Elle était à l’abri des regards dans sa maison perchée sur la colline, vaste demeure dont la façade surplombait la petite ville d’Everson. Quand elle était sur son porche, elle s’amusait parfois à regarder aller et venir les voitures le long des rues. Ici, en revanche, entre la maison et les bois couvrant le haut de la colline, c’était son espace privé ; là où, à l’abri des regards, elle pouvait se laisser aller au farniente dans son propre univers.
Depuis le divorce, elle avait toujours essayé de faire bonne figure mais elle avait aujourd’hui l’impression que chaque nouveau pas en avant la faisait reculer de deux.
Sa philosophie du ‘Si ça me fait du bien, je le fais’ dévaste tout le monde autour d’elle. Elle ne s’en rend même pas compte.
Si tu veux un avis masculin, je trouve la plupart des femmes bien plus belles sans tous ces plâtras sur la figure.
Tout homme doué de raison en aurait soigneusement évité la fréquentation. Elle était épuisante et cela ne datait pas d’hier. Belle comme le jour, impertinente, futée, et maintenant tout juste divorcée, donc vulnérable comme jamais.
Cette robe. Courte, moulante, elle n’était rien d’autre qu’une source d’ennuis.
Il évitait les fritures et veillait à consommer régulièrement des fruits ou des légumes frais, mais sa mère était de la vieille école. Pour elle, prouver son amour, c’était ajouter autant de crème et de beurre que possible dans une recette.
Nous les femmes, nous avons toutes parfois besoin d’un peu de plâtre, d’un soupçon de mastic pour colmater les fissures. Cela nous donne l’illusion que nous sommes de nouveau belles et pimpantes.
Elle n’avait jamais été très bonne en opérations de séduction. Cette façon qu’avaient garçons et filles de parler d’une chose avec des mots et d’en dire une autre avec leurs yeux. Ça ne lui était jamais venu naturellement. En fin de compte, essayer de faire comme tout le monde était pour elle une perte de temps totale. Aussitôt qu’un garçon lui adressait la parole, Belle entrait en scène et Etta devenait transparente. C’était Belle le trophée, la blonde de rêve, celle qui mettait en feu les cœurs et les hormones des garçons
Il s’amusait, se régalait, jouait, taquinait, mais jamais, pas un seul instant, il ne lui permit de croire que l’intensité de son désir pour elle n’était pas bien réelle.