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Critiques de Mike Baron (39)
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Les Chroniques de Corum, tome 2 : La Reine ..

Coincé entre la dark fantasy baroque d'"Elric de Melniboné" et le post-apocalyptique décadent d'"Hawkmoon", le prince Corum Jhaelen Irsei n'est pas la création la plus populaire de Michael Moorcock le Prométhée des genres de l'imaginaire, mais elle n'en reste pas moins très intéressante. Dans l'univers de Corum, les Vadghaghs et les Nhadraghs disposent d'une longévité qui fait la jalousie des humains nommés Mabdens, et il se sont fait la guerre guerre pendant des siècles sinon des millénaires avant de conclure à la la stérilité de leur affrontement, de faire la paix et de vaquer chacun de leur côté à leur occupation collectives ou personnelles au point de ne plus savoir faire la guerre et laissant à leur sort les Mabdens à la vie brève et au taux de reproduction élevé plus proche de la barbarie que la civilisation… Il est étonnant que Michael Moorcock qui a toujours revendiqué sa tolkienophobie parte d'un Silmarillion transposé en Science-Fantasy… "La Reine des épée" suit en grande partie le schéma du "Chevalier des épées", mais les différences qui distinguent les deux récits n'en sont que plus intéressantes ! Corum n'agit plus seul mais en groupe, et sa quête de vengeance pour lui seul devient une quête de liberté pour tous (ce qui va faire de lui une légende dans son propre univers chez moult peuples qui ne sont pas le sien), il est de moins en moins donc de plus en plus acteur de son destin, et il maîtrise de mieux en mieux les pouvoirs néoromantiques de l'Oeil de Rhynn et de la Main de Kwll qui finissent par faire de lui un sacré grosbill. Mine de rien, ce récit fait la part belle aux personnage secondaires donc j'ai envie de rendre hommage parmi tant d'autres à Noreg-Han le roi sans royaume maudit par le chaos mais qui n'a jamais perdu l'espoir d'améliorer le sort de ceux qui lui ont été loyaux… Graal Forever !!!





Dans un 1er temps, nous sommes dans un récit d'exploration. Grâce aux exploits héroïques de Corum, Arkyn de la Loi a remplacé Arioch du Chaos dans 5 des 15 plans. Si dans "Le Chevalier des épées", le Prince Corum découvrait un monde devenu humain par ses yeux d'elfes, dans "La Reine des épées" il découvre le monde des yeux humains avec des yeux neufs… Dans chaque royaume, chaque, ville, chaque village, les s'affrontent les partisans de la Loi et les partisans du Chaos. Mais que peuvent l'amour et le pacifisme contre la haine et le bellicisme, surtout quand la haine et le bellicisme sont soutenus par une puissance étrangère impérialiste disposant d'une écrasante force de frappe ? (ce ne serait pas la première fois que l'auteur anglais Michael Moorcock dézingue la politique de l'Oncle Sam qui fut autrefois celle de la perfide Albion) C'est ainsi que Corum, la Margravine Rhalina et l'éternel compagnon qui porte désormais le nom de Jhary-a-Conel (et qui est lui-même accompagné du chat volant nommé Moustache) font route vers Halwyg la Cité des Fleurs du roi Onald pour organiser la résistance contre les hordes du chaos menées par Lyr-a-Brode le roi de Kalenwyr.



Dans un 2e temps, nous sommes dans un road trip science-fantasy voire Sword & Planet. Pour sauver le dernier bastion des plans naguère dominés par Arioch, la Team Corum doit s'allier au dernier bastion des plans toujours dominés par Xiombarg. C'est ainsi que pour trouver la Cité dans Pyramide la Team Corum affronte le lac aux voix, les plaines de sang, la rivière blanche, la brume jaune, l'armée figée, les chariots du chaos et les karmanaux de zert… Et au final nous découvrons les descendants des Vadghaghs qui n'ont rien oublié du savoir de leurs ancêtres (énergie nucléaire, rayons lasers, générateurs de gravité et machines quantiques) !



C'est là qu'on ajoute un 3e acte, avec le retour de la Team Corum sur leur plan d'origine pour soutenir le siège d'Hawyg mené par le Prince Gaynor le Damné, ancien champion de la loi damné pour toute l'éternité car ayant rejoint le camp du chaos pour l'amour d'une femme. Corum et Gaynor sont diamétralement opposés : le premier malgré tout ce qu'il a subi n'est qu'espoir, optimisme et loyauté, le deuxième en raison de tout ce qu'il a subi n'est que désespoir, cynisme et déloyauté. Leur duel a mort permet de faire pencher la Balance Cosmique en faveur des forces du bien. Les hordes du chaos composés de barbares, de molosses de guerre et d'ours-démons déferlent sur les derniers défenseur de la liberté, de l'égalité et de la fraternité (les véritables amateurs de fantasy auront immédiatement identifié le schéma récurrent du "Cycle Drenaï" de David Gemmell, maître anglais de l'heroic fantasy ayant su réconcilier les héritages de JRR Tolkien et Michael Moorcock qui pourtant ne se supportaient pas l'un l'autre). Les renforts d'outre-monde arriveront-ils à temps, Xiombarg du Chaos tombera-t-elle dans le piège tendu par Arkyn de la Loi ? le suspens est total jusqu'au dernier moment !





Pouvait-on faire mieux en comics dans les années 1980 : je n'ai sais fichtrement rien, mais bon cela aurait été bien dur quand même… Coincé entre le texte de Michael Moorcock et les dessins d'un Mike Mignola en début de carrière mais déjà très mature et qui a tout compris en mélangeant science et magie, le scénariste Mike Baron livre une adaptation très fidèle mais très efficace. Alors en cours de route Mike Mignola est remplacé par Jackson Guice : le 2e essaye de rester fidèle au style du 1er, mais avec un moins de talent on sent fatalement la différence… Je reste très inquiet pour l'adaptation du "Roi des épées" qui ésotérique, mystique et métaphysique pour ne pas dire cryptique est loin d'être le meilleur opus de la série…
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Coincé entre la dark fantasy baroque d'Elric de Melniboné et le post-apocalyptique décadent d'Hawkmoon, le prince Corum Jhaelen Irsei n'est la création la plus populaire de Michael Moorcock le Prométhée des genres de l'imaginaire, mais elle n'en reste pas moins très intéressante. Dans l'univers de Corum, les Vadghaghs et les Nhadraghs disposent d'une longévité qui fait la jalousie des humains nommés Mabdens, et il se sont fait la guerre guerre pendant des siècles sinon des millénaires avant de conclure à la la stérilité de leur affrontement, de faire la paix et de vaquer chacun de leur côté à leur occupation collectives ou personnelles au point de ne plus savoir faire la guerre et laissant à leur sort les Mabdens à la vie brève et au taux de reproduction élevé plus proche de la barbarie que la civilisation… Il est étonnant que Michael Moorcock qui a toujours revendiqué sa tolkienophobie parte d'un "Silmarillion" transposé en Science-Fantasy…



Les Vadghaghs sont un peuple qui utilise la force de l'esprit comme technologie et non comme magie pour entre autres choses les transports et les communications, et quand au Castel Erorn la famille de Khlonskey ne parvient plus à joindre les autres, le roi demande au prince de voir pas lui-même de quoi il en retourne. Chevalier errant, il découvre un monde en ruine aux les barbares humains ont remplacés Vadghaghs et Nhadraghs, dans lequel Gladnyth A-Krae conquérant raciste et génocidaire est parti en croisade contre les races anciennes et qui n'hésite pas à s'en prendre aux siens quand il ne partage pas ses projets (toutes allusions aux néo-nazis anglo-saxons des années 1970 ne sont pas fortuites du tout). le havre de paix de Casgel Erorn redécouvre la guerre et la violence, et le Prince Corum arrive trop tard pour partager son sort. Sa Némésis lui prend un oeil et une main, mais il apprend la haine !

Le destin en veut pourtant autrement puisque que Corum Jhaelen Irsei échappe à ses tourments (deus ex machina du simiesque serviteur de l'ombre d'un dieu), et se retrouve au bon soin de la Margravine Rhalina dirigeante d'un mélange entre la cité d'Ys et du Mont Saint Michel qui lui prouve que les humains ne sont pas tous des barbares sanguinaires, et après avoir appris la haine et l'envie de tuer c'est l'amour et l'envie de protéger qu'il apprend (la belle veuve est douce mais pas faible, d'ailleurs c'est elle qui met le héros dans sa couche et non l'inverse !). A une époque où les unions mixtes sont encore aux yeux de ses saloperies d'élites autoproclamées un crime contre les bonnes moeurs, l'auteur fait preuve d'un iconoclasme complètement assumé. En son temps cela a beaucoup choqué, mais je ne vais pas verser une larme sur les états d'âmes de l'autoproclamée « bonne société »… Toujours est-il que Corum retrouve sa Némésis et que pour lui sauver la vie Rhalina fait appelle à la plus noire des sorcellerie !



Si la 1ère partie du récit mélangeait "Le Morte d'Arthur" et "La Planète des singes", dans la 2e partie l'auteur renoue avec ses premières amours à savoir les pulps à la "John Carter" (comme le prouve le jardin carnivore qui était dans une des plus pulpienne nouvelle de R.E Howard). Corum apprend de la bouche du sorcier Shool que Gladnyth A-Krae et les Mabdens ne sont que les pions d'Arioch, le Chevalier des Épées dieu du chaos. Il lui promet la vengeance en échange de ses services, et c'est ainsi que Corum se retrouve avec l'oeil d'un dieu mort qui lui permet de voir les enfers et la main d'un autre dieu mort qui lui permet de commander aux derniers arrivés de ses habitants, avant de partir dans une odyssée pour parvenir au Palais d'Arioch… La suite du récit est donc très pulpienne mais associées aux souvenirs des aventures de Jason et d'Ulysse (mais ces récits n'étaient-ils pas des pulps antiques ?), Corum rencontrant divers serviteurs du dieu dont ils sont les victimes : Corum veut les épargner, mais est obliger de les tuer pour pouvoir avancer (la main du dieu mort étant à peine moins traîtresse qu'une certaine épée noire buveuse d'âme qui ne faut pas nommer, car la nommer c'est l'appeler et hâter le fin de son monde). C'est ainsi qu'il fait la rencontre d'Hanafax, soldat, prêtre et explorateur, mais aussi Dédale, Da Vinci et Magellan qui va l'accompagner un temps. A la Porte du Lion, l'auteur renoue avec ses autres premières amours à savoir les tragédies shakespeariennes, puisque pour avancer il est obligé de tuer un ami et le peuple qu'il pensait avoir perdu et qu'il espérait avoir retrouve »… La fin du récit est quasiment psychédélique avec le Palais d'Arioch et le Duc Arioch lui-même qui peuvent changer d'apparence à volonté. Nous sommes au royaumes des chimères, et Corum doit voir à travers les illusions et les mensonges : il rejoint les autres champions envoyés pour voler le coeur du dieu du chaos, et ils font cause commune pour faire triompher la justice. Nous sommes dans les codes des contes de fées, mais comme tous les héros moorcockiens Corum doit agir en « problem solver » pour qu'elle triomphe : va-t-il opter pour la haine ou pour l'amour ?





Coincé entre le texte de Michael Moorcock et les dessins d'un Mike Mignola en début de carrière mais déjà très mature et qui a tout compris en mélangeant science et magie, le scénariste Mike Baron livre une adaptation très fidèle mais très efficace. Évidemment j'attends la suite avec impatience (chat ailé, guerriers zombifiés, elfes avec rayons lasers et vaisseaux spatiaux : que du bonheur !). Et évidemment je ne résiste pas à la tentation d'écrire que Gillossen d'Elbakin.net raconte une fois de plus des bullshits en comparant tout cela au blockbuster de Glénat : tu ne peux pas comparer frontalement un comic des années 1980 et une BD des années 2010, un artiste en début de carrière et des artistes au sommet de son art… C'est encore une fois du grand n'importe quoi !
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Les Chroniques de Corum, tome 3 : Le Roi de..

COMICS FANTASY.

Tous les auteurs du début sont partis en cours de route, et c'est rarement bon signe... Ce tome qui adapte déjà le moins tome de la série d'origine et qui n'est pas un grand cru de Michael Moorcock est une oeuvre à 16 mains et certaines sont clairement moins douées que d'autres (mêmes si les dernières arrivées font comme elles peuvent pour boucler correctement la série).
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Punisher Epic Collection: Kingpin Rules

Ce tome fait suite à Punisher Epic Collection: Circle Of Blood (minisérie de 1986, épisodes 1 à 10, Assassin Guild) qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu avant : une connaissance très superficielle du personnage suffit. Il comprend les épisodes 11 à 25 et les numéros annuels 1 & 2, initialement parus en 1988/1989, écrits par Mike baron, sauf pour les histoires courtes des numéros annuels écrites par Roger Salick, Mark Gruenwald et Peter Sanderson. Whilce Portacio a dessiné les épisodes 11 à 18, avec un encrage de Scott Williams. Erik Larsen a dessiné les épisodes 21 à 25, avec un encrage de Scott Williams (épisodes 21 à 24) et Al Williamson (épisode 25). L'épisode 19 a été dessiné par Larry Stroman et encré par Randy Emberlin. L'épisode 20 a été dessiné par Shea Anton Pensa et encré par Gerry Talaoc.



Annuel 1 - Punisher se trouve à Bogotta sur la piste du plus grand laboratoire de cocaïne du pays. Il va devoir affronter des individus dans des armures métalliques dans le cadre des Guerres de l'Évolution. Épisodes 11 à 20 - Dans le nord du Mexique, Punisher est en embuscade sur les hauteurs d'un ravin, attendant la voiture ouvrant le chemin pour un camion acheminant des immigrés clandestins vers la frontière. Il est neutralisé et reprend conscience dans la cabane d'un indien nommé Pepe le Brujo. L'état de l'Utah ne cesse de remettre à plus tard l'exécution d'un meurtrier et violeur récidiviste : Punisher a décidé qu'il devait aider l'état à faire aboutir la décision du juge. Le violeur a réussi à s'échapper et Punisher le poursuit avec l'aide d'Ortiz et de sa femme Conchita. Winston Piper (29 ans) ressemble à un adolescent et se fait passer pour un étudiant dans un lycée. Frank Castle se présente comme professeur remplaçant pour animer un cours d'études sociales. Wilson Fisk commence à être plus qu'agacé par l'élimination de ses sbires par Punisher : il engage mister Kliegg pour l'éliminer. De son côté, Frank Castle a décidé d'attaquer Wilson Fisk en personne et de l'éliminer. Il a constitué un petit groupe autour de lui : Microchip (Lowell Bartholomew Ori), Reese McDowell, Vernon Brooks, Conchita Ortiz. Frank Castle a récupéré quelques paquets de coke et les vend aux plus offrants. Chaque fois qu'un acheteur se pointe, il l'abat et empoche l'argent. La dernière transaction tourne mal et une femme meurt. Punisher va traquer le meurtrier Spider Roque dans l'outback australien. Frank Castle se trouve à Las Vegas pour tuer l'assassin Belzer avant que ce dernier ne tue un témoin clé dans une affaire.



Annuel 2 Atlantis attacks - Punisher fait équipe avec Moon Knight (Marc Spector) pour neutraliser un gang à la solde de Viper, des individus avec une peau squameuse, et une fâcheuse habitude à manger des souris vivantes. Microchip se retrouve à aider la famille asiatique qui tient le restaurant où il va manger du porc au gingembre, car ils sont victimes d'un racket. Frank Castle se trouve à Philadelphie et il arrive avec son sac de sport dans un bâtiment abritant une salle d'entraînement avec un ring de boxe. Il se présente à l'accueil et paye pour un casier et une serviette propre. Le boxeur BJ Johnson est en train de s'entraîner. Son manager Les Daniels offre 300 dollars à tous ceux qui acceptent de monter sur le ring et qui tiennent 3 rounds contre BJ. Castle se déclare intéressé par l'offre et monte sur le ring. Il envoie BJ au tapis dans le premier round, après un coup peu orthodoxe. Il encaisse durement et se retrouve au tapis au deuxième round. Daniels lui donne 100 dollars et lui demande de déguerpir fissa peu content de ce coup en traître. BJ Johnson rencontre ensuite sa copine Iris Green. Comme il est bien protégé, Castle va essayer de l'atteindre en s'en prenant à elle.



Créé en 1974, par Gerry Conway, John Romita senior et Ross Andru (apparu pour la première fois dans Amazing Spider-Man 129), Punisher acquiert une autre stature avec la minisérie de 1986, écrite par Steven Grant, dessinée par Mike Zeck et encrée par John Beatty. En 1987, il a droit à sa série mensuelle, et Mike Baron parvient à trouver une ligne directrice qui permet à Frank Castle d'échapper au registre des superhéros pour devenir un redresseur de torts éliminant définitivement la racaille qui le mérite bien, avec des dessins âpres de Klaus Janson (voir tome précédent). Il y a un réel plaisir cathartique à voir ainsi un individu apporter des solutions simples (et même simplistes) dans un monde simple (en fait simpliste). Le lecteur revient donc avec plaisir découvrir la suite de ces frappes chirurgicales rapides et définitives. Contre toute attente, Mike Baron s'en sort bien avec le crossover obligé de l'événement passant d'un numéro annuel à l'autre, en restant dans une opération commando, sans gugusse costumé. Mark Texeira est dans un registre suffisamment réaliste pour l'histoire, et l'encreur Scott Williams fait de son mieux pour conserver l'apparence des dessins de Portacio. Le deuxième annuel est un peu moins réussi parce qu'il y a un superhéros de présent, et que les ennemis ont une fibre surnaturelle. Par contre Bill Reinhold est plus dans le ton de la série avec des dessins dans un registre réaliste. Le lecteur apprécie le kitsch des 6 pages dessinées par Jim Lee dans lesquelles Castle explique ses techniques de combat par l'exemple sur des criminels, avec un scénario de Roger Salick qui donne l'impression de savoir de quoi il parle.



Pour le premier tiers des épisodes, le lecteur retrouve les dessins de Whilce Portacio. Ce dernier continue à dessiner à la manière de Jim Lee, avec Scott Williams réalisant un encrage vif et tranchant. Le lecteur ressent que vers les deux derniers épisodes qu'il illustre, l'artiste avait du mal à tenir la cadence, et que les fonds de case commencent à s'appauvrir, que l'encreur doit compléter les dessins. Dans certaines cases des épisodes précédents, il sent bien que Scott Williams prend plaisir à étoffer les décors esquissés par Portacio. Ce tandem Portacio + Williams réalise des planches impressionnantes de clarté factuelle et de testostérone. La narration visuelle est parfaitement en phase avec la narration sèche et factuelle de Mike Baron, donnant à voir des personnages avec une petite touche d'exagération pour leur donner une apparence plus dangereuse, mais sans tomber dans les clichés visuels propres aux superhéros, avec des scènes d'action brèves et remplies de mouvement. Le lecteur prend mieux conscience de cette qualité narrative en comparant ces épisodes à celui dessiné par Larry Stroman plus plat, ou celui dessiné par Shea Anton Pensa plus encombré.



Les 5 derniers épisodes sont dessinés par Erik Larsen, devenu célèbre en dessinant puis en écrivant Spider-Man, et ensuite pour sa création Savage Dragon. C'est encore Scott Williams qui encre les 4 premiers épisodes. S'il n'est pas familier de ce dessinateur, le lecteur retrouve les finitions acérées de Williams, et remarque juste que les personnages ont silhouettes à la morphologie plus exagérée (la taille de guêpe d'Iris Green, la largeur d'épaule de Frank Castle), des visages aux formes plus anguleuses, et des postures parfois moins élancées. Cela devient beaucoup plus marqué avec l'encrage d'Al Williamson pour l'épisode 25. S'il est familier de l'artiste, le lecteur ne peut pas s'empêcher de remarquer les postures empruntées à Jack Kirby, régulièrement utilisées par Larsen dans ses comics de superhéros, ce qui diminue la qualité de l'immersion, apportant une saveur superhéros aux histoires, avec ces cabrioles s'éloignant de l'impression de réalisme de Portacio. Du coup ces aventures semblent marquées par une impression de second degré, comme si le dessinateur ne peut pas s'empêcher de dire qu'il ne croit pas un seul instant à ces règlements de compte, avec des pluies de balles.



Mike Baron a retenu les leçons de la minisérie de Steven Grant, conservant la sécheresse factuelle de son écriture, le manque d'émotion de Frank Castle, sa remémoration chronique de la mort de sa famille (= rappel régulier de ses origins en 1 ou 2 cases maximum), le fait qu'il couche avec une femme (une fois au cours de ces 15 épisodes). Visiblement, le scénariste a dû se plier aux diktats des responsables éditoriaux lui demandant que Castle porte son costume de Punisher dans chaque épisode, alors qu'au début de la série il avait pu s'affranchir de ses gants blancs, de ses bottes blanches, de sa tunique complète, pour n'arborer qu'un crâne blanc sur le torse. Par contre, il a la liberté de le faire évoluer en dehors de New York, et de s'en prendre à toute forme de crime. Le lecteur suite donc Punisher en Inde, au Mexique, en Australie. Il le voit dézinguer des passeurs malhonnêtes, des trafiquants de drogue, des faux révolutionnaires, un tueur à gages, un parrain de la pègre, des entraîneurs d'un camp de ninja de pacotille, etc. Mike Baron respecte à la lettre l'engagement implicite qui veut que Frank Castle ne laisse personne vivant. Il écrit deux histoires plus longues, chacune découpée en chapitre qui correspond à une mission intermédiaire : se préparer pour abattre Kingpin, retrouver Iris Green. Dans les 2 cas, il s'agit de se rattacher à un coin de l'univers partagé Marvel, le Kingpin, puis le groupe de ninjas des Shadowmasters (voir Punisher: Shadowmasters créé par Carl Potts), mais toujours sans croiser le chemin d'un superhéros, sans les mentionner. Baron réussit à conserver le rythme soutenu dans chaque chapitre, sans alourdir sa narration par des rappels. Le lecteur prend conscience de l'imagination et de la force de conviction de Mike Baron lorsque Frank Castle assume les fonctions de professeur remplaçant et que ça marche.



Ce deuxième tome regroupant les épisodes écrits par Mike Baron se lit avec beaucoup de plaisir. Whilce Portacio et Scott Williams réalisent des planches efficaces et tranchantes. Mike Baron montre Frank Castle totalement polarisé sur sa mission, mais avec encore quelques traces d'humanité, à commencer par sa faillibilité. D'un autre côté, les planches d'Erik Larsen sont tout aussi dynamiques, mais trop influencées par Jack Kirby pour complètement rester dans le ton du récit réaliste, et la mission au Japon s'éloigne du criminel du mois pour un registre moins plausible.
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Punisher Epic Collection: Circle Of Blood

Ce tome est le second consacré au Punisher dans la collection Epic Collection. Il comprend 3 récits.



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The Punisher : Cercle de sang (1986, Steven Grant, Mike Zeck, John Beatty) - Punisher sort de prison et est secondé par une mystérieuse organisation pour lutter contre le crime. Les créateurs commencent à éloigner Punisher des superhéros pour un polar dur et violent, bien réussi sauf pour le dernier épisode réalisé par une autre équipe.



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Punisher (épisodes 1 à 10) - Ces épisodes sont initialement parus en 1987/1988, tous écrits par Mike Baron. Ils ouvrent la première série illimitée consacrée au Punisher. Les épisodes 1 à 5 sont dessinés et encrés par Klaus Janson qui en assure également la mie en couleurs. Les épisodes 6 & 7 sont dessinés par David Ross, avec une mise en couleurs de John Wellington et un encrage de Kevin Nowlan pour le 6, et de John Beatty pour le 7. Les épisodes 8 à 10 sont dessinés par Whilce Portacio, encrés par Scott Williams, et mis en couleurs par John Wellington. Ces épisodes s'accompagnent de l'épisode 257 de la série Daredevil, écrit par Ann Nocenti, dessiné par John Romita junior, encré par Al Williamson et mis en couleurs par Max Scheele.



Épisodes 1 & 2 - Punisher s'attaque à un bâtiment abritant un laboratoire de crack, avec un bazooka. Après son attaque, il va se recueillir devant le mur du mémorial de la guerre du Vietnam, sur lequel il retrouve le nom de Curtis Hoyle, un lieutenant sous les ordres duquel il s'est retrouvé. En remontant la filière du crack, il se retrouve prisonnier ligoté sur une chaise et torturé à la gégène. Son enquête l'emmène jusque dans une hacienda en Bolivie. Épisode 3 - Frank Castle prend un peu le vert à Marion dans le Missouri. Il se retrouve à assister à une attaque de banque, ce qui l'amène à infiltrer un groupe de suprémacistes blancs. Épisodes 4 & 5 - Frank Castle se rend dans la base de Mircochip (David Lieberman) pour lui passer commande d'un nouveau van. Il fait la connaissance de son fils Louis Frohike, surnommé Microchip junior. Plus tard, alors que Castle passe commande auprès de son fournisseur d'armes Martin, celui-ci est abattu par un individu qui ne survit pas à la riposte de Casle. Il avait dans sa poche un flyer vantant les bienfaits du révérend Samuel Smith. Cette enquête l'emmène en Guyane.



Épisodes 6 & 7 - Punisher est tranquillement chez lui dans un entrepôt à l'écart quand il entend la benne à ordures ménagères. Il sort, flingue à la main, et découvre 3 individus compactés dans la trémie. Son enquête l'entraîne sur la piste de trafiquants de matière radioactive, vendant du plutonium à des terroristes arabes et à faire équipe avec Rose Kugek, une agente du Mossad. Épisodes 8 & 9 - Punisher enquête à Wall Street sur une OPA louche et des meurtres de sans-abris. Épisode 10 + Daredevil 257 - Alfred Coppersmith s'est fait licencier du laboratoire pharmaceutique où il travaillait, suite à une automatisation des chaînes de production. Il s'est mis à empoisonner des médicaments de cette entreprise. Daredevil et Punisher sont sur sa trace, chacun de leur côté.



Après le succès de Punisher: Circle of Blood (1986) de Steven Grant, Mike Zeck et John Beatty, l'éditeur Marvel met en chantier un série mensuelle consacrée à ce personnage qui mène une guerre contre toute forme de crime, et qui exécute froidement les coupables. Il décide d'en confier l'écriture à un scénariste d'une quarantaine d'années, ayant relancé la série Flash à zéro pour DC Comics l'année d'avant. Mike Baron est essentiellement connu pour ses 2 séries indépendantes : Nexus avec Steve Rude, série rééditée en omnibus par Dark Horse, et Badger avec Jeff Buttler et Bill Reinhold. Il a écrit les aventures du Punisher dans cette première série mensuelle, pour les épisodes 1 à 44, 46 à 48, 50 à 63, 76 et les numéros annuels 1 à 4. Pour cette série, il reprend les idées directrices établies par Steven Grant : Frank Castle est un individu avec une connaissance professionnelle des méthodes combats, un militaire entraîné et costaud, mais aussi faillible et humain. Son comportement devient moins obsessionnel que la version de Grant. Dès la première histoire, le scénariste continue de s'émanciper des conventions de superhéros. Castle intervient bien avec sa tenue à tête de mort, mais il peut s'agit d'un simple gilet pare-balles avec une tête de mort réalisée à la bombe à peinture.



En outre, Punisher n'est pas cantonné à New York, pouvant aussi bien poursuivre son enquête à l'étranger (Bolivie, Guyane) que dans des villes de province. Baron reprend l'idée mise en œuvre par Grant & Zeck, que Punisher a une vie sexuelle, même s'il ne la recherche pas activement. Dès l'épisode 4, il ajoute un personnage secondaire : David Lieberman, surnommé Microchip, ainsi que son fils dans le même épisode. Ils assurent la logistique de Frank Castle. Ce dernier devient un vigilant à la justice expéditive qui s'attaque à des trafiquants de drogue, à des manipulateurs criminels, à des suprémacistes, à des terroristes, à des tueurs occasionnels. Baron semble piocher dans la source inépuisable des gros titres et des faits divers, se tenant à l'écart des individus dotés de superpouvoirs, à l'exception de Daredevil, le temps d'un épisode. De mission en mission, le lecteur constate l'efficacité létale de Punisher, son absence d'ami, son absence de pitié pour les criminels en tout genre, sa faillibilité. Le scénariste malmène son héros, que ce soit des coups sur la tête, frappés par derrière, ou même la torture avec un génératrice électrique. Il sait donner de la consistance à chaque opération criminelle, avec des détails spécifiques comme le fait que Castle retrouve des compagnons d'arme du Vietnam, un prédicateur au toucher magnétique et peut-être bénéfique, une rose poussant au milieu d'une décharge, une mystérieuse combattante des services secrets, un garde du corps japonais massif comme un sumo, un gadget destructeur à base de technologie. À chaque fois, le lecteur se laisse emporter par l'intrigue, et observe Punisher enquêter et débiter du criminel, pour une sensation cathartique très efficace.



Après le choc visuel des dessins de Mike Zeck et leur intensité (le regard fou de Castle), les responsables éditoriaux choisissent de faire appel à Klaus Janson qui avait encré, puis fini les dessins de Frank Miller sur la série Daredevil, leur donnant une apparence rugueuse et brut, y compris lors des quelques apparitions de Punisher. Il a conservé ce détourage au contour irrégulier, cette façon de rendre compte de la banalité des lieux, de la normalité des civils, et de la forme de folie qui habitent les criminels, ainsi que de la froideur de Frank Castle. Le résultat est très convaincant dès le premier épisode. Même s'il utilise encore de ce de là quelques nuances de couleurs un peu criardes, Klaus Janson dépeint un monde normal assez consistant et varié, des individus plausibles avec des tenues vestimentaires adaptées et normales. Lors des scènes d'action, il reste dans un registre très descriptif, sans l'exagération malsaine de Mike Zeck, avec une saveur factuelle qui fait ressortir la froideur de Castle. Au fil des épisodes, le lecteur découvre des scènes mémorables : Punisher armé d'un bazooka pour s'attaquer à un laboratoire de crack, Punisher soumis à la gégène, Punisher perçant un réservoir d'engin de chantier, la première apparition du révérend Samuel Smith rayonnant littéralement, ou encore Vicki White s'approchant du lit de Castle en se déshabillant.



Après 5 épisodes marquants, Klaus Janson cède sa place à David Ross. Ce dernier reste dans un registre descriptif, mais plus aéré, avec des dessins moins détaillés moins abrasifs. Cette caractéristique est accentuée par l'encrage lissé de Kevin Nowlan, très sophistiqué mais pas forcément adapté à la nature du récit. L'épisode 7 est encré par John Beatty qui avait encré Mike Zeck sur la minisérie. Le lecteur retrouve des expressions décalquées sur celles dessinées par Zeck, mais sans sa force narrative, sans l'impact de ses compositions. Les 3 épisodes suivants sont dessinés par Whilce Portacio, encore débutant. Ses dessins marient une approche descriptive et réaliste dotée d'un bon niveau de détails, avec la minutie, et parfois la vivacité des dessins de Jim Lee, impression renforcée par l'encrage de Scott Williams qui deviendra par la suite l'encreur attitré de Jim Lee. Portacio se montre convaincant, avec des cases plus agréables à l'œil que celles de Janson, mais sans perdre la brutalité de ce monde, à la fois par des mouvements plus vifs, à la fois par l'encrage de Williams qui ajoute des petits traits dans les contours pour marquer les textures. Portacio est beaucoup plus à l'aise que David Ross pour représenter la violence dans ce qu'elle peut avoir de brutale ou de sadique. Là encore, le lecteur ressort de ces 3 épisodes avec des images mémorables en tête : Castle en faux agent fédéral, le garde du corps japonais massif, le dispositif à crochet perforant monté sur une planche à roulette, les coups échangés entre Daredevil et Punisher.



L'épisode 10 et l'épisode 257 de Daredevil racontent la même histoire, mais du point respectif de chaque héros. La coordination entre Mike Baron et Ann Nocenti est exceptionnelle. Le lecteur découvre d'abord la version du Punisher, avec sa volonté de mettre définitivement hors d'état de nuire un individu devenu toxique pour la société. Frank Castle est partisan d'une justice expéditive et définitive, punissant les criminels, prévenant toute possibilité de récidive. Puis il découvre la position de Matt Murdock, défendant une société imparfaite, mais avec des règles et un appareil de justice constitué, nécessaire même s'il est perfectible. L'odieux criminel de l'épisode du Punisher acquiert une épaisseur avec le portrait qu'en dresse Ann Nocenti, laissant au lecteur la responsabilité de la faire la part entre une exécution cathartique, et la mise en œuvre d'une justice qui reconnaît l'imperfection des êtres humains. Une confrontation d'idéologie intelligente et pertinente.



Mike Baron réussit sa mission de créer les spécifications d'une série mensuelle dédiée au Punisher, un individu tuant sans remord, et évoluant dans un monde sans superpouvoir (ou presque). Il mérite sa place dans l'histoire du Punisher, après Gerry Conway, John Romita senior et Ross Andru qui ont créé le personnage en 1974, Steven Grant & Mike Zeck qui lui ont insufflé une épaisseur tragique en 1986. Prochain créateur majeur dans le développement du Punisher : Chuck Dixon en 1992.



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The Punisher in Assassin's Guild (Jo Duffy & Jorge Zaffino , 1988) - Punisher se retrouve impliqué dans une série d'assassinats commis par des individus appartenant à une guilde asiatique. Jorge Zaffino dessine un Punisher minéral très inquiétant, sur la base d'une intrigue reprenant les ingrédients de Circle of Blood, sans son intensité maniaque. 3 étoiles.
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Star Wars : Le Cycle de Thrawn - Intégrale

Je croyais que l'Empire avait succombé avec son empereur. C'est un peu difficile à croire qu'un système totalitaire puisse survivre à la personne qui l'initie. C'est un peu comme si on avait eu l'Empire en France qui avait survécu à Napoléon en la personne d'un de ses généraux. Oui, on sent bien que tout est fait pour rallonger la sauce. L'histoire de Star Wars comme elle terminait me satisfaisait. Le cycle de Thrawn est en trop.



Bon, je ne vais pas jouer mon rabat-joie. Comme tout fan de Star Wars qui se respecte, je voulais quand même lire cette suite même si j'étais hostile à cette idée. Il y a quand même une partie du mythe qui s'effondre. En plus, le dessin n'est pas de top qualité. Cela se laisse lire bien évidemment mais le coeur n'y est plus.
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 2 : L'..

Un second tome où Luke part à la recherche du Jedi, Jorus C’Baoth ; où Leïa et Chewbacca se réfugie sur Kashyyyk et où Han Solo part rencontrer le contrebandier, Talon Karrde. La toute jeune Nouvelle République vit ses premières difficultés de gouvernance et l’Empire est loin d’être abattu.

Un second tome toujours plus passionnant et qui met en place toutes les pièces d’un puzzle où c’est Thrawn qui tire les ficelles.

Une très bonne adaptation BD pour le moment des romans de Timothy Zahn.
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Désolé mais c'est non. J'ai eu beaucoup de mal avec ce graphisme très fade qui ne souligne aucun souci du détail. On a l'impression de lire une bd des années 50. Il faut dire que c'est du rechauffé puisque la première édition date de 1987 aux USA. La colorisation est vraiment hideuse. Cette bd n'a tout simplement pas supporté le poids des années et c'est vraiment manifeste.



Sur le récit, il faut vraiment entrer dans cet univers un peu particulier. J'avoue avoir lu beaucoup mieux dans le genre. Les situations décrites ne sont absolument pas crédibles et cela plombe l'ambiance dès le début avec ce prince va t'en guerre qui semble être sûr de lui pour combattre les forces du mal ayant rompu l'équilibre de paix et d'harmonie.



Il y a tout un lyrisme assez pompeux qui a eu raison de cette lecture vintage qui fut pénible. L’ensemble est d’une laideur confondante et d’un cynisme à peine supportable.

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Star Wars : Le Cycle de Thrawn - Intégrale

Voici le Cycle de Thrawn dans sa version BD intégrale. Enfin nous retrouvons nos héros, cinq ans après la chute de l'Empire. Han Solo et la princesse Leia se sont mariés, Luke est devenu un Jedi et chacun travaille a refonder la Nouvelle République.



Mais les problèmes font très vite leur apparition avec un nouvel ennemi, le Grand amiral Thrawn, ancien seigneur de guerre de l'empereur.



Une histoire palpitante qui permet de retrouver nos héros favoris et de relancer la grande histoire de Star Wars, qui grâce a son univers étendu se poursuit a travers bien d'autres récits.



Ici aussi on retrouve une grande qualité d'édition, couverture cartonnée, papier glacé et des dessins très soignés.



A posséder obligatoirement si on est fan du genre.
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 6 : La..

Un récit toujours aussi prenant et qui commence à se décanter avant le dernier chapitre. La flotte Katana est l’enjeu de la bataille entre l’Empire et la Nouvelle République mais les guerres intestines du pouvoir permet à Thrawn de devenir de plus en plus puissant.

Un comics, par rapport à un roman, ne peut pas développer autant le caractère des personnages mais il y arrive assez bien avec le Grand Amiral Thrawn, un stratège excellent, qui fait preuve d’autorité quand il le faut mais aussi de discernement quand la situation l’exige. Il est assez bien dépeint dans le comics, il est clair que c’est un élément essentiel et incontournable de la trilogie de Timothy Zahn qui en a fait son personnage fort et remarquable.
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Les lecteurs francophones auront dû patienter plus de trente ans avant que de pouvoir lire ces aventures de Corum Jhaelen Irsei, Prince à la Robe Ecarlate, scénarisé par Mike Baron et mis en image par un jeune dessinateur promis à un bel avenir : Mike Mignola… L’occasion de découvrir un artiste en devenir qui, s’il n’avait pas encore développé son style si caractéristique et les univers gothiques qui firent sa renommée, possédait déjà talent certain pour la composition de ses planches, la mise en scène et la mise en place d’ambiances singulières.



Né sous la plume de Michael Moorcock à l’aube des années 1970, Corum est l’une des incarnations du Champion Eternel, gardien de la Balance Cosmique et de dernier représentant d’une race ancienne… Inspirées de la mythologie celtique-, ces chroniques raviront les amateurs de récits légendaires qui suivront avec plaisir les aventures tragiques de ce Prince mutilé…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Star Wars - Le Cycle de Thrawn, tome 7 : L'..

Le Grand Amiral Thrawn s’apprête à frapper la Nouvelle République avec une stratégie fourbe et machiavélique, tout en assurant ses arrières avec les contrebandiers et le Jedi Noir. La récupération de la flotte Katana et la fabrication de Clones lui donne une force de frappe supplémentaire.

Cet avant dernier tome prépare une fin intense sur plusieurs tableaux comme à la fin du « Retour du Jedi », une fin palpitante...
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 5 : La..

Contrairement au livre, j’ai trouvé la rencontre de Luke avec le Maître Jedi assez décevante. Dans le roman, on sent beaucoup plus cet intérêt de Luke de trouver un de ses semblables, même si il se rend compte assez vite que ce n’est pas la rencontre dont il rêvait.

Les personnages du comics manquent d’expressions et le rythme est assez haché.

Malgré cela, on reste sur un bon comics mais l’adaptation joue la facilité, j’aurai aimé un peu plus d’originalité, quitte à s’échapper un peu du scénario du roman.
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 4 : La..

Un tome plutôt tourné vers les intrigues politiques et les actions en sous-main. Le travail sur le récit est intéressant mais on sent que le comics est basé sur un roman. Ce qui passe bien en roman peut être un peu rebutant en comics où on attends un plus d’action.

Le comics prends le parti de se tenir au scénario du roman sans dévier... on perd un peu sur l’intrigue et les surprises mais on découvre malgré tout cette trilogie d’une nouvelle manière.
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Star Wars - le Cycle de Thrawn, tome 1 : L'..

Cela fait quelques années que j'ai lu la trilogie de Timothy Zahn que j'avais trouvé excellente en tout point de vue.

Ici, ce comics reprends l'histoire du roman (en enlevant évidemment des parties et peut-être en rajoutant d'autres) tout en gardant ce qui a fait la réussite de cette trilogie : un scénario travaillé, des nouveaux personnages passionnant (avec le Grand Amiral Thrawn en particulier), de nombreuses accroches et de très bonnes idées scénaristiques (les ysalamiri, le Jedi Noir, Mara Jade...).

Le dessin est agréable même si ce n'est pas le plus parfais pour moi. Il me parait un peu trop sombre et les traits des personnages ne sont pas très nets mais cela reste acceptable.
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Les Chroniques de Corum, tome 1 : Le Cheval..

Bien, il serait peut-être temps de découvrir l'oeuvre de Mike Mignola n'est ce pas ? Pour ma part, je commence par le début, c'est à dire avec ces premiers pèlerinages dans le domaine du comics fantasy, adapté des plus grands.

En effet, bien avant Hellboy, Mike Mignola a signé l'adaptation de deux grands pontes de l'héroic-fantasy : Fritz Leiber pour Le cycle des épées et la bd que voici, Les chroniques de Corum issue de l'imagination "multiverselle " du génial Michael Moorcock, créateur de l'emblématique Elric de Menilboné.

Les chroniques de Corum sont apparus dans la bd durant les années 80, peu avant les chroniques de l'épée et de l'infernal Hellboy. Nous sommes donc dans du "proto-Mignola" comme le souligne Ron Martz dans l'introduction de ce comics réédité chez delcourt ( en deux tomes).

Je ne connais pas du tout l'oeuvre de Mignola si ce n'est de réputation. Il fait partie de ces grands pontes de la bd américaine dont le nom seul nous semble familier.

J'avais entendu parler de ses inspirations lovecraftiennes, de son bestiaire cauchemardesque, de son style gothique emblématique...Tout cela, nous pouvons déjà le trouver dans ces remarquables chroniques de Corum...

Corum est d'abord un voyage dans les confins obscurs d'un monde où nous suivons le dernier représentant d'une race sur le point de s'éteindre face à la prédominance de barbares primitivement humains.

Ainsi Corum est le prince héritier et maudit des Vadagh dont la quête se mure entre vengeance et romantisme.

De suite, nous pouvons penser à l'inévitable destin d'Elric de Melniboné dont la race est également sur le déclin. Il semble que la décadence soit un thème récurrent chez Moorcock , décadence qui vient hanter des héros tourmentés.

Dans Corum, notre héros demeure moins "fragile" qu'Elric, de plus, l'univers est un peu moins cruel. Les notions de bien et de mal sont moins floutés que dans le cycle d'Elric. Au final, cette intrigue de fantasy possède un ton un peu plus "classique" , un peu plus héroique... mais ne nous leurrons pas davantage, la fantasy de Moorcock garde toute son étoffe baroque.

Cette bd va nous entraîner vers des envolées à la fois épiques et étranges doté d'une galerie remarquable de créatures et autres merveilles délicieusement ...perchés ! Je pense notamment au petit peuple des Rhaga-da-khetas et à leurs immenses yeux jaunes, aux rictus cauchemardesques de ces faucheurs de l'ombre ou encore au trajet presque confus dans l'antre du duc Arioch....

C'est un véritable régal que ce voyage et le dessin de Mignola s'y prête allègrement ! Le design de ce bestiaire est très agréable à contempler, sans effets tape-à-l'oeil, le trait est précis, les expressions, les rictus, sont mis en valeur avec un bel effet de clair-obscur. Il y a un style réaliste qui côtoie plutôt bien cet univers de fantasy tourmenté propre à Moorcock.

Je glisse une petite réserve quand aux couleurs, parfois un peu fade, parfois un peu criardes, notamment pour certains couleurs de fond qui donnent un rendu un peu trop psyché à l'aventure...



Au final, j'ai plutôt été séduit par cette adaptation des chroniques de Corum, tout n'est pas parfait, le rendu est un rétro, il faut aimez les dialogues grandiloquents et une colorisation pas toujours au top... mais le voyage en vaut la peine, notamment pour celles et ceux qui veulent découvrir plus précisément le travail de Mike Mignola. Quant aux amateurs de Moorcock, je vous recommande avant tout les romans qu'il faut découvrir absolument !

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Nexus Omnibus Volume 5

Ce tome fait suite à Nexus Omnibus Volume 4 (épisodes 40 à 52, et "Next Nexus" 1). Il comprend les épisodes 53 à 65, et "Next Nexus" 2 à 4, initialement parus en 1989/1990. Tous les scénarios des histoires de Nexus sont écrits par Mike Baron. Steve Rude a dessiné les épisodes 58 à 60, ainsi que les 3 épisodes de "Next Nexus", soit 6 épisodes sur les 16 que contient ce recueil. Il faut impérativement avoir commencé la lecture de cette série par le premier tome, car l'univers développé est très riche, et les rappels quasi inexistants (en particulier pour la femme et les filles d'Horatio Hellpop, ou pour les têtes volantes).



Au cours de cette année de parution, surviennent de nombreux événements. Tout commence avec le débat entre les différents candidats pour la présidence d'Ylum, Tyrone étant candidat à sa propre succession. Ylum doit repousser un assaut de Zeiffer Meird. Pendant ce temps, Horatio Hellpop (dépourvu de pouvoirs) essaye d'expier ses exécutions en montant une clinique sur Flatlandia. Les 3 filles du général Loomis (Michana, Lonnie, et Stacy avec son doudou) essayent d'effectuer les exécutions commanditées par le Merk.



Une fois le sort des filles Loomis réglé, le Merk fait placarder des avis indiquant qu'il recrute un nouveau Nexus. Le candidat retenu s'appelle Stan Korivistky. Il doit s'accommoder de l'humeur cyclothymique du Merk. Il finit par se lancer à la recherche d'Horatio Hellpop pour en apprendre plus sur le Merk. Entretemps, Sundra Peale doit affronter le dernier démon vivant dans les grottes d'Ylum.



La lecture de ces 16 épisodes nécessite d'avoir lu les tomes précédents, sinon il y a fort à parier que bien des situations resteront muettes de sens. A contrario, le lecteur familier des tomes précédents aura l'excellente surprise de découvrir que tous les personnages et leur histoire lui reviennent en mémoire, sans aucun effort, grâce à leur forte personnalité graphique et à leur position sociale.



Au cours de ces 16 épisodes, Mike Baron s'affranchit de bien des contraintes inhérentes aux comics mensuels de superhéros et aux personnages récurrents. Pour commencer, Horatio Hellpop ne revêt pas une seule fois l'habit de Nexus. Il a abandonné sa fonction pour de bon. Stan Korivistky arrive après plusieurs candidats qui n'ont pas donné satisfaction et il évolue petit à petit pour s'adapter à ses nouvelles fonctions, faisant preuve de ressources intellectuelles et physiques, s'installant comme un Nexus légitime, peut-être même plus héroïque qu'Hellpop dans la mesure où il doit prouver son mérite.



Ensuite Baron, fait évoluer ses personnages sur le long terme, sans s'installer dans un statu quo confortable. Certes cette évolution ne concerne pas tous les personnages (surtout Horatio, Sundra et Stan), mais elle est réelle et irrévocable. Pour continuer, il brode avec habilité différents thèmes sur les aventures du Nexus : les managers véreux, la publicité envahissante et hors de proportion, la dichotomie inné / acquis, l'ultralibéralisme capitaliste (générant des produits défectueux, du fait de productions libérées de tout contrôle), le lobbysme pernicieux et insidieux sous forme de mécénat (de la part d'églises tendancieuses), sans oublier les thèmes principaux de la série que sont la vengeance, la justice et la rédemption.



Mike Baron ne transforme jamais son récit en pamphlet : il respecte la forme des comics d'aventure, avec un environnement de science-fiction, un extraterrestre incompréhensible mais qui ne se trompe jamais sur la culpabilité, des conflits avec des rayons lasers et des vaisseaux spatiaux, etc. Ces aventures comprennent un deuxième niveau de lecture, pas forcément très intellectuel, mais pertinent et facilement accessible. Cet aspect n'est si facile que ça à réaliser, et la tentative d'influence des pouvoirs religieux sur l'université d'Ylum est remarquable d'évidence pour un phénomène masqué et sournois.



Le lecteur prend également conscience (peut-être plus que dans les tomes précédents) de la richesse de l'univers créé par Mike Baron et Steve Rude, en particulier quand il regrette que certains personnages (à commencer par Mezzrow, mais aussi Sheena et Scarlett les filles d'Horatio) n'aient pas droit à plus de place, plus de pages. Tous les épisodes précédents ont permis de bâtir et de développer un environnement d'une richesse incroyable, duquel il serait possible de tirer plusieurs miniséries (que se passe-t-il pendant ce temps sur les mondes des têtes volantes ?).



La richesse de ce monde doit beaucoup au talent graphique de Steve Rude. La comparaison entre les épisodes qu'il dessine, et les autres (voir liste en fin du présent commentaire) permet de prendre conscience de l'étendue de son apport et de son caractère décisif dans la réussite de cette série. Non seulement, Steve Rude conçoit une apparence physique spécifique pour chaque personnage (et consistante d'un épisode à l'autre), mais en plus il réussit à faire paraître naturels des éléments qui semblent dépasser les compétences de ses collègues. Par exemple, il est le seul à réussir la crête de Dave et Judah Maccabee, les autres se vautrant en essayant de la rendre plus réaliste. Il est également le seul à avoir une vision claire et cohérente du style de décoration, à la fois fluide et élégant, avec un petit côté rétro rassurant. Par comparaison avec les autres dessinateurs, il est évident que ces derniers le copient sans atteindre la grâce de ses compositions, ou bien n'essaient même pas rendant les visuels moins intéressants et moins savoureux.



Du coup, le fait que Steve Rude n'ait dessiné que 6 épisodes sur 16 constitue une réelle déception, et coûte une étoile à ce tome. En outre, tous les développements de l'intrigue ne présentent pas le même degré d'intérêt.



En outre une dizaine de ces 16 épisodes sont complétés par une courte histoire de 6 pages mettant en scène Judah Maccabee, réalisée par des équipes différentes. Ces histoires sont au mieux divertissantes, sinon aussi vite oubliées que lues. Il est possible de reconnaître le nom de plusieurs artistes qui connaîtront par la suite une belle carrière, comme Pater David ou Steve Epting.



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- Les différents dessinateurs, épisodes par épisode, (d) = dessinateur, (e) = encrage



Épisode 53 Paul Smith (d) + John Nyberg (e)

Épisode 54 Paul Smith (d) + John Nyberg (e)

Épisode 55 Paul Smith (d) + (e)

Épisode 56 Neil Hansen (d) + Bob Dvorak (e)

Épisode 57 Adam Hughes (d) + John Nyberg (e)

Épisode 58 Steve Rude (d) + (e)

Épisode 59 Steve Rude (d) + Steve Huston (e)

Épisode 60 Steve Rude (d) + (e)

Épisode 61 Greg Guler (d) + Mark McKenna (e)

Épisode 62 Greg Guler (d) + Tom Baxa (e)

Épisode 63 Greg Guler (d) + Tom Baxa (e)

Épisode 64 Tony Akins (d) + Steve Huston (e)

Épisode 65 Tony Akins (d) + Tom Baxa (e)



Épisodes 2 à 4 de "Next Nexus" : Steve Rude (d) + (e)
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Nexus Omnibus Volume 4

Ce tome fait suite à Nexus omnibus 3 (épisodes 26 à 39). Il comprend les épisodes 40 à 52, et se termine avec le premier épisode de la minisérie "Next Nexus". Ces épisodes sont initialement parus en 1988/1989. Tous les scénarios sont de Mike Baron. Il faut absolument avoir commencé la série avec le premier tome. Steve Rude dessine les épisodes 40 à 42 (encrés par John Nyberg), 45 à 48 (encrés par Nyberg), 50 et "Next Nexus" 1 (ces 2 derniers encrés par Rude), soit 9 numéros sur 14. Paul Smith dessine les autres épisodes. Il s'encre lui-même sur les numéros 43 & 44. Ses dessins sont encrés par John Nyberg pour les numéros 49, 51 et 52.



Dans les épisodes 40, 41 et 43, Horatio Hellpop accomplit des exécutions assignées par le Merk. Par la suite (épisodes 44 à 50), il entreprend un nouveau périple dans le monde en forme de bol (Bowl shaped world), en compagnie de Judah Maccabee et Badger, pour essayer de convaincre Ashram de neutraliser le trou noir qui menace d'engloutir la Voie Lactée. Pendant ce temps, les 3 filles du général Loomis Michana, Lonnie et Stacy poursuivent leur quête de pouvoir, pour se venger de Nexus qui a tué leur père. Ursula XX Imada (avec ses 2 fills Sheena et Scarlett) doit faire des choix délicat pour leur avenir, en fonction de l'évolution du contexte politique. Tyrone se représente aux élections de président d'Ylum, mais il doit faire face à des candidats maîtrisant parfaitement les ficelles des campagnes présidentielles. Kreed est pourchassé par 2 assassins Gucci employés par Mars pour l'arrêter suite aux crimes qu'il a commis. Mezzrow et son groupe remportent le succès avec leur premier tube, et ils partent en tournée dans le système solaire alors que le trou noir est près de tout avaler. Nexus et Judah ont bien du mal à juguler les facéties de Badger (Norbert Sykes).



Comme le mentionne Stan Fredo, ce tome de Nexus agrippe tout de suite le lecteur pour des histoires palpitantes. Les premiers épisodes se concentrent sur des exécutions de tueur en masse, décrétées par le Merk. La qualité d'écriture de Mike Baron ressort mieux dans ces histoires courtes. Sans jouer avec le sensationnalisme, Baron sait faire ressortir l'horreur des actes commis par ces criminels. Ces derniers ne sont pas dépeints comme des meurtriers sanguinaires assoiffés de sang, mais comme des êtres humains normaux, voire attachants. En refusant un manichéisme simpliste, Baron rend d'autant plus ardue la tâche de bourreau effectuée par Nexus, voire la rend ambiguë. En effet, il ne fait pas de doute que ces individus doivent être châtiés, mais aussi qu'ils méritent un procès en bonne et due forme. Or Hellpop est dans la position où il doit réaliser son exécution uniquement à partir de la décision arbitraire d'un extraterrestre. Il reste donc une place pour le doute. En outre, Baron arrive à chaque fois à se renouveler, et même à composer une comédie bien noire pour la triple exécution de l'épisode 41.



Pour la suite, Mike Baron tire pleinement profit de tout le temps passé (dans les tomes précédents) à développer l'univers de Nexus, et les personnages qui gravitent autour de lui. Alors que précédemment le lecteur pouvait éprouver l'impression que le récit ralentissait dans des méandres d'intrigues secondaires innombrables, ici il constate que le récit se concentre sur un danger principal (le trou noir) présent depuis plus de 20 épisodes. Cela ne veut pas dire que les intrigues se terminent (loin s'en faut puisque la série originale compte plus de 80 épisodes), mais que l'enjeu est clairement identifié et qu'il bénéficie d'une résolution satisfaisante.



Si le lecteur attentif avait pu déjà identifier l'individu / entité qui apporterait une solution au trou noir, Mike Baron mène sa narration de manière originale et inattendue, mêlant piraterie et pitreries (celle de Badger), entrecoupée par l'évolution de la situation sur Ylum. D'un côté, Hellpop et Maccabee se montrent héroïques en étant prêt à mettre leur vie en jeu pour sauver le système solaire ; de l'autre ils voyagent sous un soleil clément, à bord d'un magnifique vaisseau, en canalisant de manière bienveillante les débordements de Badger.



Steve Rude apporte à nouveau son regard détendu et stylé sur ces aventures. Les personnages sont élégants. Ils n'hésitent pas à sourire. Les décors bénéficient d'un soin particulier, sans être surchargés. Steve Rude a le chic et un goût très sûr pour composer des décors à l'apparence délicatement rétro, avec des objets très spécifiques, parfois complétés par une faune et une flore délicates. Le lecteur n'éprouve jamais la sensation de se promener dans un décor en carton-pâte, encore moins que les personnages évoluent devant une toile grossièrement peinte. Si le scénario de Baron est assez solide pour porter la narration, les dessins de Rude lui apportent une autre dimension. Il y a à la fois un aspect intemporel influencé par Russ Manning (Magnus, robot fighter), légèrement suranné. Mais il y a aussi une réelle inventivité, teinté d'une discrète loufoquerie (mais d'où Badger tire-t-il cette raquette de tennis qu'il utilise contre les pirates ?).



Rude apporte également une touche de vitalité étonnante aux personnages. En particulier, Mezzrow est visiblement un individu optimiste de nature, gai, mais sans aucune once de niaiserie. Il est conscient du danger qu'il encoure, un peu exubérant dans ses gestes, enjoué, et constructif. Impossible de résister à sa bonne humeur et à son énergie. Par contraste, Kreed (un extraterrestre à 4 bras) apparaît de plus en plus grave, malgré sa morphologie relevant d'une science-fiction naïve et un peu enfantine. Rude réussit à faire transparaître sa résolution et son abnégation, malgré ces 4 bras aux articulations peu plausibles (les "épaules" des bras au milieu du tronc). À nouveau cette approche un peu lumineuse et épurée en apparence donne une ambiance inimitable à chaque planche. Si le lecteur est attentif, il pourra identifier de discrets hommages (en nombre très restreint), telle l'apparition (page 308) du capitaine Kirk & Spock (Star Trek), Magnus et A1, ou encore Jan, Jayce et Blip de la série Space Ghost (personnage conçu par Alex Toth).



De son côté, Paul Smith n'est pas capable de faire aussi bien que Steve Rude. Il arrive à respecter la conception graphique de chaque personnage et le style des décors, sans s'appliquer à dessiner à la manière de Rude. Ses dessins sont un peu moins élégants, mais un peu plus légers, ce qui évite une rupture de ton entre les 2 dessinateurs.



Pour apprécier ces épisodes à leur juste valeur, le lecteur doit absolument avoir commencé par le début, à savoir Nexus omnibus 1. Ce n'est qu'en étant conscient des différents enjeux, de l'historique relationnel entre les différents personnages, et des spécificités de cet univers, qu'il pourra saisir les nuances et l'importance de chaque action. Sinon, il découvrira un monde complexe, aux bizarreries inexplicables et dépourvues de sens, avec des personnages parfois graves, parfois loufoques, aux motivations peu claires, à l'intrigue hermétique (c'est ce qui m'était arrivé lors de ma première tentative de lecture de cette série). Sous réserve d'avoir commencé par le début, le lecteur ressentira cette lecture comme une forme de récompense, l'effort d'investissement dans la quarantaine d'épisodes précédents portant ses fruits.



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- Chaque épisode (sauf les 44, 50, 52 et "Next Nexus" 1) est complété par une histoire en 8 pages consacrée à Judah Maccabee, toutes écrites par Roger Salick, sauf 1 par Mike Baron. Il s'agit donc de montrer Judah en action comme un aventurier grand, beau, fort, décontracté, toujours à l'aise. Ces histoires courtes sont indépendantes des histoires de Nexus. La première est très réussie, avec un ton sarcastique et moqueur à l'encontre de Judah pendant sa formation. Les suivantes retombent dans l'aventure au kilomètre, rapide (courte pagination oblige), mais trop premier degré. En examinant la liste de dessinateurs qui se succèdent sur ses courtes histoires, il est possible d'en reconnaître plusieurs qui ont bénéficié d'une belle carrière dans les comics : Ron Lim, Neil Hansen, Jim Balent, Angel Medina, Tom Dougherty, Chris Marrinan, Mike Harris, Shea Anton Pensa.
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Nexus Omnibus Volume 3

Ce tome fait suite à Nexus omnibus Volume 2 (épisodes 12 à 25). Il comprend les épisodes 26 à 39, tous écrits par Mike Baron (à l'exception de quelques histoires de Judah Maccabee en fin d'épisodes, écrites par Roger Salick). La réédition de cette série se poursuit dans Nexus omnibus Volume 4 qui contient les épisodes 40 à 52 et "Next Nexus" 1. Il faut absolument avoir commencé cette série par le premier tome pour suivre les différentes intrigues secondaires qui enrichissent la trame de l'histoire.



Épisode 26 - Horatio Hellpop découvre la vérité sur les vestiges archéologiques d'Ylum, et il doit réaliser une nouvelle exécution, avec un adversaire qui lui résiste. Dans les épisodes suivants, il va être confronté à une série assez hétérogène d'événements requérant son intervention. Son oncle Lathe Hellpop est un prêtre de l'Ordre d'Elvon qui milite contre la technologie. Dans ce contexte de science-fiction, ça ne peut que mal tourner. Le Merk va confier à Horatio une véritable relique qui va lui permettre de visiter la bibliothèque d'Alexandrie, ainsi que la plus grande bibliothèque de l'univers. Les 2 filles d'Ursula XX Imada (Sheena et Scarlett) ont besoin d'un nouveau tuteur pour leur apprendre à maîtriser l'art du fusionkasting : Judah Maccabee. À l'échelle de la galaxie, les relations diplomatiques se tendent entre la Terre, Mars, Procyon et Ylum. Kreed et Sinclair (les 2 extraterrestres Quatro) demandent à Nexus d'être leur porte-parole lors de l'assemblée annuelle des assassins sur la planète Acacia. Le petit groupe va se retrouver au centre d'une vendetta mortelle.



Arrivé à l'épisode 31, Nexus se voit confier une nouvelle mission d'exécution : un dictateur en exercice sur une autre planète dont les habitants voient en lui un sauveur et un meneur de leur révolution. Par la suite, Horatio Hellpop va encore rendre visite à ses filles, contre l'avis de leur mère, avec l'aide de Judah Maccabee. Il va déléguer ses tâches d'exécution à Kreed et Sinclair qui vont être habités d'une folie meurtrière, créant ainsi un incident diplomatique avec Mars. Les épisodes 35 à 38 forment une histoire complète dans laquelle Nexus se rend dans l'empire des Sov pour contempler des églises et secourir la première femme prêtre. Dans le dernier épisode, les filles (Michana, Lonnie et Stacy) du Général Loomis (exécuté par Nexus dans le premier tome) recherchent à accroître leur pouvoir pour venger leur père.



La lecture de "Nexus" peut vite devenir frustrante. Pour commencer Mike Baron ne semble plus se souvenir que très épisodiquement du rôle d'exécuteur de Nexus, qui passe après une pléthore d'autres intrigues secondaires. Donc si le lecteur était attiré par ce métier peu commun et moralement ambigu, il peut être un peu déçu du faible nombre d'exécutions. Ensuite, ces intrigues secondaires s'étirent indéfiniment, sans espoir de résolution. Les filles d'Imada grandissent lentement, celles de Loomis en sont encore à chercher comment se venger, une trentaine d'épisodes plus tard. En outre, le nombre de personnages secondaires est tel qu'ils disposent de peu de place pour exister, malgré leur fort potentiel de sympathie. Ainsi le jeune musicien Mezzrow apparaît une ou deux fois mais seulement pour une poignée de répliques. Dave (le père de Judah Maccabee) est relégué au rôle très secondaire d'inventeur de génie. Sundra Peale fat tapisserie en arrière plan. Cela finit par devenir frustrant de voir ces personnages si sympathiques et intrigants, et de ne pas pouvoir s'en rapprocher, de ne pas mieux les connaître. Si seulement Tyrone, le président d'Ylum avait pu disposer de sa propre série...



Et puis le temps d'un épisode, Mike Baron décide de creuser un thème en particulier, ou tous les fils s'agrègent pour former une tapisserie d'une richesse éblouissante. Dans le premier cas, il y a l'épisode 31 dans lequel Nexus effectue sa mission avec zèle et efficacité. Mais exécuter le dictateur ne suffit à ramener la liberté à un peuple opprimé, et Horatio Hellpop se retrouve impliqué contre son gré dans cette rébellion, contraint moralement de soutenir ce mouvement. Loin de dégénérer dans une série d'affrontements épiques, l'histoire montre les limites d'une révolution brutale qui bascule dans une escalade d'affrontements dont le coût en vies humaines ne cesse d'augmenter. En 1 épisode, Mike Baron montre comment Hellpop est cantonné à son rôle de bourreau et comment tout son pouvoir ne peut sauver un peuple. De temps à autre, Mike Baron fait converger plusieurs composantes de son récit pour un épisode mettant en valeur la richesse de sa tapisserie, c'est par exemple le cas de l'épisode 37 qui fait apparaître toute l'ambigüité de la position de Nexus dans la politique internationale (même interplanétaire) dans la mesure où il maîtrise également une source d'énergie. Tout d'un coup, la série n'a plus pour objet un bourreau tourmenté, mais des relations politiques complexes et délicates. Bien sûr, cela n'a en fait rien de soudain, et le récit s'appuie sur une myriade d'événements s'étant déroulés en arrière plan qui finissent par s'agréger de manière organique pour révéler une vue d'ensemble vertigineuse. Enfin, Mike Baron réussit aussi 2 ou 3 épisodes complets en eux-mêmes, sous forme de comédie enlevée et inventive (par exemple la visite dans la bibliothèque galactique de l'épisode 34).



Le recueil indique bien sur sa page de couverture que cette série est l'œuvre de Mike Baron et Steve Rude. Mais ce dernier éprouve des difficultés à tenir un rythme mensuel. Dans le présent recueil, il dessine les épisodes 26, 27, 33 à 36 et 39 (soit 7 épisodes sur 17), encrés par John Nyberg. Ses dessins sont toujours aussi séduisants, vivants, inventifs, avec des personnages à l'apparence inoubliable, des éléments de décors légèrement surannés et une petite dose de second degré. Mike Mignola dessine l'épisode 28 (encré par John Nyberg) dans un style encore assez descriptif, pour un résultat facile à lire. Rick Veitch (toujours encré par John Nyberg) dessine l'épisode 29 dans un style détaillé, mais nettement moins plaisant ou inventif que celui de Rude. L'épisode 30 est dessiné par José Luis Garcia Lopez (et encré par Nyberg) pour un résultat moins rond que celui de Rude, mais tout aussi inventif et séduisant (avec des apparitions non autorisées de Grim Jack, Wonder Woman, Batman, en arrière plan). Gerald Forton dessine et encre l'épisode 31 dans un style descriptif, un peu vieillot, mais qui raconte l'histoire avec application. Jackson Guice dessine l'épisode 32 (encré par Nyberg) avec un style minutieux et appliqué. Enfin il revient à Paul Smith de dessiner et encrer les épisodes 37 et 38, avec une approche graphique qui évoque celle de Steve Rude, sans toutefois parvenir à son niveau de sophistication et de bravache.



Tous les épisodes (sauf les 29 et 36) se terminent avec une courte histoire de 6 ou 8 pages (correspondant à une histoire principale de Nexus de 22 ou 20 pages) consacrée à Clonezone (épisodes 26 et 27), puis à Judah Maccabee (épisodes 28 à 39, sauf 36). Elles sont écrites par Mike Baron (épisodes 26 à 28, puis 30 à 32 et 34), puis par Roger Salick. Elles n'apportent rien à la trame générale de la série Nexus. Les 2 épisodes de Clonezone sont toujours aussi navrant, au ras des pâquerettes avec un humour d'un degré zéro à faire pleurer. Celles consacrées à Judah (The hammer of god) servent à mettre en valeur à quel point il est cool, des aventures basiques, sans grand intérêt.
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Nexus Omnibus Volume 2

Ce tome fait suite à Nexus omnibus 1 (épisodes 1 à 3 publiés par Capital Comics, et 1 à 11 publiés par First Comics). Il comprend les épisodes 12 à 25, en couleurs, initialement parus en 1985/1986. Tous les scénarios sont de Mike Baron. Steve Rude dessine la majeure partie des épisodes (avec un encrage d'Eric Shanower pour les épisodes 12 à 16, puis de John Nyberg pour la suite). L'épisode 17 est dessiné et encré par Eric Shanower (il est consacré à Judah Maccabee, The Hammer of God), le 23 par Keith Giffen encré par Rick Bryant (consacré à une aventure de Nexus, Judah et Badger). Chaque numéro comporte 1 épisode de 20 pages consacrés à Nexus, et une histoire courte de 8 pages, les 2 premières consacrées à la première mission de Sundra Peale (dessinées par Shanower), les suivantes consacrées à Clonezone, the Hilariator (dessinées par Mark A. Nelson, sauf 2 dessinées par Hilary Barta).



Épisode 12 - Nexus accomplit une mission d'exécution à Chernenko, le pôle de transfert du Système Sov(iétique). Épisodes 13 & 14 - Horatio Hellpop s'est fait implanter un dispositif dans le crâne qui réussit à bloquer les rêves et les céphalées le contraignant à réaliser des missions d'exécution de meurtriers de masse. Il se cantonne dans ses appartements avec une clique douteuse, passant son temps à consommer de la drogue, regarder la télé, se conduisant comme une rock star désabusée et vieillissante (Rude l'habille comme Elvis à la fin de sa carrière). Les Sov préparent leur contre-attaque et envoie le camarade Twilly pour assassiner Hellpop. La Confédération humaine (The Web) s'apprête à expérimenter une nouvelle technologie pour générer l'énergie nécessaire au fonctionnement des sociétés implantées sur les planètes du système.



Épisodes 15 & 16 - Alph et Beta sont de retour et Nexus doit se remettre en forme. C'est le prix à payer pour retrouver une partie de ses pouvoirs et aider Ylum à casser le blocus mis en place par la flotte spatiale des Sov. Sundra Peale a décidé d'explorer Ylum pour trouver la source des pouvoirs d'Horatio Hellpop afin de lui venir en aide. Ursula XX Imada décide de venir vivre sur Ylum avec ses 2 filles (issues d'une liaison avec Horatio).



Épisode 17 - Judah Maccabee prend des vacances sur une planète spécialisée, mais 2 gangs s'opposant ont élu résidence non loin et font peser leur loi sur l'hôtel pension où il est descendu. Épisodes 18 à 22 - La bataille pour Ylum est engagée et Nexus doit effectuer au moins 2 exécutions avec des pouvoirs réduits. Sundra découvre la source des pouvoirs de Nexus (Drizripool). Épisode 18 - Horatio, Judah et Badger (Norbert Sykes) sont pris pour les sauveurs d'une prophétie. Épisode 24 - Horatio Hellpop refuse de se cantonner à son rôle d'exécuteur. Épisode 25 - Nexus exécute le général Loomis (père de 3 filles : Stacy, Lonnie et Michana).



Voilà une expérience de lecture étrange. Épisode après épisode, Mike Baron conduit son personnage le long d'une intrigue au long cours, riche en rebondissements, avec des éléments de science-fiction relativement originaux, des seconds rôles attachants et un personnage principal dans une position cornélienne, contraint d'exécuter des criminels, métier qui lui fait horreur. De ce point de vue, le fond du récit est original, il sort de la simple dichotomie bien / mal en jouant sur l'ambiguïté morale de la peine de mort (plus ou moins arbitraire du fait du mystère planant sur l'identité de celui qui prononce la sentence). Les personnages secondaires (à commencer par Sundra Peale et Judah Maccabee) disposent d'une indépendance d'action vis-à-vis d'Hellpop qui leur donne une présence tangible. Leurs actions ne sont pas inféodées à celle du héros, ils poursuivent leur vie qui les rapproche ou les éloigne pendant quelques cases ou plusieurs épisodes. Tyrone, le président d'Ylum, instaure petit à petit une démocratie. Il doit d'ailleurs faire face au nombre grandissant de demandeurs d'asile politique dont les vaisseaux spatiaux gravitent autour d'Ylum en attendant de pouvoir être admis, en fonction de la place disponible.



Les dessins de Steve Rude sont toujours aussi plaisant. Ses personnages sont athlétiques sans être bodybuildés. La décoration intérieure d'Ylum et des vaisseaux présentent un aspect années 1950 qui la rend intemporel. Les éléments relevant de la science-fiction (vaisseaux spatiaux, armes laser, etc.) disposent également de ce caractère intemporel, légèrement suranné qui leur donne un charme indéniable. Steve Rude conçoit des mises en scène vivantes qui évitent de se cantonner à des cases de têtes parlantes pendant les scènes de dialogues. Les Dorscheid a fait des progrès pour sa mise en couleurs, assez personnelle, avec des teintes pastels plus harmonieuses que dans le premier tome.



Et pourtant l'ennui guette le lecteur, les péripéties se succèdent sans que la tension narrative n'augmente, sans que le lecteur ne ressente le danger, sans que les personnages ne semblent souffrir. Il manque comme une forme de prise de conscience des conséquences, comme un engagement moral, comme un enjeu palpable. C'est agréable à lire, parfois étonnant mais jamais palpitant. 3 étoiles.



Il faut attendre l'épisode consacré à Judah Maccabee (numéro 17) plus traditionnel dans sa forme pour retrouver un peu de goût. Puis la tiédeur s'installe à nouveau. Avec le numéro 23 (rencontre avec Badger), Mike Baron fait preuve d'un humour mordant légèrement cynique, dans une situation moralement ambiguë. Les dessins de Giffen ne sont pas très jolis, mais sa mise en page installe une ambiance mystérieuse et inquiétante, très prenante. Et puis le miracle s'accomplit avec les 2 derniers épisodes qui sont excellents. Mike Baron insuffle plus de personnalité dans Horatio Hellpop qui gagne en substance, en ambiguïté, et la dernière exécution révèle au grand jour l'arbitraire de cette sanction qu'est la peine capitale, tout en montrant la nécessité d'un châtiment, sans occulter qu'une fois le coupable châtié le mal continue.



Par comparaison, ces derniers épisodes mettent en évidence ce qui clochait dans les précédents : une absence de mise en danger du héros, et une personnalité trop lisse. En réussissant à donner un supplément d'âme à ce personnage, Baron extirpe son récit du registre de comédie de situation avec personnages interchangeables et joie de vivre de rigueur, pour le hisser dans la comédie dramatique. L'enjeu pour Horatio a été clarifié, ses possibilités d'action ont été établies pour lutter contre cette forme de destin. Cette évolution permet de retrouver une synchronisation avec les dessins de Steve Rude qui augmentent cette réelle tension dramatique (même si le costume de Nexus dérivatif de ceux des superhéros reste ridicule). Le point de vue moral et psychologique d'Horatio Hellpop ayant été affirmé, il apporte un sens aux différentes actions, ainsi qu'un enjeu qui n'existait pas auparavant (le pouvoir de Nexus lui permettant de triompher physiquement de tout). Du coup tous les personnages semblent gagner en épaisseur et en saveur. Même un second rôle qui semblait sans intérêt comme le jeune Mezzro et son instrument de musique devient une pièce significative de la trame narrative, du fait de sa capacité de créer.



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Avec les histoires courtes de Clonezone (un extraterrestre à l'apparence de crocodile anthropoïde, plus crocodile qu'homme), Mike Baron raconte les histoires d'un comique effectuant des spectacles où il se trouve seul en scène à balancer des vannes (du stand-up avant l'heure). Baron joue sur le registre de la dérision avec un individu dont le répertoire n'est pas de première main, dont les blagues ne sont pas drôles, qui a une bonne opinion de lui-même, qui n'hésite par à mentir et à voler pour subvenir à ses besoins, et dont le talent est inversement proportionnel à son égo. Son seul trait de caractère positif est sa bonne humeur qui résiste à tous les coups durs. Au fils des courtes histoires, Mike Baron se moque gentiment du monde du show business, des stars qui ne sont célèbres que dans leur tête, et dont la plus grande capacité est de s'avoir s'auto-promouvoir. La réalité est que cette satire manque singulièrement de mordant et d'acidité. Il surnage une parodie de Star Academy où les jurés ont comme seul objectif de massacrer systématiquement les candidats, Clonezone faisant la star à domicile pour un tour du propriétaire révélateur, et une dénonciation plus habile sur la collusion entre les annonceurs (les spots de pub) et les réalisateurs de films pour enfants ou autres. Les dessins de Nelson sont appliqués, mais ils manquent là aussi d'une exagération comique qui apporterait plus de force à ces molles parodies. L'histoire consacrée à Sundra Peale se laisse lire, et développe le thème que le sans-grade n'est qu'un outil anonyme pour ses supérieurs.



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Horatio Hellpop continue de faire avec ses pouvoirs et sa mission dans Nexus omnibus 3 (épisodes 26 à 39).
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