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Questions au gouvernement et les députés qui se collent entre eux
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Pap Ndiaye sur Public Sénat
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Jordan de Luxe et son invitée exceptionnelle Isabelle Balkany
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Tout le monde a un plan jusqu'au premier coup de poing dans la face.

J’en avais marre d’être un gros porc. J’avais honte de faire l’amour avec ma femme quand j’étais si gras. Encore le narcissique avec ses illusions de grandeur ! Je viens d’une lignée de gens pathologiquement obèses. C’est ce que je suis. Mais je suis tellement orgueilleux que j’allais me casser le cul et faire tout ce que je détestais plutôt que d’être le gros lard que je suis réellement. C’est là que la discipline a repris le dessus. Ça ne s’improvise pas. Il fallait que j’organise une réunion de comité dans ma tête et que je donne les ordres. Voici ce que nous allons faire. Voici les mesures concrètes qu’il faut prendre pour atteindre cet objectif.
La viande, ça ne m’a pas manqué. J’ai triché une fois pour prendre un tout petit morceau de bœuf, mais ça n’est pas passé et j’ai commencé à vomir. C’était devenu comme du poison pour mon corps. Toute cette viande que je mangeais avant ne faisait qu’alimenter mon agressivité. Et les produits laitiers me faisaient gonfler. Désormais, je mangeais beaucoup de haricots et Kiki me préparait de délicieux cocktails de fruits et de légumes. Une fois que je me suis lancé à fond dans le végétarisme, tous mes maux ont disparu. Ma pression sanguine trop élevée, mon arthrite, mon fort taux de glucose, pouf, disparu. Avant, j’étais un mort vivant, je mangeais de la merde et je fumais tous ces cigarillos à la Al Capone. À présent, je mangeais sainement, je faisais trois heures d’exercice et de gym par jour. Je ne suis qu’un extrémiste. C’était soit le yoga, soit l’aiguille dans le bras. L’un ou l’autre.

J’étais parti ce matin-là avec Ramzan et son entourage. Je ne pouvais pas refuser tout cet argent. La Tchétchénie était un pays étonnant. Dès que j’y suis arrivé, on m’a donné une mitraillette. J’étais nerveux comme tout. Je n’avais pas spécialement envie de m’en servir, mais à Rome, on doit faire comme les Romains. La Tchétchénie était majoritairement musulmane, donc je devais porter un kufi et ils m’appelaient par mon nom musulman, Malik Abdul Aziz, qui signifie « Roi et serviteur du Tout-Puissant » en arabe. Je préfère qu’on m’appelle Abdul. Quand on ne m’appelle pas Abdul, le mieux est de m’appeler Mike. Dans tout le pays j’étais salué comme un héros musulman. Héros musulman, mon cul, je n’étais qu’un drogué furieux.
C’était vraiment une culture primitive, là-bas. La moitié du pays avait été détruite par les incendies pendant la guerre contre la Russie. Là où j’étais, il n’y avait quasiment aucun magasin. Rien que des terres, pas de bâtiments. Marilyn m’a dit plus tard qu’elle craignait pour ma sécurité parce que certains des rebelles s’opposaient au régime de Ramzan, mais si quelqu’un m’avait regardé de travers, les gardes du corps lui auraient arraché les yeux.
J’ai fait une apparition dans leur grand stade de foot. Leur idée de l’amusement, c’était de regarder quelqu’un faire des tours de grand huit à moto, genre Evel Knievel. C’était leur culture. Évidemment, si on m’emmène voir un truc, je dis : « C’est formidable ! » Si j’ai appris une chose pendant ce voyage, c’est de laisser les gens prendre les commandes. Je ne voulais pas me faire d’ennemis.
Ma principale tâche a été d’inaugurer le tournoi national de boxe qui durait quatre jours, en l’honneur du père de Ramzan.
— Je suis heureux d’être dans cette République tchétchène dont j’ai tant entendu parler, ai-je déclaré à la foule. Et je suis heureux d’être parmi des musulmans. Depuis longtemps nous voyons à la télévision une guerre injuste se produire en République tchétchène. En Amérique, nous avons prié pour qu’elle prenne fin.

Quand je n’étais pas au téléphone, je lisais dans ma chambre. Le juge voulait vraiment que j’obtienne mon GED*, alors je me suis mis à étudier dans ce sens avec Muhammad Siddeeq, mon conseiller spirituel. Je n’avais aucune envie de faire des maths ou d’autres matières de ce genre, alors j’ai étudié le chinois avec un prof déniché par Siddeeq. J’avais suffisamment appris le chinois pour que, quand je me suis rendu en Chine quelques années plus tard, je puisse tenir une conversation.
La lecture me passionnait. Il n’y avait rien de mieux pour tuer le temps qu’un bon livre. Wayno et moi nous faisions la lecture tous les soirs à tour de rôle. L’un avait le livre et l’autre le dictionnaire pour chercher les mots inconnus. On employait même ces mots dans des phrases pour bien les assimiler.
J’ai beaucoup aimé l’Histoire de la civilisation de Durant. J’ai lu le livre de Mao, j’ai lu le Che. Et aussi Machiavel, Tolstoï, Dostoïevski, Marx, Shakespeare, etc. J’ai feuilleté Hemingway, mais ses livres étaient trop déprimants. Je gravitais surtout autour des romans rebelles, révolutionnaires. Mon préféré était Le Comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas. Je me suis vraiment identifié au personnage principal, Edmond Dantès, qui est piégé par ses ennemis et jeté au cachot. Mais il n’est pas resté sans rien faire, à broyer du noir. Il a préparé son retour triomphal et sa vengeance. Dès que je me sentais perdu entre mes quatre murs, je lisais Dumas.
Au début, j’étais en colère contre la société. Puis je me suis senti dans la peau d’un martyr. Je dis toujours qu’un tyran meurt quand son règne s’achève, mais quand un martyr meurt, son règne commence. En lisant Mao et le Che, je suis devenu encore plus anticonformiste. J’adhérais tellement aux idées de Mao que j’ai fait tatouer son visage sur mon corps. Ainsi que celui d’Arthur Ashe. J’ai beaucoup aimé son autobiographie. Je ne savais pas qu’il était aussi avisé et connaisseur.
J’étais là, à côté de Mao, pendant sa fameuse longue marche. Mon objectif était désormais de manipuler le système de toutes les manières possible, en me servant des gardiens faibles, novices, ou impressionnés par moi.
* Le General Educational Development est un ensemble d’examens qui garantit à celui qui l’obtient le niveau d’études secondaires aux États-Unis et au Canada. (N.d.T.)

Mettre un terme à son addiction sexuelle, ce n’est pas comme arrêter la drogue ou l’alcool, mais l’essentiel reste de dire non, comme pour la drogue. Ça suppose beaucoup de travail personnel, et même si on est adulte, il faut un peu se comporter comme un enfant. On analyse constamment ce qu’on fait, la façon dont on parle aux femmes, le temps qu’on passe à les regarder. Ma limite, c’est trois secondes.
Une des façons de briser une addiction sexuelle, en tout cas pour moi, c’est d’être fauché. Quand je n’avais plus un rond, le cul ne m’amusait plus. Quand je suis sans le sou, je ne pense même pas au sexe parce que j’ai besoin de ces illusions de grandeur. J’ai besoin d’être logé dans une suite somptueuse ou sur une île magnifique. Si je baise dans un hôtel miteux, ça me renvoie trop à ma propre réalité.
C’est vraiment dur de contrôler sa dépendance sexuelle. Le moindre truc peut tout déclencher. Je me promène dans la rue, j’entends le clic-clac des hauts talons d’une femme, et c’est parti. Je me promène dans une ruelle obscure à trois heures du matin et à un carrefour j’aperçois une jolie fille, je me dis que ça doit être une pute, sinon qu’est-ce qu’elle ferait dehors à une heure pareille ?