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Critiques de Mihachi Kagano (170)
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Ad Astra, tome 5

Ceci est un appel à toute la nation Babelio. Etant donné que ma demande d'attribution d’un fond de solidarité pour financer l’achat de la suite de la saga Ad Astra auprès du CDI du coin s’est vue déboutée, je n’ai d’autre choix que de me munir du Cor du Gondor pour délivrer un message de la plus haute importance. Si jamais par le plus grand des hasards vous vendiez la suite des aventures de notre Carthaginois des enfers, ou si vous étiez enclin(e) aux prêts (dans les deux sens hein) sur la région lyonnaise, contactez-moi ASAP (as soon as possible pour ceux qui auraient pris Mandarin en LV1).



Aujourd'hui on s'intéresse à la palpitante bataille de Cannes et bon sang la claque est monumentale. Du genre la bonne mandale en pleine tête m’voyez ? Mihachi Kagano fait ce qu'il sait faire de mieux et toujours avec une minutie d'orfèvre. Il offre au lecteur une fascinante épopée généreusement ponctuée de tactiques militaires et conspirations politiques en tous genre. En un mot ? Grisant, d'autant plus que visuellement c'est toujours aussi soigné, avec des graphismes précis et empreints de vie qui confèrent une véritable nervosité aux combats.



C’est maintenant l’heure de l’E3Q. Hop, hop, hop, pause. Je vous dois quelques explications. Primo, le sigle je le trouvais cool. Deuxio, je suis feignant et « l’Epilogue en 3 Questions » c’était trop long. Tertio, y en n’a pas mais comme dit l’adage « Jamais deux sans trois. » alors il fallait un troisième point. Reprenons :



1. Vous vous êtes régalé(e) à l’époque sur votre PC Windows XP (je sais, sacré coup de vieux d’un coup hein) en revivant sur Rome Total War les plus illustres batailles de Carthage VS Rome ?



2. Vous êtes passionné(e) d’Histoire, si bien qu’une vulgaire copie made in China du fouet d’Indiana Jones trônait fièrement au-dessus de votre tête de lit étant môme ?



3. Vous aimez les spaghetti carbonara et/ou le couscous djerbien ?



Arrêtez tout. Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Bon j’vais quand même vous le préciser sait-on jamais. Lancez-vous sans plus attendre corps et âme dans cette odyssée titanesque et faites retentir à votre tour le Cor du Gondor afin de relayer mon appel. Bah quoi, un peu de pub ne fait jamais de mal quand il s'agit d'une noble cause non ?
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Ad Astra, tome 4

Il y a urgence. Naaaaannnnn pas à valider un point bonus (j’ai lâché l’affaire même le peloton de fin m’a mis un vent) mais bien à boucler mes lectures des cinq premiers tomes de la saga Ad Astra en ma possession. Tu vois où je veux en venir ? Ouaip, dans le mille, j’ai reçu un rappel à l’ordre de la Doc’. Enfin pas tout à fait car techniquement Madame faisait office d’intermédiaire mais nul doute possible, l’injonction venait du sommet. Et on ne rigole pas avec la Doc’. En selle.



Ce quatrième volet de l’odyssée du grand Hannibal en contrées romaines confirme la ligne directrice tracée depuis le début par Mihachi Kagano. Nulle place pour les sentiments, son épopée fait le parti pris de l’Art de la guerre sous son jour le plus pur et froid, sans fioriture aucune. Des manipulations de la plèbe par le cauteleux Sénat en passant par d’éminentes stratégies de batailles lâchées à une cadence infernale, l’immersion dans les heures sanglantes de la Rome antique est non seulement totale, mais électrisante.



Graphiquement le bilan est identique. Le mangaka fait preuve d’un coup de crayon à la fois épuré mais suffisamment précis et étoffé pour remplir ses planches de vie, en particulier pendant les scènes d’affrontements. Nul besoin d’épiloguer, le verdict est sans appel : les aventures du redoutable Hannibal à la sauce Mihachi Kagano sont aussi savoureuses qu’un succulent plat de jiǎozi accompagné d’un fantastique grand cru Saint-Emilion (je vous recommande le 2016 de la Porte du Roy ndlr). Bah quoi, cocorico non ?



PS : dédicace à LA Doc’ de Babelio, cette fois-ci j’ai tout bien fait (*fier*)

PS bis : pour les dédicaces pensez à réserver c’est tendu y a du délai

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Ad Astra, tome 1

Vous savez, cette super connaissance que certains privilégiés ont la chance d’avoir dans leur entourage, oui je parle bien de la fameuse et l’unique « dame du CDI » ? Eh bien v’là qu’elle m’apprend avant-hier, et dans le plus grand des calmes, qu’un manga sur la deuxième et la plus célèbre des guerres puniques existe. Quel curieux mais non moins intrigant cocktail ! Pas le temps à l’information de faire le tour de mon cerveau attisé que le manga quittait déjà les étals du CDI direction la bergerie.



Allons-y franco (sans jeu de mots... mon pseudo tout ça quoi). Mihachi Kagano signe une magistrale épopée d’un pan magnétique de l’Antiquité. Car qui n’a jamais été hypnotisé par les récits homériques du grand Hannibal Barca ? L’auteur fait souffler un vent épique d’une intensité rare sur l’univers du manga à coups de puissants discours et tactiques militaires retorses assénés à un rythme effréné. Bien entendu, les quelques légères approximations historiques et passages un tantinet hyperboliques n’échapperont pas aux regards les plus experts, mais on pardonne aisément tant l’exercice est non seulement doté des intentions les plus louables, mais également habilement orchestré.



Graphiquement, le travail est à nouveau rondement mené sans être dans l’extase visuelle. Le coup de crayon est agile et précis et les scènes de batailles nerveuses et parfaitement lisibles. Par ailleurs la gestion des effectifs des armées et les représentations miniatures des cartes de batailles sont assez admirables pour être soulignées. Petite ombre au tableau toutefois, les visages manquent parfois d’expressivité, tout comme le récit d’ailleurs qui, à trop miser sur le sillon guerrier, en oublie par moments la carte émotionnelle.



Résumons. Votre jeunesse sous ses aspects geek (ne me mentez pas on est tous passé par là vous pouvez tout avouer à présent) vous a fait adorer Rome Total War et vous étiez tout foufou à l’idée d’incarner le peuple de Carthage avec ses éléphants des enfers ? Vous êtes fasciné(e) par les romans graphiques historiques du genre Murena, Alix et compagnie ou bien tout simplement amateur/trice de la Rome Antique ? Ne me forcez pas à le dire, bon en fait si : qu’attendez-vous ?



PS : petit conseil pour ceux qui ne connaissent pas de « dame du CDI » essayez de vous marier avec un(e) partenaire dans l’éducation nationale ou devenez vous-même professeur(e) (après il vous reste encore la carte des enfants mais c’est tout)
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Ad Astra, tome 7

« Ceci n'est pas la fin, ni même le commencement de la fin, mais c'est peut-être la fin du commencement. »

Ainsi parla Churchill à la suite de la victoire d’El Alamein. Eh bien Fabius – le sénateur et un temps dictateur romain que nous avons vu dans les épisodes précédents – aurait pu la prononcer suite à la victoire à la bataille de Nola.



On assiste en effet au premier revers sérieux d’Hannibal dans cette longue guerre ; et tel que cela nous est présenté, il s’agit presque d’un but contre son camp.

Hannibal et son armée se présentent devant la ville de Nola, une ville de Campanie qui n’a pas quitté l’alliance latine et où s’est enfermée l’armée de Marcellus, ce puissant et réputé invincible général romain qu’a rejoint Scipion il y a peu. Il faut bien dire qu’avec toutes les victoires passées, il se relâche et se fait trop confiant. Il n’imagine pas Marcellus suffisamment intelligent pour s’en tirer, quelle que soit sa force et son charisme auprès de ses hommes.

Mais Hannibal ne compte pas encore avec son rival en stratégie en devenir. Scipion décide le général à employer une tactique d’Hannibal lui-même, contre lui. Si le Carthaginois avait été aussi affuté que d’habitude, il aurait probablement vu venir le coup. Mais, endormi, il va se laisser surprendre, et c’est la défaite.

Cependant cette fois, il va repérer Scipion comme son véritable adversaire.



Une victoire bienvenue pour remonter le moral des Romains. Pour Hannibal, c’est le début de difficultés internes. Ses adversaires au Conseil des Cent – la structure gouvernante de Carthage – vont s’opposer à l’envoi de renforts en Italie (ils les feront envoyer en Hispanie défendre les possessions carthaginoises). Et parmi ses hommes, certains n’hésitent plus à lui dire qu’il aurait dû attaquer Rome au lieu de trainer à droite et à gauche dans la péninsule.



Le dessin est toujours de qualité. J’ai en particulier apprécié la sortie de la cavalerie romaine de Nola. Mais je me pose une question : Scipion jeune a-t-il vraiment été l’instrument de la victoire à Nola ? Ou est-ce une invention de Mihachi Kagano ?



Un excellent tome.

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Ad Astra, tome 3

Un roman graphique, une critique en fin de journée, vous voyez où je veux en venir ? Bah ouais, ça n’a pas loupé, j’ai encore un point bonus qui périme ce soir. Allez on active, c’est bientôt l’heure de l’apéro. Carthage VS l’Empire romain, deuxième guerre punique, troisième round : vous resituez c’est bon ? Les présentations ont déjà été faites alors rentrons dans le vif du sujet.



Le grand et beau Hannibal (bah quoi un brun ténébreux et badass au regard de braise j’estime que c’est grrraou) donne encore du fil à retordre aux factions de Rome. Et même en mauvaise posture, il assure (et v’lan encore une rime plate), si bien qu’en face, les ancêtres des transalpins n’ont d’autre solution que d’adopter la tactique de la terre brûlée. Du coup, si vous êtes amateur/trice de stratégie militaire, autant vous l’dire vous allez être servi(e).



Cela dit, si vous êtes novice, pas de panique vous allez aussi vous régaler et même augmenter vos statistiques au Risk ou à la bataille navale. Le cousin ou la cousine qui vous met d’habitude une tannée n’a qu’à bien se tenir cette année à Noël pendant les après-midis pluvieux « jeux de société ». Et Mihachi Kagano ne se contente pas d’envoyer du bois qu’au niveau du scénario. Graphiquement c’est toujours aussi propre avec un trait net et précis, garant d’une parfaite lisibilité des scènes de batailles.



En résumé ? Vite, la suite, car même si la tension n’est pas aussi palpable que les précédents opus, ce tome plus sage demeure toujours aussi galvanisant. Bon pas trop vite quand même car la Dame du CDI n’a que les six premiers tomes en stock. Du coup j’me tâte à lancer une cagnotte en ligne pour donner plus de moyens aux CDI. Bref, j’vous tiens au jus. Mais en attendant, j’vous l’dis, j’suis dég’.
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Ad Astra, tome 6

Peut-être que je suis mal luné à cause de ce temps pourri aujourd’hui, mais j’ai moins apprécié ce volume que les précédents.



L’on y conte la fin sanglante de la bataille de Cannes, le massacre des milliers de soldats romains, et leur suite : saccage et pillage des villages voisins par les troupes d’Hannibal, fermeture de la cité de Rome qui décide de ne pas racheter ses soldats prisonniers de l’ennemi, et décision de Scipion de se lancer dans le cursus honorum pour un jour devenir consul et rendre la monnaie de sa pièce à Hannibal.



D’une part j’ai un peu saturé à cause de l’aspect sanglant omniprésent. La moindre blessure est l’occasion de remplir les cases de jets écarlates. Presque du Tarantino sans son humour. Dans un sens, on pourrait dire que Mihachi Kagano réussit à vous dégoûter de la guerre en la présentant sans filtre.

Le saccage du village où Caius, le compère de Scipion, récupère après la bataille, est encore pire. L’auteur fait du pur manga en attirant notre sympathie pour les habitants et en les massacrant ensuite, avec les rires cruels des exécuteurs en prime. Beurk ! Pourtant, selon l’auteur il s’agit d’exactions menées par des comparses d’Hannibal, ce dernier semblant s’opposer à l’idée de ruiner une région qu’il préfèrerait désolidariser de Rome à son profit.



Je crois aussi que j’en ai un peu marre d’attendre de voir Scipion en action. Il subit toutes les défaites en ayant les mains liées malgré son intelligence. Il va me falloir être patient pourtant ; son temps n’est pas encore arrivé.



Un nouvel invité : Marcus Clausius Marcellus, un général romain présenté comme un géant particulièrement dur avec ses hommes, vainqueur du redoutable gaulois Viridomaros. Il a un certain potentiel, pas de doutes là-dessus.

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Ad Astra, tome 9

Ce tome 9 est divisé en 3 actes :



1er acte : Sicile

Archimède soutien Scipion, mais en voulant mettre fin à la guerre et sauver sa cité il scelle sa propre perte…



2e acte : Italie

Pour obliger les Romains à lever le siège de Capoue, Hannibal marche sur Rome… Mais Fabius joue une nouvelle fois la montre et ne cède pas aux provocations (lol les frondeurs qui font autant de dégât que des catapultes), et Hannibal est obligé de faire marche arrière alors que la violence déferle dans les rues de Capoue !

(Quand je pense qu’il y a encore des dinosaures littéraires pour gober la propagande des « Délices de Capoue »… Non messieurs, la campagne de Campanie fut une boucherie digne des guerres mondiales et pas un camp de vacances pour métèques mercenaires comme l’ont suggéré les spin doctors antiques ^^)



3e acte : Espagne

Les Romains pensent avoir enfin pris l’ascendant, mais la mort du père et de l’oncle de Scipion en Espagne vient tout remettre en cause ! Scipion manœuvre au Sénat pour obtenir l’imperium en dépit de son jeune âge et c’est au printemps 211 av. J.-C. qu’il débarque à Tarrago avec 30000 hommes… Le parallèle en Scipion et Hannibal est plus fort que jamais, puisque Scipion agit en Espagne comme Hannibal en Italie (mais avec des ressources, des soutiens et une logistique autrement plus solides). Alors que le chef numide Massinissa s’interroge sur les errances stratégiques de ses employeurs carthaginois, Scipion s’empare sans coup férir de l’inexpugnable capitale barcide et en une seule décision il défait tout leur eldorado hispanique en retournant contre eux les peuples celtibères… (Gros parallèle entre Rome et les USA : les peuples sont libres de s’allier ou non avec eux, mais ils font bien sentir que ceux qui ne sont pas avec eux peuvent en prendre plein la gueule pour pas un rond car étant considérés comme ceux qui sont contre eux !). L’Espagne est perdue pour Carthage et la guerre semble gagner pour Rome, mais elle va durer 10 ans encore : qui du Bouclier (Fabius) ou de l’Epée de Rome (Marcellus) sera le premier à subir le courroux d’Hannibal Barca ?





Malgré ses qualités, j’ai trouvé ce tome moins intense que les précédents. Mais c’est essentiellement dû au fait que l’action se démultiplie en fonction des lieux d’opération et que fautes de sources le mangaka travaille de plus en plus sans filet, genre pour nous expliquer la situation de la guerre en Espagne (visiblement la domination carthaginoise était assez pour ne pas dire très fragile, ce qui explique pourquoi 2/3 de leurs forces occupe la Lusitanie / le Portugal au lieu de mettre la pression sur les Romains… Après tout la machine de guerre romaine a mis 2 siècles pour faire la conquête de la Péninsule Ibérique !)

Après certains petits défauts demeurent : la guerre des clones, les gerbes de sang par After Effects, les bâtiments trop propres qui font qu’on a plus l’impression d’être dans une banlieue de Tokyo que dans l’Antiquité… ^^
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Ad Astra, tome 10

Le tome précédent pouvait laisser penser que c’était plié, que Scipion avait fait tourner la roue et qu’Hannibal était cuit.

Les choses ne sont pas aussi simples, et les amples et indécises batailles qui parsèment ce tome le prouvent.



On assiste à un véritable jeu d’échecs. C’est à celui qui prédira au mieux les intentions de l’adversaire. Les joueurs sont Scipion et Hannibal, mais aussi Hasdrubal, le frère d’Hannibal, pas mauvais à ce jeu, et aussi le consul Néron. Le conflit est autant en Italie qu’en Espagne. Le morceau de choix tactique reste la fameuse « phalange oblique », utilisée par Hasdrubal, qu’Alexandre avait utilisé avec succès un siècle et quelques décennies plus tôt (dixit Mihachi Kagano. Il semble – dixit Wikipédia – que le créateur de cette phalange soit le Thébain Épaminondas lors de la guerre opposant cette ville à Spartes).



Les deux camps ont des pertes, importantes. Mais petit à petit on sent Rome prendre l’ascendant. Tout est encore loin d’être joué ceci dit.

Toujours aussi palpitant.

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Ad Astra, tome 9

Enfin, Scipion passe sur le devant de la scène !



Fini les extrapolations sur sa jeunesse, on entre dans l'Histoire.

Scipion est nommé proconsul en Hispanie, à 24 ans, dans le but avoué de saper les bases de l'empire carthaginois et de faire diversion. Inquiets pour l'Hispanie, les gouvernants de Carthage devraient pousser Hannibal à se détourner de Rome.

Scipion s'empare de Carthagène, base principale de Carthage en Hispanie, en un jour. La ville était réputée imprenable, entourée d'eau sur trois côtés. Mais Scipion met à profit la marée basse qui libère l'accès par le nord. Il attaque par là avec un petit groupe de soldats pendant que l'essentiel de ses troupes font diversion sur les autres côtés. le nord de la ville est dépourvu de défenseurs ; l'entrée est facile.

Une fois la ville prise, il libère les otages des tribus hispaniques pour s'assurer de leur neutralité, voire de leur fidélité.

Bref, Scipion retourne les stratégies d'Hannibal contre lui.



C'est tout simplement impressionnant.

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Ad Astra, tome 2

Comme dit l’adage « Jour de pluie, session lecture avachi(e) ». Comment ça, ça n’existe pas ? M'aurait-on menti durant toutes ces années ? Bref peu importe, ce qui compte c’est qu’en ce samedi pluvieux j’ai pu embrayer sur le deuxième opus du manga consacré à la destinée de l’auguste stratège Hannibal Barca. En selle pour ce céleste épisode consacré à l’incroyable bataille de la Trébie, fulminant théâtre des tacticiens parmi les plus éminents de l’Antiquité.



Mihachi Kagano délaisse le parti pris scénaristique des sillons habilement entremêlés creusés dans l’aurore de cette odyssée, afin de tisser une trame très linéaire mais bien plus dense. Outre les quelques adaptations approximatives qui n’échapperont pas encore une fois aux regards les plus affûtés, l’auteur modère davantage le rythme de sa plume si effrénée et prend le temps de coucher sur le papier une histoire remarquablement aboutie.



Entre les explications détaillées des tactiques militaires, les puissants moments homériques et les scènes de bataille dépeintes avec une précision d’orfèvre, le mangaka fait preuve d’une divine maîtrise dans la narration de la célèbre bataille de Trébie en même temps qu’il témoigne d’une connaissance colossale et parfaitement documentée du sujet. Seule (petite) ombre au tableau, l'émotion fait à nouveau partie des grands oubliés, si bien que cette seconde guerre punique se dévoile dans ce qu'elle a de plus froid.



Sur le plan graphique on est dans la lignée du premier volet : le coup de rayon se veut appliqué et précis afin de livrer des scènes d’affrontement des plus lisibles et nerveuses, garanties d’une immersion totale. Amateurs/trices de pans les plus retors de l’Histoire dopés aux tactiques les plus fertiles qui soient, n’attendez plus, cette saga est toute indiquée pour vous.



« Audaces fortuna juvat »



Oui, je voulais finir sur une touche philosophique car j’aime ça. Intéresse-toi un petit peu à tes copains Babelio.
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Ad Astra, tome 11

Un tome palpitant !



Scipion donne maintenant tout ce qu’il a ; il en a le pouvoir. En utilisant une tactique déjà employée par son ennemi Hannibal, il parvient à défaire d’Hasdrubal Giscon en Espagne. Il parvient également à éloigner le roi numide Massinissa de Carthage et à en faire son allié.



Un épisode intéressant au sénat romain oppose Scipion, nouveau consul, au héros Fabius qui craint l’accumulation des pouvoirs chez le jeune homme. Il faut se rappeler que les Romains ont une sainte horreur de la royauté et des dictateurs (ça changera). Scipion, lui, souhaite porter la guerre en Afrique afin que le Conseil de Carthage rappelle Hannibal, toujours confiné en Italie du sud. Il a l’autorisation et remporte rapidement un succès face aux carthaginois et leur allié, le roi de Numidie occidentale Syphax.



Scipion est ici sans conteste le héros de l’histoire, le gentil dont on souhaite la victoire. Hannibal ne lui fait plus concurrence. Les seconds couteaux carthaginois ont bien moins de charisme et on n’hésite guère à les ranger dans le camp des méchants. Mihachi Kagano a choisi son camp. Patrick Girard, dans sa trilogie Le roman de Carthage, avait fait le choix inverse.



On commence maintenant à entrevoir le bout du long tunnel de cette seconde guerre punique. Je ne sais pas combien de tomes sont prévus, mais à mon avis plus tellement.

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Ad Astra, tome 8

Encore un excellent opus ; cela devient répétitif.



Mihachi Kagano se lâche un peu. Il se permet de combler les trous des documents historiques, voire de modifier un peu les faits (c’est lui-même qui le dit). Le rôle joué par le jeune Scipion est amplifié. Il est la tête pensante qui sauve la mise des romains lors de la deuxième bataille de Nola. Et il est celui qui va trouver un moyen de percer les secrets des défenses de Syracuse dans la deuxième partie. Son ami plébéien imaginé par l’auteur, Caïus, n’est pas en reste. Sa vendetta personnelle contre Maharbal, l’ambitieux lieutenant d’Hannibal qui mène ici la tactique carthaginoise, lui donne une force quasi surhumaine.

Maharbal, justement, se révèle plus malin que ce que l’on pouvait croire. Mais il a le sang chaud et cela lui sera néfaste.



Les scènes de bataille autour de Syracuse sont formidables, en particulier un dessin d’une griffe d’Archimède soulevant une double galère romaine.

Archimède, justement, est le bonus vivifiant de ce tome. S’il paraît quelque peu savant déluré au début, on comprend vite qu’il cache en fait une intelligence vivace.



Si vous voulez que vos gamins s’intéressent à l’Histoire, filez-leur ce genre de manga.

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Ad Astra, tome 1

Quoi, un manga historique sur les guerres puniques ? Mais quelle bonne idée, surtout pour moi qui adore les mangas et les peplum, mais aussi pour tout le monde vu que l’establishment culturel français semble avoir décidé, après avoir guillotiné la culture grecque, d’euthanasier la culture romaine au nom d’un égalitarisme à la George Orwell (vous savez, celui où certains sont plus égaux que d’autres…)



Michi Kagano veut nous raconter la Deuxième Guerre Punique (218 à 201 avant Jésus Christ) à travers les parcours croisés du légendaire général carthaginois Hannibal Barca et du célèbre général romain Publius Cornelius Scipio, qui obtiendra le nom de Scipion l’Africain en mettant fin au conflit. Le titre du manga annonce que le récit sera plutôt centré sur la vision romaine du conflit (sources historiques obligent), et c’est sans doute pour cela qu’on insiste autant au début sur la dénonciation de l’impérialisme romain, pour bien montrer qu’il n’y aura pas de traitement de faveur ou de parti pris en faveur de l’un ou l’autre camp… On alterne les POV’s des deux stratèges, mais on n’oublie pas pour autant les méandres de la politique romaine et l’opposition entre patriciens et plébéiens (qui rappelleront de bons souvenirs aux latinistes), où les difficiles relations entre Hannibal, son Etat-major, sa mère patrie et ses alliés espagnols, gaulois ou italiens…

Le duel des deux stratèges, l’un déjà arrivé au sommet alors que l’autre doit encore monter tous les échelons en faisant ses preuves, fait sans surprise la part belle à la chose militaire… Mais il peut faire écho au duel psychologique plein de « je sais que tu sais que je sais que tu sais… » entre Light Yagami et L dans le manga culte "Death Note", sauf qu’ici les deux adolescent surdoués mais égotique sont remplacés par deux individus qui se battent avec toute leur sincérité pour l’avenir de leur peuple.

Mais les autres personnages ne sont pas en reste : ils sont nombreux, diversifiés et bien caractérisés… Notons parmi eux la présence du plébéien Fabius au look de furyo, qui est à la fois le porteur de la plupart des scènes légères du manga, mais aussi d’un message sur l’éternelle lutte des classes avant que le personnage ne bascule dans le tome 6.



Les dessins sont soignés, visiblement bien documenté, et gagnent en qualité de tome en tome, notamment dans de l’action et de la violence, en dépit de la malédiction clonesque propre aux mangas : pas toujours faciles de distinguer les carthaginois, les Romains ou les Gaulois les uns des autres… Franchement un dramatis personnae illustré en début de tome n’aurait vraiment pas été de refus !





Ce tome 1 est clairement un tome de mise en place, mais les choses avancent assez vite.

Dans la présentation de la fin de la Première Guerre Punique, dont la résolution pue l’arrogance impérialiste mal placée qui va conduire à la Deuxième Guerre Punique (décidément l’Histoire peut bégayer, confère la Première Guerre Mondiale qui conduit directement à la Deuxième Guerre Mondiale), il y a initialement quelque chose de bizarre dans les graphismes avec un charadesign quelque part entre "Blame" et "L’Attaque des titans", des mangas volontiers horrifiques, du coup l’introduction du personnage d’Hannibal c’est limite "The Omen" / "La Malédiction" !

https://www.youtube.com/watch?v=nmOHzeTsBUM

Ellipse : nous retrouvons les jeunes Scipion Junior et Fabius à Rome commentant la déclaration de guerre entre Rome et Carthage, ce qui nous épargne tout les préliminaires en Espagne, avant de retrouver Romains et Carthaginois jouant à cache-cache entre les Pyrénées et les Alpes, Fabius et Scipion Junior travaillant sous les ordres de Scipion Senior. Le fameux passage des Alpes est éludé, l’auteur préférant se concentrer sur Scipion Senior persuadé que les Gaulois sont définitivement matés et Hannibal persuadé qu’il suffit de souffler sur les braises pour que tous ces peuples s'embrase et rejoignent sa cause… Ce qui nous amène à la bataille du Tessin où il s’offre en appât pour permettre à ses aux cavaliers numides de déborder les Romains sur leurs ailes. Le mangaka reprend Tite-Live en faisant de Scipion Junior le sauveur de Scipion Senior, tandis qu’Hannibal ayant réussi son baptême du feu aux allures d’ordalie rallie tous les Gaulois à lui…



Un manga peplum qui commence sous les meilleurs auspices, qu’on se le dise ! ^^
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Ad Astra, tome 13

Dans ce treizième et dernier tome nous sommes enfin à Zama : les légions romaines sont aux portes de la capitale punique, et malgré toute la haine et tout le mépris qu'ils portent à leur champion les oligarques sont obligés de rappeler Hannibal en Afrique pour sauver les richesses et leurs peau… Si Hannibal l'emporte tout est encore possible, si Scipion qui a réussi à prendre le commandement romain en jouant sur la soif de vengeance de ses compatriotes l'emporte il n'y aura plus personne dans le bassin méditerranéen pourra stopper la soif de conquêtes de la Ville Éternelle… le stratège carthaginois abat toute ses cartes, mais au cours de toutes ces années et de toutes ces batailles l'élève a trop bien appris du maître et il doit affronter ses propres tactiques sans l'aide de la cavalerie numide ralliée à Rome. Pour sauver sa patrie Hannibal offre sa tête à Scipion, mais la ploutocratie romaine en rien à secouer : ce qu'elle veut, c'est s'emparer des terres, des hommes et des richesses de celle qui fut sa rivale.

Le mangaka a sans doute grillé ses cartouches dans les tomes précédents, donc niveau epicness to the max difficile de faire mieux ou aussi bien que ce qu'il a déjà fait auparavant. Il insiste bien sur le passage de témoin entre les hommes et entre les nations : c'est l'heure de Rome, et Scipion pensent pouvoir raisonner les vaincus pour imposer les diktats du Sénat, mais on ne raisonne pas avec l'humiliation et l'impuissance, la colère et le désespoir (n'est-ce pas, mesdames et messieurs les voix de leur maître encarté(e)s LREM) ! Et le mangaka décide d'en rester là pour passer à l'épilogue et mentionner qu'Hannibal ne baissa jamais les armes : expérience révolutionnaire à Carthage, rébellion en Syrie séleucide, conspiration en Asie Mineure… le hasard fit qu'Hannibal et Scipion moururent la même année, et le héros sauveur de Rome ne jouit jamais de son triomphe car pour ses ambitions le Sénat ne voulait pas d'un empêcheur de tourner en rond. Résultat des courses ? 2 siècles de conquête, d'asservissement, d'exploitation, d'humiliation, bref de violences et d'inégalités et d'injustices pour aboutir à une Rome se dévorant elle-même durant des guerres civiles meurtrières qui enterra la République et le pouvoir du peuple pour faire naître l'Empire et le pouvoir d'un seul homme garant des privilèges des puissants (et pour cela il faut du pain et des jeux, sinon c'est la révolution à répétition !). Pour Mihachi Kagano plus les choses changent et plus elles semblent les mêmes : les États-Unis et la Chine ont remplacé Rome et Carthage, et la guerre économique a remplacé la guerre tout court. Nous allons le chaos, mais les rentiers du néant s'en moque éperdument tant que leurs comptes en banques continuent de s'accroître indéfiniment… Monde De Merde certes, mais je serai de la prochaine série de l'auteur !
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Ad Astra, tome 8

Quoi, un manga historique sur les guerres puniques ? Mais quelle bonne idée, surtout pour moi qui adore les mangas et les peplum, mais aussi pour tout le monde vu que l’establishment culturel français semble avoir décidé, après avoir guillotiné la culture grecque, d’euthanasier la culture romaine au nom d’un égalitarisme à la George Orwell (vous savez, celui où certains sont plus égaux que d’autres…)









Ce tome 8 se divise en 2 parties différentes l’une de l’autre :



- dans une première partie, nous suivons la 2e bataille de Nola !

Hannibal confie la direction de la bataille à Maharbal pour tester son aptitude à commander (ou pour s’en débarrasser ^^) tandis que Marcellus est persuadé d’avoir eu la bonne idée pour les contrer en armant ses troupes de lances d’abordage pour formé des carré de piquiers… Mais le rusé Marhabal retourne contre lui la stratégie de Marcellus par le terrible combo cavalerie numide / cavalerie espagnole, avant que Scipion ne retourne à son tour sa stratégie contre lui : Caius obtient enfin sa vengeance ! (un Caius qui d’ailleurs ressemble de plus en plus à Snake Plissken / Solid Snake)



Le conflit change ensuite de nature, car aux opérations militaire de grande envergures succèdent les opérations diplomatiques de grande envergure : c’est la course aux alliés entre Rome et Carthage qui essaient chacune de débaucher les alliés de l’autre…



- dans une deuxième partie, nous suivons le siège de Syracuse !

La mort de Hiéron a laissé un vide dans la principale cité sicilienne, et en jouant aux apprentis sorciers les Romains offrent involontairement le pouvoir aux frères à Hippocrate et Epycides envoyés par Carthage (ça me rappelle les nombreux ratés des barbouzes de la CIA au service de l’Oncle Sam)

Face aux machines de guerre du génial Archimède, le corps expéditionnaire romain est dans l’impasse… Scipion prend la place de l’érudit Damippos envoyé par Sparte pour infiltrer la cité et trouver la faille qui permettra de l’emporter…

On ne va se mentir, cette partie emprunte énormément à l’"Eurêka !" d’Hitoshi Iwaaki et marche dans ses pas : le mangaka n’est aucunement dupe de ce qu’il lui doit et rend joliment hommage à son prédécesseur.



Les dernières pages introduisent Massinissa le vent du sud qui va causer les pires misères aux troupes romaines du front espagnol avant de SPOILERS (mais est-ce qu’on peut vraiment spoiler un truc qui s’est passé il y a 2200 ans ? ^^)

Ces dernières pages me rassurent : on va aborder des événements moins connus mais tout aussi importants de cette guerre mondiale antique… Mais graphiquement je suis obligé de signaler que la guerre des clones continue de sévir tant dans les rangs romains que dans les rangs carthaginois, et que le mangaka abuse un peu trop des gerbes de sang réalisées avec after effects : c’est dommage, car à part ça les graphismes réalistes sont particulièrement réussis.
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Ad Astra, tome 12

Je suis heureux que ce 12e et avant-dernier tome corrige le tir du manichéisme mis en scène dans le tome précédent... Alors oui Hasdrubal est toujours brutal et vicieux, et Syphax lâche et libidineux, ce qui permet à Scipion de manipuler l'un et l'autre en adoptant les tactiques et les stratégies qu'il a apprises d'Hannibal : nous sommes en 203 avant J.-C., et la bataille des Grandes Plaines est une victoire sans appel pour l'armée romaine... Massinissa est tout heureux de retrouver sa fiancée Sophonisbe, mais Rome le prive à la fois de sa vengeance et de son amour de toujours. Les retrouvailles sont courtes, houleuses, douloureuses, et se finissent tragiquement : une fois de plus, le mangaka traite avec tact, pudeur et humanité de la difficulté pour ne pas dire du calvaire d'être femme dans un monde où les hommes les considèrent comme des objets (une question d'une brûlante actualité au Japon où les machistes et les sexistes sont en guerre contre le mouvement #MeToo)...

Après lui avoir refusé tout soutien, le Sénat de Carthage appelle à l'aide Hannibal et le somme de rentrer d'Italie pour combattre Scipion en Afrique... Et c'est ainsi qu'il est de nouveau frappé par le deuil quand son jeune frère Magon préfère mourir en essayant de le rejoindre à temps que d'arriver trop tard pour l'épauler (un moment très émouvant où le mangaka se demande comment vivre à l'ombre d'une génie, surtout quand il s'agit d'un membre de sa propre famille). L'alliance avec Massinissa nouveau roi de la Numidie unifiée est de nouveau en question, et on entre dans un phase diplomatique avant qu'Hannibal ne décide de négocier la paix directement avec Rome : la rencontre entre les chefs de guerre carthaginois et romains est bien sûr iconique, bien scénarisée, bien dialoguée et bien mise en scène... Le stratège carthaginois propose un statu quo ante, mais les Romains en bons impérialistes donc en bon suprématistes (suivez mon regard outre-atlantique) veulent un reddition sans condition car ils sont forts et les forts n'ont pas à négocier avec les faibles ! (des gros connards imbus d'eux-mêmes qui de toutes les manières n'ont jamais respecté les traités qu'ils ont signé quand ils avaient intérêts à les bafouer)

L'ultime affrontement est inévitable : c'est l'heure de Zama, et Hannibal abat ses dernières cartes !!!
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Ad Astra, tome 12

Encore un épisode riche, prenant et émouvant.



Prenant par la grande bataille rangée en Afrique entre troupes romaines et carthaginoises, chacune accompagnées d'un nombre non négligeable d'alliés. Selon Mihachi Kagano, c'est lors de cette « bataille des grandes plaines » que Scipion passe de « simple » copieur des tactiques d'Hannibal à innovateur. Mélangeant ingrédients « hannibalesques » et romains, il mitonne sa propre recette tactique et gagne haut la main. Cette fois, le choc est suffisant pour que le Sénat carthaginois rappelle Hannibal d'Italie : deuxième victoire pour Scipion, l'Italie peut respirer.



Émouvant car, contrairement à ce que je prétendais dans mon précédent billet, certains personnages carthaginois sont traités par l'auteur de façon touchante, avec beaucoup de respect. Je pense principalement à Magon, le jeune frère d'Hannibal. L'impression que Carthage représente le « camp des méchants » s'évapore. Seul Hannibal garde sa distance, toujours froid comme un iceberg.



On termine par un chouette face à face entre les deux stratèges Hannibal et Scipion – une belle bataille psychologique – et les préparatifs pour la der des ders.

J'ai dû m'attacher pour ne pas me précipiter sur le dernier tome (non, je rigole).

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Ad Astra, tome 6

Quoi, un manga historique sur les guerres puniques ? Mais quelle bonne idée, surtout pour moi qui adore les mangas et les peplum, mais aussi pour tout le monde vu que l’establishment culturel français semble avoir décidé, après avoir guillotiné la culture grecque, d’euthanasier la culture romaine au nom d’un égalitarisme à la George Orwell (vous savez, celui où certains sont plus égaux que d’autres…)









Ce tome 6 du manga "Ad Astra" est entièrement consacré à la décisive Bataille de Cannes et ses conséquences…



J’ai toujours cru en ce manga, mais je n’aurais jamais cru qu’il allait autant gagner en qualité et en profondeur !

Flashback : Hannibal explique à ses alliés gaulois son plan pour la bataille en particulier et pour la guerre en général, les retournant ainsi comme des crêpes !

Retour au présent : Minucius et Aemilius tentent le tout pour le tout en s’attaquant au général carthaginois Giscon.... Un moment de beauté macabre, chacun se sacrifiant pour l’autre en pure perte tandis que Scipion essaye vainement de rallier les 10000 gosses de riches laissés en réserve…

Le chapitre 37, intitulé « Barbarie », est d’une violence inouïe : viols, meurtres, mutilations, tortures physiques et psychologiques… Rien ne nous est épargné des horreurs de la guerre et force est de constater que le manga mérité bien sa qualification de seinen ! Le pauvre Caius qui pour sa deuxième vie pensait avoir définitivement rompu avec les choses de la guerre est rattrapé par cette dernière de la pire des manières…



A Rome c’est le chaos qui s’abat sur la cité : Varron est châtié et Fabius reprend les rennes du pouvoir pour appliquer à nouveau la stratégie de la guerre d’usure qui va prolonger le conflit de 15 ans et provoquer pour un siècle entier la ruine de l’Italie…



Scipion se jure de vaincre Hannibal, quoi qu’il puisse lui en coûter, mais lui et les rescapés de la bataille de Cannes sont confiés aux bons soins du légendaire général Marcus Claudius Marcellus. Le personnage est une brutasse badass qui cultive les mythes de l’âge d’or et de la décadence tout en mettant en avant la trilogie travail / famille / patrie, ce qui fait de lui un mélange entre Schwarzie et Pétain… Une chose est sûre, lui et ses amis vont en prend plein la gueule pour par un rond !

Difficile de spoiler, puisque tout ça s’est déroulé il y a plus de 2000 ans et que le mangaka annonce la couleur : les troupes de Marcellus vont héroïquement défendre la Campanie, battant par deux fois les troupes d’Hannibal, avant que leur leader ne finisse par succomber aux ruses du stratège carthaginois…



Un seul bémol à un gros kif : la guerre des clones continue encore un peu… Avec la garde gauloise de Giscon par exemple, avec ses visages et ses regards à l’identique, on peut largement jouer au jeu des sept erreurs ! Pour tout le reste, en tant qu’amateur de peplum et passionné d’histoire antique j’ai pris mon pied !!!





Pour tous les amateurs, jetez-vous sur "Eurêka !", un manga relatant le siège de Syracuse durant la Deuxième Guerre Punique…
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Ad Astra, tome 2

2e opus, largement consacré à la bataille de la Trébie.

Les personnalités des deux protagonistes s'affrontent, s'affutent, dans cette terrible bataille. Hannibal a plusieurs coups d'avance mais Scipion ne se laisse pas damer le pion pour autant malgré le fait qu'il n'ait pas les coudées franches.

Kagano prend le temps de détailler cette bataille : stratégies et placements d'armée sont bien expliqués, ainsi que les différentes réactions des troupes. On trouve ainsi cette réalité historique abordable. Peu fan des épisodes guerriers, je me suis prise au jeu.

En arrière-fond, les ambitions et politiques des Romains relancent le jeu encore et encore.



Ad Astra est une série de manga bien conçue et prenante. Je lirai le tome 3 rapidement si ça m'est possible.
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Ad Astra, tome 13

Fin de cet épatant manga historique contant les événements de la deuxième guerre punique.



Si je me laissais aller sans réfléchir, j'insisterais sur le niveau plus faible dans ce dernier tome. Mais ce serait confondre avec le pincement au coeur que l'on ressent quand un bon cycle se termine.

De fait, la bataille finale est pliée dès le début ; déjà parce que le lecteur connait sa conclusion. Mihachi Kagano se débrouille pourtant pour maintenir un semblant de suspense et une certaine confiance en lui chez Hannibal. Mais sous sa plume Scipion parait tellement sûr de lui, il a tellement tout prévu, il détruit si vite les quelques espoirs carthaginois, que cela ne marche pas vraiment.

Terminé Carthage, donc.



L'épilogue nous entraine des années plus tard et porte une note assez sinistre. Le vainqueur est aux portes de la mort. Il est empli d'amertume et de rancœur envers Rome qui l'a trahi, estime-t-il. Probablement est-il en partie responsable de son sort, à cause de sa puissance acquise qu'il n'a pas hésité à afficher à outrance, se créant des inimitiés telle que celle de Caton l'Ancien.

Abandonné par Carthage, le vaincu devient un exilé, un paria fuyant la vengeance de Rome, et finit aussi misérablement.



A l'heure de leur mort, la gloire passée n'est plus qu'un souvenir doux-amer. Reste ce qui deviendra la légende, toujours vivace de nos jours.

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Un roman noir social qui expose les fractures de classe de l’Amérique de l’après-guerre, dans lequel James Lee Burke poursuit sa réflexion sur la violence humaine dans un livre encadré par la présence de deux guerres (la « Grande Guerre » où a combattu le père d’Aaron et la guerre de Corée, contemporaine de l’histoire).

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