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3.8/5 (sur 10 notes)

Nationalité : Belgique
Biographie :

Docteur en philosophie et lettres, Mireille Maquoi est passionnée de littérature et d’écriture. Professeure durant trente ans à l’École royale militaire, son quatrième ouvrage vient de sortir de presses. Mireille Maquoi vit à Namur en Belgique. En 2012, elle a publié, chez le même éditeur (Lettres du Monde, Paris), un roman : Haubert, et un récit vécu : Katia, un regard assassiné.
Elle raconte son passage à l'écriture : "Je suis une auteure tardive. J’avais seize ans quand un professeur de français m’a trouvé un don pour écrire. Je n’y ai guère cru d’autant que personne, après cette femme remarquable, ne m’a plus fait pareil compliment. Ma thèse de doctorat terminée, j’ai renoncé aux plaisirs de l’écriture, par timidité et manque de confiance en moi. De longues études, une famille à choyer, de nombreux étudiants: je n’ai pas manqué d’alibis pour justifier ma défection, surtout à l’époque des grosses secousses affectives et des soucis financiers.
Ainsi me suis-je contentée d’apprendre aux autres à écrire. Cette mission a occupé tout mon temps. A Bruxelles, je préparais les futurs officiers au concours d’admission de l’Ecole militaire et à Namur, j’accueillais dans mon Atelier de français les élèves de tous âges et de tous horizons qui voulaient, pour un prix modique, apprendre à mieux parler et mieux écrire. Ce fut une époque riche en expériences humaines, j’ai tissé des liens exceptionnels avec mes étudiants. Ce sont eux qui, un beau jour de l’été 2008, m’ont extorqué la promesse de revenir à l’écriture. J’ai tenu ma parole, encouragée par l’homme bienveillant qui partage ma vie."

Site personnel : http://www.mireille-maquoi.be
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Source : http://www.mireille-maquoi.be
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A chaque transfert, il éprouve une secrète jouissance à voir les matons encombrés des caisses de livres qui se sont accumulés et dont il ne veut à aucun prix se séparer, même s'il les a lus. Il peut recevoir dix livres par semaine et son père, qui fait les brocantes, les lui apporte à la visite. Ce sont souvent de vieilles anthologies dont les écoles se débarrassent. Il y a trouvé des portraits d'écrivains illustres, ses préférés portaient la moustache. Il aime bien celle de Musset, plus large que celle de Racine, un peu moins fournie que celle de Balzac. Et tiens, il était plutôt roux lui aussi, ça tombe bien. D'autant que Serge partage les états d'âme de ce romantique des romantiques Dans l'anthologie du 17ème, un tableau représente une farce de Molière dont les acteurs portent une moustache aux pointes effilées et recourbées. Un peu comme celle du poète belge Rodenbach. C'est la forme qu'aura la sienne. Il décide que ce sera désormais son signe distinctif, une sorte de label, de talisman contre la déchéance mentale et l'avilissement. Il est content de s'être choisi un look nouveau pour afficher ses aspirations intellectuelles et se démarquer des abrutis qui ignorent les suaves plaisirs de la lecture.
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Serge se surprend encore, dans sa vie d'homme libre, à demander la permission. Comme à l'hôtel ou au restaurant :
- S'il-vous-plaît, je peux aller aux toilettes ?
- Mais c'est par là, monsieur, lui répond le serveur interloqué, en le regardant s'éloigner comme s'il avait croisé un extraterrestre.
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Après un an, il est transféré à Saint-Gilles, où une batterie de tests se heurte à sa mauvaise foi délibérée. Il répond n'importe quoi aux questions qu'on lui pose. Il ne se sent pas concerné par toutes ces tracasseries de psy. Il s'en tient à sa seule identité de révolté. Il joue avec la patience de ses interlocuteurs avant de les excéder, comme le chat s'amuse à titiller la souris avant de lui donner le coup de grâce. Aucun scrupule ne l'effleure de se comporter ainsi, il n'est qu'un objet d'évaluation pour ses examinateurs, ils se méfient de lui. Sa réputation de séducteur et de manipulateur le précède, autant s'y installer puisque de toute façon, ils ne manifestent pas l'ombre d'un intérêt sincère pour qui il est réellement. Ce qu'il ignore d'ailleurs lui-même.
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Une étudiante se penche avec sollicitude et tendresse sur la petite fille dont elle pilote la joëlette.La gamine frappe dans ses mains en riant aux éclats. Il se dit qu'à présent il peut mourir. Il a créé quelque chose. C'est son trésor, il n'a plus besoin de rien d'autre.
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[Lors d'une des premières libération, où il ira chez sa compagne de l'époque]
Il n'a pas vraiment envie de rentrer. Il ignore tout de l'endroit où elle l'emmène. L'allure de la maison, la configuration des pièces, l'emplacement des meubles - quels meubles ? - la couleur des murs. Quand il pénétrera dans cette demeure étrangère, il ne retrouvera pas ce quelque chose d'indéfinissable, propre à chaque atmosphère domestique, que l'on identifie quand on rentre chez soi et qui vous procure un bien-être sans mélange. Celui de regagner votre terrier, creusé à votre mesure, à votre goût. Il n'a jamais connu cette sensation.
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La vie en prison, ça te rend bien plus susceptible que le commun des mortels, tu redoutes l'exclusion dans chaque geste des autres. Tu peux interpréter une distraction de l'autre comme une volonté de te rejeter, de t'exclure. Je suis vite blessé et quand on me blesse, j'ai envie de blesser. Pour éviter ça, je m'en vais. Tout le monde peut se sentir blessé mais moi, je crois toujours que c'est dû à mon passé... Il garde de la violence en lui, il en est conscient, il lui arrive de donner des coups de pied dans un meuble pour l'évacuer, il suit des séances de microkinésie pour la dompter.
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Serge passe avec elle [une compagne] ses rares heures de congé et se livre aux joies de la procréation, non sans étourderie. Car il vit toutes choses en accéléré. Il ne prévoit rien, sauf peut-être ses évasions. Encore leur planification est-elle sommaire, hâtive. Il agit dans l'urgence, c'est ainsi depuis le début. Il a conservé le mode d'action spontané des enfants qui ignorent les programmes et les agendas pour exiger de satisfaire leurs désirs dans l'instant. ses désirs à lui, personne ne lui a appris à les modérer, à en différer la satisfaction par le bon sens ou la raison.
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Pour obtenir sa conditionnelle, il a envisagé de suivre un stage de menuiserie. Maintenant qu'il est libre, il se pose des questions. Est-il capable de devenir cet homme sage qui doit faire le bonheur de sa compagne ? Ce travailleur modeste dont la première occupation sera d'oeuvrer à la métempsychose d'infortunés végétaux arrachés à leur forêt natale et transformés en meubles, en parquets ou en escaliers ? A force de scier, assembler, raboter, ajuster, pourra-t-il résister aux sirènes de l'aventure et se contenter de journées calmes, prévisibles ? Il n'en est pas certain
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Le scepticisme de cette femme[la psychologue de la prison qui lui a fait un rapport désastreux] ne vaut pas mieux que la cruauté des matons qui se comportaient comme des primitifs barbares et incultes. Qu'est-ce qu'elle en connaît, des états d'âme du taulard ? Lui, il est bien placé pour le savoir : une parole, un geste de compréhension de la part d'un gardien te touche plus efficacement que des persécutions débiles qui nourrissent ta révolte et te poussent à la violence !
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Le voilà à Saint-Léonard, une prison liégeoise qui rivalise avec celle de Mons pour la qualité du confort, l'empathie des surveillants et le raffinement des moeurs ambiantes. Un bouillon humain de rancune et de violence, un melting-pot de jeunes et de vieux, de récidivistes et de primo-arrivants, de délinquants, de trafiquants, voleurs, violeurs, meurtriers et de cas psychiatriques. Une tour de Babel de toutes les plaies de la société, qui se nourrissent l'une de l'autre.
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