AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mona Ozouf (104)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'autre George : À la rencontre de George E..

Bretonne, historienne et philosophe, Mona Ozouf introduit son étude en remerciant l'institutrice qui lui a révélé George Eliot et son père dont la bibliothèque est un monument bâti à la gloire de la Bretagne et à sa culture multi-séculaire. L'homme étant un héritier, je regrette donc que les origines des deux George, Eliot et Sand, ne soient pas davantage visitées dans cet ouvrage par ailleurs remarquable.



L'historienne rappelle la fracture induite en 1829 par « la question catholique », la chute de Wellington, la mort de George IV, qui bascule le Royaume Uni de l'époque agraire, assise sur la propriété de la terre, à l'époque industrielle, avec les chemins de fer et les fortunes développées sur les titres boursiers.



L'emprise du passé est le cadre dans lequel s'insère le Moulin sur la Floss » ; les aménagements du présent structurent Middlemarch ; l'imagination du futur dessine Daniel Deronda.



Mais George Eliot et son modèle George Sand ne sont pas uniquement témoins de leur temps, elles sont acteurs et leurs plumes au service d'une éthique, d'une politique et d'une culture proposent aux femmes d'épanouir leurs talents dans une autonomie, une liberté et une créativité et leur ouvrent des domaines « non encore cartographiés » et leur offrant de vivre ainsi un amour responsable dans l'égalité et la complémentarité des sexes.



Avec beaucoup de finesse psychologique, et une ironique cruauté, Mona Ozouf se penche sur l'épaule de Casaubon rédigeant sa demande en mariage pour Dorothea, en se concentrant égoïstement sur ses propres travaux et loisirs oubliant ainsi des millénaires de civilisation occidentale qui ont gravé dans le marbre le tiercé gagnant « vous, je, nous » qui dicte toutes les déclarations d'amour. Cette seule page du chapitre «l'artiste » justifierait l'acquisition de ce folio.



Cette rencontre avec les deux George m'a enchanté par sa subtilité et sa culture qui suggèrent de lire ou relire les romans de ces ceux grandes dames.



PS : mon ressenti du Moulin sur la Floss
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          830
Hériter, et après ?

Réunir une flopée d’intellectuels et développer une notion, c’est le pari de ce livre. Réussi car s’appuyant sur une rencontre nommée Forum Philo ayant eu lieu en 2016 et réunissant ces contributeurs et bien d’autres sans doute... C’est donc bigrement intéressant, profond comme on peut s’y attendre, même si le niveau et l’intérêt que l’on peut porter à certains apports s’avèrent inégaux. Un petit trait d’humour : il manque juste la vision d’un économiste pour circonscrire entièrement le périmètre de l’analyse. Un Piketty ayant de remarquables idées sur la question aurait clôt l’affaire. Mais il est vrai que le focus de cet essai se situe plutôt du côté culturel et civilisationnel.

Du « legs » inquiet de Renouard pour qui la langue est primordiale : « à chaque fois que nous perdons une forme, un temps verbal, nous perdons une nuance dans la façon de dire le monde ; à chaque fois que nous adoptons sans examen un mot de l’anglobish, nous diminuons la capacité d’invention de la langue, qui est notre principal et plus précieux héritage, puisque c’est par lui que nous pensons » à l’engagement culturel de Chantal Del Sol : « Les théories postmodernes de l’individu sans héritage ne valent même pas la peine d’être récusées, tant elles sont hors-sol, et discourent sur un monde qui n’existe pas. La récusation de tout héritage particulier pour gagner la liberté entière (par exemple : nous ne lui apportons aucune croyance, il choisira quand il sera grand) est un leurre manifeste. L’enfant apprend à aimer à travers l’amour imparfait qu’il porte à ses parents, il apprend à croire en adhérant pour commencer aux croyances de ses parents, il apprend à parler à travers la langue dite maternelle, etc. Tout apprentissage se réalise à travers un héritage particulier, donc imparfait, partiel et partial, subjectif. »

en passant par Mona Ozouf et la révolution française qui souligne que « la nation est faite de la longue sédimentation des habitudes communes » ainsi que la très belle interrogation de Anne Cheng sur le cas contemporain de la Chine : « sur l’ère actuelle de la prétendue « post-modernité », force sera de constater que l’opération en cours de réappropriation du passé et d’invention d’une « spécificité chinoise » sert en réalité à entretenir l’amnésie d’un passé récent » , ce tour d’horizon des différents questionnements relatifs à ce que nous sommes, à ce que nous souhaiterions que nos enfants soient, aux systèmes d’organisation pouvant permettre cette dualité du passé/futur émancipatrice est vraiment très bien questionné ici.

La conclusion est laissée à Pierre Rosenvallon qui rappelle fort à propos : « L’Europe a été le continent des totalitarismes. Réfléchir à la démocratie, c’est donc réfléchir à cet héritage problématique, tant à cause du flou de ses définitions que du fait de ses perversions. Cela veut dire une chose fondamentale : personne ne possède l’idée de démocratie. Personne ne peut dire : je sais ce que c’est que la démocratie. ». Pour éviter le piège de la dictature, qui naît bien souvent d’une mauvaise interprétation de l’accomplissement ultime de la démocratie, Pierre Rosenvallon met en garde « Si on veut être un bon « apprenti » en démocratie, il faut donc être extrêmement vigilant et comprendre qu’une critique, même radicale, doit aller de pair avec la reconnaissance du fait que c’est à l’intérieur de ce système qu’il faut travailler et non pas contre lui. »

A bon entendeur salut !

Commenter  J’apprécie          454
L'autre George : À la rencontre de George E..

"(...) dans l'oeuvre d'Eliot, Fernand Brunetière voyait "le plus bel épanouissement littéraire" après -La Comédie humaine, Charles du Bos égalait -Middlemarch à Anna Karénine,

Proust disait ne pouvoir lire deux pages d'elle sans pleurer. Et je plaiderais pour apporter quelques fleurs à cet immense génie. Car aujourd'hui ces voix louangeuses se sont tues, en France du moins. Et beaucoup de mes amis, grands lecteurs pourtant, parmi lesquels une très fine romancière, me demandant perplexes, après s'être enquis de mon travail : mais qu'est-ce qu'il a écrit, au juste,ce George ? (p. 19)"



Quelle belle entrée en matière que cet extrait dithyrambique... en hommage en effet à George Eliot [ de son vrai nom, Marian Evans], aussi talentueuse que l'autre George [ Sand] !



Très joyeuse de cette découverte au fil d'une flânerie... double petit bonheur entre mon intérêt pour l'historienne-philosophe, Mona Ozouf, ainsi que ma curiosité très lointaine pour George Eliot [ le Moulin sur la Floss et Middlemarch... sont dans les listes d'attente, et lacunes à combler depuis des lustres, me semble-t-il !!]qui va être nourrie généreusement,

car curieusement Mona Ozouf a cette romancière anglaise dans son Panthéon personnel... depuis une éternité. Ce qui m'a fait aussi très plaisir d'apprendre... que cet enthousiasme pour cette auteure a été induite, provoquée par une professeure de français de Mona Ozouf, qui n'était autre que Renée Guilloux, épouse de l'écrivain, Louis G.



Mona O. nous raconte la longue et fidèle fréquentation des textes de George Eliot, étudie en détails trois de ses romans : "Le Moulin sur la Floss", "Middlemarch" et "Daniel Deronda"...



un très beau livre... à la fois "érudit", passionné et plein de sensibilité sur la femme, la moraliste, et l'artiste qu'était George Eliot... Compagnonnage littéraire, féministe et social des plus prenants... qui s'achève par un parallèle entre les deux George, l'Anglaise et la Française....



Ouvrage à ne pas manquer pour tous les amoureux de Littérature, de romanesque... qui englobe un large miroir d'une société donnée...avec le portrait mouvementé d'une femme déterminée, qui s'est battue pour écrire et devenir Ecrivain, sans les barrières sexistes [ ce qui l'a incité à prendre un pseudo masculin... pour gagner en liberté et échapper aux jugements stéréotypés de l'époque...]



"Pourquoi le choix d'un pseudonyme masculin ? Une femme déjà, dont Lewes et Marian [ George Eliot ] aimaient les livres brûlants, les avait publiés sous un énigmatique nom de plume. Avaient-ils à l'esprit l'exemple de George Sand ? Sans doute, puisque les deux femmes ont emprunté à leur amant, l'une la moitié d'un nom, l'autre l'entier d'un prénom. Et toutes deux, pour couper court au procès de tromperie qui les attendait l'une et l'autre, ont usé du même argument : si elles se sont masquées, c'est pour que leurs livres soient jugés selon leurs mérites propres. (p. 160-161)



A la fin de l'ouvrage, une double bibliographie nous est proposée: les traductions en français, d'un côté et de l'autre, des biographies et des essais en anglais sur l'oeuvre de George Eliot...



Une lecture foisonnante qui mêle autobiographie, histoire littéraire, Histoire des mentalités ainsi qu'un hommage sans pareil à George Eliot, comme la "Résurrection" d'une auteure, méritant d'être redécouverte ou plus exactement, lue plus largement !!...



Deux curiosités plus vives se dégagent après cette lecture : l'envie de lire (enfin !) le "Moulin sur la Floss" et "Daniel Deronda"... dont je ne connaissais pas l'existence, avant ce texte de Mona Ozouf !

Commenter  J’apprécie          372
Composition française : Retour sur une enfanc..

Un livre surprenant, pour partie autobiographie, pour partie essai politico-historique. Le titre est un joli jeu de mot sur le double sens de composition (composition de la France / dissertation). Le mélange des deux est étonnant, mais … pourquoi pas. Le problème, c’est que les deux m’ont un peu laissée sur ma faim. La partie biographique est partagée en trois, comme l’enfant qu’elle était, tiraillée entre la Bretagne (la fidélité à l’héritage paternel), la France (l’école républicaine) et l’Église (objet de perplexité, en opposition et avec la maison, et avec l’école). Cette enfance passée à Plouha est d’une infinie tristesse, comme le deuil du père qui semble sans fin pour l’enfant et sa mère. A partir du départ de Plouha, le collège, le lycée, les études, j’ai trouvé cette biographie bien trop sommaire. Et puis, assez soudainement, au trois-quart du livre c’est la philosophe et historienne qui prend la plume pour une réflexion sur l’identité régionale et l’universalisme né de la Révolution française, sur le jacobinisme et les girondins. Inattendu, mais passionnant. J’ai eu du mal à suivre son cheminement personnel, mais il y a de belles pages sur la parité homme/femme en politique, sur le port du voile à l’école, sur les communautarismes et sur le fait que nous avons tous des appartenances multiples (certainement de nos jours plus que jamais). La plume est très belle et coule avec fluidité, plus de fluidité que celle des idées dans lesquelles j’ai fini par me perdre un peu.

A relire peut-être un jour.
Commenter  J’apprécie          363
Liberté, Egalité, Fraternité

Merci à Babelio et les Éditions l’aube pour ce livre et la rencontre, plutôt la lecture de trois grandes dames remarquables.

Mona Ozouf historienne et philosophe, Michelle Perrot historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine, Cynthia Fleury philosophe et psychanalyste, professeur titulaire de la chaire Humanités et santé au Cnam.



Toutes trois vont exposer un mot de la devise Républicaine, Mona Ozouf nous retrace l’histoire de cette devise et commence par la « Liberté », elle nous dit que c’est : « un droit naturel dévolu à l’homme antérieurement à toute société, est le chemin d’accès aux deux autres valeurs : seul un homme libre peut entreprendre de réclamer l’égalité, de pratiquer la fraternité. » (page 22)

Pour Michelle Perrot ce sera « l’Egalité » je cite «  l’égalité n’est pas une réalité mais un objectif, un but qu’il faut toujours poursuivre. Un chemin, une bataille. Pour acquérir des droits, il a fallu que les inégaux, les hors-droit - esclaves, serfs, pauvres, prolétaires, prisonniers, femmes, Noirs, etc. - se battent (page 34)

Et pour finir, Cynthia Fleury la « fraternité » selon elle, il existe trois manières de la définir «  la première renvoie à la dimension religieuse, monastique….la deuxième approche, révolutionnaire….est une fraternité des Lumières, de l’humanisme….la troisième définition possible de la fraternité, celle de 1848 et, au-delà, jusqu’à nos jours : non pas la sacralisation d’un « ici et maintenant », incarné par la République, qui unit les hommes dans leur humanité sociale. (Pages 58-59).



Ces trois entretiens réunis dans cet essai sont très intéressants, accessibles, ils m’ont permis une réflexion, une compréhension et une vision historique. Un petit livre que l’on peut lire et relire pour comprendre notre actualité. J’ai vraiment pris plaisir à cette lecture.

Commenter  J’apprécie          301
Composition française : Retour sur une enfanc..

Mona Ozouf est historienne de la Révolution française. Pourtant, dans ce récit, elle se fait d'abord historienne de sa famille et de son enfance, notamment des liens de celles-ci avec la Bretagne et avec la langue bretonne. La charmante polysémie du titre nous invite à découvrir à la fois les particularités d'une composante de la France, en sa partie la plus occidentale,et, dans ses chapitres plus historiques, un exercice plus universitaire, dans lequel l'autrice expose ses idées face à celles d'autres historiens. Si les noms de ces derniers m'étaient généralement connus, je ne suis pas toujours assez familière de leurs thèses et j'ai pu apprécier des les voir ainsi mises en perspective. La partie centrale de cette "composition" fait la part belle aux souvenirs personnels de cette fille d'instituteur breton militant dans la première moitié du XXe siècle et de la difficulté à concilier les enseignements souvent contradictoires de l'église, de l'école et de la maison.
Commenter  J’apprécie          252
La cause des livres

Mona Ozouf l’historienne, écrit depuis quarante ans sur les livres dans le Nouvel Observateur.

Ses goûts la portent vers l’histoire bien entendu mais aussi les correspondances, les journaux. Ce recueil d’articles est intitulé « La cause des livres » car elle profite de ce recueil pour se détacher de l’urgence, de l’éphémère, de l’actualité et nous inviter à piocher dans son étal de « brocanteur » littéraire et passer de la cour de Marie Antoinette ou au salon de Voltaire.

Plutôt qu’un long plaidoyer c’est une récolte qui doit tout à la liberté que procure la lecture, c’est une alerte envers un monde qui accélère sa course vers l’inconstant, mais par dessus tout une reconnaissance envers les oeuvres et leurs auteurs.

Les articles sont regroupés selon une thématique personnelle à Mona Ozouf qu’elle explique dans une belle préface

Dans la première partie elle a regroupé les grands noms, Mme de La Fayette et Balzac, Zola, Voltaire et aussi Saint-Simon ou Michelet sans oublier Chateaubriand. Ce sont des livres lus et relus qui appartiennent à sa « patrie littéraire » et qui s’ouvre sur Montaigne ce qui était fait pour me séduire.



Mona Ozouf aime particulièrement les correspondances et sous le titre « une liasse de lettres » elle nous fait connaître les échanges épistolaires célèbres « L'une de mes préférées est la correspondance de Flaubert et George Sand » dit-elle dans son interview à l’Express. Mais vous y rencontrerez aussi Virginia Woolf ou Tante Simone (nom affectueux que M Ozouf donne à Simone de Beauvoir)

Les « voix d’ailleurs » permettent de retrouver Nicolas Bouvier mais surtout Henry James qui se taille une belle place avec plusieurs articles qui donnent une envie forte de lire l’essai que Mona Ozouf lui a consacré.

Mona Ozouf est féministe, j’avais lu sur les conseils de Tania : Les mots des femmes, et j’ai retrouvé ici toute l’élégance de l’écriture, toute la passion qui l’ habite dans les « portraits de femmes » de Germaine de Staël ou Mme Du Deffand et de façon amusante des filles de Marx



Les deux dernières parties sont celles qui m’ont le plus intéressé car beaucoup des titres me sont inconnus, le thème « tableau de la France » est aux antipodes des élucubrations récentes sur l’identité française, le voyage en France est mis à l’honneur, le pays où l’on revient toujours dit Mona Ozouf, j’y ai croisé deux figures connues : Pierre-Jakez Helias et le « Toinou » d’Antoine Sylvestre.

Enfin dernier thème : Les lumières et la Révolution, occasion de saluer ses confrères : François Furet, Alain Corbin, Pierre Nora envers qui elle s’acquitte d’une « dette d’amitié »



J’ai de la peine à parler de « critiques » tant ces 120 articles sont élégants et rendent un hommage à la lecture, une lecture attentionnée, intelligente, valeureuse. Tous les articles sont excellents que l’on ait lu ou non le livre, on peut en faire son miel.

La mode n’intéresse pas Mona Ozouf, seule le besoin d’ouverture, d’enrichissement, de confrontation, dicte ses lectures. Laissez vous prendre par la main, vous rouvrirez souvent ce volume si vous lui faites une place dans votre bibliothèque


Lien : http://asautsetagambades.hau..
Commenter  J’apprécie          250
Pour rendre la vie plus légère

La préface de cet ouvrage , écrite par Mona Ozouf est magnifique, quelle belle plume possède cette femme historienne et philosophe , c'est limpide et prometteur d'une lecture enrichissante ...

Raison pour laquelle je lui ai attribué 3 étoiles .



Seulement je n'ai pas retrouvé dans les chapitres suivants le même plaisir et j'ai été, osons le dire , déçue car il s'agit de la transcription d'entretiens menés par Alain Finkielkraut avec pour la plupart un autre interlocuteur et je me suis sentie totalement à l'extérieur des débats , peut-être cette formule écrite est plus difficile à appréhender qu'à l'écoute ... Le fait aussi de ne pas connaitre les textes débattus ou par hyperspécialisation de sujets comme les œuvres de George Eliot ne m'ont pas permis d'apprécier la hauteur des propos . Il n'y a souvent pas de fil conducteur pour le lecteur alors que certains sujets évoqués m'intéressaient comme : Y a t'il une écriture féminine avec Geneviève Brisac ou Traité de savoir-vivre à l'usage de toutes les générations...



Cela m'aura donné envie tout de même de lire Henry James que je connais peu et d'oser me lancer dans les ouvrages de Mona Ozouf, une grande dame et dont les propos m'ont touché par leur grandeur et leur sincérité .



Je remercie NetGalley et les Éditions Stock



#Pourrendrelaviepluslégère #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          210
Composition française : Retour sur une enfanc..

Plus que de souvenirs d'enfance et de jeunesse, il s'agit d'une réflexion passionnante sur la formation d'une personnalité, en l'occurence de chercheuse et d'historienne. L'auteur divise son livre en trois parties : dans "L'école de la Bretagne", elle raconte son enfance auprès de sa mère institutrice et de sa grand-mère attachée aux traditions et et à la langue bretonnes, dans la dévotion d'un père mort précocement (l'enfant n'avait que 4 ans), militant de la cause indépendantiste bretonne, mais sans se rattacher au nationalisme sulfureux d'un Roparz Hémon. La bibliothèque du père disparu alimente ses premières lectures et la nourrit de ses légendes celtiques. Mais il faut aussi compter avec l'école "du diable" (= laïque) où vit la famille et où Mona fera ses études primaires. Puis vient "L'école de l'Eglise", avec tous son lot de rites et de croyances et la gêne de devoir arbitrer entre les mondes laïque et catholique, ce dernier largement dominant en Bretagne. Enfin dans "L'école de la République" Mona Ozouf raconte ses études secondaires et supérieures, où elle a clairement choisi la République une et indivisible, ce qui l'amène à une réflexion passionnante sur la dialectique entre particularisme et État central, entre communautarisme et valeurs républicaines, qu'elle, l'historienne de la Révolution, rattache à l'opposition entre Girondins et Jacobins.



Un livre très intéressant, par la sincérité des souvenirs et des réminiscences personnelles, mais aussi par la volonté d'élever le débat et de faire un choix difficile entre appartenance particulière et inclusion dans un État unificateur. Avec beaucoup d'honnêteté intellectuelle, Mona Ozouf admet les apports du communautarisme (défense des minorités, des femmes, etc.) même si son choix final est celui de la République et du français, liens communs de tous des citoyens unis par une même devise. Une belle écriture contribue à enrichir le livre et à en rendre attrayante la lecture.

Commenter  J’apprécie          210
Composition française : Retour sur une enfanc..

C'est l'histoire d'une enfance bretonne, et c'est bien plus.

Mona Ozouf est issue d'une famille bretonne modeste ayant accédé à une petite aisance, famille "demi pieuse" et "semi bourgeoise" selon ses termes : sa mère est institutrice, son père enseignant également. Disparu très tôt, il fut un militant très actif de la cause bretonne. C'est dans cette ambiance que la petite Mona vécut : la présence forte du père disparu et la cause régionaliste prégnante. Mais, contrairement à de nombreuses familles bretonnes, elle fut scolarisée dans l'école laïque, celle de la République. Là son horizon s'élargit aux valeurs universalistes des hommes de la Révolution française.

D'où le débat ouvert dans la deuxième partie du livre, celui qui oppose particularismes et universalisme, Girondins et Jacobins, tradition et modernité, un débat toujours actuel. En définitive, elle parvint à montrer que les uns et les autres ne sont pas inconciliables.

Passionnant.
Commenter  J’apprécie          203
Composition française : Retour sur une enfanc..

Comme il est écrit sur la couverture je m'attendais à des souvenirs d'enfance, certes ils sont présent mais le livre ne se résume pas à cela.



La première partie est consacrée à une enfance triste. Le ventre est plein, pas de maltraitance mais une enfance fermée au monde, même celui du village et éclairée par l'idéalisation d'un père mort trop tôt . Ce père étant défenseur de la langue et de la culture bretonne, nous naviguons avec des auteurs et des penseurs qui me sont totalement inconnus et une espèce de guerre entre la République qui assimile et la place due ou non aux particularités .



La deuxième partie qui raconte sa vie d'étudiante adhérente au communisme correspond à la jeunesse de son époque ...

Quant à la dernière partie elle consiste à revenir sur la révolution et le rapport entre le collectif, tous pareil et le respect des différences en passant par le port du voile...



Je ne m'attendais pas à ce texte, j'attendais des souvenirs d'enfance en "Bretonnie bretonnante" avec des bêtises d'enfant et autres. Du coup cette enfance très rigoriste et sans joie, suivi d'un passage chez les "cocos" pour finir par une analyse de la révolution c'est loin, très loin de ce que j'avais imaginé !



Le décalage étant tel entre mes attentes et le livre que je ne saurais bien évaluer cette lecture pourtant le texte est pointu, savant, rigoureux , de qualité avec un beau niveau de réflexion, simplement j'attendais autre chose!
Lien : http://theetlivres.eklablog...
Commenter  J’apprécie          181
Les mots des femmes

4e de couverture : La France a longtemps passé pour le pays des femmes. Elle a pourtant la réputation d’être aussi celui d’un féminisme timoré qui a tardé plus qu’ailleurs à asseoir ses conquêtes. D’où vient cette timidité ? Et pourquoi le discours du féminisme extrémiste trouve-t-il en France si peu d’écho ?

C’est ce paradoxe qu’explore le livre de Mona Ozouf, en cherchant à écouter et à faire entendre « les mots des femmes », ceux qu’elles ont choisis elle-mêmes pour décrire la féminité. Ainsi se succèdent les figures et les voix de Madame du Deffand, Madame de Charrière, Madame Roland, Madame de Staël, Madame de Rémuat, George Sand, Hubertine Auclert, Colette, Simone Weil, Simone de Beauvoir.

La traversée de cette galerie fait découvrir la diversité inventive des cheminements féminins. Elle met en valeur une singularité française dont l’essai qui clôt cet ouvrage restitue l’histoire et les contours.



Mon avis : Ce livre brosse le portrait de dix femmes qui ont été contraintes de se battre pour se faire entendre. Certes, il parle de femmes, mais ce n’est pas un livre de féminisme « politique » ; il souligne la difficulté des femmes, selon les époques, à revendiquer leurs droits.

Cet essai a le mérite de mettre en lumière ces femmes exceptionnelles. Il souligne leurs idées, leurs combats.

Même si vous n’êtes pas féministes, que vous soyez homme ou femme, ces petites biographies et l’essai en dernière partie ne devraient pas vous laisser insensible.

C’est très bien écrit, c’est simple, encore d’actualité. Cet essai peut être lu comme une curiosité sur l’Histoire, un point de vue sur les femmes dans l’Histoire.



À lire en ayant une pensée pour les femmes de votre vie, en grignotant des boudoirs et en buvant du thé.



Mon Instagram : @la_cath_a_strophes
Commenter  J’apprécie          170
Les mots des femmes

Pourtant cela commençait bien. Littérature, féminisme, comment vivre tout ça, le fait d'être une femme qui réussi entre le 18è et le milieu 20è. Mais non, je n'ai pas pu me plonger dans ces 10 vies, de femmes pourtant pleines de promesses, des connues et des inconnues (de moi). L'ennui, le désintérêt ont pris le dessus, malgré l'intérêt de départ.

Tant pis, je continuerai de lire La Cause des Livres, car de livres, elle parle bien.
Commenter  J’apprécie          170
Composition française : Retour sur une enfanc..

Pour ceux qui chercheraient à s’interroger sur la notion d’identité de manière simple et concrète, je leur conseille alors "Composition française. Retour sur une enfance bretonne", de Mona Ozouf. C’est un livre qui apparaît, à travers son titre, traiter du passé, mais qui touche vraiment au cœur de notre actualité sociale et politique. Ce qui est particulièrement original dans cette œuvre, est l’évocation personnelle de l’historienne comme support à une étude historique et philosophique. Si elle ne respecte pas la sacro-sainte règle d’objectivité scientifique, son analyse ne souffre en aucun cas d’un manque d’honnêteté ni de rigueur. L’histoire de ses proches, ses parents et sa grand-mère maternelle, et l’histoire de sa formation, dévoilent ainsi toute la complexité de la notion d’identité et surtout témoignent des difficultés à faire coexister les multiples cercles d’appartenances, allant de la cellule familiale à l’universel, à une époque où les références se sont modifiées en accordant la primauté à l’individu.
Commenter  J’apprécie          170
L'autre George : À la rencontre de George E..

Mona Ozouf, avec beaucoup de clairvoyance et de tendresse pour l’auteure et ses héroïnes, nous guide à travers l’œuvre de la grande écrivaine George Eliot. C’est si intelligent et si prenant que cela donne une furieuse envie de lire ou relire cette grande voix, à la fois profonde, subtile et bienveillante (non sans lucidité) de la littérature anglaise. Je me souviens avoir été éblouie par Middlemarch ( autant que par un autre chef d’œuvre de Thackeray, celui-là, Vanity Fair) ; j’en suis au trois quart du Moulin sur la Floss et vraiment j’appréhende le moment où je tournerai la dernière page... j’aurais alors à ma disposition Daniel Deronda !
Commenter  J’apprécie          150
Pour rendre la vie plus légère

Voilà un long temps que ce livre se balade d'une table l'autre, sans rentrer dans la bibliothèque.

C'est que cet ouvrage demande du temps , et sinon une préface superbe de Mona Ozouf, il peut parfois paraître un peu rébarbatif. En fait c'est une compilation des entretiens écoutés sur France Culture et dirigés par A Filkielkraut.

Tous sont très intéressants , mais il faut aussi avoir une bonne connaissance des divers intervenants, cela prend du temps également.

Mona Ozouf est née il y a très longtemps en Bretagne, j'ai eu la chance d'assister à une conférence donnée dans son "pays", c'est une femme qui vit et respire la littérature:

"La vie, soupire Flaubert, est en soi quelque chose de si triste qu'elle n'est supportable sans de grands allègements". Pour M.Ozouf, les livres l'ont portée depuis sa plus tendre enfance, et elle en tire ici la quintessence; sans être passéiste elle regrette la galanterie, les égards dus les uns aux autres et en train de disparaître doucement mais sûrement. Une lecture précieuse.

Commenter  J’apprécie          140
Dictionnaire critique de la Révolution français..

De superbes biographies des historiens de la Révolution française ;

De Louis Blanc à Tocqueville, en passant par Benjamin Constant, Jaurès, Michelet et Madame de Staël.
Commenter  J’apprécie          130
Composition française : Retour sur une enfanc..

Mona Ozouf - "Composition française : retour sur une enfance bretonne" - Gallimard / Folio, 2009 (ISBN 978-2070124640)



Autant l'avouer d'emblée : je suis très déçu ! J’ai abandonné à la page 217, car à partir de la page 189 le lecteur se trouve confronté à un texte intitulé "composition française" qui n'a plus rien à voir avec le début de l'ouvrage puisqu'il s'agit d'une interprétation personnelle de la Révolution Française, probablement fort intéressante mais qui n’était pas dans mes intentions de lecture lorsque je plongeai dans cet ouvrage.



Revenons au point de départ. J'avais acquis ce livre essentiellement parce que l'auteur, Mona Ozouf, est une historienne reconnue, certes spécialiste de la Révolution Française, mais que – selon la publicité – elle entreprenait ici de nous livrer son autobiographie : j'étais donc bien curieux de vérifier comment une historienne professionnelle allait s'y prendre pour élaborer son propre récit historique. Grande déception, elle se limite à relater chronologiquement son enfance puis son adolescence jusqu'à son entrée à l'Ecole Normale.

J'attendais beaucoup d'une relation sur la période 1939-1945 : quasiment rien non plus.



Chose que j'ignorais, elle est d'origine bretonne, issue d'un père qui fut un militant de la cause "bretonnante". Elle s'étend longuement sur ce passé, mais sans apporter de témoignage approfondi. Je suis peut-être injuste, car issu d'une famille qui a toujours vécu sur les "marches de l'empire français", au bord des frontières, là où le français normalisé parisien n'était pas forcément l'idiome le plus répandu, là où l'éducation catholique papiste (fût-elle laïcisée par les hussards de la République ayant échangé un culte pour un autre) n'était pas forcément la plus prégnante, là où le siècle des guerres (1870-1970) a laissé des traces très profondes inconnues dans le reste de la France, bref, là où (quelle horreur !) se parlaient des dialectes germaniques ; j’ai aggravé encore mon cas en vivant une bonne quinzaine d'années en Alsace (im Krummen Elsass).

Autant dire que la thématique des régions à fort particularisme dressées contre le centralisme parisien, je connais à fond, d'autant plus que cet aspect des langues et cultures minoritaires m'a toujours intéressé depuis mon plus jeune âge, forcément. Tout ce qu'écrit Mona Ozouf sur l'articulation entre ses origines bretonnes et sa scolarisation dans le cadre de la troisième République archi-jacobine, tout cela m'est donc bien connu, et elle ne m'apprend rien de plus : quel dommage ! D’autant plus qu’elle ne creuse pas cette question, elle se borne à relater ce qui fut.



Malgré tout, concernant l'école, il y a des passages entiers que les gens de ma génération peuvent reprendre mot pour mot, surtout lorsqu'elle aborde ce parfait égalitarisme (de façade) de la blouse grise, cultivé par les instituteurs, qui érigeait une barrière étanche entre le monde de la maison familiale et les réalités scolaires(voir citation de la page 113).

La justesse de cette observation est indéniable mais l'auteur ne va pas jusqu'à son terme. Il est vrai que, dans notre génération, nous pouvions aimer l’école passionnément justement parce qu’elle était préservée de toutes les saloperies mises en œuvre par le monde des adultes, justement parce que nos instituteurs pouvaient consacrer tout leur temps à nous instruire, dans la certitude de bénéficier de l’appui inconditionnel des familles.

Il est vrai aussi qu'il ne me serait jamais, ô grand jamais, venu à l'esprit de raconter dans une rédaction quelque chose de véridique, tiré de la vie réelle : Mona Ozouf a raison d'écrire que les instituteurs le suggéraient tout aussi fortement qu'implicitement. Mais à cela s'ajoutait l'attitude du cercle familial : ma grand-mère nous assénait régulièrement la formule "rien ne doit sortir d'ici", prononcée sur un ton si terrible qu'il nous était impossible de la transgresser. C’était encore l’époque où la vie privée ne venait pas polluer l’école, où il ne venait à personne l'idée d'étaler sa vie privée, encore moins sa vie intime.



Autre aspect : nous autres élèves savions fort bien que – dans nos rédactions – il nous fallait utiliser le beau vocabulaire, les mots du dimanche, ainsi que de belles phrases. Un peu plus âgé, je me suis souvent interrogé là-dessus, et cela m'intrigue encore aujourd'hui : pour moi qui – déjà à cet âge-là – lisais énormément tout en mémorisant facilement, c'était facile de ressortir des histoires glanées dans les livres, avec le vocabulaire y afférent (effroyable plagiat ?). Je me souviens même avoir écrit une rédaction où je vivais carrément dans la préhistoire, au milieu des mammouths, plagiant allègrement en toute naïveté le livre de Rosny aîné que je venais de lire dans une version "pour la jeunesse" !

Mais comment faisaient donc les rares gamins qui ne lisaient pratiquement rien ou très peu ? Mystère... car je n'ai jamais eu l'occasion à cette époque de lire les rédactions de mes petits camarades. Je me souviens nettement d'une scène, au collège "de garçons" qui venait de s'ouvrir à quelques filles (incroyable révolution, c'était pourtant avant mai 1968 puisque j'étais en cinquième). Nous devions trouver des synonymes de l'expression "embêter quelqu'un". L'une des gamines, très chic et distinguée, lève son doigt, et demande d'une voix mal assurée et qui va baissant :

"- j'ai peut-être un mot, mais je ne sais pas si c'est vraiment du français... ce serait... enquiquiner"

Même nous les garçons restâmes bouche bée devant une telle audace ! Mine effarée du prof de lettres, qui décide immédiatement que "ce n'est pas un mot à utiliser en classe" et encore moins "par écrit". Car en plus, "ces mots-là" étaient taxés de n'être "pas du français"...



Bref, c'était une époque où les gens différenciaient leurs strates de vie, où l'on apprenait à distinguer entre la vie publique et la vie privée, c'est là peut-être que gît l'explication que Mona Ozouf ne nous donne pas.



Pourtant, elle effleure l'essentiel, comme dans ce bref éclair (p. 152)

"... la tradition [i.e. ici l'héritage familial] en effet est une voix qui nous a été transmise par autrui, où notre volonté personnelle n'a pas eu de part, que nous avons trouvé comme un déjà-là nécessaire, mais qui a germé en nous à notre insu au point d'être devenu nôtre."



Mona Ozouf étant enseignante, je vais conclure par l'appréciation qui me laissait tellement perplexe en tant que galopiot : "peut mieux faire".

Commenter  J’apprécie          122
L'autre George : À la rencontre de George E..

On sent qu’il y a chez Mona Ozouf une dette à l’égard de George Eliot dont la lecture lui avait été recommandée, alors qu’elle était encore une toute jeune fille, par son professeur de français, Renée Guilloux, la femme de l’écrivain du Sang noir.

Sait-on ce que va nous apporter une lecture – a fortiori un auteur – avant de nous être confrontés à la vie ? Lorsque nous découvrons un roman à l’adolescence, nous en aimons l’intrigue, les personnages. Le temps passant, nous comprenons qu’il ne s’agit pas seulement de personnages mais de situations plus ou moins transposables à celles que nous croisons au fil de l’existence. Puis, sans doute s’opère-t-il une sorte d’alchimie entre l’auteur et le lecteur et, qu’au-delà du destin de la Maggie Tulliver du Moulin sur la Floss, ou de la Dorothea de Middlemarch, ou encore de la Gwendolen de Daniel Deronda, nous apparaît l’empreinte qu’a laissée le premier sur le second. Non pas que nos actes aient été gouvernés par la vision du monde d’un écrivain mais que, nous arrêtant un moment, nous nous soyons dit qu’il ou elle avait exactement compris ce que l’on pouvait ressentir face à certaines situations. Alors nous pouvons parler de « dette » au sens où l’on est redevable à un autre de nous avoir aidés à comprendre quelques fragments du monde qui nous entoure.

L’autre George est donc né de ce moment où l’on s’arrête, où l’on gratte de l’ongle un coin de la mémoire pour y trouver la trace laissée par une femme, cette Marian Evans devenue George Eliot. Le talent de Mona Ozouf n’est pas tant dans l’analyse des œuvres de l’écrivain – elle a sans doute plus tendance à raconter qu’à révéler ce qui en fait la richesse – que dans ce qu’elle dit de sa vie, de son érudition, de la place faite aux femmes dans l’Angleterre victorienne. J’ai aussi trouvé très intéressant le parallèle que Mona Ozouf fait entre les deux George, George Sand et George Eliot, se gardant d’enfermer chacune dans des stéréotypes.

Dans son introduction, Mona Ozouf évoque un libraire de Saint-Brieuc, Monsieur Basquin, chez qui sa mère et elle commandaient des livres. Juste hommage rendu à cet homme et à sa librairie qui habitent la mémoire des Briochins ou de ceux qui ont suivi leurs études secondaires dans cette ville, ce qui fut mon cas. Il n’y a pas d’amour des livres sans passeurs. Merci Mona de le rappeler.

Commenter  J’apprécie          101
Jules Ferry : La liberté et la tradition

J'ai trouvé ce livre très intéressant.



En 110 pages Mona Ozouf explique et parle de Jules Ferry.



Elle explique ses actions et les raisons de ses actions. Jules Ferry n'est pas seulement le père de l'école gratuite, laïque et obligatoire. On lui doit aussi la liberté de la presse, la liberté d'association, les syndicats, l'élection des maires.



Et même son action « colonialiste » est décrite et expliquée et il faut pour la comprendre se remettre dans le contexte de l'époque et ne pas juger avec notre vison d'individus du 21 ème siècle.



Il avait de grandes ambitions pour la France. Il voulait faire d'un peuple à majorité paysans des citoyens et des français, il voulait leur donner la Liberté et faire en sorte que la République ne soit plus jamais mise en danger et il y a réussi ;



Et n'oubliez pas mesdames que l'éducation scolaire des filles c'est à lui qu'on le doit



Jules Ferry était un Grand Homme et il mérite l'hommage que lui rend Mona Ozouf dans son texte



Un livre à lire même si le style de l'auteur est parfois un peu compliqué, je n'ai du ouvrir mon dictionnaire que deux fois pendant ma lecture.
Commenter  J’apprécie          102




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Mona Ozouf (611)Voir plus

Quiz Voir plus

Vendredi ou La Vie sauvage, Michel Tournier

L'aventure de Robinson et Vendredi se déroule:

Au XVIe siècle
Au XVIIIe siècle
Au XIXe siècle

20 questions
3492 lecteurs ont répondu
Thème : Vendredi ou La Vie sauvage de Michel TournierCréer un quiz sur cet auteur

{* *}