Miss Shady

L’absence d’êtres chers nous fait revenir à la réalité et nous fait prendre conscience qu’il faut profiter des instants de bonheur avec ceux que l’on aime.

Peut heurter les plus sensibles

je l’entends ouvrir la braguette de son jeans et se positionner derrière moi, sur les genoux. Sa main caressante parcourt mon entrejambe et glisse sous ma culotte qu’il décale. Il la maintient sur le côté en empoignant ma fesse. De son autre main, il enfonce un doigt, puis deux. Il s’est arrangé à positionner ma culotte de façon à ce qu’elle frotte sur mon clitoris. Je gémis à cette sensation. C’est l’extase. Je me cambre et tressaille de plaisir.

Certes, j’aurais largement préféré rester avec Alex, mais le destin en a décidé autrement. Il ne veut pas me voir avec lui et je le déteste !! Satané destin !

T’inquiète Kiki, On va être bien à quatre. Les parents avaient besoin de respirer. Tu comprends ?
Moi aussi, j’ai besoin de respirer là.

— Dis-moi maman. D’habitude tu n’es pas à la seconde près pour lire tes mails. C’est celui pour Angie qui te met dans cet état ?
Elle prend un air innocent. Faussement innocent, je le vois tout de suite. Elle ne sait pas du tout mentir !
— Non… marmonne-t-elle d’un ton coupable.
— Arrête m’man. Tu ne sais pas mentir. Moi aussi ça me rend nerveux, et plus que toi tu ne l’es déjà, crois moi. Alors ! Ça dit quoi ? Elle lâche un soupir.
— Tu as raison. J’attends ce mail depuis ce matin et ça me rend nerveuse. Je te rassure, habituellement je ne suis pas l’affût du moindre message. Seulement aujourd’hui, parce que c’est un jour qui peut tout faire basculer. J’acquiesce d’un hochement de tête tout en pinçant les lèvres. C’est vrai qu’une grossesse maintenant n’est pas l’idéal, mais si elle est enceinte, c’est que le destin en a décidé ainsi pour nous. Pour notre couple, notre vie. Et pour cette raison, je ne gâcherai rien de tout ça. Absolument rien.
— Bon ! Je veux savoir, dis-je en me tournant vers l’écran. Nous lisons tous les deux en même temps dans un silence studieux. Mais lorsque le document descend au fur et à mesure de la lecture, nos corps se raidissent d’un coup. Positif.
Booordel ! Je vais en prendre plein la tronche. Mes parents vont devenir fous, je n'ai même pas fini mes études. Et… elle est enceinte ! Elle est…
— Comment c’est possible ? Elle ne peut pas avoir d’enfant à moins d’un…
Ma gorge sèche me coupe toute parole. Je suis sur le cul. Littéralement. Un miracle ! Un putain de miracle ! Ma mère ferme les yeux un instant puis me fixe. Je n’ose même pas la regarder, juste un tout petit coup d’œil en coin pour voir son expression. J’ai l’impression d’être un gamin pris en flagrant délit de vol de bonbons. Elle ouvre la bouche. Ses sourcils se lèvent, mais toujours aucun son. Puis elle la referme. Elle est tout aussi scotchée, abasourdie.
— Maman… tenté-je, le regard toujours figé sur l’écran. Je sais ce que tu penses, mais admets que c’est inespéré !
— Oui Ben. C’est un miracle. Mais ce n’est pas tout…
Elle se frotte nerveusement le visage. Je commence à m’affoler. Cette réaction est très rare chez elle. Voire inexistante. Elle n’est jamais nerveuse.
— … Les taux sont élevés. Ils soupçonnent une grossesse gémellaire.
Géme… Quoi ? C’est dangereux ce truc ?!
— Il faut que tu m’éclaires là ! Je ne comprends rien. Elle est en danger ? Ce n’est pas bon signe ? Dis-moi qu’elle ne risque rien. Je t’en prie, je ne…
— Ben ! Calme-toi, tout est bon dans le résultat, tout est très bon…
Elle repart, pensive, dans son monde. Dans sa tête pleine d’interrogations et de réponses à la fois. Son cerveau est une machine de guerre. Il s’interroge, il répond aussitôt. Et là, je pencherais plutôt vers les sentiments. Son tout petit sourire niais et son regard tendre ne trompent pas.
— … Je me doutais qu’au moins un… il m’arrivait même de le souhaiter pour vous deux… je sais que ta sœur… mais au fond toi…
OK ! Tout se mélange maintenant. C’est trop d’émotions d’un coup, je ne la comprends plus et j’ai besoin de savoir ce qu’il se passe ou je vais devenir fou.
— Maman ! Arrête de marmonner. Dis-moi ce que c’est, bon sang !
— Des jumeaux, lâche-t-elle dans un soupir étonné.
Blocage… silence… long silence de stupéfaction… Puis mes esprits revenus à la réalité, je me lève d’un coup sous l’effet de la surprise, me fige, le regard dans le vide, et me rassois. Tous ces gestes rapides en même pas deux secondes. Et pourquoi ? Je n’en sais rien.

Mon père et moi avons décidé de ne pas laisser souffrir maman. D’après les médecins, elle était déjà … On m’a enlevé, en l’espace d’un souffle, ma raison de vivre et mon petit frère Harry. La vie ne tient qu’à un fil et un simple souffle … peut le briser.

En relevant les yeux sur ce qui me bloque le passage, j’aperçois un Jules attendri par ma réaction. Sans attendre, il me serre dans ses bras pour me faire un gros câlin. Ou plutôt, il m’étouffe contre son corps de rugbyman. Je ne mesure qu’un mètre soixante-huit pour cinquante kilos tout mouillés. Autant dire un petit bout de cul pour ce corps immense qui m'enlace.

— Wouah ! Il est extra ton lit ! Tu ne te sens pas perdue la dedans ?
Il me fait rire. C’est vrai qu’il fait immense dans ma chambre.
— Non, je suis bien. Mes parents m’ont donné le leur avant de partir. J’ai fait des pieds et des mains pour le recuperer avant les triples. En fait, c’était plutôt facile, comme ils se battaient tous les trois et que ça n'en finissait plus, mon père à tranché. Et je l'ai eu

- Nous deux on n'a pas terminé. rendez vous d'ici un quart d'heure.
Il remet son t shirt.
- Je vous entends toujours!
- CLARA!
Nous avons râler en même temps. Nos regards se croisent et nous éclatons de rire.

- Elle plaît beaucoup aux hommes. T'as du souci à te faire fiston. Et... elle sait se défendre.
Mon père, lui aussi, n'en revient pas. Mais je sais qu'il aime les gens de caractère, tout comme lui.