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Invitée : Leïla Slimani - Interview de Michelle Obama
L'Amérique n'est pas un endroit simple. Ses contrastes m'apparaissaient vertigineux.
J'avais vu Donald Trump traquer physiquement Hillary Clinton pendant un débat, la suivant pendant qu'elle parlait, s'approchant de trop près, essayant de l'écraser de sa présence. Je peux te faire du mal et m'en tirer à bon compte.
Ces jeunes s'étaient adaptés à la logique absurde dictée par leur environnement. Ils restaient bien calfeutrés chez eux quand il faisait beau, modifiaient chaque jour leur itinéraire entre l'école et la maison, en fonction des gangs, dont les territoires et les allégeances variaient d'un jour à l'autre. Parfois, m'ont-ils expliqué, le plus sûr moyen de rentrer chez eux était de marcher au milieu de la rue, entre les voitures qui fonçaient de chaque côté. De là, ils voyaient mieux les bagarres qui dégénéraient, repéraient les éventuels tireurs - et ils avaient plus de temps pour s'enfuir en courant.
Mon désir d'épanouissement devait lui apparaître comme un souci de riche. Je doute que mes parents, pendant leurs trente années de vie conjuguale, aient abordé ce sujet ne fût-ce qu'une fois. (...) [ Ma mère ] avait soutenu sans mot dire tous les choix que j'avais faits. Cette fois, pourtant, elle m'a jeté un regard en coin chargé d'ironie, a mis son clignotant pour quitter l'autoroute et regagner notre quartier, et a laissé échapper un petit rire. "Si tu veux mon avis, a t-elle dit, gagne de l'argent d'abord, tu t'occuperas de ton bonheur après."
Il était gênant d'expliquer [ à des parents ] que, pour que Sasha puisse venir à l'anniversaire de leur petite Julia, le Secret Service devrait passer leur domicile au peigne fin. Il était tout aussi gênant de demander son numéro de Sécurité sociale à chaque parent ou chaque nounou qui emménerait leur enfant chez nous pour jouer. Tout cela était un peu embarrassant mais nous ne pouvions pas y couper.
Nos coffres-forts peuvent nous isoler, nous séparer des autres, en exacerbant la souffrance de l'invisibilité. C'est un fardeau lourd à porter. Ce que nous renfermons-là, à l'abri des regards, protégé par un instinct de peur ou de honte, peut contribuer au sentiment plus général de ne pas être à sa place ou d'être insignifiant.
Les enfants et les adolescents désirent que l'on reconnaisse la lumière qui est en eux. Ils en ont besoin. C'est ce qui les aide à grandir. Et si on leur fait sentir qu'ils sont invisibles, alors ils trouveront d'autres moyens moins productifs de se faire remarquer : ils s'enfonceront dans les ténèbres auxquels on les renvoie.
Ça fait mal de vivre après la mort de quelqu'un. Ça fait mal, c'est tout. Ça fait mal de longer un couloir, d'ouvrir le frigo. Ça fait mal d'enfiler ses chaussettes, de se brosser les dents. La nourriture n'a pas de goût. Les couleurs sont ternes. La musique fait mal, les souvenirs aussi. Vous regardez quelque chose que vous trouvez beau, d'habitude -un ciel qui s'empourpre au coucher du soleil, une aire de jeux remplie d'enfants-, et ça ne fait qu'aggraver votre sentiment de perte. Le chagrin peut être tellement solitaire.
Au pique-nique, chacun d'entre nous était flanqué de son propre agent de sécurité, (...) . Sacha les appelait les "gens secrets".

( Michele Obama attend son mari dans le hall du teminal privé de l' aéroport avant d'être recue, avec son mari, par George W. Bush et son épouse à la Maison- Blanche )
" Madame, dans quelques minutes , votre vie va changer à jamais", m' a [...] annoncé [ l'un des responsables de mon groupe de sécurité "].
Je l'ai regardé sans comprendre. "Attendez, vous allez voir."
Il a pointé un doigt vers la droite et je me suis retournée. Quelque chose de spectaculaire a surgi au détour d'un virage : une longue file de véhicules composée d'une patrouille de motards et de voitures de police, plusieurs SUV noirs, deux limousines blindées arborant des drapeaux américains sur le capot, un véhicule de lutte contre les attaques nucléaires, bactériologiques et chimiques, un pick-up transportant une équipe de contre-attaque armée de fusils d'assaut, une ambulance, une camionette de brouillage électronique, plusieurs véhicules utilitaires et, fermant la marche, un autre groupe d'escorte. C'était le cortége présidentiel. Il comptait une bonne vingtaine de véhicules, se déplaçant en formation parfaitement chorégraphiée, défilant un à un, jusqu'à ce que, enfin, tout le convoi ralentisse et s'arrête. Les deux limousines se sont garées juste devant la passerelle de l'avion de Barak.
Stupéfaite, je me suis tournée vers Cornélius : "Et il y a aussi une voiture de clown ? ". Non mais, sérieusement, il va falloir se déplacer avec ça, maintenant ?
- Oui. Chaque jour, pendant toute la durée de son mandat, a-t-il répondu en souriant. Ça va être ça tous les jours."