Nationalité : Mauritanie
Né(e) à : Rosso , le 31/12/1970
Né(e) à : Rosso , le 31/12/1970
Biographie :
Mohamedou Ould Slahi est un ancien détenu au camp de Guantánamo.
Il a grandi à Nouakchott. Au début des années 90, il a rejoint les forces moudjahidines afghanes pour soutenir leur combat contre le gouvernement afghan appuyé par les Soviétiques. À cette époque, il avait prêté allégeance à Al-Qaïda, mais avait déclaré avoir rompu tous liens avec l’organisation en 1992, l’année de sa dernière visite dans le pays. Ould Slahi est marié et père d’un fils.
Il a obtenu une bourse pour faire des études d’ingénieur en Allemagne, où il a vécu, ainsi qu’au Canada (1999-2000) et en Mauritanie.
Arrêté en Mauritanie en 2001 pour des liens supposés avec la "cellule de Hambourg", qui a organisé les attentats du 11 Septembre, Mohamedou, d’abord emprisonné en Jordanie et en Afghanistan, puis a été transféré dans le camp de détention de Guantanamo Bay à Cuba le 5 août 2002.
En 2005, trois ans après son arrestation, Mohamedou a commencé à rédiger un journal. En 466 feuillets il raconte un quotidien fait de tortures et d’humiliations.
Il aura néanmoins fallu six ans de négociations pour que le gouvernement américain autorise la publication de ses carnets. Non sans conditions. Des mots, des noms, des faits, des dates, des lieux, des passages entiers ont été supprimés pour protéger des informations classées confidentielles. Les États-Unis continuent d'invoquer le secret défense pour empêcher la divulgation de documents prouvant les actes de torture. De 2005 à 2006, il a écrit les mémoires de sa captivité ("Guantánamo Diary", 2015), déclassifiés par l'administration américaine en 2012.
Le 22 mars 2010 le juge fédéral James Robertson ordonne sa libération mais le gouvernement américain a déposé un appel. Il est finalement libéré le 17 octobre 2016, après quatorze ans de détention sans aucune charge contre lui. Il a été conduit en Mauritanie, alors qu’il n’avait plus de passeport ni de documents d’identité mauritaniens.
Ses mémoires sont adaptées au cinéma dans "Désigné coupable" ("The Mauritanian", 2021), réalisé par Kevin Macdonald avec Tahar Rahim dans le rôle de Mohamedou Ould Slahi.
+ Voir plusMohamedou Ould Slahi est un ancien détenu au camp de Guantánamo.
Il a grandi à Nouakchott. Au début des années 90, il a rejoint les forces moudjahidines afghanes pour soutenir leur combat contre le gouvernement afghan appuyé par les Soviétiques. À cette époque, il avait prêté allégeance à Al-Qaïda, mais avait déclaré avoir rompu tous liens avec l’organisation en 1992, l’année de sa dernière visite dans le pays. Ould Slahi est marié et père d’un fils.
Il a obtenu une bourse pour faire des études d’ingénieur en Allemagne, où il a vécu, ainsi qu’au Canada (1999-2000) et en Mauritanie.
Arrêté en Mauritanie en 2001 pour des liens supposés avec la "cellule de Hambourg", qui a organisé les attentats du 11 Septembre, Mohamedou, d’abord emprisonné en Jordanie et en Afghanistan, puis a été transféré dans le camp de détention de Guantanamo Bay à Cuba le 5 août 2002.
En 2005, trois ans après son arrestation, Mohamedou a commencé à rédiger un journal. En 466 feuillets il raconte un quotidien fait de tortures et d’humiliations.
Il aura néanmoins fallu six ans de négociations pour que le gouvernement américain autorise la publication de ses carnets. Non sans conditions. Des mots, des noms, des faits, des dates, des lieux, des passages entiers ont été supprimés pour protéger des informations classées confidentielles. Les États-Unis continuent d'invoquer le secret défense pour empêcher la divulgation de documents prouvant les actes de torture. De 2005 à 2006, il a écrit les mémoires de sa captivité ("Guantánamo Diary", 2015), déclassifiés par l'administration américaine en 2012.
Le 22 mars 2010 le juge fédéral James Robertson ordonne sa libération mais le gouvernement américain a déposé un appel. Il est finalement libéré le 17 octobre 2016, après quatorze ans de détention sans aucune charge contre lui. Il a été conduit en Mauritanie, alors qu’il n’avait plus de passeport ni de documents d’identité mauritaniens.
Ses mémoires sont adaptées au cinéma dans "Désigné coupable" ("The Mauritanian", 2021), réalisé par Kevin Macdonald avec Tahar Rahim dans le rôle de Mohamedou Ould Slahi.
Source : http://www.france24.com/fr/20150123-guantanamo-etats-unis-prison-torture-carnets-temoignage-droits-h
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Durant tout ce temps, sa famille paie pour qu'on le nourrisse à la prison de Nouakchott; durant tout ce temps, les fonctionnaires de la prison empochent l'argent sans rien dire.
Que l'esprit humain est parfois obtus ! Quand les gens considèrent une situation sous un seul angle, ils n'ont aucune chance d'en comprendre tous les aspects; c'est là la principale cause des malentendus qui débouchent parfois sur de sanglantes confrontations.
Je sais qu'il existe une infirme minorité extrémiste persuadée que tous les prisonniers enfermés dans cette prison cubaine sont des individus maléfiques, et que nous sommes mieux traités que nous ne le méritons, mais ce genre d'opinion n'est fondée que sur de l'ignorance. Je suis stupéfait qu'on puisse se forger un avis si négatif à propos de personnes qu'on ne connaît même pas.
Les individus pétris de haine se sentent toujours obligés de la cracher sur autrui, or je ne me sentais pas prêt à en être le réceptacle.
- Si tu te mets à coopérer, je cesse de te harceler. Sinon, je continue comme ça, et ça empirera chaque jour. Je suis , et c'est pour cela que mon gouvernement m'a confié cette mission. J'ai toujours atteint mon but. Avoir des relations sexuelles avec quelqu'un n'est pas considéré comme un acte de torture.
Tu es déjà condamné pour les Américains. Le simple fait de te voir en combinaison orange et enchaîné, et de te savoir musulman et arabe suffit pour faire de toi un coupable.
- C'est injuste !
- Nous savons que tu es un criminel.
- Qu'ai je fais ?
- A toi de me le dire, et on réduira ta sentence à trente ans de prison, après quoi tu auras une chance de reprendre une vie normale. Sinon, tu ne reverras plus jamais la lumière du jour. Si tu ne coopères pas, on te mettra dans un trou et on effacera ton nom de la liste des détenus.
J'étais terrifié car je savais que même s'il n'avait pas le pouvoir de prendre seul une telle décision, il bénéficiait d'un soutien total jusqu'à un niveau gouvernemental très élevé.
- C'est injuste !
- Nous savons que tu es un criminel.
- Qu'ai je fais ?
- A toi de me le dire, et on réduira ta sentence à trente ans de prison, après quoi tu auras une chance de reprendre une vie normale. Sinon, tu ne reverras plus jamais la lumière du jour. Si tu ne coopères pas, on te mettra dans un trou et on effacera ton nom de la liste des détenus.
J'étais terrifié car je savais que même s'il n'avait pas le pouvoir de prendre seul une telle décision, il bénéficiait d'un soutien total jusqu'à un niveau gouvernemental très élevé.
Le gouvernement est très malin; il fait appel à la terreur qui plombe le cœur des citoyens pour les convaincre de renoncer à leur liberté et à leur intimité.
Je commençais à m'inquiéter à propos de ce voyage que je n'avais ni souhaité ni déclenché. Quelqu'un d'autre décidait de tout à ma place. J'étais assailli par toutes les angoisses du monde, à l'exception de celle de devoir prendre une décision. De nombreuses pensées s'entrechoquaient dans mon esprit.
Tout le problème terroriste est né de l'agression de civils palestiniens par Israël et du fait que les Etats-Unis soutiennent le gouvernement israélien et ses actes délictueux. L'invasion de la Palestine par les Israéliens, sous le feu de l'artillerie britannique, provoqua une migration massive des locaux. Nombre d'entre eux échouèrent dans les pays voisins, la Jordanie se voyant attribuer la part du lion. En effet, plus de cinquante pour cent des Jordaniens sont d'origine palestinienne.
Comme le dit le proverbe allemand, "Wenn das Militar sich bewegt, bleibt die Wahrheit auf der Strecke,". Quand l'armée s'active, la vérité est si lente à suivre le rythme qu'elle reste à la traîne.
Les lois de la guerre sont dures. S'il y a quelque chose de bon dans la guerre, c'est qu'elle révèle le meilleur et le pire de chacun. Certains tentent de profiter du désordre pour faire du mal, tandis que d'autres cherchent à réduire le plus possible la souffrance générale.
Les lois de la guerre sont dures. S'il y a quelque chose de bon dans la guerre, c'est qu'elle révèle le meilleur et le pire de chacun. Certains tentent de profiter du désordre pour faire du mal, tandis que d'autres cherchent à réduire le plus possible la souffrance générale.
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