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Citation de rbreizh


En France, c'est tout l'inverse. De l'appartenance à la nature, on conclut que la femme est un être sous influence: elle est doublement un corps, parce que son corps la possède, mais aussi parce qu'elle appartient à son foyer comme «la religieuse à son cloître», assertion de Rousseau rappelée par Rosanvallon. La femme est un être lié, et Hubertine Auclert elle-même était presque prête à le reconnaître, elle qui accordait qu'à la rigueur la femme pourrait être privée du droit de vote tant qu'elle serait enchaînée (à la manière de l'homme sous les drapeaux) par le mariage. Si la France exclut si longtemps la femme des isoloirs, c'est donc en raison de l'aversion pour les intérêts particuliers – héritage jacobin – et de la difficulté à la considérer comme un individu indépendant. ainsi les femmes sont-elles plus radicalement et plus durablement exclues dans le pays de l'individualisme abstrait, qui répugne à concevoir la liberté comme le fruit d'une quelconque appartenance.
C'est donc le radicalisme des conceptions françaises, et non leur timidité, qui explique le retard pris en matière de suffrage féminin.
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