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3.87/5 (sur 42 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Spas-Ougol , le 27/01/1826
Mort(e) à : Saint-Pétersbourg , le 10/05/1889
Biographie :

Mikhaïl Evgrafovitch Saltykov-Chtchedrine (Михаил Евграфович Салтыков-Щедрин) est un écrivain et satiriste russe.

Issu d’une famille de la noblesse provinciale, il commence des études dans un établissement renommé de Moscou, l'institut de la noblesse, en 1836. Il termine ses études en 1844 et entame une carrière de fonctionnaire au ministère de la Guerre

Fonctionnaire au sein de diverses administrations, il fréquente très tôt les cercles libéraux, s’ouvrant ainsi aux idées et à la culture occidentales mais s’attirant également les foudres du pouvoir : en 1848 il est arrêté et déporté à Viatka où il demeure jusqu’en 1855.

Riche de ses observations accumulées durant son exil, Saltykov connaît un immense succès dès son retour avec "Les Esquisses provinciales" (1856), ensemble de nouvelles dans lequel il dénonce l’arbitraire, les mesquineries, l’incurie et la corruption des administrations ainsi que l’oppression du peuple.

Paradoxalement, loin d’être condamné au silence par le pouvoir (mais au tsar Nicolas Ier succède en 1855 Alexandre II qui procède à certaines réformes libérales), Saltykov est nommé vice gouverneur de Riazan puis de Pskov avant de prendre sa retraite en 1862.

Il devient alors collaborateur au "Contemporain" de Nekrassov en attendant de partager avec lui la direction des "Annales de la patrie" (1868). C'est durant cette période qu'il adopte le pseudonyme de Chtchédrine.

En 1880 paraît son principal roman, "La Famille Golovlev" qui pose un regard acerbe et critique sur les mœurs des petits hobereaux de province. En 1884, la censure qui l’avait épargné jusqu’alors, interdit la parution des "Annales de la Patrie" ainsi que la publication de toutes nouvelles œuvres de l’auteur.

Saltykov demeure au sein de la littérature russe comme le plus illustre des satiristes de l’époque tsariste. Sa pensée puise à la fois dans les idées libérales, socialistes et religieuses.
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Source : /www.litteraturerusse.net, wikipedia
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Bibliographie de Mikhaïl Saltykov-Chtchédrine   (11)Voir plus

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation

Auparavant, jamais elle n’aurait eu l’idée de se demander pourquoi Porfiry Vladimiritch, dès qu’il rencontrait une personne, l’entourait de tout un réseau verbal, dans lequel il était impossible de trouver quelque chose à quoi l’on pût se cramponner, mais qui faisait souffrir horriblement elle comprenait maintenant que Judas ne conversait pas, à proprement parler, mais martyrisait, et que conséquemment, il ne serait pas mauvais de lui rabaisser son caquet, de lui faire comprendre qu’il devait se « restreindre » lui aussi. Elle se mit alors à écouter avec attention les longues élucubrations de Judas et effectivement n’y comprit qu’une chose : c’est que Judas
« obsédait, » agaçait…
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Ils ( les généraux) commencèrent donc par chercher le nord, ils s'y prirent de toutes les façons ; mais, comme ils avaient passé toute leur vie à servir dans les bureaux, ils ne trouvèrent rien.
" Voici ce qu'il convient de faire, Excellence, dit alors l'un d'eux. Marchez vers la droite. Moi je marcherai vers la gauche. Vous verrez que, comme cela, ça ira."
Celui des deux qui parlait ainsi n'avait pas seulement servi dans les bureaux ; il avait aussi professé la calligraphie à l'école des enfants de troupe, et c'est ce qui faisait qu'il avait plus d'esprit.
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- Eh pourquoi ? avait-il fait quelque mal ? questionna Serge.
- Mal ou non, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Ce que je veux dire, c'est qu'on peut vivre avec la Vérité, mais sans s'y fier.
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A côté de ces familles favorisées par le sort, il en existe un grand nombre d'autres, aux représentants desquelles les pénates domestiques n'apportent dès le berceau qu'une éternelle infortune.
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Moi, Nikanor Zatrapezny, j'appartiens à une antique et noble lignée de Pochekhonié. Mais mes aïeux étaient des gens tranquilles, effacés. Ils ne défendaient pas des forteresses, ni des villes-frontière, ne remportaient pas de victoires ni de triomphes, ils prêtaient serment avec bonne conscience à qui on leur ordonnait, sans piper. Pour finir, ils ne se couvrirent ni de gloire, ni de déshonneur. Cependant, aucun d'entre eux ne goûta le knout, ni ne se vit arracher, un par un, les poils de la barbe, ni n'eut la langue coupée ou les narines déchirées. C'étaient de vrais hobereaux établis au fin-fond de Pochekhonié, qui prélevaient tranquillement les redevances sur leurs serfs et qui se multipliaient discrètement. Parfois, il en naissait un tel nombre qu'ils tombaient au rang des pauvres ; puis, les Zatrapezny étaient décimés comme par un fléau : alors, les propriétés et les domaines de la famille se concentraient entre les mains d'une seule branche épargnée. Et de nouveau, les Zatrapezny prospéraient, jouant dans leur région un rôle important.
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Egon il y a environ 5 minutes

« Où aller, où abandonner ces guenilles qui lui pesaient aux épaules ? Cette question s’agitait désespérément dans sa tête, sans qu’elle trouvât ni même cherchât une réponse. Car ce n’était encore qu’une sorte de rêve : sa vie d’autrefois était un rêve et ce réveil était aussi un rêve. La petite fille avait eu du chagrin et s’était attendrie…et c’était tout. Cela allait passer. Il y a de bons moments, il y en a aussi des pénibles, c’est dans l’ordre des choses. Mais les uns et les autres ne font que glisser sans nullement détourner le cours de la vie. Pour donner à cette dernière une autre orientation, il faut beaucoup d’efforts, un courage non seulement moral mais physique. C’est presque…un suicide. Quoique avant de se suicider un homme maudisse la vie, quoiqu’il sache positivement que la mort est pour lui une libération, l’arme tremble dans sa main, le couteau glisse sur sa gorge, le pistolet, au lieu de frapper droit au front, frappe plus bas et défigure. Il en est de même ici, mais c’est encore plus difficile. Ici aussi, il faut tuer sa vie passée, mais, après l’avoir tuée, rester vivant. Ce « rien » que dans un véritable suicide on atteint instantanément en pressant sur la gâchette, ici, dans cette autre sorte de suicide qu’on appelle « régénération », on l’atteint par une longue suite d’efforts austères, presque ascétiques. Et on n’aboutit cependant à « rien », car on ne peut appeler normale l’existence qui ne consiste qu’en efforts sur soi-même, en privations et en abstinences. Celui dont la volonté est affaiblie, celui qui est déjà miné par l’habitude d’une vie facile se sentira pris de vertige à la seule idée d’une pareille « régénération ». et, instinctivement, détournant la tête et fermant les yeux, plein de honte et s’avouant sa lâcheté, il reprendra le chemin battu. »
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Il est des familles sur lesquelles pèse une sorte de fatalité. Cela se remarque surtout dans la peite noblesse qui, dispersée sur toute la surface de la terre russe, sans travail, sans lien avec la vie publique, ni les pouvoirs dirigeants, s'abrita derrière le servage, et qui maintenant, privée de toute défanse, agonise dans ses manoirs en ruine
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Il y a de bons moments, il y en a aussi de pénibles, c'est dans l'ordre des choses. Mais les uns et les autres ne font que glisser sans nullement détourner le cours de la vie.
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Il semble qu’on ne sait quels poux s’abattent tout à coup sur cette famille et commencent à la dévorer de tous côtés, se répandant dans tout son organisme, le pénétrant jusqu’à la moelle et rongeant une génération après l’autre. Il vient au monde toute une collection d’individus faibles, ivrognes, débauchés, oisifs et insensés, en général, atteints par la malechance. Avec le temps, les jeunes gens deviennent de plus en plus chétifs jusqu’au moment où sur la scène apparaissent les avortons anémiques dans le genre des fils de Judas, avortons périssant à leur premier contact avec la vie.
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Il savait que rien ne saurait le surprendre à l’improviste, que rien ne saurait l’égarer dans cet écheveau d’aphorismes vides et pourris dont il s’était pénétré de la tête aux pieds. Pour lui, il n’y avait ni chagrin, ni joie, ni haine, ni amour. Tout l’univers à ses yeux n’était qu’un cercueil pouvant uniquement servir de prétexte à des balivernes sans fin.
Il ne broncha pas même à la nouvelle que son fils Volodia s’était suicidé. Ce fut pendant plus de deux ans une bien triste histoire. Deux ans entiers, Volodia lutta ; il montra d’abord de l’orgueil et la résolution de ne pas recourir à son père, puis il faiblit et implora, se justifia, menaça… Et toujours en réponse, il recevait un aphorisme tout prêt, à peu près comme une pierre offerte à un affamé. Judas avait-il réellement conscience qu’il donnait une pierre et non du pain — c’est une question à débattre ; mais en tout cas, il donnait cette pierre comme la seule chose qu’il pût donner.
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