Une nouvelle denichee dans la Bibliotheque Russe et Slave.
L'auteur etait un antibolchevique acharne, qui reussit a fuir la Russie en 1923. Mais cette nouvelle, de 1905, annee revolutionnaire elle aussi, montre qu'il n'appreciait pas non plus cette autre dictature, le regime tsariste, ni son comportement muscle, son acharnement envers toute protestation, toute reclamation du peuple.
Trois hauts fonctionnaires commettent un crime, qu'ils essaient de cacher. La verite, eventee, se repand et bientot tout le quartier, sinon toute la ville, reclame justice, et une foule campe en cris devant l'eglise. Mais c'est la justice du Tsar qui se montre, une division de cosaques qui fonce sur la foule, sabres en main. Apres une petite tuerie, la division se replie en arriere. Victoire du petit peuple? Mais non, c'est pour mieux faire avancer la justice: “Au même instant quelque chose éclata entre la terre et le ciel avec un fracas terrible et une fumée intense. [...] Le soir les rues étaient désertes. Seules les poules picoraient dans les cours et les chiens, queue basse, rôdaient en reniflant la terre et le sang. Sous le hangar de la mairie, des cadavres étaient allongés, les yeux grands ouverts, encore emplis d’interrogation et d’indicible épouvante”.
Une nouvelle qui crie l'indignation de l'auteur devant l'arbitraire, l'injustice, la cruaute, du regime tsariste. Un auteur a suivre, Artsybachev.
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L'Epouvante (1905) est le récit du viol et de l'assassinat d'une jeune fille par trois fonctionnaires ivres, un commissaire, un docteur et un juge d'instruction...chargés le lendemain d'enquêter sur le meurtre qu'ils ont commis.
Le récit ne m'a pas passionnée. Je l'ai trouvé manichéen et populiste.
Lu sur la bibliothèque russe et slave. Existe aussi en audio.
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Court récit mais efficace !
Nous suivons un épisode de la vie et survie de quelques individus dans un cadre post-apocalyptique.
Comme l'indique la description du roman , Artsybachev illustre ,ici, parfaitement bien l'affirmation d'Albert Einstein : "« Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu'il n'y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième. »
Cette nouvelle séduira assurément les amateurs de "La route" de Cormac McCarthy.
Nouvelle aux concepts philosophiques très forts.
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Si les idées du livre sont intéressantes (surtout pour l'époque de sa publication -éphémère- en 1907), le livre souffre trop de sa faiblesse d'écriture et de longueurs dans les affres d'une introspection qui tourne en rond et ne présente qu'une issue : l'anarchie ou la mort (et qu'une issue pour le lecteur, sauter les nombreuses longueurs où Youri et les autres s'interrogent sans fin sur le sens de la vie).
Que la réédition ait attendu 1994 et la traduction en français 2013 me semble assez significatif de ces limites : c'est un roman qui se lit et qui présente un intérêt dans son contexte historique, non seulement sur la liberté sexuelle - notamment des femmes - mais aussi sur le tournant pressenti de la révolution.
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