garde-les donc pour toi! » lance-t-il avant d’éclater en sanglots.
C’est à ce moment-là que tout le monde comprend hors de tout doute que Mathieu est vraiment mort.
Après les deux drames, une atmosphère
morbide flottait autour du « parc
de la Mort », comme disaient les gens.
Une atmosphère faite de peur, de
curiosité, de suspicion. Des policiers
patrouillaient constamment les lieux.
Les parents interdisaient à leurs enfants
de jouer dans le parc. Les enfants y
allaient quand même, curieux de voir s’il
allait se passer quelque chose, et persuadés
qu’ils sauraient se garder de tout
danger, eux.
Pourtant, ce n’est pas au parc des
Indiens, mais à une quinzaine de rues de
là, à côté de la piste cyclable, tout près
de la voie ferrée du CP, qu’a été retrouvé
le corps de la troisième victime, Mathieu
Lozier, douze ans.

S'ils savaient! Si seulement ils savaient! Mais Laure préfère ne pas y penser. C'est tellement difficile de se tenir constamment sur ses gardes, de mentir, d'afficher une gaieté et une insouciance qu'on est loin de ressentir... Elle a de plus en plus l'impression de s'enliser dans des sables mouvants. Tout comme Jérémie, Laure Lupien est en quatrième secondaire. Avant d'aboutir dans cette polyvalente, elle fréquentait une école privée particulièrement huppée, à la campagne, avec cours de ski, d'escrime, de tennis, d'équitation, bref tout ce qui est chic et qui coûte cher. Pas du tout le genre de fille qui pourrait s'intéresser à un garçon comme Jérémie, fils aîné d'une famille de neuf enfants! Un certain nombre de détails troublants à son sujet intriguent pourtant Jérémie. Toujours très élégante, impeccablement vêtue, maquillée et coiffée, il n'en demeure pas moins qu'elle semble cacher quelque chose sous ses airs de petite princesse... Puis il y a aussi Tanya, une amie d'enfance de Jérémie, qui agit depuis peu d'une manière étrange. Tanya qui subitement s'éloigne de lui, préférant «prendre ses distances», comme elle dit. Décidément, Jérémie commence à les trouver bien compliquées, ces deux-là. Ce n'est pas comme les vélos, sa passion. Et heureusement! Car contrairement aux filles, les vélos, eux, n'ont pas d'états d'âme.
Depuis des années, je déplorais l'absence de passion dans ma vie, sans me rendre compte que j'en avais une depuis toujours. Qu'est-ce que j'aimais faire plus que tout ? Lire, plonger dans des mondes inconnus, me mettre dans la peau de personnages différents, vivre toutes sortes d'émotions, apprendre des tas de choses utiles ou inutiles... Ça faisait tellement partie de moi que je ne voyais même pas ça comme une passion.

Quand j'ai le malheur de me plaindre de mon nom, maman me rappelle que j'ai quand même de la chance d'être une fille parce que, pour un garçon, elle et papa hésitaient entre Neptune et Triton. Bon, d'accord, j'ai échappé au pire. N'empêche que je suis affublée d'un nom que je traîne comme une malédiction. Cassiopée Bérubé-Allard. ABC à l'envers. J'en ai mal au ventre à chaque début d'année. Il faut voir la légère hésitation des profs avant de prononcer mon nom. Leur ton presque interrogateur. (Non, mais, c'est pas une blague ?) Et leurs yeux curieux qui fouillent la masse d'élèves effoirés devant eux. (À quoi peut bien ressembler une fille de douze, treize, quatorze ans qui porte un nom pareil ?) Dans ces moments-là, je regrette tellement de ne pas être grande, mince, avec des cheveux au moins bicolores, des vêtements aux couleurs électriques et des talons hauts comme ça. Pourquoi pas un fume-cigarette, tant qu'à y être ? Ou encore de longs cheveux vaporeux et un petit air romantique et mystérieux. Au lieu de ça, j'ai une tête (et tout le reste) à m'appeler Nathalie ou Isabelle. Grandeur moyenne, grosseur moyenne, cheveux bruns, yeux bruns, lunettes, ni très jolie ni particulièrement laide. Anonyme. Ajoutez à cela des résultats moyens à l'école (sauf en français, mais j'aime ça, je n'ai pas de mérite) et une timidité qui me fait dire des bêtises ou des banalités à peu près chaque fois que j'ouvre la bouche et vous aurez une image assez nette de moi. Déprimant.
Malgré quelques moments de découragement, jamais je n'ai regretté d'avoir choisi l'enseignement. Le métier de prof continue de m'apparaître comme l'un des plus beaux- et des plus essentiels- qui soient. Je ne vois pas comment on pourrait envisager de transformer le monde sans commencer pas l'éducation.
Il ne suffit pas d’aimer quelqu’un très fort et de souhaiter que toutes ses peines s’envolent pour que cette personne soit miraculeusement soulagée.