Cette espèce de joie enfantine que j'éprouve
à conserver jusqu'à mes cheveux blancs si je me sens aimée...
Les ans peuvent neiger sur mes tempes,
tant que tu es là
pour les caresser et les masser...
Nous amoureux,
Enlacés et dénoués
Ouverts dans le bleu et le vert des îles
En fronde, en fondrière
En ondes, en rires
En effronterie et en effondrement.
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Je peux très bien concevoir que l'humanité pourrait disparaitre, elle est déjà bien avancée sur ce chemin. Je peux aussi imaginer qu'un homme nouveau , meilleur ou pire, naisse du devenir, des mutations naturelles ou provoquées. Alors ce serait une autre humanité, une autre aventure, une autre éthique, peut-être terrible. Je ne suis pas pour autant dans le relativisme. Pour l'humanité dont je fais parie, à laquelle je tiens et dont je dépends, tout ne se vaut pas. Pour que la vie soit la meilleure possible, l'impératif de s'apprivoiser est là.
Vivre sur le fil du rasoir, c'est comme cela que je vois la maison sans épaisseur que cette jeune fille s'érige en risquant de s'effacer. j'aurais envie de lui venir en aide et, comme dans une nouvelle de Borges, lui faire emprunter un chemin qui bifurque, une nouvelle version de sa révolte. D'autant que je ne crois plus, au niveau individuel comme au niveau collectif, à l'histoire linéaire. On peut éclairer le passé, le comprendre, l'expliquer. Mais d'autres présents pouvaient naître, peuvent naître à chaque instant.
Je l'ai regardée,
comme tu devais la regarder,
comme j'avais été regardée,
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