AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Moira Young (92)


Il me demande, Tu savais que chaque fois que tu fabriques quelque chose, une petite part de ton esprit s'y glisse?
Non.
Alors... Arrange-toi pour que ça soit une bonne part de toi, pas une mauvaise.
Je crois que j'ai plus de bonne part en moi depuis un moment déjà, je dis.
Moi aussi, sans doute.
Il me fait son sourire de travers, et mon cœur s'envole.
Je suis désolée, je lui glisse.
De quoi?
D'être toujours... Tellement...
Ingrate?
Ouais.
Désagréable?
Je crois.
Grincheuse? Têtue? Violente?
Je suis pas violente!
Oh, si. Beaucoup, même. Mais ça me plaît chez une femme.
J'éclate de rire.
T'es fou, je dis.
J'étais normal avant de te rencontrer.
Commenter  J’apprécie          290
Ton manège, Jack, c'est que... tu essaies de me faire tout le temps passer pour une idiote !
Oh ?
Arrête, tu sais très bien ce que tu fais !
Dans ce cas, je m'en excuse. Sincèrement.
Il me fait un sourire. Un beau sourire. Ni effronté ni arrogant. Je sais plus quoi dire.
Bon... Essaie juste de pas recommencer.
Je te promets, il déclare, que la prochaine fois que tu passeras pour une idiote, ça sera entièrement ta faute.
Commenter  J’apprécie          200
La vie n'est ni toute noire ni toute blanche. Les gens non plus. La famille, les amis, les amants, c'est compliqué. Plus je vieillis, plus je perds mes certitudes. Surtout quand le coeur est en jeu. Alors sèche tes larmes. Parce que lui, il est pas en train de pleurer pour toi. Les hommes pleurent jamais.
Commenter  J’apprécie          160
Si mes larmes pouvaient laver la tristesse dans le regard de mon frère, ainsi que la froideur dans sa voix, je pleurerais jusqu'à la fin des temps. Mais ça ne marche pas comme ça. Et j'aurais peur de jamais avoir assez de larmes pour lui, ni pour personnes d'autres.
Commenter  J’apprécie          140
De la terre sèche et jaune. Une unique colline de roche grise striée de rouge. Presque plate à force d'être balayée par les vents.
Cet endroit ferait pleurer le diable.
Commenter  J’apprécie          110
Hé, tu as oublié ou quoi ? Toi et moi, on se ment pas. On est au-dessus de ça. Depuis que je te connais, Jack, tu gardes la porte de ton cœur bien fermée et la clef cachée. On dirait que cette fille l'a trouvée...
Il ne répond pas. Molly attend.
Il finit par dire, Les clefs, c'est pas son genre. Elle a plutôt ouvert la porte avec un grand coup de pied.
Commenter  J’apprécie          110
On m'appelle l'Ange de la Mort.
Parce que j'ai jamais perdu un combat.
Commenter  J’apprécie          110
Lugh est né d'abord. Au solstice d'hiver quand le soleil est bas dans le ciel.
Je l'ai suivi. Deux heures après.
Et là, tout est dit.
Lugh est devant, et moi derrière.
Mais ça me va.
C'est bien comme ça.
C'est comme ça que ça doit être.
Tout est écrit. Tout est réglé.
La vie de tous les gens nés.
La vie de tous les gens qui vont naître.
C'est écrit dans les étoiles depuis le commencement du monde. Quand on naît, quand on meurt. Et quel genre de personne on va être, bonne ou mauvaise.
Si on sait lire dans les étoiles, on peut connaître l'histoire de la vie des gens. Et l'histoire de sa vie à soi. Son passé, son présent et son avenir.
Quand Pa était petit, il a rencontré un voyageur, un homme qui savait beaucoup de choses. L'homme lui a appris à lire dans les étoiles. Pa a jamais dit ce qu'il voyait dans le ciel la nuit, mais ça doit être lourd à porter.
Commenter  J’apprécie          80
Attends. Prends ça, je dis en courant vers lui avec ma pierre.
Il se penche. Je la passe autour de son cou.
Elle... elle t'aidera à me retrouver, je lui dis.
J'ai pas besoin d'une pierre pour ça. Je te retrouverai n'importe où.
Il m'embrasse à nouveau, jusqu'à ce que je me sente prise de vertiges. Jusqu'à avoir les jambes en coton.
Puis il lance, A bientôt.
Il incline son chapeau, fait tourner son cheval et part au trot.
Et en partant, il se met à chanter.
Commenter  J’apprécie          70
Il y a de l'agitation partout. Des gens passent près du Cygne dans des nuages de poussière sur des chariots tirés par des chiens-loups à l'air méchant, des chevaux, des mules, des chameaux ou encore à pied. Ils se dirigent tous vers un grand trou dans la palissade de fortune qui encercle Hopetown. J'ai jamais vu autant de gens de toute ma vie. J'ai les yeux partout.
Emmi surgit près de moi. Les Pinch nous surveillent pas. Je soulève ma main enchaînée et elle se glisse dessous. Elle passe les bras autour de ma taille et elle me serre fort. Les Pinch la font travailler si dur qu'elle est encore plus maigre qu'avant.
Et voilà, je dis. Hopetown.
Qu'est ce qui va se passer, maintenant? elle me demande.
Je sais pas, mais on va vite le découvrir, je crois. En tout cas, quoi qu'il arrive, oublie pas de chercher Lugh.
A cet instant, j'entends un croassement familier. Je lève la tête. Un gros oiseau noir décrit des cercles dans le ciel. Je reconnaîtrais ce vol entre mille.
Nero! je m'écrie.
Il plonge, passe juste au-dessus de nos têtes, puis repart dans le ciel. Mon coeur s'envole avec lui. Des larmes jaillissent de mes yeux. Il nous suit depuis qu'on est prisonnières.
Commenter  J’apprécie          70
Je vais devoir t'embrasser, Jack, je te préviens.
J'aimerais bien.
Je respire en lui. J'inspire sa lumière jusque dans mes profondeurs les plus obscures. Je l'embrasse doucement, comme une plume qui passe sur ses lèvres douces et chaudes. Puis il prend mon visage entre ses mains et m'embrasse partout. Mes lèvres, mes joues, mes yeux, mes lèvres, oh, mes lèvres ! Je lui rends son baiser. Tout mon corps tremble.
Je pense à ce qu'on pourrait se dire. Mais je suis pas une fille facile. Je connais pas de mots doux.
Reste avec moi, Jack, je lui demande. Brûle avec moi, brille avec moi.
Jusqu'à ce que la lune se couche, il répond.
Et il reste.
Jusqu'à ce moment-là.
Commenter  J’apprécie          60
Puis la colère rouge monte en moi et je comprends enfin ce qui se passe. Je suis devenue une bête. Et une bête ferait n'importe quoi pour survivre. Se ronger la patte si elle était prise dans un piège. C'est ça, la colère rouge. Je vais devoir apprendre à m'en servir si je veux survivre dans la Cage.
Commenter  J’apprécie          60
Comme a dit le Maître de la Cage, c’est dommage quand un bon lutteur finit au lynchage.
Mais l’une de nous doit y aller.
Pas question que ça soit moi.
Commenter  J’apprécie          50
Les gardiens retirent mes chaînes pour que je puisse bouger.
Les hommes sont dans leur cour d'exercice, près de la nôtre. Ils commencent à faire comme chaque fois qu'ils me voient.
Ils s'entassent près du grillage en faisant des bruits de baiser et ils crient, Au secours ! C'est l'Ange de la Mort ! Sauvez-moi !
Avant, je les regardais, mais ça les excitait encore plus. Maintenant, je les ignore.
Il y en a un qui s'approche pas du grillage. Il est adossé dans un coin, une jambe croisée sur l'autre, il se cure les ongles avec un petit bout de bois comme si rien comptait pour lui.
Je l'ai encore jamais vu. Il est pas couvert de bosses comme les autres, donc, il doit être nouveau. Il a même pas encore la tête rasée.
Il sent que je l'observe, et il arrête. Il lève la tête. Nos regards se croisent. Il jette son bout de bois, s'approche du grillage et y accroche ses mains.
Il dit pas un mot. Il promène lentement son regard sur moi. Les autres sifflent et huent. Je sens la chaleur envahir ma poitrine et mon cou jusqu'à mes joues. Je dois être écarlate. Puis il sourit. Un sourire de travers.
Je serre les poings. Le salopard. Il se prends pour qui ?
Alors je lui rends la pareille. Je crois les bras sur ma poitrine et je le détaille de haut en bas. Il a des cheveux bruns qui lui retombent sur les épaules, des yeux argentés et un visage tanné. Des pommettes hautes, un peu de barbe. Un nez tordu, comme s'il avait été cassé. Mince mais fort. Il sait s'entretenir.
Nos regards se croisent à nouveau.
- Ca te plaît, ce que tu vois, l'Ange ? il demande.
Je m'approche du grillage. J'y accroche mes mains près des siennes. Je me penche. Il a des petites rides autour des yeux à force de les plisser. Ou peut-être de sourire. Il sent la poussière chaude et la sauge.
- T'es pas mon genre, je lance.
Alors que je tourne les talons et que je m'éloigne, l'un des types crie, Elle t'a bien eu, Jack !
J'entends son rire.
Il s'appelle Jack.
La chaleur me consume. Une goutte de sueur perle sur ma poitrine. Ma main touche la pierre autour de mon cou. Chaude. Non, brûlante.
C'est étrange. Je regarde le ciel. Le soleil est en train de se coucher à l'ouest. La température devrait baisser.
Mais j'ai aussi chaud qu'à midi.
Commenter  J’apprécie          50
Il se demanda si la mort était une rêverie sans fin.
Commenter  J’apprécie          40
Je savais pas que ça pouvait faire mal quand quelqu'un vous manque. Mais si. Profondément. C'est comme s'il était dans mes os. On n'avait jamais été séparés jusque-là. Jamais. Je sais pas vivre sans lui. C'est comme... si j'étais rien.
Commenter  J’apprécie          40
Je peux pas parler. Je peux pas respirer.
Lugh est parti.
Mon coeur d'or est parti.
Je m'agenouille dans la poussière.
Les larmes roulent sur mes joues.
Et une grosse pluie rouge se met à tomber.
Commenter  J’apprécie          40
Attention! proteste Pinch en repoussant ma main. C'est du papier. Des pages en papier. C'est très ancien. Fragile. Rare. Je l'ai trouvé dans une boîte en métal.
J'ai déjà vu des gribouillis comme ça, je réplique. Sur des déchets dans la décharge. Je crache par terre. Ça a rien de spécial. C'est que des machins pourris des Destructeurs.
Oh, non, ma chère, au contraire, c'est de la bonne marchandise. Noble, même! Qui date du début des temps. Ces gribouillis, comme vous dites, sont des lettres. Des lettres qui forment des mots. Et des mots qui racontent une histoire. Celle-ci, par exemple.
Il tourne les pages comme s'il ne voulait pas les abîmer.
C'est l'histoire d'un grand roi, il déclare. Il s'appelait Louis croix un v. Le Roi-Soleil de France.
De France, je répète. C'est par ici?
Oh, non, ma chère. C'était une contrée lointaine, il y a très, très longtemps. Du temps des Destructeurs. Le Roi-Soleil est mort il y a des centaines d'années.
Commenter  J’apprécie          40
- Nous sommes des hors-la-loi en fuite. Je vais devoir adapter notre programme en conséquence.
Commenter  J’apprécie          30
Qu'elle était faible la lumière qu'il avait portée au cours de toutes ces années ! Mais il l'avait tenue fermement pour éclairer un chemin à travers les ténèbres.
Commenter  J’apprécie          30



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Moira Young (686)Voir plus

Quiz Voir plus

Les chemins de poussières. Saba, ange de la mort.

Comment s'appelle le frère de Saba?

Emmi
Jack
Lugh
Caleb

10 questions
70 lecteurs ont répondu
Thème : Saba, Ange de la Mort de Moira YoungCréer un quiz sur cet auteur

{* *}