Dès qu'elle pose le pied sur le sol italien, Nonna devient une autre personne. Elle est comme une vielle fleur qui prendrait tout son temps pour se faner. Grand-père aussi est différent, il rit avec ses fils, il complimente ses belles-filles, il nous pince la joue, il regarde Nonna d'un oeil attendri, il la prend par l'épaule pour lui dire: "Alors Ribella, contente de te retrouver chez toi?"
Il ne dit jamais "chez nous", grand-père, qui sait pourquoi?
Grand-père ne conduit pas mais, assis à côté du chauffeur, il donne des ordres. On s'arrête à Martigny ou à Sierre. On mange un croissant. On boit un café. A l'hospice, on va voir les chiens. A Varzo on va saluer un ancien contremaître qui fait de bons saucissons à l'ail. A Aoste, on achète des "pacte dolce", à Carema, on boit le vin à Carema...