- je ne suis pas seul. Du moins, je ne l’étais pas. J’accompagnais mon grand-père. Oui…c’est ça… Grand-père. Mais nous avons fait des bêtises. Ma bêtise à moi … elle était toute petite…alors je suis toujours vivant.
Steven et Maël se regardèrent et ne surent plus quoi penser. Cet enfant, ce Tony, était étrange et son récit avait tissé une toile de malaise. Maël voulut en avoir le cœur net.
- Et ton grand-père, où se trouve-t-il maintenant ?
- Mort. Puni par les serpents. Ma punition à moi… C’était de le regarder se faire punir, le regarder mourir.
Les minutes passèrent aussi lentement que les heures, elles semblèrent longues. Naomie voulut bouger, mais son intuition féminine lui disait de rester immobile. Puis l'intrus redescendit aussi vite qu'il était monté, puis plus rien. Naomie n'était pas dupe : elle savait qu'il était toujours là, à l'affût du moindre bruit, comme un lion prêt à sauter sur une gazelle. Puis c'est la porte du sous-sol qui s'ouvrit, toujours aussi lentement. Naomie mit ses deux mains sur la bouche et les serrait pour éviter de hurler si le moindre bruit la fit sursauter. L'intrus descendait doucement, mais sûrement. Naomie paralysée par la peur et le stress, ne bougea pas d'un cil. Elle voulut tourner la tête, mais elle n'y arriva pas, de peur de faire un seul bruit qui puisse attirer l'attention. Ou de donner l'impression d'être observé.
Généralement, les gens qui ont un manoir aiment tous ce qui est ancien ou semble l’être, énonça Charlie. Ça donne un style et du charme, même. Et ça fait quinze ans que ce lieu est en train de pourrir.
Et pourquoi son propre nom était inscrit en plus d'être souligné, mais sans le point d'interrogation ? C'était largement suffisant pour la perturber davantage. Ça faisait des questions en plus à résoudre. Rien n'étant résolu, pas même la série de chiffres, ou du moins en partie. Cette série de chiffres était la principale préoccupation de Naomie ; elle était sûre que ça pouvait aider à rassembler les pièces du puzzle. Elle s'était imaginée les choses comme cela : Marie avait eu une vie, elle est morte, mais...
Entre son instinct et la logique, elle ne savait pas quel camp choisir. Mais ce qui lui parut le plus étrange, c’était qu’elle avait vraiment l’impression que quelque chose n’allait pas, mais elle ne ressentait rien : son instinct disait de partir d’ici, et vite ; la logique disait que c’était juste des peurs surgies de son passé qui lui jouaient des tours.
En premier le boulot, et ensuite un mec. Et encore, faut que j’en trouve un qui ne cherchera pas à copuler le soir même. Et encore moins qui cède à une pouffe aussitôt qu’elle lui fait des avances et j’en passe. Même quand ils ont quitté le stade de l’adolescence, un mec reste généralement un mec.
Quand une personne meurt dans des conditions violentes, son âme peut hanter le lieu où elle est morte. Ce genre de légende est très connu.
Les histoires, méfie-toi des histoires. Elles ne sont pas ce qu’elles semblent être.