Le Réprouvé de
Mikaël Hirsch sur webtvculture .
Décembre 1954. Alors que Simone de Beauvoir reçoit le prix Goncourt.
Louis-Ferdinand Céline vit reclus dans un pavillon de banlieue. Un jeune coursier des éditions Gallimard raconte? Un roman tendre et cruel sur le milieu littéraire et les années 50.
[...] Officiellement, ils croisent dans ces eaux pour recenser les populations de sternes, les phoques ou je ne sais quoi, mais en réalité, ils cherchent à contrôler les activités de la France dans la région, rapport aux essais…
— Aux essais ?
— Mais les essais nucléaires, voyons. Le prochain test a lieu dans deux jours seulement. Le Rainbow Warrior II est déjà sur zone, à Moruroa…
— Je ne comprends rien, quel rapport avec les Kerguelen ?
[...] On ne badine pas avec la sécurité nationale, même sur un caillou peuplé de manchots.
[...] — Les Russes ne savent rien encore, mais croient savoir quelque chose. Les Américains ne savent vraiment rien, mais veulent savoir ce que savent les Russes.
— Et nous ?
— Nous, on a malheureusement besoin de tous les autres pour en savoir plus. La France est une petite puissance qui mène un jeu dangereux.
[...] Cet archipel a une influence sur les gens. On se laisse facilement surprendre au début. On m’avait prévenu. Les dimensions, les accidents, les cahots, les animaux sont à une autre échelle. Il est difficile de trouver ses marques au début.
Les gens disparaissent, qu'ils quittent simplement nos vies ou bien l'existence en général, mais leurs paroles ne cessent jamais tout à fait de nous hanter.
[...] Ils sont manipulés. Les Australiens et les Anglais ont toujours convoité ces îles pour pouvoir bénéficier des zones de pêche.
[...] Ici, l’absence de l’homme a été trop longue. Il est inutile de vouloir domestiquer l’endroit. La sauvagerie y est enracinée.
Tu vois, l'histoire est pleine de pays disparus, de civilisations englouties et de rêves brisés.
« Lorsque Pascal regardait un tableau, il voyait, avant tout, une succession. » (p. 25)
La première de mes rencontres avec Céline, eut lieu en juillet 1952.(...) C'était un homme usé, presque un vieillard. Encore dans la cinquantaine, il paraissait pourtant grabataire.
Portait père putatif en croquemitaine.
Je ne crois pas qu’aimer soit plus fort que d’être aimé, mais Balavoine a chanté beaucoup de conneries. C’est ce qui arrive aux chanteurs populaires lorsqu’ils se prennent pour des philosophes.