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4.05/5 (sur 28 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Orekhovo, Chechnya , le 30/12/1979
Biographie :

Milana Bakhaeva (Милана Бахаева), également connu sous le nom de plume de Milana Terloeva, est journaliste et écrivain tchétchène.

Elle a commencé ses études à la faculté de Grozny.

Invitée en France par "Études Sans Frontières" et admise à l’école de journalisme de Sciences po, elle a obtenu une maîtrise en journalisme en 2006.

Milana Terloeva a publié chez Hachette-Littérature un témoignage très fort : "Danser sur les ruines".

Elle travaille actuellement sur la création d'un Centre culturel européen en Tchétchènie, et sur un deuxième livre.



Source : Wikipédia
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Bibliographie de Milana Terloeva   (1)Voir plus

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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
je le dis sans haine et sans mépris la Tchétchénie n'est pas la Palestine, l'Afghanistan ou l' irak. c'est un pays aux confins de l'Europe, et ce qui se joue chez nous n'est pas assimilable aux grandes problématiques du monde arabo-musulman. Le drame de la Tchétchénie relève d'abord des volontés impérialistes russes et des soubresauts du post- soviétisme, à l'instar de l'Ukraine ou de la Biélorussie, avec une violence infiniment plus grande évidemment. s'il faut comparer notre souffrance à celle d'un autre peuple, comparez la à celle des Bosniaques, victimes d'un post-communisme teinté de nationalisme exacerbé .
à cette différence que Poutine est plus puissant que Milosevitch et que l'OTAN ne viendra pas nous sauver
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Après les premiers bombardements sur Grozny, nous avons suivi le mouvement. heureusement que nous sommes partis car, trois jours plus tard, les colonnes de réfugiés sont devenues les cibles privilégiées de l'aviation russe. Un vieil homme debout devant les cadavres des enfants du village interpella un général russe qui passait à sa hauteur :
- C'est ça les bandits que Poutine t'a dit de tuer ?
- Ce sont de futurs bandits, lui répondit l'officier.
L'armée fédérale envoyée en Tchétchénie prétendument pour combattre le " terrorisme international ", commençait sa grande oeuvre civilisatrice en bombardant les civils armés de balluchons. Et en laissant en paix le chef des wahhabites...Nos voisins nous ont raconté qu'environ une semaine après notre départ, l'islamiste jordanien Khattab prit ses quartiers quelque temps dans une grande maison près de chez nous. certains anciens se sont réunis et ont décidé d'informer les militaires russes de sa présence dans le secteur. Ils détestaient les fédéraux et n'auraient jamais fait cela pour un Tchétchène, mais ce Khattab battait des records d'impopularité. Les militaires ont promis de régler le problème rapidement.
Mais rien ne s'est passé. Sans être inquiété une seconde, Khattab a pu quitter les lieux, libre comme l'air. deux heures après son départ, les hélicoptères sont arrivés et ont pilonné le quartier.
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Au bout de quelques jours, les généraux russes annoncèrent l'ouverture d'un passage pour permettre aux civils de quitter la ville. Il fallait se décider dans l'heure. la plupart des habitants de la cave ont choisi de partir. Ma mère pouvant profiter de ce " corridor humanitaire " pour faire le chemin inverse et nous rejoindre, quelqu'un devait l'attendre. après une longue négociation, j'au réussi à faire céder ma grand-mère, que je m'étais promis de ne plus quitter et qui ne voulait pas bouger. je suis donc restée avec elle et Raïssa.
Nous avons attendu de longs moments dans la rue, le regard fixé sur la colonne de réfugiés qui s'éloignait. Enveloppés dans un silence de mort, au milieu des maisons en ruine et d'arbres mutilés, nous étions comme des ombres incapables de quitter leur théâtre. nos yeux étaient las, nos bouches muettes. Jusqu'à ce que le reprise des tirs nous extirpe de notre torpeur. Nous sommes redescendues dans notre trou.
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de plus en plus de combattants tchétchènes s'infiltraient dans le village pour organiser sa défense. ma grand-mère les embrassait en pleurant .souvent très jeunes, ils auraient pu fuir comme autant d'autres, faire leur vie ailleurs, reprendre leurs études, trouver un travail et fonder une famille. personne ne le leur aurait reproché. ils choisirent de se battre . pour nous, pour nos maisons, pour notre liberté. alors, quand des gens bien au chaud les qualifient, aujourd'hui, de terroristes ou les mettent dans le même sac que les soldats russes, renvoyant tout le monde dos à dos, cela me met hors de moi. moi je les ai vu marcher vers la mort, l'air grave ou en souriant. certains ont dévié vers le fanatisme le plus abject, mais l'écrasante majorité de ceux qui se sont battus et se battent encore aujourd'hui le font pour notre survie. pour eux, il n'y a eu ni tombe, ni requiem, ni hommage, ni indignation . rien, strictement rien .alors, au moins, ne les insultons pas.
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je crois que, paradoxalement, c'est pendant la guerre qu'on a le plus répété cette phrase:" nous avons de la chance". la chance est une notion toute relative . à Grozny, la chance est d'abord celle de rester en vie, de rentrer chez soi après une journée d'études ou de travail et de retrouver autour de la table, au dîner, le même nombre de personnes qu'au petit-déjeuner, de se réveiller le matin ailleurs qu'en prison ou au Paradis. une infinité de nuances, jusqu'au fond de l'enfer, distingue les chouchous du destin des autres.
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en 1999, lorsque tout recommença les jeunes tels qu'Omar et Aladdin, ceux qui désiraient voyager, apprendre l'anglais ou le français, fonder une famille ou draguer les filles, monter un commerce ou faire du cinéma, sont partis mourir dans les montagnes alors que les hystériques de la charia ou souvent été les premiers à se réfugier hors de la Tchétchénie. Pour continuer le combat, dirent-ils pour fuir les balles, surtout.
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rien n'avait préparé notre génération à la réalité de la guerre. aussi n'avons-nous pas su vers quoi nous tourner, à qui demander de l'aide .tout est horrible dans la guerre, mais le pire selon moi, c'est la solitude immense que chacun éprouve au plus profond de son être, même quand il se retrouve coincé dans une cave de 10 mètres carrés avec plus de 15 personnes.
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il ne faut jamais perdre espoir, c'est comme cela que nous avons survécu jusque-là, nous, les Tchétchènes. il faut toujours survivre, quoi qu'il en coûte...
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MYLANA, ne t'inquiète pas, nous allons le [notre pays]reconstruire encore une fois, comme toujours. nous n'avons pas le droit au désespoir, nous n'avons pas le droit. après ces siècles de souffrance, abandonner serait trahir nos martyrs, cracher sur nos douleurs, signifier que tout était inutile. nous sommes condamnés à l'espoir, Mylana.
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