Citations de Michelle Adams (57)
Et pourtant, après six ans d’absence, elle a réussi à me retrouver. Elle a franchi le gouffre que j'ai creusé entre nous, tracé sa route à travers la boue qui nous sépare, comme un ver de terre, lentement, patiemment, et elle y est arrivée. Chapeau.
- C'est votre père. Il vous aime. Quelqu'un qui vous aime ne voudrait jamais vous faire du mal.
Est-ce vrai ? Est-ce ainsi ? L'amour est-il aussi simple que ça ? Ou est-ce un balancier entre la joie et la déception, entre la générosité et l'égoïsme ?
- Je n'en sais rien. Je ne sais plus. C'est tellement le bazar dans ma tête.
- Chloe, l'esprit humain est capable de stocker une quantité incroyable d'informations.
Il se penche vers moi et tapote mon crâne du bout du doigt.
- Tout est là. Là-dedans. Ta vie en petits paquets de données. Mais l'accident a tout mélangé. Il y en a partout. Comme dans ta chambre, quand tu était petite.
C’est formidable, ce pouvoir qu’a la police de vous conditionner. J’ai l’impression d’être un enfant en classe, qui essaie par tous les moyens de donner la bonne réponse. Quelle qu’elle soit.
Plus j'en apprends sur mon passé, moins je me connais et moins je me comprends.
On dit bien que la frontière est étroite entre l'amour et la haine, non ? Je ne dirais pas ça. Je dirais que l'amour et la haine sont deux parties de la même chose. La balance oscille en permanence d'un côté à l'autre. Tout dépend de nos attentes. Parce que, en amour, on attend toujours quelque chose. On a des besoins, on les exprime et, quand on se sent abonné, l'amour prend une autre forme. On espère que la personne qu'on aime nous épargnera, nous protégera contre tout ce qui peut nous faire du mal.
Parfois, il n'y a qu'une maman qui puisse vous sauver.
Quand on ne peut se fier à soi-même, on ne peut faire confiance à personne.
- C'est maman.
Elle emploie le mot avec tellement de simplicité que ça me choque. Elle le lance dans la conversation comme un surnom qu'on donne à un ami. Ca sonne faux. "Maman". Elle dit "Maman". Comme si je la connaissais. Comme si c'était la mienne.
Antonio est un menteur.
Il va devoir répondre à un interrogatoire.
Il n'est pas allé en Italie.
Il était avec El.
(Chapitre 31)
C'est donc vrai. Mon père vient de me conforter dans mes pires terreurs. Je suis forcée d'admettre que ma place n'est pas ici. Et que ma seule option est : partir. Mais ce n'est pas facile à affronter, comme concept. Celui de n'être rien pour personne. Celui de la solitude absolue.
(Chapitre 16)
- Tu sais, un jour ou l'autre, il faudra qu'on ait cette conversation, El. J'ai besoin de savoir ce qui s'est vraiment passé.
Elle baisse les yeux sur ses mains avant de me lancer un coup d'œil timide. Puis elle coupe le moteur. Dans un souffle, qui projette un nuage de buée sur la vitre, elle répond :
- Oui, tu as peut-être raison... ou pas.
(Chapitre 11)
Tous, dans cette maison, ils ont eu l’occasion d’être honnêtes avec moi, et personne ne l’a saisie. Jusqu’ici, je pensais au moins que je pourrais me fier à mon père. Maintenant, je sais que je ne peux me fier à personne.
Plus j'en apprends sur mon passé, moins je me connais et moins je me comprends. La seule chose dont je commence à prendre conscience est que, si je veux aller de l'avant, je dois revenir au plus loin que possible en arrière, à l'endroit où tous ces mensonges ont débuté.
C'est le voyage qui compte, pas la destination. Un truc comme ça. Sans notre passé, nous ne sommes pas vraiment nous-mêmes. Sans nos souvenirs, nous ne pouvons pas comprendre nos choix.
Je susi le jouet d'un homme qui refuse de me dire la vérité et qui ne fait que m'embrouiller l'esprit de plus en plus, à chaque séance.
Si j'ai raison, ça signifie que je vais devoir trouver toute seule ce qui s'est réellement passé.
Nous attendons que le pire arrive à nos semblables, et nous allons nous asseoir aux premières loges, en salivant d'avance au spectacle, pauvres tarés frustrés et voyeurs que nous sommes.
Une fois qu'une erreur est commise, on ne peut l'effacer. Tout ce qu'on peut faire, c'est essayer de se frayer un chemin à travers le bordel innommable qu'on a laissé derrière.
Comme dirait Matt, nous sommes nos parents. Nous sommes ce qu'ils ont fait de nous, par leur présence ou leur absence
J’ai l’impression de me cacher, et je déteste ça. Comme si je devais avoir honte d’être ici. Je suis venue avec un objectif, et je vais l’atteindre. Alors je ramasse les lambeaux de confiance qu’il me reste, et me laisse guider par les voix, persuadée que, si je pouvais parler un peu à mon père, ça irait déjà mieux. Je suis assez proche pour distinguer les échos d’une conversation, mais pas assez pour en comprendre les mots.