PEPI : Vous savez ce que j'ai fait moi, hier soir, pendant que vous étiez chez vous, tranquille, à prendre votre bain de pieds ?… Des courses pour madame Matutschek. (Imitant la voix de madame Matutschek.) « Pepi, peux-tu courir à la parfumerie me chercher du vernis à ongles ? » Je lui rapporte son vernis : trop foncé. J'y retourne… Trop clair… À peine revenu : « Pepi, passe chez Lazlo voir si mon chapeau est prêt… » Là, elle me colle son caniche dans les bras pour aller le faire tondre… Vous savez où ? Chez SON coiffeur… Résultat, maintenant, ils sont coiffés pareil !
PIROVITCH : Ne dis pas de mal du caniche de la femme de ton employeur.
Acte I, Scène 1.
KRALIK : Il y a beaucoup de choses que vous ignorez à mon sujet, mademoiselle Novak. En fait, il se pourrait qu'on ne se connaisse pas du tout, vous et moi. (Il la regarde droit dans les yeux.) On fait rarement l'effort, hélas, de gratter sous la surface des choses…
KLARA : Monsieur Kralik, je me garderais bien de gratter VOTRE surface… Je sais exactement ce que je trouverais : une vitrine vide à la place du cœur, des colonnes de chiffres raturés en guise d'âme…
Acte III, Scène 2.
KRALIK : Pirovitch, je peux te poser une question indiscrète ?
PIROVITCH : Je t'en prie. Vas-y…
KRALIK : C'est très personnel et très confidentiel.
PIROVITCH : Je t'écoute.
KRALIK : Quand tu t'es marié… Comment tu t'es débrouillé… financièrement ?…
PIROVITCH (s'illuminant) : Formidable !… Comment s'appelle-t-elle ?
KRALIK : Je ne t'ai pas dis que j'allais me marier… Je voulais juste me faire une idée… Au début, comment vous avez fait… pour l'appartement ?
PIROVITCH : Un appartement ? Avec ma femme et le petit, on vit dans une seule pièce !
KRALIK : Mais pour recevoir ?
PIROVITCH : Recevoir !… Tu te prends pour un ambassadeur ?… Tu veux recevoir qui ? Crois-moi, les vrais amis viennent après dîner.
Acte II, Scène 1.
Tu comprends, un jour on n'en peut plus de vivre enfermé dans les livres...De les ranger, les recoller, les épousseter, les vendre...Et même de les lire!...On a envie d'aller de l'avant...De faire des rencontres...
Nous les femmes, nous détestons admettre que nous avons tort...C'est ce qui fait notre charme!...
KRALIK : Un patron n'a pas à donner ses raisons… C'est ce qui est formidable quand on est patron… Je voulais être libre ce soir… Voilà !… Maintenant je suis libre.
Acte II, Scène 5.