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Citations de Mikhaïl Boulgakov (522)


Tout pouvoir est une violence exercée sur les gens et le temps viendra où il n'y aura plus de pouvoir, ni celui des Césars, ni aucun autre. L'homme entrera dans le règne de la vérité et de la justice, où tout pouvoir sera devenu inutile.
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"Tu as prononcé tes paroles comme si tu refusais les ombres, ainsi que le mal. Aie donc la bonté de réfléchir à cette question : à quoi servirait ton bien, si le mal n'existait pas, et à quoi ressemblerait la terre, si on effaçait les ombres ? Les ombres ne sont-elles pas produites par les objets, et par les hommes ? Voici l'ombre de mon épée. Mais il y a aussi les ombres des arbres et des êtres vivants. Veux-tu donc dépouiller tout le Globe terrestre, balayer de sa surface tous les arbres et tout ce qui vit, à cause de cette lubie que tu as de vouloir te délecter de pure lumière ? Tu es bête."
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- Camarades, c'est justement à propos de Mikoula que j’ai l'intention de vous entretenir.
- C'est bien ! Démolis-le, cet alcoolique!
- D'abord, une question s'impose à nous le dit Mikoula, est-il vraiment ivre?
- Oh là là là là là ! Vociféra la masse.
- Bon, d’accord, il est ivre, transigea le président. Chers camarades, il n'y a aucun doute. Mais là, surgit Une question d'une grande importance sociale: pourquoi et en vertu de quelles circonstances, Mikoula ce membre éminent de l'Union, est-il ivre?
- Aujourd'hui, c'est sa fête! répondit la masse.
- Non, gentils citoyens, cela n'a rien à voir. La racine du mal se situe beaucoup plus profond. Notre Mikoula est ivre parce qu'il ... est malade.
La masse fut pétrifiée en statue de sel.
Tout cramoisi, Mikoula tenta d'ouvrir un œil totalement inexpressif pour fixer le représentant avec horreur.
- Hé oui, aimablissimes citoyens, l'alcoolisme n'est rien d'autre qu'une maladie sociale à l'instar de la tuberculose, de la syphilis, de la peste, du choléra, etc. Avant de nous pencher sur le cas Mikoula, réfléchissons donc à l’alcoolisme et ses racines. .. Jadis, chers camarades, l'ancien grand-duc Wladimir, surnommé « Beau Soleil » à cause de son penchant pour les spiritueux, s'est exclamé: « La gaieté est dans la boisson !)
- Là, il a tapé fort !
- Plus fort serait difficile. Nos historiens ont évalué les paroles de l'inoubliable grand-duc à leur juste valeur et se mirent à boire modérément tout en déclarant: « Ivre, mais sage, deux bienfaits en gage. »
- Et le duc, qu'est-il devenu? Interrogea la masse visiblement intéressée par le discours du secrétaire.
- Il est mort, mes petits pigeons. À cause de la vodka, il s'est éteint en un clin d’œil, expliqua, compatissant, le secrétaire omniscient.
- Que Dieu le garde en son paradis ! Piaula une petite vieille. Même s'il a été soviétsique, ça l'empêche pas d'être un saint.
- Hé, tantine, ne pollue pas la réunion avec cet opium de la religion, pria le secrétaire. Ici, pas de royaume céleste. Donc, je continue, camarades. Et après ça, dans la société bourgeoise, tout un chacun sans oublier nourrissons et orphelins -, tous sans exception burent durant neuf cents ans. En son temps, Tourgueniev, le célèbre écrivain de l'époque bourgeoise, s'est exclamé: « Bois, mais comprends ce que dois! ») Par la suite, de nombreux proverbes à la défense de l'alcoolisme sont apparus comme, par exemple: « L'homme ivre n'a peur de rien » « Ce que pense le sobre, l'ivrogne le dit! »; « Ce n'est pas le vin mais le temps qui enivre l’homme) et ainsi de suite. N’est-ce pas vrai?
- « Le thé n'est pas de la vodka, impossible d'en boire beaucoup », compléta la masse passionnée par le sujet.
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Là, chez les frères, le chien [Bouboul] fit connaissance avec le fil électrique, qui cingle mieux qu'un fouet de cocher. Ce moment mémorable doit être tenu pour le début de l'éducation bouboulesque.
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- Vos certificats, citoyens, dit la citoyenne.
– De grâce, voilà qui est ridicule, à la fin ! dit Koroviev qui ne désarmait pas. Un écrivain ne se définit pas du tout par un certificat, mais par ce qu’il écrit. Que savez-vous des projets qui se pressent en foule dans ma tête ? Ou dans cette tête-là ?
Il montra la tête de Béhémoth, et celui-ci ôta aussitôt sa casquette, afin que la citoyenne, sans doute, puisse mieux l’examiner.
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La cocaïne, c'est le diable dans un flacon!
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De fait, les événements s'étaient littéralement engouffrés dans mon appartement. Ils m'en extirpèrent par les cheveux, me traînant à leur suite, et tout s'enchaîna comme dans un mauvais rêve.

- j'ai tué -
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Mais l'étranger ne lui laissa pas le temps d'ouvrir la bouche :
"Certes, l'homme est mortel, dit-il, mais il n'y aurait encore là que demi-mal. Le malheur, c'est que l'homme meurt parfois inopinément. Voilà le hic ! Et d'une manière générale, il est incapable de savoir ce qu'il fera le soir même."
"Quelle façon absurde de présenter les choses !..." pensa Berlioz, qui répondit :
"Là vous exagérez. Pour moi, par exemple, je sais à peu près exactement ce que je vais faire ce soir. Evidemment, si dans la rue Bronnaïa, une tuile me tombe sur la tête...
- Où que ce soit, jamais une tuile ne tombera sur la tête de qui que ce soit, interrompit l'étranger avec un grand sérieux. Vous, en particulier, vous n'avez absolument rien à craindre de ce côté. Vous mourrez autrement.
- Vous savez sans doute exactement comment je mourrai ? s'enquit Berlioz avec une ironie parfaitement naturelle, acceptant de suivre son interlocuteur dans cette conversation décidément absurde. Et vous allez me le dire ?
- Bien volontiers, répondit l'inconnu.
Il jaugea Berlioz du regard, comme s'il voulait lui tailler un costume, marmotta entre ses dents quelque chose comme : "Un, deux... Mercure dans la deuxième maison... la lune est partie... six - un malheur... le soir - sept...", puis, à haute voix; il annonça gaiement :
"On vous coupera la tête !"
Stupéfait par cette impertinence, Biezdomny dévisagea l'étranger avec haine, cependant que Berlioz demandait, avec un sourire oblique :
"Ah bon ? Et qui cela ? L'ennemi ? Les interventionnistes ?
- Non, répondit l'autre. Une femme russe, membre de la Jeunesse communiste.
- Hmm... grogna Berlioz, irrité par cette plaisanterie de mauvais goût, excusez-moi, mais c'est peu vraisemblable.
- Excusez-moi à votre tour, répondit l'étranger, mais c'est la vérité. Ah ! oui, je voulais vous demander ce que vous comptiez faire ce soir, si ce n'est pas un secret.
- Ce n'est pas un secret. Je vais d'abord rentrer chez moi rue Sadovaïa, puis, à dix heures, j'irai présider la réunion du M.A.S.S.O.L.I.T.
- C'est tout à fait impossible, répliqua l'étranger d'un ton ferme.
- Et pourquoi ?"
Clignant des yeux, l'étranger regarda le ciel que des oiseaux noirs, pressentant la fraicheur du soir, zébraient d'un vol rapide, et répondit :
"Parce que Anouchka a déjà acheté l'huile de tournesol. Et non seulement elle l'a achetée, mais elle l'a déjà renversée. De sorte que la réunion n'aura pas lieu."
Le silence se fit sous les tilleuls, comme si tout, désormais, était clair.
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- Certes, l'homme est mortel, dit-il, mais il n'y aurait encore là que demi-mal. Le malheur, c'est que l'homme meurt parfois inopinément. Voilà le hic ! Et d'une manière générale, il est incapable de savoir ce qu'il fera le soir même.
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- Pardonnez-moi, dit doucement l'inconnu, mais pour gouverner, encore faut-il être capable de prévoir l'avenir avec plus ou moins de précision, et pour un délai tant soit peu acceptable. Or - permettez-moi de vous le demander -, comment l'homme peut-il gouverner quoi que ce soit, si non seulement il est incapable de la moindre prévision, ne fût-ce que pour un délai aussi ridiculement bref que, disons, un millier d'années, mais si, en outre, il ne peut même pas se porter garant de son propre lendemain ?
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Aie donc la bonté de réfléchir à cette question : à quoi servirait ton bien si le mal n'existait pas, et à quoi ressemblerait la terre, si on en effaçait les ombres? Les ombres ne sont-elles pas produites par les objets, et par les hommes? Voici l'ombre de mon épée. Mais il y a aussi les ombres des arbres et des êtres vivants. Veux-tu donc dépouiller tout le globe terrestre, balayer de sa surface tous les arbres et tout ce qui vit, à cause de cette lubie que tu as de vouloir de délecter de pure lumière?
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La nature particulière de Boulgakov en tant qu’écrivain favorisait la médisance. Son extraordinaire don d’observation dépassait très souvent les limites de la prose réaliste. Sa fantaisie tournoyait comme un diable autour de son sujet et sa pensée prenait les formes les plus inattendues. Subitement tout en lui devenait hyperbole, tous les détails de la vie quotidienne se transformaient en fantasmagorie. Il était en cela comme Gogol, qu’il aimait.

[introduction Sergueï Ermolinski]
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Il faut reconnaître que parmi les intellectuels, on rencontre parfois, à titre exceptionnel, des gens intelligents
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Le chef, affolé, sans même se rendre compte de ce qu'il faisait, brandit sa baguette, et l'orchestre se mit — non pas à jouer, ni à entonner, ni à scander — mais bien, selon la répugnante expression du chat, à dégueuler une invraisemblable marche, avec un tel laisser-aller que cela ressemblait vraiment à on ne sait quoi.
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Je vous crois ! s'écria enfin l'artiste en étreignant son regard. Je vous crois ! Ces yeux-là ne mentent pas ! Combien de fois, d'ailleurs, vous ai-je dit que votre erreur essentielle était de sous-estimer l'importance des yeux humains. Comprenez-donc que si la langue peut dissimuler la vérité, les yeux - jamais ! On vous pose une question inattendue : vous ne tressaillez même pas, en une seconde vous reprenez vos esprits et vous savez ce que vous avez à dire pour cacher la vérité, vous parlez avec une entière assurance et aucun trait de votre visage ne bouge, mais - hélas ! - la vérité, alarmée par la question, ne fait qu'un bond du fond de votre âme jusqu'à vos yeux , - et c'est fini ! On la voit, et vous êtes pris !
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A ceux qui n'ont jamais voyagé en voiture à cheval par les chemins de traverse perdus dans la campagne, je n'ai rien à raconter sur le sujet: de toute manière ils ne comprendraient pas. Quant à ceux qui ont vécu l'aventure, je préfère ne pas leur en rappeler le souvenir.

La serviette brodée d'un coq
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Le chat fut détaché et rendu à sa maîtresse, après avoir bu, il est vrai, cette coupe amère : apprendre par expérience ce que sont l'erreur et la calomnie.
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" Il s'incruste, ce pou d'importation ! "
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Une citoyenne pâle, en socquettes blanches et petit bonnet blanc à queue, qui avait l'air de fort s'ennuyer, était assise sur une chaise de rotin, près de l'entrée de la pergola, ménagée dans la verdure qui grimpait le long du treillage. Devant elle, sur une simple table de cuisine, était ouvert un gros livre, semblable à un livre de compte, sur lequel la citoyenne, on ne sait pour quelles raisons, inscrivait les noms de ceux qui entraient au restaurant. C'est par cette citoyenne que Koroviev et Behemot furent arrêtés.
- Vos certificats ? Demanda-t-elle en considérant avec étonnement le lorgnon de Koroviev et le réchaud de Behemoth, ainsi que le coude déchiré de celui-ci.
- Je vous présente mille excuses, mais de quels certificats parlez vous? Demanda Koroviev, l'air étonné.
- Vous êtes des écrivains ? Questionna a son tour la citoyenne.
- Evidemment, repondit Koroviev avec dignité.
- Vos certificats ? Répéta la citoyenne.
- Ma beauté... Commença Koroviev d'un ton câlin.
- Je ne suis pas une beauté, coupa la citoyenne.
- Oh, quel dommage! Dit Koroviev d´un ton désappointé, puis il poursuivit: Enfin, si cela ne vous plaît pas d'être une beauté - ce qui serait pourtant fort agréable -, soit, ce sera comme vous voudrez. Mais dites-moi: pour vous convaincre que Dostoievski est un écrivain, faudrait-il que vous lui demandiez un certificat? Prenez seulement cinq pages de n'importe lequel de ses romans, et sans aucune espèce de certificat vous serez tout de suite convaincue que vous avez affaire à un écrivain. D'ailleurs, je suppose que lui-même n'a jamais possédé le moindre certificat! Qu'en penses tu? Demanda Koroviev a Béhémot.
- Je tiens le pari qu'il n'en a jamais eu, répondit celui-ci en posant son réchaud a pétrole à côté du livre et en essuyant son front noirci par la fumée.
- Vous n'êtes pas Dostoievski, dit la citoyenne déroutée par les raisonnements de Koroviev.
- Hé, hé ! Qui sait, qui sait? Fit celui-ci.
- Dostoievski est mort, dit la citoyenne, d'un ton qui, déjà, manquait un peu de conviction.
- Je proteste ! S'écria Béhémot avec chaleur. Dostoievski est immortel!
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On dépose un enfant, une lettre anonyme, une proclamation, une machine infernale, que sais-je encore, mais ne viendrait jamais à l'idée de personne de déposer chez autrui quatre cents dollars : pareil idiot n'existe pas dans la nature.
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