Ton malheur tu ne le retiens plus. Tu me l'adresse, cru, dans des regards dévastés qui m'effondrent. Je déborde d'impuissance. Je ne sais si ma détresse accroît la tienne ou la soulage. Tu réponds à mes larmes par tes sanglots secs, par ta main qui tâche de serrer la mienne. Je suis au sol devant ton fauteuil, démunie, j'enserre ta poitrine, ma tête blottie contre elle, je reste là. Et puis tu essaies de parler, tu répètes à voix blanche jusqu'à ce que je la comprenne quelque pirouette qui tourne en rire le malheur, qui nous sort de là. Ma faiblesse te rassure. De nous deux tu restes le plus fort. C'est toi qui nous tiens encore.