Hace unos meses tan sólo pudimos imaginar cómo arrancaría la última aventura gráfica de Miguelanxo Prado.
Nous, les vieux, inspectrice, on a tout le présent mais il nous manque le futur. Ou, ce qui revient au même, on a tout notre temps mais il nous manque la vie.
- Vous voyez, chef, le fric, ça n'empêche pas de finir sous une voiture.
- C'est sûr, Sotillo, mais ne pas avoir de fric multiplie les chances de clamser, écrasé par une voiture ou de n'importe quelle autre manière.
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- Il considère que nous sommes inutiles, coupables de la faillite du système des retraites et de la couverture sociale parce que nous ne mourons pas assez tôt ! Que nous méritons qu'ils nous volent nos économies pour le bénéfice, non de la collectivité, mais de quelques entreprises privées parasites et de leurs actionnaires ! Cela entraîne la rupture du contrat social, et la mort de personnes désespérées, dépouillées de tout ce qu'elles avaient gagné honnêtement après une vie d'efforts.
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Actions préférentielles, titres préférentiels, dette subordonnée, dette structurée, clauses plancher... Autant de termes pour se servir une grosse tranche des biens de tous ceux qui ont des revenus, aussi minimes soient-ils, et se gaver dans l'appétissante bourse des petits épargnants qui ne se sont jamais assis à la table des jeux de l'économie spéculative.
Et la prétendue morale de ce conte pervers, raconté par ceux qui battaient les cartes et les distribuaient, était que les responsables de cette regrettable situation n'étaient autres que les perdants eux-mêmes. C'est aussi simple que ça. Dans cette époque troublée pour plein de raisons, nous savons que la la stratégie, dans la dialectique du prédateur, repose sur un principe : convaincre la victime qu'elle est l'unique responsable de ce qui lui arrive. C'est l'aboutissement suprême, le coup de maître qui garantit l'impunité et la pérennité de la soumission.
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-- Tu sais que le bon vin est mon aphrodisiaque préféré.
Ils gardent tous deux le silence, chacun ressentant en son for intérieur la tiédeur grise de la conformité, le repos de se voir définitivement perdu, sans même le malaise de la passion refoulée.
Et autre chose encore... je te suis éternellement reconnaissant de ne pas m'avoir oublié... même si je ne sais pas si c'est toi ou quelqu'un d'autre qui m'a réellement connu. Au point où on en est, je ne suis plus sûr de rien et ça n'a aucune importance. Toi tu conserves dans ton cerveau déglingué la dernière trace de ce qu'était ma vie, et tu me sauves ainsi du naufrage ultime... Le dernier de tous.
J'ai été dans des endroits dont les noms résonnent comme un conte de fées : Maracaibo... Valparaiso... Antofagasta... Cayenne... Tamatave... Farafagana... C'est beau n'est-ce pas... ?! Lorsque je les prononce, j'ai les yeux qui se remplissent de couleurs de fête et j'ai soudain envie de rire. Tous ces souvenirs sont plutôt... salés. J'ai dû être très heureux là-bas...
Quand le système cesse de remplir ses fonctions, quand il laisse les citoyens sans protection et qu'il permet les expulsions en les justifiant avec son baratin de vendeur, alors il perd sa légitimité.
Je sais que les choses sont rarement comme elles devraient l'être, mais je crois du plus profond de mon âme qu'à nous tous, on doit pouvoir survivre à cette chienne de vie.